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Prix
Rainer Maria Rilke
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Un élève officier de l'armée austro-hongroise, aspirant écrivain, adresse ses tentatives poétiques à Rainer Maria Rilke et sollicite son avis. De 1903 à 1908, en quelque dix lettres, le jeune homme, alors à la croisée des chemins, hésitant entre la voie toute tracée de la carrière militaire et la solitude aventureuse de la vie d'écrivain, confie à son aîné admiré ses doutes, ses souffrances, ses émois sentimentaux, ses interrogations sur l'amour et la sexualité, sa difficulté de créer et d'exister. Le poète lui répond. Une correspondance s'engage. Refusant d'emblée le rôle de critique, Rilke ne dira rien sur ses vers, mais il exposera ce qu'implique pour lui le fait d'écrire, de vivre en poète et de vivre tout court.
Publié pour la première fois dans son intégralité, cet échange intime ne permet pas seulement de découvrir enfin le contrechamp de lettres qui furent le bréviaire de générations entières, il donne au texte de Rilke une puissance et une portée nouvelles, et invite à repenser la radicalité de son engagement esthétique, mais aussi la modernité frappante de sa vision de la femme.
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Marginalia à 'La Naissance de la tragédie' de Friedrich Nietzsche
Rainer Maria Rilke
- La Barque
- 5 Novembre 2024
- 9782917504741
Inédit en français.
Suite, reprise ou pendant à "Notes sur la mélodie des choses" (1898), les "Marginalia à "La Naissance de la tragédie" de Friedrich Nietzsche", jusqu'alors inédits en franccais et retrouvés dans la succession de Lou Andreas-Salomé, datent de 1900. Ainsi, Rilke poursuit-il sa réflexion entamée deux ans auparavant, et en appelle à « l'homme intemporel », à l'écoute profonde de « l'ample mélodie de l'arrie're-fond » qui le conduit depuis les grecs jusqu'au matin du xxe sie'cle à une pensée sur l'art convoquant la peinture, plus encore fortement le théa^tre et la poésie, la sienne tout particulie'rement, ainsi que, bien entendu, la musique elle-me^me avec laquelle, on le sait, il entretint un rapport ambigu cependant qu'il y voyait « la premie're expression parfaite » de ce qu'il situe à l'origine : « le ressac de l'illimité. »
Les "Marginalia" sont aussi l'oeuvre critique d'une lecture essentielle du texte de Nietzsche duquel parfois il s'éloigne, confirmant son intére^t d'alors pour le philosophe tout en préférant compter sur ses seules ressources intérieures. -
Les cahiers de Malte Laurids Brigge
Rainer Maria Rilke
- La Republique Des Lettres
- 9 Juin 2023
- 9782824914145
Carnet de notes métaphysique et journal intime de Rilke lui-même, "Les Cahiers de Malte Laurids Brigge" sont composées d'une mosaïque de fragments sur la solitude, l'enfance, la peur, la misère, l'écriture, la poésie et la mort. Malte, transfiguration du poète, est un jeune intellectuel descendant d'une noble famille danoise déchue. Solitaire, il vit dans une petite chambre au cinquième étage et erre dans Paris où il croise des êtres misérables, des fous, des malades. Il médite sur l'existence humaine, observe le monde étrange dans lequel il vit, se remémore ses souvenirs d'enfance, songe à Abelone, la jeune soeur de sa mère, évoque des oeuvres et des personnalités littéraires, note ses états d'âme, ses rêves, ses angoisses et ses joies. L'ouvrage se termine sur une sorte de parabole de l'enfant prodigue racontant l'histoire d'un enfant qui abandonne sa famille parce qu'il ne veut pas être aimé. Pour l'auteur des "Lettres à un jeune poète", à l'époque secrétaire particulier d'Auguste Rodin, tout phénomène vécu par les hommes possède un secret aussi insaisissable qu'indicible. «J'apprends à voir...».
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« Un bréviaire d'initiation à la poésie et, au-delà, à l'existence. » Télérama
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Lettres à une jeune femme : et autres écrits sur l'amour ; souvenirs sur Rilke
Katharina Kippenberg
- Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 8 Février 2024
- 9782845903630
« Tout ce discours sur la libération du monde, écrit Lisa Heise à Rilke en août 1919, n'est-il pas vain tant que la justice reste incomplète dans les relations entre l'homme et la femme ? Pourquoi l'homme est-il si mal préparé à l'amour ? ».
