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Myriam Revault d'allonnes
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Si le XVIIIe siècle a été pour Kant « le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette », le temps où nous vivons signe le triomphe de la confusion à laquelle rien n'échappe. Mais la critique ne se limite pas à un exercice intellectuel et mental, la marque de ce qu'on appelle l'« esprit critique ». Elle est une attitude et même un geste, une manière de dire, de penser et d'agir et surtout une exigence politique. C'est l'une des conditions du vivre-en-commun et sa force aujourd'hui nous manque.
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La faiblesse du vrai ; ce que la post-vérité fait à notre monde commun
Myriam Revault d'allonnes
- Points
- Points Essais
- 14 Octobre 2021
- 9782757892138
La faiblesse du vrai.
L'irruption de la notion de « post-vérité » a suscité d'innombrables commentaires médiatiques, mais peu de réflexions de fond. Or cette notion brouille la distinction essentielle du vrai et du faux, portant atteinte à notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun. L'auteure montre que le problème majeur de la politique n'est pas celui de sa conformité à la vérité mais qu'il est lié à l'exercice du jugement, notamment dans la sphère publique. L'analyse du « régime de vérité » de la politique éclaire ce qui distingue les systèmes démocratiques, exposés en permanence à la dissolution des repères de la certitude, à la tentation du relativisme et du règne de l'opinion, des systèmes totalitaires, où la toute-puissance de l'idéologie fabrique un monde entièrement fictif. Loin d'enrichir le monde, la « post-vérité » appauvrit l'imaginaire social et altère les jugements et les expériences sensibles que nous pouvons partager.
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La politique expliquée à nos enfants
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- Explique A ...
- 5 Octobre 2017
- 9782021352559
Pourquoi avons-nous besoin de chefs ? Pourquoi leur obéit-on ? Pourquoi les sociétés n'ont-elles pas toutes les mêmes régimes politiques ? Pourquoi se défie-t-on autant de la politique ?
En abordant ces questions si actuelles, ce dialogue veut faire comprendre que la démocratie, qui nous apparaît aujourd'hui bien fragile et même décevante, est toujours à recommencer, à inventer, et qu'il est de notre responsabilité de la faire vivre.
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L'esprit du macronisme ou l'art de dévoyer les concepts
Myriam Revault d'allonnes
- Points
- Points Essais
- 4 Mars 2022
- 9782757895085
Emmanuel Macron avait invité les chômeurs à « traverser la rue » pour trouver un travail. Comme si l'individu était un acteur rationnel, calculateur, seul responsable de ses actes et de leurs conséquences. Or cet individu n'existe pas, personne n'est le coach de soi-même, et la nation n'est pas une « start-up ». Loin d'être anodins, ces propos engendrent des lectures simplifiantes et univoques du lien social.
Car le sujet-citoyen n'est pas l'individu performant. Il n'est pas un bloc d'intérêts et de concurrence mais celui qui, sachant ce qui le relie aux autres, oeuvre au sein d'institutions justes à rendre possible telle ou telle option. L'autonomie, la responsabilité ou la capacité n'ont de sens que comprises comme porteuses d'une tension entre l'indépendance des individus et leur intégration dans la communauté. Il existe un endettement réciproque entre l'homme et le social, révélateur du besoin d'un monde commun.
Myriam Revault d'Allonnes
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Ainsi meurt la democratie
Myriam Revault d'allonnes, Chantal Delsol
- Mialet Barrault
- 9 Mars 2022
- 9782080273703
Démocratie. Le mot court sur toutes les bouches, se jette au visage de l'adversaire à l'occasion des débats les plus insignifiants. L'exigence démocratique s'est enlisée et perdue dans les jeux politiciens, l'indifférence des paresses citoyennes, l'hostilité de ceux qui souhaitent sa disparition. Si le mot est vidé de son sens, la chose peut-elle encore survivre?Les deux philosophes Chantal Delsol et Myriam Revault d'Allonnes, tout en affirmant leurs profondes divergences sur ce thème d'actualité qui divise notre société, parviennent à dialoguer avec clarté et respect, selon les principes de notre collection «Disputatio».
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Une certaine idée de l'Europe
Patrick Boucheron, Antonio Negri, Elisabeth Roudinesco, Thomas Piketty, Myriam Revault d'allonnes, Collectif
- Flammarion
- Champs Actuel
- 1 Mai 2019
- 9782081480223
L'Europe, pendant la plus grande partie de son histoire, a été une idée.
Elle signifiait un profond désir de circulation et de liberté autant qu'un souci de rigueur et de polémique. À Milan ou à Paris, on se lisait fougueusement ; entre Bruxelles et Vienne, on se copiait passionnément. Aujourd'hui, alors même que l'Europe est devenue une institution, elle n'est pas, ou de moins en moins, une idée. Bruxelles serait-elle devenue une Cité interdite où le débat public ne pénètre plus ?
