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Pietro Citati
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Kafka est l'un des mythes majeurs et les plus énigmatiques de notre siècle. Kafka avait le sentiment d'être un homme sans patrie ni famille, une lacune, une pure négativité, un jongleur marchant dans le vide. Aussi seul qu'un animal ou qu'un objet abandonné dans une soupente, il avait conscience d'être l'Étranger. Il vivait et écrivait dans sa geôle intérieure, tandis que la nuit glissait sur ses épaules, obéissant à la voix de l'inspiration, à la voix des démons, à la voix des ténèbres, à la voix de l'animal qui restait tapi près de son coeur. Lui qui désirait tant le bonheur, il ne pouvait pourtant pas le supporter, convaincu de devoir écouter l'angoisse et de suivre la voie qu'elle lui désignait. Davantage qu'un roman, qu'une biographie ou qu'un essai, le livre de Pietro Citati est le rêve que chacun de nous rêve et continuera de rêver autour de Franz Kafka.
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Lettres à ses parents ; 1922-1924 ; une année dans la vie de Franz Kafka
Franz Kafka, Pietro Citati
- GALLIMARD
- Arcades
- 22 Novembre 1990
- 9782070721443
En 1986, un bouquiniste de Prague se vit proposer et acheta trente-deux lettres et cartes postales de Kafka adressées aux membres de sa famille. Le vendeur était un homme qui n'était nullement apparenté à Kafka ou à sa famille, et qui n'avait aucun rapport direct avec elle.Cette nouvelle collection de lettres date des deux dernières années de la vie de Kafka.L'ensemble comprend neuf lettres, vingt-deux cartes postales et une carte postale illustrée. La première a été écrite en 1922 et la dernière, juste avant sa mort, en 1924.
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Portraitiste hors pair, Pietro Citati accorde toujours son «métronome intérieur» au rythme de l'artiste ou de l'écrivain dont il nous conte la vie et l'oeuvre. L'intrépide acuité du regard, la finesse de l'analyse, la vivacité du récit, l'élégance du trait et le charme de l'expression caractérisent ses Portraits de femmes. C'est dans toute la plénitude de leur présence que Pietro Citati fait surgir devant nous sainte Thérèse d'Avila, Jane Austen, Lou Andreas-Salomé, Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Marina Tsvetaïeva, Karen Blixen, Simone Weil, Flannery O'Connor, Cristina Campo, Anna Maria Ortese, Ingeborg Bachmann... Dans nombres de ces vies de femmes, dans les livres écrits par ces femmes, la littérature a peut-être rejoint ses extrêmes possibilités tragiques. La concentration spirituelle, le courage de l'intelligence, la fermeté d'esprit, le désespoir, le feu, la fureur, le rêve de l'âme pure culminent dans ces figures féminines qui nous conduisent du Moyen Âge à la fin du XX? siècle. On a l'impression que le destin et l'angoisse qu'elles eurent à porter était d'un poids considérable. Mais comme le déclarait l'une d'elles : «Je suis fermement convaincue que la vie est belle, riche et grande ; oui, j'en serais convaincue même si je devais mourir de la peste dans une fosse à fumier.»
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Qui était Alexandre? Un nouvel Achille, un souverain docte et clairvoyant, un coeur généreux, un parangon des plus hautes vertus, ou bien un homme en proie à des sentiments sans mesure, un tyran dévoré par la superstition, un fou convaincu d'être un dieu? Ce livre est celui des multiples visages d'Alexandre, fils de Philippe II de Macédoine, élève d'Aristote parti à la conquête du monde. Il nous parle des oeuvres qu'il aimait, des dieux qu'il vénérait, des héros qu'il voulut imiter. Il raconte son élan visionnaire et sa volonté lucide, sa fureur et sa tendresse, et le désir inquiet qui le poussa jusqu'aux rives de l'Hyphase, dans les terres lointaines de l'Inde. Il relate les nuits sans sommeil avant les combats, les terribles batailles d'Issos et de Gaugamèles, les pays traversés et conquis, les cités d'Orient qui s'offrirent à ses yeux éblouis, le rêve d'un empire où tous les peuples se fondraient en un seul, la mort à trente-trois ans et la légende qui prit corps dans l'ombre d'un trône vide. Le récit intense de Pietro Citati est suivi d'un choix des plus belles pages que Diodore de Sicile, Arrien, Plutarque et Quinte-Curce nous ont léguées sur Alexandre le Grand. Enfin, dernier volet de ce triptyque, Francesco Sisti nous présente les lettres attribuées à celui qui changea le cours de l'histoire, ainsi que son journal, où sont transcrits, avec une exactitude embuée de larmes, les derniers jours de sa vie.
