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Sublime roman [...] Harlem Shuffle est un page turner comme Colson Whitehead sait si bien en faire. Livres HebdoPetites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir. C'est vivant, bruyant, caracolant. C'est Whitehead. L'Obs Un réjouissant tourbillon [...] Une belle leçon d'histoire et d'humanité en mode thriller. Les Echos
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood se lie toutefois d'amitié avec Turner, en qui il trouve un allié précieux. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead est l'un des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau.
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir pour gagner avec lui les États libres du Nord, elle accepte.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Exploration des fondements et de la mécanique du racisme, récit saisissant d'un combat poignant, Underground Railroad est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire.
Une fiction éblouissante. Nathalie Crom, Télérama.Un envoûtement. Colson Whitehead est entré dans la grande Histoire. Hubert Artus, Lire.Un romancier talentueux, une fresque impressionnante. Marianne Payot, L'Express.PRIX PULITZER.NATIONAL BOOK AWARD.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Serge Chauvin.
Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. » Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
M. Gérard séduit les femmes. Pourtant, il ne sort déjà presque plus de chez lui quand le narrateur, son voisin, un enfant d'un quartier pauvre de Port-au-Prince, se découvre une fascination pour cette figure mystérieuse, au savoir-vivre exquis et au rare bon goût. Cet ancien professeur congédié d'une école pour jeunes filles l'initie à Baudelaire, Keats et Wagner.
Les ragots fusent. Pour le Pr. Désir, il aurait aimé une belle jeune femme, ou il aurait été épris de la mère d'une élève, à moins qu'il ne soit impuissant. Selon le Dr Hyppolite, un homme l'aurait giflé dans un bar, sans que lui, digne, ne réplique. Tout est énigmatique chez cet homme qui semble vivre dans le malheur. Qu'en est-il réellement de son mystère et de son charme ?
Nous l'apprendrons en suivant le regard du narrateur, cet enfant sensible et intelligent, dans cette nouvelle écrite de main de maître.
Au lendemain de la déferlante de succès qui accompagna la parution de Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer ?, Dany Leferrière se voit confier par un prestigieux magazine une série de reportages sur l'Amérique.
L'écrivain haïtien se lance alors à la rencontre de l'Amérique profonde, sillonne en bus les États, fait escale dans d'improbables bourgades, et nourrit ces saynettes éloquentes de réflexions sur la littérature, l'identité, la pauvreté - et sur le fait d'être Noir dans cette Amérique-là.
Sous forme de collection d'instantanés comme autant de moments de vie, Dany Laferrière raconte le racisme ordinaire, la folie douce des gens, les préjugés profondément ancrés... Dédié à James Baldwin, Miles Davis et Jean-Michel Basquiat, cet ouvrage fondateur est paru pour la première fois en 1993. Il prend aujourd'hui encore plus d'ampleur. Insolent et provocateur, la littérature chevillée au corps, Dany Laferrière est l'indéniable précurseur - dès son titre : Cette grenade dans la main du jeune Nègre estelle une arme ou un fruit ? - du mouvement Black Lives Matter.
Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d'investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu'elle élève seule depuis son divorce d'avec son mari allemand.
A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l'Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d'éclaircissement des destins, c'est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe. Une fresque brillamment composée, d'une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.
Paris, 1950. Eliza Donnelley se cache dans un hôtel modeste sous le nom de Violet Lee. Elle a brusquement abandonné les beaux quartiers de Chicago, un mari fortuné et son petit garçon, n'emportant qu'une valise, son Rolleiflex et une photo de son fils.
Dans un Paris qui retrouve la lumière après les années grises, Violet tente de se réinventer. À travers l'objectif de son appareil photo, elle apprivoise la ville, saisit les visages des humbles, des invisibles. Et, découvrant une indépendance nouvelle, elle se laisse traverser par le souffle d'une passion. Mais comment supporter d'être traquée, déchirée par la douleur de l'exil ? Et surtout, comment se pardonner l'abandon d'un fils ?
Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers la charismatique duchesse d'Alençon. Au mépris du qu'en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l'assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d'Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. Dans un monde d'une politesse exquise qui vous assassine sur l'autel des convenances, la bonté de Sophie d'Alençon leur permettra-t-elle d'échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l'incendie du Bazar de la Charité.
« Une langue d'une beauté parfaite, veloutée et élégante, des destins peu communs et l'exploration passionnante d'un monde oublié. Une fresque flamboyante. » Bernard Babkine, Marie France.
Prix du Livre France Bleu / Page des Libraires 2015.