Rilke n'a cessé de s'interroger sur l'amour et sur ces grandes amoureuses - de Sappho, Gaspara Stampa, la Religieuse portugaise - qui l'ont porté, à travers les souffrances de l'abandon, à ses plus hauts accomplissements. Et voici qu'une jeune femme, laissée seule sans moyens avec son fils, lui demande conseil et réconfort : au livre qu'il a toujours voulu écrire sur ce thème s'ajoute le chapitre manquant.
C'est en 1930, un an après la parution des Lettres à un jeune poète, que paraîtront ses Lettres à une jeune femme. Traduites en de nombreuses langues, elles n'ont jamais paru en France en intégralité. Elles sont pourtant du plus haut intérêt tant du fait de la personnalité singulière de Lisa Heise (1893-1969), pianiste, horticultrice et écrivaine, que de l'attention lucide et bienveillante qu'accorde l'écrivain à cette jeune inconnue.
Le présent ouvrage rassemble au côté des Lettres à une jeune femme un large ensemble des écrits sur l'amour de Rilke : « Les livres d'une amante », « Sur la Portugaise », « Celles qui aiment » et 18 poèmes d'amour dont le dernier intitulé « Pour Madame Lisa Heise ». Le texte de K. Kippenberg, amie proche de Rilke, évoque son rapport particulier avec les femmes. -
Avant de rencontrer « l'ange terrifiant » des Élégies de Duino, achevées en 1922, Rainer Maria Rilke avait croisé le regard énigmatique des anges qui peuplent la peinture italienne, regard faisant signe vers « le paysage qui brille derrière eux comme une âme qu'ils possèdent en commun ». Des deux Lettres de Munich sur l'art en 1897 aux Lettres sur Cézanne en 1907, le poète de langue allemande a éprouvé sa prose au contact des arts visuels, à travers une vingtaine d'études, toutes recueillies dans cette édition, comprenant sept inédits en français. Au cours de cette décennie formatrice, il porta attention tant aux artistes du passé, comme Léonard de Vinci, Fra Bartolomeo, ou Marco Basaiti, qu'aux artistes de son temps, comme Auguste Rodin et Paul Cézanne, mais aussi Heinrich Vogeler et Otto Modersohn, ou, quoiqu'il ne leur consacra directement aucune étude, Clara Westhoff et Paula Modersohn-Becker, qu'il rencontra au sein de la communauté de Worpswede. Écrire sur les arts, il le dit souvent, c'est avant tout chercher à « ne pas juger ». Être juste, c'est retrouver dans chaque oeuvre l'étrangeté fascinante de chaque existence singulière, par-delà raisons et fins. « C'est ainsi que doivent être vues les oeuvres d'art : comme de vastes paysages solitaires aux ciels en hautes voûtes, comme de grands arbres sombres, comme des mers s'étendant calmement dans le soir, comme des maisons au loin dans des plaines, comme de beaux enfants qui dorment ou de jeunes animaux qui tètent, comme mille choses de cette vie éternelle et intemporelle que le jour ignore et que l'heure affairée laisse de côté. » Dans cette façon étrange qu'ils peuvent avoir de renouer avec la vie cosmique, les arts ont, pour le jeune Rainer Maria Rilke, une portée prophétique, voire messianique. Ils annoncent une vie « qui ne peut pas encore être vécue aujourd'hui », une vie à venir, une vie nouvelle. En attendant, il reste à faire l'effort, chaque fois, de s'ouvrir à ce qu'on voit, de se défaire du sentiment de peur devant ce qu'on ne comprend pas. « Nous aurons à nous arrêter souvent devant l'inconnu », dit-il.