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Chef-d'oeuvre « de rêve et de fumée », Don Quichotte est un livre mystérieux et multiple.
Qui est le narrateur sage et menteur qui a créé la trame, les personnages, les couleurs, les ombres, la philosophie, la psychologie et toutes les variations de cette histoire qui n'a cessé depuis quatre siècles de captiver d'innombrables lecteurs ? Avec autant de grâce que d'ironie, autant d'astuce que de sincérité, Cervantes joue avec cette question tout au long de l'illustre roman, et plus il joue, plus la réponse apparaît fuyante et secrète. Dans des pages lumineuses et alertes, Pietro Citati nous guide d'une main sûre parmi les détours infinis de Don Quichotte.
À travers des épisodes saillants, il nous donne à voir les immortelles péripéties du Chevalier à la Triste Figure et de Sancho Panza, son fidèle écuyer. Mais surtout, il nous rappelle la radicale ambiguïté de ce « livre des livres » où tout est en même temps absolument faux et absolument vrai ; où le vrai, sans cesser d'être vrai, est absolument faux, et où le faux, sans cesser d'être faux, est absolument vrai. Ce petit livre merveilleusement aérien rend à sa manière hommage à un livre immense et inépuisable, que l'on a diversement interprété au cours des âges et qui demeure un foyer d'inspiration pour la littérature moderne.
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Le mal absolu ; au coeur du roman du dix-neuvième siècle
Pietro Citati
- GALLIMARD
- L'arpenteur
- 19 Mars 2009
- 9782070762767
Existe-t-il un point commun, dans cette surprenante galerie de portraits, entre le hardi Robinson et la lunaire Jane Austen, entre le vertigineux Thomas De Quincey et l'enfant terrible Pinocchio, entre les yeux d'Emma Bovary, les chevaux de Leskov et les petites filles de Lewis Carroll ? Ou bien entre le rire de Dickens et ses incursions dans les ténèbres, la pitié infinie de Dostoïevski, la vitesse et la grâce parfaite de Stevenson, les labyrinthes aériens des phrases de Henry James et les descentes de Freud dans l'Hadès tout au long des nuits au cours desquelles il écrivit L'Interprétation des rêves ?
Ce qui relie ces écrivains et ces personnages, parmi bien d'autres rencontrés dans ce livre, ce n'est pas seulement leur apparition au coeur d'une époque marquée par l'apogée du roman et par des bouleversements considérables. C'est aussi le regard subtil de Pietro Citati, son intérêt passionné pour les défis de l'esprit et les aspects multiples de l'existence, son aptitude à accueillir en lui la multitude des visages et des voix qui hantent les écrivains et leurs livres. C'est enfin le fil rouge qui court à travers ces pages : Balzac, P?, Dumas, Hawthorne, Dostoïevski, Stevenson et presque tous les grands romanciers du XIXe siècle sont attirés par une image, celle du Mal absolu. Non pas le mal étriqué et monotone de la réalité quotidienne, mais le mal fascinant que semblent diffuser les grandes ailes sombres, encore imprégnées de lumière, de Satan et des anges déchus. Car ce siècle est aussi celui de retour de Satan qui séduit, corrompt et tue, aussi magnétique et irrésistible que Stavroguine dans Les Démons. Il tend à s'identifier au Tout, jusqu'à ce qu'il révèle n'être rien d'autre que le vide vertigineux et sans bornes qui hante la conscience moderne.
