Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Constantin Alexandrakis
-
Peu après la naissance de sa fille, « le Père » se voit rattrapé par des souvenirs d'attouchements subis dans l'enfance. Pour conjurer sa peur de la répétition, il ambitionne de cartographier le «Grand Continent des Violences Sexuelles». Cette traversée périlleuse, entre farce et cauchemar, durera six ans. Dans un Danemark imaginaire, Constantin Alexandrakis sonde d'une façon iconoclaste un ressenti masculin face aux « abus de position dominante », sans se laisser réduire à un point de vue victimaire. Avoir le courage d'aller dans ce sens-là, du côté où il n'y a pas d'éclairage, du côté où on n'a pas trop envie de vous accompagner, qui peut l'avoir ? Qui peut l'avoir sinon les inconscients, les fous, les poètes, les braves. Puisqu'il s'agit de cela, braver, affronter les démons. Ceux du dehors et ceux du dedans. Neige Sinno
-
Un trentenaire, petit-fils d'un célèbre acteur grec (Alekos Alexandrakis), apprend que sa mère, Claire-Hélène - soi-disant veuve et scénariste à l'imagination fertile - lui a menti sur son origine, dont elle a inventé toutes sortes de versions. Son père n'est pas mort comme elle l'a toujours prétendu, il n'a tout simplement jamais su qu'il avait un fils. Le narrateur passe, en un aveu impromptu, du statut d'orphelin à celui de « bâtard ». Cette révélation infuse en lui, le pousse à de nombreuses recherches, et, l'hiver suivant, il décide d'aller à la rencontre de ce « Géniteur » potentiel. Il va en parallèle et par tous les moyens tenter de comprendre de quoi est faite sa nouvelle identité.
Ce récit à fort ancrage autobiographique condense en une année cruciale, à cheval sur 2011 et 2012, une enquête généalogique se muant peu à peu en quête existentielle. Le voilà lancé sur les traces de son supposé père, Yevette Tsunodapoulos, un sexagénaire demeurant à Athènes.
Dans la foulée, il s'initie à l'alphabet grec, tout en décryptant l'actualité politico-économique de ce « mouton noir » de l'Union Européenne (crise de la dette et résistance libertaire aux exactions des néo-nazis de l'Aube Dorée). Puisant dans ses maigres économies, il se rend sur place à diverses reprises, entre en contact avec le « Géniteur » : un scénariste de renom à la santé désormais fragile. Au terme de ce parcours initiatique riche en digressions, le pseudo fils finira par « presque-parler grec », non sans s'apercevoir in fine que son père et lui n'ont pas forcément grand-chose à voir ni à se dire.
Dans une langue énergique se nourrissant de ses propres doutes, Constantin Alexandrakis nous plonge au coeur des affres et jouissances d'un trentenaire dont les assises sont ébranlées. Il fabrique sous nos yeux une réflexion sur les boucles du destin, les simulacres de l'identité, les mystères de la naissance. Et celui qui avoue se sentir « Ulysse en plus bête avec une maladie de peau » inscrit son lyrisme envoûtant et concret dans une épopée de la bâtardise assumée avec une tendre désinvolture.