Du Montparnasse des années folles au Paris de l'Occupation, Gaëlle Nohant ressuscite un héros incandescent, généreux et libre. Ses amis s'appelaient Jacques Prévert, Louis Aragon, Jean-Louis Barrault ou Pablo Neruda. Poète, amoureux, résistant, féroce et blagueur, il croquait la vie, aimait Youki et la liberté à en mourir. Ce roman qui résonne comme un hymne à l'amour et à l'amitié, à la révolte et à la joie de vivre, est l'histoire d'une rencontre inoubliable.Une superbe et bouleversante évocation d'un homme fidèle à lui-même jusqu'à la mort. Robert Desnos est magnifiquement vivant sous la plume de Gaëlle Nohant. Bernard Lehut, RTLLa réussite est totale ! Gérard Collard, La Griffe Noire
« Il est tout blanc, d'un blanc spectral, taillé en Hermès. Privé de son socle, pour ainsi dire détrôné, il jouxte des artefacts faits de la même substance dure, compacte, quelque peu élimés par le temps, imprégnés de la même grandeur surannée. La vitrine expose une matière - l'ivoire - à travers ses multiples usages exhumés d'un grenier de grand-mère. Un chausse-pied, des coquetiers, des ronds de serviette, un coupe-papier, un bougeoir, des boules de billard, une brosse à cheveux, et au milieu de ce bric-à-brac de brocanteur, un roi avec sa barbe et ses médailles. Léopold II n'est plus qu'un bibelot parmi d'autres. »King Kasaï est le nom d'un éléphant empaillé qui fut longtemps le symbole du Musée royal de l'Afrique centrale, situé près de Bruxelles. C'est devant le « roi du Kasaï » et près d'un Léopold II à la gloire déboulonnée, dans cette ancienne vitrine du projet colonial belge aujourd'hui rebaptisée Africa Museum, que Christophe Boltanski passe la nuit. En partant sur les traces du chasseur qui participa à la vaste expédition zoologique du Musée et abattit l'éléphant en 1956, l'auteur s'aventure au coeur des plus violentes ténèbres, celles de notre mémoire.
« J'évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. A chaque tour, je découvre une nouvelle pièce. En guise d'indice, je dispose à ce stade d'une clé, d'un frigo à moitié vide, d'un samovar et d'une sonnette. Je ne suis pas en présence d'un meurtre, mais d'une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? » C'est l'histoire d'une famille d'exception à travers le prisme de l'appartement où ils ont vécu cloîtrés. Chaque pièce raconte une histoire faite de peur, d'exil, une histoire de survie et de résilience. Étienne, juif d'Odessa, le grand-père du narrateur, et Marie-Élise, qui sentent l'étau se resserrer sous l'Occupation. Étienne est médecin hospitalier à Saint-Antoine. Son statut d'ancien combattant le protège des lois édictées par Vichy qui interdisent aux Juifs d'être membres d'une administration publique. Mais à partir d'août 1941, il ne peut plus consulter, même à domicile.
Marie-Élise, handicapée par la polio, se déplace aidée de deux de ses enfants, Anne et JeanÉlie.
La famille est littéralement soudée et a peur de tout. En 1942, devant le risque de rafle, le divorce est prononcé. Pour tous, Étienne disparaît. Il quitte femme et enfants. Il est en réalité dans une cache à deux pas du lit conjugal, sous le plancher, où il vivra pendant deux ans. Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français doit s'abriter des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l'héritage de la peur, mais aussi de l'excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d'ombre qui aurait pu tout engloutir ?
369. C'est le nombre de Photomatons que Jacob B'rebi a pris de lui-même entre 1973 et 1974. À quoi pouvaient bien servir ces selfies d'avant l'heure qui montrent tantôt un visage troublé, tantôt un rire forcé, qui paraissent si familiers et lointains en même temps ? Sont-ils l'expression d'une coquetterie, d'un humour solitaire ou la clé d'un mystère ?
Lorsque Christophe Boltanski ouvre cet album ramassé aux puces, il est aussitôt aspiré par ces figures sorties d'un conte de Lewis Carroll. L'homme s'est réinventé en de multiples personnages, l'un barbu, l'autre glabre, l'un en uniforme, l'autre en chemisette décontractée. Acteur, steward, espion ? Les détails pourraient devenir des indices - ou des trompe-l'oeil. Au dos des clichés, des adresses nourrissent encore l'énigme, de Rome à Bâle, de Marseille à Barbès ; quant aux prénoms ou diminutifs, ils ressemblent à des alias.