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Oeuvres en prose ; récits et essais
Rainer Maria Rilke
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Février 1993
- 9782070112555
Dans sa remarquable préface, Claude David émet l'hypothèse que l'oeuvre toute entière de Rilke s'édifie sur une absence, celle de la mère. Il va radicalement à l'absence, c'est-à-dire à la mort qui «mûrit en nous comme un fruit». Car la mère, qui n'est même pas morte (si on peut dire), s'est absentée et la retrouver, c'est l'halluciner. Ainsi s'ouvre le temps et l'oeuvre s'inaugure. Par des spectres, qui donnent à voir l'invisible. On sait que le Golem erre dans Prague comme Rilke ne cessera d'errer à la recherche de fantômes qui habilleraient la disparue. «Même Dieu, évoqué presque à chaque page, ce Dieu sans passé, sans tradition, sans contour, sans dogme, n'est guère différent d'une absence. Et les choses elles-mêmes ne sont à leur tour qu'un masque et qu'un décor» note Claude David. Comme les anges dans les églises baroques de Prague, elles sont suspendues dans le vide qui seul leur donne un sens. Dans ce «manchon de néant, à revêtir des déguisements et des masques, soudain on ne se reconnaît plus. Ce n'est jamais la chose, ni l'être que l'on trouve, mais seulement son image, sa représentation». Le deuil, pour s'apaiser, cherche une relique : l'oeuvre comme ombre portée de la mère ?
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« C'est à peine si nous sommes les collaborateurs de notre amour, et c'est par cela même qu'il restera au-dessus des dangers banaux. Tâchons de connaître ses lois, ses saisons, son rythme et la marche des constellations à travers son vaste ciel étoilé. » Rilke dessine à travers sa poésie amoureuse une géographie universelle de l'amour, des premiers regards échangés à la douleur de l'absence. Au-delà de l'expérience intime, à côté des grands poèmes métaphysiques où s'inscrit une métaphysique de l'amour, le poète s'adresse dans les poèmes réunis dans ce volume à la Bien- Aimée : femme multiple et unique, pensée (mais non rêvée), extrêmement proche et extrêmement lointaine en même temps, dans la fi gure de laquelle s'opère la transmutation du discours amoureux en discours poétique.
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En 1943, François-René Daillie rencontre Maurice Betz, l'un des grands traducteurs de Rilke, et entreprend lui-même ses premières traductions du poète. C'est en 1948 qu'il s'engage dans la traduction des Elégies...
Voici donc le résultat de cinquante années de travail et de perfectionnements. Les dix Élégies n'ont jamais, à notre avis, atteint cette force poétique en version française. C'est à une lecture réellement nouvelle de ce chef-d'oeuvre que nous convie ce livre.
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Il n'est pas superflu de répéter que l'on ne peut pas créer de la beauté. Personne n'a jamais créé de beauté. On ne peut que ménager des circonstances favorables ou sublimes pour ce qui, parfois, consent à s'attarder chez nous... Le reste n'est pas en notre pouvoir. Et la chose elle-même qui, irrépressible, jaillit des mains d'un homme, est comme l'Éros de Socrate, est un démon, est entre Dieu et l'homme, n'est pas elle-même belle, mais amour et nostalgie de la beauté. Rainer Maria Rilke
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Lorsqu'il s'installe à Paris en 1905 pour occuper le poste de secrétaire particulier d'Auguste Rodin, Rainer Maria Rilke est encore bien loin d'imaginer combien cette ville, ce pays, sa culture et sa langue imprégneront son oeuvre. Lecteur de Baudelaire, Balzac, Verlaine, et traducteur, entre autres, de Mallarmé et Louise Labbé, Rilke ne manquera pas d'écrire (entre 1922 et 1926) plus de quatre cents poèmes en français, parmi lesquels cet ensemble intitulé Fenêtres, qui ne paraîtra qu'au lendemain de sa mort. Et quel choix plus profond que cet objet à première vue banal, mais qui s'avère ouverture et passage entre dehors et dedans (et inversement), invitation à la lumière et à la nuit, lieu d'attente et d'espoir, seuil du songe, de la méditation, de la contemplation. Un espace idéal qui ne pouvait pas ne pas être l'une des sources de l'écriture de Rainer Maria Rilke.
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Si ce poète habitué aux visitations angéliques s'est voulu insubstantiel, humble, dépouillé jusqu'à la transparence, c'est qu'il se savait né pour transmettre, pour écouter, pour traduire au risque de sa vie ces secrets messages que les antennes de son génie lui permettaient de capter : enfermé dans son corps comme un homme aux écoutes dans un navire qui sombre, il a jusqu'au bout maintenu le contact avec ce poste d'émission mystérieux situé au centre des songes.