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Quand il écrivit Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister et le second Faust, Goethe espérait être lu par les vivants et les morts, les ingénus et les sages, les anges et les démons. En consacrant un livre à «cet être collectif qui prit le nom de Goethe», Pietro Citati a-t-il rêvé d'un même éventail de lecteurs ? On en a le soupçon, quand on considère l'art avec lequel il évoque la silhouette et la vie du poète allemand, puis nous guide au coeur des livres insondables, pérégrinant au fil des chefs-d'oeuvre de la jeunesse et du grand âge le Wilhelm Meister et le Faust II, précisément. Sous la plume de Pietro Citati, l'exégèse est toujours attentive, méticuleuse, érudite. Éclairer des symboles, dégager des structures, découvrir des liens secrets au sein d'une oeuvre, n'est-ce pas le rôle du critique ? Son savoir est immense, son oeil aigu, sa main légère. Il est ce «visionnaire qui explore des continents infinis dans les marges de pages déjà écrites», comme le dépeignit un jour Italo Calvino. Mais il y a quelque chose de plus : sur les traces de Goethe, Pietro Citati insuffle à son essai tout l'éclat des légendes, tout l'entrain des romans d'aventures : Faust sera-t-il sauvé ? Wilhelm rencontrera-t-il l'amazone ? Qu'arrivera-t-il à Homunculus ?
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Les auteurs de l'Antiquité parlent souvent de la lumière étincelante et très rapide qui illumine notre âme quand, dans un éclair de béatitude, nous avons l'impression de toucher du regard les choses divines. C'est précisément cette «lumière de la nuit», projetée en nous par les grands mythes de l'humanité, qui fait l'objet de ce livre. Les tigres, les griffons, les cerfs, les loups, les taureaux, les poissons, les scorpions qui composent un énigmatique alphabet de symboles dans les ors flamboyants des Scythes ; la lumière étrange du dieu Apollon dont la splendeur excessive recèle toute la profondeur des ténèbres ; les visions initiatiques de L'Âne d'or d'Apulée ; les images grandioses, l'éblouissante obscurité des Épîtres de Paul ; le dieu d'Augustin dans les Confessions, à la fois familier, fulgurant et mystérieux - grâce à l'immense trésor d'images, de métaphores et de figures que nous a légué le monde antique, nous pouvons céder parfois à l'illusion merveilleuse d'entrevoir des vérités secrètes derrière le spectacle illusoire de la réalité. Du Proche-Orient à l'Asie, de l'Europe à l'Amérique précolombienne, La lumière de la nuit nous immerge dans la richesse prodigieuse des fables et des récits mythiques. D'un oeil amoureux, Pietro Citati nous en décrit les joyaux et les splendeurs. Il nous conduit vers l'infinie polyvalence des significations du mythe.