Voilà pourquoi la revue Le Grand Continent a invité cinq penseurs internationalement reconnus pour l'envergure de leurs travaux à parler, pour la première fois, de leur idée d'Europe. Ensemble, ils ont ouvert de nouvelles perspectives, de nouveaux chemins à parcourir pour retrouver les voies d'une Europe idéale, pleinement politique - une certaine idée de l'Europe.
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Ce que l'homme fait à l'homme ; essai sur le mal politique
Myriam Revault d'allonnes
- Flammarion
- Champs Essais
- 20 Mars 2010
- 9782081235403
Au XXesiècle, les «camps» où des États et des régimes politiques programmèrent l'anéantissement de l'homme ont révélé la «condition inhumaine». L'histoire a pris le visage non plus du destin mais de la terreur. D'où la question:avons-nous vu surgir la figure exceptionnelle du mal, du mal dans une violence et une horreur sans précédent? Ou bien avons-nous affaire ici, comme l'affirme Hannah Arendt, à la banalité du mal, tout simplement? C'est de cette expression, dont le sens a été usé avant même d'avoir été compris, que part Myriam Revault d'Allonnes pour tenter d'approcher ce que l'homme peut faire à l'homme, c'est-à-dire la virtualité toujours présente du mal politique. Pour comprendre le présent de ce mal, il faut rouvrir le passé, remonter au mal radical selon Kant, revenir aussi au lien entre le tragique et la capacité d'institution politique chez Aristote; puis relire les Modernes, tels Hobbes et deux de ses grands commentateurs, Carl Schmitt et Leo Strauss. On trouvera dans cette lecture inédite, comme un fil conducteur, l'idée d'une humanité dénuée de toute prétention à l'innocence, d'une humanité rendue au mal de la liberté (de sa liberté) et donc à sa puissance d'agir.
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La crise sans fin ; essai sur l'expérience moderne du temps
Myriam Revault d'allonnes
- Points
- Points Essais
- 25 Août 2016
- 9782757862094
On ne parle plus aujourd'hui d'une crise succédant à d'autres crises, mais de « la crise ». Désormais globale, touchant aussi bien la finance que l'éducation, la culture, le couple ou l'environnement, elle est aussi devenue permanente. Nous n'en voyons pas l'issue : elle est la trame même de notre existence.
La modernité, dans sa volonté d'arrachement au passé et à la tradition, a dissous les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde : l'homme habite aujourd'hui un monde incertain qui a vu s'évanouir tour à tour l'idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l'esprit de conquête.
C'est à partir de cette expérience du temps que cet essai nous invite à reconsidérer de façon inédite la « crise » dans laquelle nous sommes plongés et à y puiser de quoi aller de l'avant.
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Raconter des histoires, raconter l'histoire
Myriam Revault d'allonnes
- Gallimard Jeunesse
- Chouette Penser !
- 17 Octobre 2013
- 9782070652273
Rien de plus simple, en apparence, que de raconter des histoires. Innombrables sont les récits du monde et on en trouve dans toutes les sociétés, à toutes les époques. S'il rapportent des histoires inventées et qui ne sont pas vraiment arrivées, ils relèvent de la fiction, contrairement au récit historique qui prétend à la vérité. Mais ce qu'ils ont en commun, c'est l'acte de raconter qui, quelles que soient ses formes, se déroule dans le temps. Et, réciproquement, ce qui se déroule dans le temps peut être raconté. Nos expériences se déroulent dans le temps, mais, pour qu'on le comprenne bien et qu'on le reconnaisse, il faut en faire le récit.Raconter, c'est mettre en ordre, agencer un ensemble d'éléments : c'est alors que les événements font sens. De même, c'est en se racontant qu'on peut se comprendre individuellement (quand on raconte son histoire) et collectivement (quand les historiens écrivent l'Histoire). Car l'existence humaine est celle d'un être enchevêtré dans des histoires.
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Le miroir et la scène ; ce que peut la représentation politique
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 25 Août 2016
- 9782021182132
La politique, dit-on, serait en crise du fait de l'inadéquation de nos représentants à la réalité qu'ils sont censés représenter : la fameuse "coupure" entre le peuple et ses élites témoignerait au premier chef de ces troubles dans la représentation. Myriam Revault d'Allonnes prend, en philosophe, le contre-pied d'une approche de la "représentation" qui, dit-elle, réduit à tort cette notion à sa dimension juridico-politique.
