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Gao Xingjian
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Deux hommes, deux femmes, un week-end à la campagne.
Entre rêve, fantasme et réalité, les protagonistes jouent quatre quatuors intimes qui les confrontent tantôt deux à deux, tantôt tous ensemble, mais surtout qui les mettent en présence de leur propre trajectoire, de leur propre pensée, voire de leur propre corps.
Car fidèle à ses théories des distanciations en abîme, gao xingjian fait parler ses personnages tant au "je" qu'au "tu" et au "il", provoquant du même coup la collision des mots et des structures linguistiques qui procure à la pièce une richesse et une étrangeté singulières dépassant de loin le choc des cultures.
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La nuit.
Une pluie fine qui s'infiltre partout. dans cette ville perpétuellement polluée par les gaz et le bruit des voitures, tu ne sais depuis quand, ni depuis combien de temps tu n'as plus senti la fraîcheur de la pluie. tu te promènes dans la rue ; ton corps tout entier est mouillé par l'air frais.
[. ] etre enfin un homme sans problème ! tu te demandes s'il s'agit du bonheur. et tu ne peux t'empêcher de te sentir heureux.
Tu accélères le pas, arpentes le pavé, et tombes soudain sur des boîtes de carton entassées sur le trottoir, de l'autre côté de la rue.
Une tête sort d'une grosse boite : un sans-abri. un coup de feu ! ton cauchemar commence. et tu n'en sortiras plus.
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Huit personnages se retrouvent à l'arrêt de bus d'une grande ville : un homme silencieux, un grand-père, une jeune femme, un garçon, un homme à lunettes, une mère, un menuisier, un directeur...
Autant de personnages dont on ne sait pas grand-chose mais qui partagent au moins une quête commune : voir leur vie s'améliorer. Le bus se fait attendre, indéfiniment. Et avec lui, de manière allégorique, tout ce qui pourrait donner à chacun le petit coup de pouce pour progresser et donner un sens à leur vie. L'arrêt de bus est une des premières pièces de Gao Xingjian, créée en 1983 au Théâtre Populaire d'Art de Pékin et immédiatement censurée. Elle est, à sa manière, très représentative d'une forme de théâtre flirtant avec l'absurde qui, dans tous les pays, est insupportable pour ceux chargés d'appliquer la censure. -
Le quêteur de la mort ; l'autre rive ; la neige en août
Gao Xingjian
- Seuil
- 9 Mars 2004
- 9782020611794
Le Quêteur de la mort présente trois pièces de théâtre inédites en français. Celle qui donne son nom au recueil a été écrite directement en français par Gao Xingjian en 2000. Elle met en scène deux personnages enfermés dans un musée d'art contemporain, qui soliloquent sur la société moderne, l'art, la vie et la mort.
La Neige en août, pièce écrite en chinois en 1997, rapporte l'histoire du Sixième Patriarche du bouddhisme Chan (Zen) Huineng (638-713). Elle fut jouée dans une version plus courte sous forme d'opéra à Taipei en 2002, dans une mise en scène de Gao Xingjian et avec une musique du compositeur contemporain Xu Shu-ya.
Enfin, L'Autre Rive, écrite à Pékin en 1986, est une pièce de théâtre expérimental que l'auteur a conçue pour aider les acteurs à trouver un jeu nouveau, qui leur permette d'aborder le théâtre contemporain occidental tout en ayant intégré les techniques de l'opéra chinois traditionnel. Elle donne à entendre également les préoccupations littéraires et artistiques de l'auteur, telles qu'on les retrouvera dans ses romans, nouvelles et pièces de théâtre écrits ultérieurement.
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Plasticien accompli, écrivain reconnu, Gao Xingjian construit depuis de longues années une oeuvre personnelle, très originale et profonde. S'il se sent avant tout artiste, créateur, résolument tourné vers la pratique, il n'en a pas moins développé, au fil du temps et des textes, une réflexion théorique singulière, à rebours des modes et des canons de l'art contemporain.
Dans le recueil De la création, Gao Xingjian a personnellement choisi les textes qu'il désirait voir traduits en français. Il s'y exprime sur le rôle de l'écrivain et ses conceptions artistiques, que ce soit en peinture, au cinéma, ou au théâtre et sur l'attitude de l'artiste par rapport à la société, qu'elle soit dominée par un régime totalitaire ou libéral. Ces textes dénoncent le " politiquement correct " et montrent l'originalité de l'auteur qui persévère dans sa voie d'homme seul, indépendant, dont la raison d'être est avant tout la recherche du beau dans tous les domaines.
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"Depuis qu'il écrit poèmes, romans, nouvelles, pièces de théâtre, livrets d'opéra, depuis qu'il peint, à l'encre de Chine, sur papier ou sur toile, des tableaux de toutes les tailles, mais jamais avec des couleurs, seulement avec les multiples nuances qui vont du blanc au noir, depuis qu'il filme, en plein air ou en studio, en couleur ou en noir et blanc, et crée des films muets ou parlant, depuis qu'il prononce des discours à l'invitation des musées, universités, associations artistiques et littéraires du monde entier, Gao Xingjian s'exprime en son nom propre, sans suivre les modes, en livrant son témoignage au sujet des difficultés existentielles que rencontrent les hommes depuis des temps immémoriaux, sans jamais penser que l'avenir pourrait être radieux, sans jamais croire aux discours des hommes politiques, des philosophes radicaux, des prophètes et des démiurges.
C'est un homme seul, qui n'appartient à aucune chapelle et qui se contente de livrer aussi bien sa vision du monde passé et du monde actuel que sa propre expérience artistique".
ND.
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"Je crois que le poète doit être comme une chambre d'échos où tous les bruits du monde sont donnés à entendre. Je rêve toujours d'un poème conçu sous une forme dramaturgique où un processus de langage serait comme mis sur scène" Gao Xinjian
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Rechercher dans dialoguer-interloquer une histoire, vraie ou fictive, n'a pas de sens, pas plus que d'essayer de raconter la pièce.
Gao xingjian nous entraîne sur le mode de questions-réponses s'apparentant au dialogue dans l'esprit zen du bouddhisme. un dialogue profond et étrange entre un homme et une femme davantage prisonniers de leur philosophie de vie que du huis clos qui les réunit incidemment. plus que jamais cette pièce met en lumière les conceptions dramaturgiques de l'auteur, dont le recours au "je", au "tu" et au "il/elle" chez un même personnage est un élément-clé.
Elle témoigne de l'originalité et de la puissance de la théâtralité de gao xingjian.
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La littérature ne peut être que la voix d'un individu, le résultat de sa propre vision du monde, de son sentiment de l'existence.
La littérature rendit du combat de l'homme pour survivre à l'histoire. L'auteur est un spectateur sceptique et lucide sans prétention de pouvoir expliquer le monde. Mais il rencontre la liberté dans l'écriture, par l'écriture. Et c'est seulement lorsque les sentiments de l'écrivain nourrissent une oeuvre que ces sentiments résistent aux ravages du temps. Telle est l'ambition de l'oeuvre plutôt que de l'auteur: une oeuvre qui perdure est une réponse puissante de l'écrivain au temps et à la société; aussi longtemps qu'il y aura des lecteurs, cette voix continuera de résonner.
Le Témoignage de la littérature est un recueil de textes, de réflexions sur la littérature, le témoignage d'un homme sur la liberté d'écrire, sur l'écriture d'une littérature chinoise et universelle, sur l'insoumission à l'uniformité graphique et poétique.