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La mort du papillon ; Zelda et Francis Scott Fitzgerald
Pietro Citati
- GALLIMARD
- L'arpenteur
- 11 Octobre 2007
- 9782070784974
Francis Scott Fitzgerald fut un grand explorateur de la fêlure de l'être. C'est cette fêlure qui parcourt le livre bref et intense que Pietro Citati consacre au romancier américain et à la coquette et fantasque Zelda Sayre qui devint son épouse en 1920, l'année même où Scott publiait L'envers du paradis. Si ce premier roman valut à Fitzgerald une immédiate célébrité, son succès ne l'empêcha pas de deviner tout près de lui l'ombre de futures catastrophes. Il pressentait que l'euphorie des roaring twenties - cette «orgie la plus coûteuse de l'Histoire» - devait un jour prendre fin. Alors que Scott observait le monde à travers sa propre fêlure, Zelda ne révélait, en apparence, aucune faille. Leur amour les rapprochait passionnément l'un de l'autre. Comment en vinrent-ils à blesser cet amour, à le déchirer, avant même d'être submergés par la folie? Le couple ne comprit pas la raison du naufrage, pas même Fitzgerald qui représenta cette perte dans ses livres, car ses livres comprirent ce que lui ne comprit jamais. Tout en contant le pathétique destin de Scott et de Zelda, Pietro Citati évoque avec finesse et vivacité l'oeuvre d'un écrivain plus sensible qu'aucun autre à la musique des choses perdues. Fitzgerald se glissait dans les interstices entre les choses. Ses mots avaient le pouvoir de rendre la réalité légère et transparente, même quand elle était faite de stridence, de tristesse et de douleur. Cette poignante légèreté qui traverse l'oeuvre de Fitzgerald, Citati l'accueille dans son propre livre. Il fait place à ce très vif sentiment d'une vérité de la vie qui loge au secret du coeur, à la source du style, et qui ne pèse pas plus que la poussière des couleurs sur les ailes d'un papillon.
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Giacomo Leopardi était né à Recanati en 1798. Sa vie brève s'acheva à Naples en 1837. Il avait trente-neuf ans. Pendant longtemps, nous n'avons eu en France qu'une vision partielle et imprécise de cette figure majeure de la littérature. Au terme d'un travail considérable accompli au cours des dernières décennies, nous disposons désormais de traductions complètes des oeuvres essentielles du grand poète et penseur italien, y compris sa volumineuse Correspondance et son immense et fascinant Zibaldone. Ce livre arrive ainsi à point nommé.
Après une enfance heureuse, la vie de Leopardi fut une blessure ouverte au coeur de sa jeunesse et jamais refermée. Il lui échut alors un destin sans autre miséricorde qu'une flamme intérieure portant la pensée poétique à sa force maximale et le verbe à sa plus haute perfection. Le temps où il vécut fut celui d'une stagnation et il jugea son époque «ridicule et glaciale». Après des années de réclusion à Recanati, où il se consuma dans des «études mortelles», Bologne, Pise, Florence et Naples scandèrent les étapes d'un chemin d'angoisse, de douleur, de désolation, de passion, de solitude, mais aussi d'intense création et de quête jamais renoncée du bonheur. «Il est aussi impossible d'être heureux que de jamais cesser d'aspirer, par-dessus tout, voire uniquement, au bonheur», écrivait-il. Tout en suivant avec une empathie profonde l'itinéraire humain de Leopardi, Pietro Citati nous conduit au coeur de l'oeuvre d'un poète immense et d'un penseur génial dont l'une des contradictions fécondes consista à être un Moderne détestant la modernité.
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La pensée chatoyante : Ulysse et l'Odyssée
Pietro Citati
- GALLIMARD
- L'arpenteur
- 21 Octobre 2004
- 9782070710553
Lancé sur les traces d'Ulysse, «l'homme à la pensée chatoyante», Pietro Citati nous invite à redécouvrir le héros le plus célèbre de la poésie épique occidentale. Figure complexe, peut-être faut-il pour comprendre Ulysse posséder comme Pénélope «la science des grands signes» ? Pourtant, il est plus proche de nous qu'Achille aux colères démesurées et à l'héroïsme surhumain. Il aime les choses mortelles et éprouve de la nostalgie pour sa terre, son épouse, son fils. Il endure de nombreux tourments mais ne refuse rien de la vie et accueille tout ce qu'elle lui offre avec une insatiable curiosité. De retour à Ithaque, il enseigne à Télémaque son art de vivre, l'assentiment de l'homme au sort qui lui échoit et les paroles de miel qui ont le don de transformer sa misère et l'ombre de son rêve en une construction harmonieuse. Avec autant de grâce que d'érudition, La pensée chatoyante met en lumière les infinis chatoiements du poèmes homérique. Comprendre l'Odyssée, pour Pietro Citati, cela revient au bout du compte à comprendre l'Occident, la Grèce, nous-mêmes, à interroger nos origines et notre futur, puisqu'il s'agit de lire à la fois ce chef-d'oeuvre et ce qu'il a légué pour des millénaires à la littérature.