Du fond de tant de dénuement et de tant de solitude, les privilèges de rilke, et son mystère lui-même, sont le résultat du respect, de la patience, et de l'attente aux mains jointes. un beau jour, ces mains dorées par le reflet d'on ne sait quels cieux inconnus se sont écartées d'elles-mêmes, pareilles à la coque fragile et périssable d'un fruit formé dans la profondeur de ces paumes, et dont on ne saura jamais s'il doit davantage à la lumière qui l'a mûri, ou aux ténèbres dont il est issu.
Marguerite yourcenar (extrait de la préface) les poèmes à la nuit, traduits ici pour la première fois intégralement en français, ont été offerts par rilke à rudolf kassner en 1916 et sont l'une des étapes essentielles de la genèse des elégies de duino.
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Oeuvres poétiques et théâtrales
Rainer Maria Rilke
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Octobre 1997
- 9782070115006
La richesse de l'oeuvre poétique de Rilke est parfois occultée par la célébrité des Élégies de Duino et des Sonnets à Orphée. Cette nouvelle traduction, incluant une bonne moitié de textes encore ignorés du public français, a pour ambition de retracer l'évolution de l'oeuvre dans son ensemble, depuis les poèmes de jeunesse célébrant les blondes jeunes filles et les paysages de Bohême, jusqu'à la poésie inspirée et parfois énigmatique des célèbres recueils. Pour la première fois, des poèmes épars ont été rassemblés en cycles autonomes. Certains de ces cycles s'imposaient ; les autres, apparemment moins évidents, respectent des choix exprimés par Rilke lui-même : c'est ainsi qu'est proposée une seconde partie des Élégies. Celles-ci sont en outre suivies de variantes et de fragments que Rilke avait rassemblés, et qui permettent d'éclairer la genèse du recueil ; de même, on a fait figurer à la suite des Sonnets à Orphée les annotations du poète, ainsi que des poèmes et fragments tirés de ce qu'il appelait leur «orbitaire». Enfin, trois pièces de théâtre, qui par leur caractère intimiste et leur réalisme évoquent H. Ibsen, révèlent une dernière facette d'un auteur encore fortement ancré dans le XIX? siècle, mais qui par toute une partie de son oeuvre appartient sans conteste à la modernité.
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Les trois textes réunis ici se rangeraient classiquement dans la catégorie des écrits sur l'art. Or, il n'en est rien. Ils sont plus, et beaucoup plus encore. Même s'ils abordent effectivement la question du paysage en peinture ou encore la troublante et silencieuse présence des choses, ces trois textes doivent être considérés à part entière comme des pierres apportées à l'édification de l'oeuvre de Rainer Maria Rilke. En effet, aux côtés de la prose et de la poésie, ces trois écrits sur l'art participent pleinement à la quête de l'unité profonde à laquelle tâchent de s'accorder l'oeuvre et la vie de Rainer Maria Rilke. Et déjà est-il permis de dire qu'ils y répondent, qu'ils l'accomplissent et la révèlent en la portant à cette lumière tout intérieure dont est empreinte l'écriture spirituelle de Rainer Maria Rilke. Dans une lettre datée du 10 août 1903, adressée à Lou Andreas Salomé, Rilke se plaisait à rapporter cette déclaration de Hokusaï : C'est à l'âge de soixante-treize ans que j'ai compris à peu près la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons et des plantes. Sans doute aucun, ces trois textes répondent à cette exigence comme les témoins d'une expérience faite de bonté, de patience et d'humilité.
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Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables:le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du «Maître» à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le «gardien à la porte rodinienne», Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.
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Dans son Journal Etty Hillesum évoque avec admiration un livre de Rilke qu'elle est en train de lire : Über Gott (Sur Dieu). Ce livre a été publié par Carl Sieber en 1934 chez Insel. Époux de Ruth, la fille unique de Rilke, Sieber fut avec elle l'éditeur de la correspondance de Rilke (6 volumes, 1936-1939).
Dans sa première édition, ce volume comprenait, outre une riche préface de Carl Sieber, la lettre à H.P.
