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Alexandre Blok
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1880-1921 : un destin de poète par grande accélération de l'histoire. Monde bouleversé, société secouée de fond en comble, vies qui s'improvisent entre exaltation et ravage... Alexandre Blok est l'un de ceux qui eurent à traverser l'épreuve, éblouissante et atterrante, de la révolution. Mais, comme le souligne Pierre Léon dans sa préface, ce poète semble requis par des mutations plus radicales encore. Il «a l'oreille collée à la terre, et il écoute. Il écoute et il attend. Quoi ? l'Apparition. De quoi ? De qui ? Difficile de répondre à cette question. On serait tenté de dire : la Belle Dame, l'Inconnue, la Russie, les trois Épouses espérées sur le chemin poétique... Mais on serait encore bien en-deça de la vérité. Dans un monde dévasté, le poète n'attend ni quelqu'un ni quelque chose ; il attend. Que ce monde se repeuple. Ou plutôt qu'il entende le bruit sourd du "torrent souterrain" qui menace de submerger l'horreur phénoménale. Le poète entend ce bruit avant tout le monde. Ce bruit, il l'appelle musique, et sa voix s'ouvre, s'enfle, chante et se fond dans "l'orchestre de l'âme du monde"»... Pour Blok, le monde connu, le monde des travaux et des jours, c'est le «monde terrible» dans lequel il faut beau vivre, mais qu'il faut traîner comme un boulet, traverser comme un enfer. Cette traversée, c'est précisément le parcours que propose ce livre qui, pour la première fois en français, explore l'ensemble d'une oeuvre parmi les plus intenses et les plus fortes du début du XX? siècle.
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L'écho immédiat, l'éblouissement suscités par les vers consacrés à la Belle Dame s'expliquaient en partie, selon Victor Jirmounski, par la « force surprenante, presque improbable chez un poète d'à peine vingt ans, avec laquelle il avait transcendé la fragmentation antérieure » du lyrisme amoureux. Certains contemporains parlaient quant à eux d'une « somme d'amour » inédite dans la poésie russe. La Laure d'Alexandre Blok se prénommait Lioubov (littéralement « Amour » en russe), fille du grand chimiste Dmitri Mendeleïev. Le titre d'abord choisi par l'auteur, « De l'Éternel Féminin », témoignait de l'influence du philosophe Vladimir Soloviev laquelle aura d'ailleurs aussi une forte incidence sur la relation personnelle entre Blok et Lioubov après leur mariage.
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Dans une grande hallucination, Blok rédige Douze entre le 8 et le 28 janvier 1918. La publication de ce texte provoque une vraie tempête. Peu d'écrivains ont osé faire aussi vite de la Révolution le thème central d'une oeuvre littéraire. Dans les rues de Petrograd, les murs sont placardés d'affiches où figure un vers du poème : « Marquez le pas révolutionnaire ! » Les bolcheviques relayés par la critique soviétique font de Douze leur étendard. Pour eux, l'essentiel est clair : le poète est de tout coeur avec la classe ouvrière. Il ne se démarque pas des soldats de l'Armée Rouge. Pourtant, les choses sont plus complexes. Le poème s'attache à l'âme de la Révolution plus qu'à la révolution politique elle-même. C'est une oeuvre inaugurale au sens où elle invente le langage nouveau de la modernité poétique en Russie. Par ses recherches rythmiques Douze est lié à toute l'oeuvre antérieure de Blok, dont il est l'aboutissement et le dépassement. Son rythme novateur crée le vers tonique libre en russe : la distinction entre la cadence du vers et celle de la langue parlée s'efface. Les poèmes, au nombre de douze, n'en forment qu'un, liés entre eux par la continuité narrative de l'avancée des douze soldats dans la tempête de neige. Suivant la théorie du "poème énonciateur" de Mallarmé, la voix poétique progresse dans son propre inconnu, l'auteur découvre son poème en même temps qu'il l'écrit. Ainsi Blok "aperçoit" un Christ en suspension. Une utopie au sens où l'invention poétique est elle-même celle du politique.
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Les Douze d'Alexandre Blok, est un poème majeur de la Révolution russe. Alors que j'essayais de le traduire depuis la fin des années 80 sans y arriver, je l'ai traduit grâce à l'impulsion que m'a donnée Christian Olivier (des Têtes Raides), qui est un grand amoureux de la poésie russe et qui prépare un spectacle sur la poésie de la révolution. Du coup, c'est lui qui a fait la maquette, et les illustrations, et, comme nous l'avons proposé pour les Contes de Bretagne avec la voix de Françoise, le livre est complété par un fichier audio, avec sa musique et sa voix, accessible grâce au lien ci-dessous sur les principales plateformes musicales.
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Aube, Neige, Blok ; concordances
Alexandre Blok, Julia Tabakhova
- Terracol
- 30 Novembre 2011
- 9782953521818
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50 exemplaires de tête numérotés et signés avec une linogravure originale de Manon André, 49,50 €.
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Le premier recueil du grand poète symboliste russe joue sur d'infinies variations de couleurs, de rythmes et de registres.
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L'intelligentsia et la révolution
Alexandre Blok
- Alidades
- Petite Bibliotheque Russe
- 1 Janvier 2002
- 9782906266216
Rien n'est jamais simple, surtout pas ce plaidoyer musical pour la révolution bolchévique : car s'y joignent l'acte politique, toujours problématique, de l'intellectuel prenant fait et cause au coeur de la tourmente, et la découverte autant que le voeu d'une esthétique nouvelle dont la révolution jette aveuglément les principes. Peu importe que ce soit par le fer et le feu, ou même faut-il qu'il en soit ainsi, comme dans les grands moments mythiques des origines, pour qu'apparaisse un monde qui sonne autrement. Il y a dans le mouvement destructeur de la révolution une force créatrice implacable et capable d'opérer, selon l'expression de Nietzsche, dont Blok paraît ici parfois très proche, la transmutation des valeurs : c'est à cela qu'aspirent ces pages d'une langue vive et libre, qu'on peut lire aussi comme le meilleur commentaire qui soit du grand poème Les douze.
Traduit du russe par Jacques Imbert. -
Les derniers jours du regime imperial
Alexandre Blok
- GALLIMARD
- Blanche
- 28 Janvier 1931
- 9782070207732