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Histoire qui fut heureuse, puis douloureuse et funeste
Pietro Citati
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 17 Septembre 1991
- 9782070723003
La figure mythique d'Actéon plane sur le destin de Clementina Sanvitale. Jeune fille encore, devant une fresque du Parmigianino représentant le malheureux changé en cerf et déchiqueté par ses propres chiens, victime innocente de la colère des dieux, elle se demande «s'il existe quelques part un espoir de salut». Elle comprendra dans le délire de ses derniers instants qu'elle est elle-même Actéon. Il n'y a pas de salut. Telle est la trame de cette chronique familiale.Clementina Sanvitale et Gaetano Citati, son mari, sont les arrière-grands-parents de l'auteur. L'histoire de leur amour, amour romantique et passionné, celle de leur mort tragique traversent toute une partie du XIX? siècle. La cour de Parme, où la vie semble ralentie sous le règne languissant de Marie-Louise de Habsbourg, le sud de la France, où les exilés politiques italiens mènent une existence misérable et désenchantée, l'Alger turbulente, fièvreuse, humiliée des premières années de la colonisation constituent les pôles géographiques d'un récit qui conduira le lecteur jusqu'à la révolution de 1848 en Italie et au percement du canal de Suez.Une chronique familiale gagnée par le roman, une biographie qui est aussi une autobiographie, tant y sont présents les goûts, la culture, les références et la nostalgie de Pietro Citati. Par-dessus tout, un roman recueilli et pudique, dont les personnages se condensent sur fond d'événements, d'odeurs et de paysages, dans la lumière parfois cruelle de la Méditerranée.
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Brève vie de Katherine Mansfield
Pietro Citati
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 18 Février 2016
- 9782710378266
Katherine Mansfield née en 1888 en Nouvelle-Zélande, morte en France en 1923, a écrit quelques-uns des plus beaux et des plus célèbres récits de ce siècle. Plus qu'un simple écrivain, elle est vite devenue comme Virginia Woolf ou Franz Kafka, un personnage fabuleux, une sorte de mythe moderne représentant exemplairement un destin de l'époque. Changeante, adorable, inquiète, fragile, têtue : voici une jeune fille soucieuse d'être belle, à la mode, amoureuse, qui s'enfuit, revient, tombe malade, meurt jeune ; mais aussi un écrivain de premier ordre, jamais dupe d'elle-même, toujours en quête - dans la vie comme dans l'écriture - de quelque chose qui fuit éternellement regards et désirs humains.
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La colombe poignardée ; Proust et la Recherche
Pietro Citati
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 23 Janvier 1997
- 9782070743261
L'espace de quelques brèves années, le jeune homme Proust sut être heureux. Mais il découvrit, peu à peu, qu'il était un être de souffrance, telles ces «colombes poignardées» longuement contemplées dans un jardin parisien. Dès lors, il s'abandonna à l'asthme, son «mal sacré», dont il souffrait depuis l'enfance, et dont il fit un rituel qui transforma radicalement sa vie. Reclus dans sa chambre tapissée de liège, mais qui le protégeait comme une mère, saisi par un atroce sentiment d'échec, il comprit cependant qu'il n'était pas l'homme fragmentaire et fortuit qui, pendant tant d'années, avait fréquenté les salons parisiens. Et il prépara la dernière partie de son existence : les milliers de nuits consacrées à la Recherche du temps perdu. Dans La colombe poignardée, Pietro Citati nous conduit au plus près du mystère Marcel Proust. Il nous emmène au coeur de l'immense édifice inachevé de la Recherche, indiquant ses détails, mais embrassant du regard son immense structure, et révélant enfin la constante unité d'inspiration qui, de Swann au Temps retrouvé, a parcouru l'oeuvre entière.