Revenant aux sources de la "représentation" (arts visuels, théâtre), puisant aux deux grands paradigmes de la mimesis, la peinture et le théâtre, en compagnie de Platon et d'Aristote, cet essai interroge - au travers de l'élaboration de la notion de "représentation politique" (Hobbes, qui mobilise la métaphore théâtrale), de sa critique radicale (Rousseau, qui récuse la représentation et dénonce le simulacre du théâtre au nom de la "transparence") et jusqu'aux débats actuels sur la supposée "crise de la représentation" - la question de l'exercice de la souveraineté.
Au terme de l'exploration, surprise : il apparaît que le lien représentatif moderne est fondamentalement lien de séparation. Et que c'est une illusion de penser que la représentation est susceptible de "figurer" de manière adéquate la réalité. Mais alors, que reste-t-il aux citoyens pour donner corps à la souveraineté politique ? La délibération, la discussion, la contestation, répond l'auteur, toutes modalités d'action non électives qui se donnent à voir et ne s'exercent que dans la non-coïncidence à soi.
Alors s'ouvrent de nouvelles et riches perspectives à la représentation dans l'espace du politique, mais une représentation placée dès lors sous le signe de la re-configuration - et non celui de l'impossible figuration.
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Chouette ! philo : abécédaire d'artiste à zombie
Myriam Revault d'allonnes, Michaël Foessel
- Gallimard Jeunesse Giboulées
- Chouette ! Penser
- 22 Août 2012
- 9782070640553
Insolites, mises à la portée des Jeunes, pour répondre à leurs préoccupations (Kiffer, Désobéir ...), décrypter les énigmes du vivant (Gène, Naturel, Humain?), du vivre ensemble (Communauté, égalité, Travail, Loi, Respect), de l?être (Bonheur, Moi ?), comprendre les enjeux du politique (Santé, Opinion, Président, Finance ...)
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Nos sociétés sont saisies par la compassion. Un ' zèle compatissant ' à l'égard des démunis, des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans le champ politique. À tel point que les dirigeants n'hésitent plus à faire de leur aptitude à compatir un argument décisif en faveur de leur droit à gouverner. Phénomène circonstanciel ou nouvelle figure du sentiment démocratique ? Myriam Revault d'Allonnes interroge sans détour les rapports entre la dimension affective du vivre-ensemble, la nature du lien social et l'exercice du pouvoir. Remontant aux sources de la modernité, elle montre que le rôle des passions et des émotions n'a cessé de nourrir la réflexion sur l'existence démocratique, de Rousseau à Arendt en passant par Tocqueville.
Où l'on verra que, si le déferlement compassionnel ne fait pas une politique, les liens entre sentiment d'humanité, reconnaissance d'autrui et capacité d'agir nécessitent pourtant d'être pensés à nouveaux frais.
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Le pouvoir des commencements ; essai sur l'autorité
Myriam Revault d'allonnes
- Seuil
- La Couleur des idées
- 1 Octobre 2009
- 9782021008920
Qu'en est-il de l'autorité dans un monde où l'arrachement à la tradition et au passé a pris valeur de mot d'ordre ? Que devient l'autorité lorsqu'elle se trouve confrontée à l'individualisme et à l'égalisation démocratique et que de surcroît le futur - comme c'est le cas aujourd'hui - se dérobe à toute espérance ?
L'autorité ne se confond pas avec le pouvoir. Elle appelle la reconnaissance plus qu'elle ne requiert l'obéissance. Elle se déploie dans la durée alors que le pouvoir est d'abord lié au partage de l'espace. Parce qu'elle assure la continuité des générations, la transmission, la filiation, tout en rendant compte des crises qui en déchirent le tissu, elle est une dimension fondamentale du lien social.
Si pour nous l'autorité est encore porteuse de sens, ce n'est pas parce qu'elle se réclame d'un monde vétuste, mais parce qu'elle nous fait naître neufs dans un monde plus vieux que nous. Qu'est-ce que l'autorité, sinon le pouvoir des commencements, le pouvoir de donner à ceux qui viendront après nous la capacité de commencer à leur tour ? Ceux qui l'exercent - mais ne la détiennent pas - autorisent ainsi leurs successeurs à entreprendre quelque chose de nouveau, c'est-à-dire d'imprévu. Commencer, c'est commencer de continuer. Mais continuer, c'est aussi continuer de commencer.
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Merleau-Ponty: La Chair du politique
Myriam Revault d'allonnes, Antoine Garapon, Laurence Engel
- Michalon éditeur
- 1 Mars 2001
- 9782368475911
La méconnaissance de le pensée de Merleau-Ponty est flagrante dès lors que nous sortons du milieu universitaire et académique.
Le propos ici n'est pas de se situer dans la perspective d'un « retour à » ce que Merleau-Ponty aurait lui-même récusé, mais de dégager, dans sa pensée, ce qui nous apprend à voir « le monde de tout le monde », de ressaisir cette étonnante présence aux problèmes de notre démocratie contemporaine.