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Nina Leger
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En 1848, on découvre de l'or dans la Feather River, en Californie du Nord. Une ville naît, baptisée Oroville ; la ruée vers l'or commence. En 2020, Thea, géologue venue à Oroville pour travailler en aval du gigantesque barrage désormais construit sur la Feather River, doit fuir devant l'avancée des méga-feux. Alors qu'un monde vacille, la violence de son histoire resurgit. Entourée de femmes aimées - une écrivaine de science-fiction, une descendante d'un peuple autochtone, une ingénieure coréenne -, Thea tente de remonter le fil des dévastations issues de la ruée vers l'or. Porté par la langue puissante et tendre de Nina Leger, le chant ancien de la rivière se mêle aux voix d'un présent bouleversé pour faire entendre l'épopée d'une civilisation qui s'est construite en détruisant, au point de préparer sa propre ruine.
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À la fin des années 1960, un ingénieur fonde une ville sur un territoire prétendument vierge. Il a rêvé cette ville intensément, il veut qu'elle change la vie, respecte la nature, invente le futur et fasse advenir tout un monde nouveau. Il la baptise Sophia-Antipolis.Seulement rien ne vieillit plus vite que le futur.Seulement aucun territoire n'est jamais vide de passé.Seulement les rêves, à devenir réels, prennent des tours inattendus.En s'attachant à six personnages fictifs ou réels, en remontant les liens d'amour, de filiation et d'amitié noués autour de Sophia-Antipolis, ce «roman topographique» incarne les histoires irréconciliables d'une cité qui se voulait idéale.
«Des bâtiments naissent et la forêt recule. Les hautes forêts de Sophia-Antipolis, où les feuillages scellaient le ciel, où les sentiers glissaient dans le silence figé d'un autre monde, où on ne voyait, derrière les arbres, que d'autres arbres et d'autres arbres encore, ces forêts s'amenuisent, deviennent interstices, remblais, talus. Des bâtiments naissent et Sophia-Antipolis marche sur ce qu'elle voulait préserver.»
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Jeanne est hantée par le sexe des hommes. Elle collectionne les souvenirs de ses rencontres furtives dans un palais imaginaire dont chaque pièce renferme un sexe, car sa mémoire exclut toute autre donnée concernant ses amants de passage : elle se souvient en détail de chaque organe, jamais d'un homme. Elle fréquente les sex-shops, additionne les amants, les chambres d'hôtel et les godemichés, se laisse envahir par son obsession, jusqu'à l'écoeurement. On ne sait rien d'elle, ou presque. Quelques hypothèses sont évoquées concernant son âge, sa profession, mais elles sont contradictoires. Le roman n'offre aucune échappatoire, nous enfermant avec Jeanne dans les chambres closes qui ponctuent son errance sexuelle...
Le texte fascine par son caractère implacable, glacial, et par l'extrême précision de l'écriture. Ce bref roman est tendu, tranchant, dur comme le diamant, et suscite un trouble puissant. La figure de la nymphomane ne trouve ici aucune explication psychologique ou sociologique. L'auteur ne vise à susciter ni la compassion ni l'excitation. Il s'agit tout autant d'une fiction que d'un poème concret, une traversée de la solitude contemporaine.
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Stark ; le promontoire du songe
Nina Leger, Victor Hugo
- Editions Marcel
- Prismes
- 3 Décembre 2018
- 9782956341314
Le promontoire du songe est un court texte écrit par Victor Hugo en 1863. Lorsqu'il rend visite à son ami Arago à l'Observatoire, ce dernier lui fait regarder la lune au telescope. D'un coup Hugo s'emballe, et nous livre une longue rêverie à mi-chemin entre l'essai poétique et la poésie en prose.
Stark est une nouvelle écrite par Nina Leger en 2018, en réponse au Promontoire du songe. Il s'inscrit entre le témoignage et la biographie, et raconte comment fut perçu le premier pas sur la lune de Neil Armstrong en 1969.
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" Sa beauté ne tenait qu'à un fil, elle n'était pas une force, mais un accident, un heureux hasard, le contentement d'une femme qui se sait aimée et frémit de joie à l'idée de regagner chaque soir son petit monde de tendresse poudrée ".
Saint-Mares, ville sans histoire. Saint-Mares, ses commerces, ses cancans et sa bibliothèque municipale où la narratrice travaille depuis des années sans ambition ni déplaisir. Jusqu'à ce jour de mai où surgit Carole Valleski. La peau comme une banquise, de longs cheveux bruns, le regard noir. Envoyée par le Muséum national d'Histoire naturelle, elle vient s'occuper de la phonothèque léguée par feu-Monsieur le maire, un passionné de la faune savanienne qui sut capter pêle-mêle le ronflement du phacochère, la course de l'antilope et le bruissement du python royal. Mais, sous ce vernis de comédie, une relation destructrice se noue entre la narratrice et la nouvelle venue.
Emportée dans une spirale dévorante, la narratrice s'emballe jusqu'au vertige, transformant la paisible bibliothèque en théâtre de fureur.
Sentiments ordinaires et passions extravagantes : jusqu'où peut-on prendre à l'autre ce que l'on ne possède pas soi-même ?
Entre conte cruel et fantaisie réaliste, Histoire naturelle explore avec brio le thème du miroir et de l'identité.
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Après Le Songe d'Ulysse (2022), L'Île intérieure (2023) et Infinite Woman (2024), la Villa Carmignac (Porquerolles) propose une nouvelle exposition collective, intitulée « Vertigo », sous le commissariat de Matthieu Poirier. Cette exposition s'intéresse aux expressions dans l'art, depuis les années 1950, du sentiment de vertige dans son sens le plus physique d'objets donnant la sensation d'osciller, de bouger, mais aussi figuré, celui d'une perte de repères, sensations parfois source d'angoisse, parfois d'exaltation, et plus spécifiquement face aux phénomènes naturels. Les oeuvres d'une soixantaine d'artistes - des peintures de l'expressionnisme abstrait, de la colorfield abstraction et de l'action painting jusqu'à la monochromie en passant par des créations cherchant à décloisonner le médium pictural, ainsi que des mobiles et des installations - expriment ainsi un refus de la figuration dans la transcription des forces invisibles de la nature et privilégient l'apparition et l'évanouissement des formes dans la couleur ou l'effet optique.
Le catalogue reprendra l'organisation thématique de l'exposition, invitation au vertige des sens : des vibrations optiques d'Ann Veronica Janssens et Carlos Cruz Diez aux environnements troubles de Sigmar Polke, Helen Frankenthaler, Flora Moscovici et Gerahd Richter. « Vertigo » est une plongée dans les infinis cosmiques de Mark Rothko, Otto Piene ou Caroline Corbasson, une expérience du vide avec les oeuvres de James Turrell, Yves Klein ou Anish Kapoor et un voyage dans les paysages sensibles d'Anna-Eva Bergman, Hans Hartung ou encore Olafur Eliasson. Seule exception à la période artistique mise en avant dans cette exposition, une oeuvre mise en exergue : un paysage de Ferdinand Hodler, clin d'oeil à l'histoire de la représentation du sublime.