Christophe Boltanski veut comprendre qui fut cet homme. Son besoin de savoir le conduit dans des échoppes à l'abandon, des terrains vagues, des docks déserts, des lieux ultra-sécurisés, puis dans les cimetières de Djerba, et enfin en Israël, aux confins du désert du Néguev ou au pied du mont Hermon. Patiemment, l'auteur reconstitue les vies vécues et rêvées de Jacob, où se mêlent paradis perdu, exil, désirs de vengeance, guerres et ambitions artistiques. Peu à peu, la quête s'approche du mythe, celui d'un homme qui recherche une terre pour oublier les arrachements de l'enfance, mêle instinct de fuite et de liberté, dans l'espoir de se réconcilier avec la mort et avec la vie.
Après La Cache qui a reçu le prix Femina et Le Guetteur, Christophe Boltanski élargit son exploration littéraire à un anonyme, si représentatif d'une France prise par les violences de l'Histoire, où l'existence individuelle oscille entre goût du secret et quête de sens. Une épopée contemporaine, où l'émotion saisit le lecteur page à page.
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui ne se résume pas au frisson de l'attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s'en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l'amour, et s'attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l'amour, dans une perspective féministe.
12 janvier 2010, jour fatidique du grand séisme ravageur. Un survivant ténu - autoproclamé Bernard - rencontre Amore, Napolitaine oeuvrant comme bénévole dans une ONG. Le coup de foudre sonne comme un regain. Pour sortir du grand chaos de la ville soliloque et disloquée, et aider Bernard à se délivrer de son effondrement, Amore, belle tigresse de Frangipane, lui propose un voyage à Rome.
À bord d'Ici-Bas Airlines, Bernard part, décolle les yeux fermés. Une étrange mappemonde, entre autres belles merveilles - comme on dit l'extraordinaire dans le parler haïtien -, se dessine dans la pensée de celui qui rêve de retourner au pays comme un héros...
Belle merveille est un roman flash balayant sept ans de l'existence d'un homme déboussolé - qui a perdu la carte. Et qui nous dit, avec un humour et une causticité débridés, l'absurdité de l'aide humanitaire quand elle tire à elle la couverture des désastres, l'amour, les joies du sexe salutaire, la confusion, la folie, le combat d'un peuple face à l'impérialisme des puissants. Écrit dans une langue syncopée, imagée, magnifiquement inventive, Belle merveille est un premier roman, et porte si bien son nom.
En bref...Déboussolé, dans un dérèglement de tous les sens, un homme revient sur les sept années écoulées depuis le séisme qui a bouleversé sa vie : son coup de foudre avec Amore, qui l'a sauvé de la folie, son pays sous emprise des ONG, devenu la proie des appétits impérialistes et toujours dans la tourmente, entre la Chose (le goudougoudou) et le Choléra... Seul l'amour le sauvera, et la folie endiablée du sexe et du rythme du Kompa.
Gunnar Kaufman coule une vie béate à Santa Monica, quartier blanc chic de L.A, quand sa famille déménage : exit le cliché du « Noir cool et marrant », le ghetto de Hillside va lui apprendre à devenir un nègre véritable. Poète génial et basketteur hors pair, entre jeux de gangs et bande-son militante, il ne tarde pas à être sacré, malgré lui, nouveau leader de la communauté afro... Dans une langue slammée virtuose, cette délirante épopée gangsta livre une réflexion coup-de-poing sur l'identité noire et l'Amérique bien-pensante. Irrésistible.
Mélikah Abdelmoumen explore l'amitié qui lia William Styron et James Baldwin. Le premier, un Blanc descendant de propriétaires d'esclaves, surtout connu pour son roman Le choix de Sophie. Le second, un Noir descendant d'esclaves, célèbre pour ses prises de parole et ses oeuvres antiracistes. Alors qu'il logeait en 1961 chez Styron dans le Connecticut, Baldwin l'aurait convaincu d'écrire au « je » le récit de la révolte d'esclaves menée par Nat Turner en 1831 dans le sud des États-Unis. Un dé? que Styron releva en publiant Les confessions de Nat Turner, prix Pulitzer 1968. Il fut alors vivement critiqué dans un ouvrage écrit par dix écrivains afro-américains. L'autrice québécoise Mélikah Abdelmoumen, Saguenéenne par sa mère et Tunisienne par son père, part à la rencontre de ces deux célèbres auteurs américains du XXe siècle, qui auront amorcé le débat entourant les brûlantes questions de l'appropriation culturelle et de la liberté de l'écrivain.