Du 8.11.1915 et la lettre à M. V., de février 1922, toutes deux rendant compte de la réflexion de Rilke sur Dieu et sur les religions. Le travail d'édition de la correspondance de Rilke lancé par Sieber n'avait pas encore pu être mené à bien et révéler plusieurs autres lettres tout aussi essentielles sur ce même thème.
Une nouvelle édition de Sur Dieu ne pouvait aujourd'hui laisser de côté ces dernières si l'on voulait avoir une vue vraiment juste de l'itinéraire spirituel de Rilke. C''est pourquoi la présente édition a été enrichie de trois autres lettres d'une importance majeure : la lettre à Ilse Blumenthal-Weiss du 28.12.21, la lettre à Margarete Sizzo-Noris-Crouy du 6.01.23, enfin la lettre à Witold Hulewicz du 3.11.25.
L'ensemble est précédé d'une étude intitulée « Sur le message spirituel de Rilke ». Message essentiel et passionnant, en effet, mais aussi d'une incroyable modernité : « Rilke, écrivait le grand écrivain Robert Musil, a été, dans un certain sens, le poète le plus religieux depuis Novalis, mais je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment eu de religion. Il voyait autrement. D'une façon neuve, intérieure. »
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Rainer Maria Rilke : letters to a young poet (little clothbound classics)
Rainer Maria Rilke
- Penguin Uk
- 14 Février 2023
- 9780241620038
Introducing Little Clothbound Classics: irresistible, mini editions of short stories, novellas and essays from the world's greatest writers, designed by the award-winning Coralie Bickford-Smith.
Celebrating the range and diversity of Penguin Classics, they take us from snowy Japan to springtime Vienna, from haunted New England to a sun-drenched Mediterranean island, and from a game of chess on the ocean to a love story on the moon. Beautifully designed and printed, these collectible editions are bound in colourful, tactile cloth and stamped with foil.
Over the course of six years, Maria Rilke wrote a series of letters to a young officer cadet, advising him on writing, love, suffering and the nature of advice itself; these profound and lyrical letters have since become hugely influential for writers and artists of all kinds. This volume also contains the 'Letter from a Young Worker', a striking polemic against Christianity written too in letter form. -
De février 1924 à mai 1925, Rainer Maria Rilke a choisi de se parler dans une autre langue que celle qu'il venait de porter à sa perfection dans les Élégies de Duino et les Sonnets à Orphée. La guerre l'aurait rendu sensiblement étranger au monde germanique. Désormais libéré de l'extrême tension que les Elégies avaient requis de lui pendant dix ans, il se découvre alors comme séparé du meilleur de lui-même et dans la nécessité de marquer son décentrement d'une manière d'autant plus radicale, peut-être, qu'une maladie incurable le désarme au fil des mois. Interrogé par un critique zurichois, Rilke explique quant à lui la conversion « à cet accord et à ce risque » par le désir, avant tout, d'offrir au canton du Valais, où il a trouvé refuge après des années d'errance, « le témoignage d'une reconnaissance plus que privée pour tout ce qu'[il] a reçu (du pays et des gens) ». Mais on aurait tort de ne voir dans son projet qu'une manière d'appuyer sa future demande de nationalité suisse, ou nourrir son désir « d'être plus visiblement lié, à titre de modeste écolier et d'immodeste obligé, à la France et à l'incomparable Paris, qui représentent tout un monde dans son évolution et ses souvenirs ». Pour marginale qu'elle soit dans son oeuvre, la voix des poèmes français est, de bout en bout, la sienne ; son attention aux choses suit le même mouvement d'accueil que dans ses grands livres, reconnaissant d'abord les objets les plus proches, ceux de sa chambre (lampe, table de bureau...) avant de nommer le grand dehors qui s'ouvre au seuil du « verger ».
Les treize lettres de Rainer Maria Rilke à Jean Paulhan, retrouvées à l'IMEC et commentées par Bernard Baillaud, éclairent la genèse du recueil et rétablissent Paulhan dans son rôle de « parrain » de la poésie française de Rilke. Avec Madame Klossowska, l'éditeur en a de fait établi le sommaire, regroupant sous un titre de son invention, Vergers, ses préférences, à la fois, et l'ensemble des Quatrains valaisans écrits d'août à septembre 1924.
Il s'agit de l'ultime recueil publié par l'écrivain de son vivant.
Notre édition des poèmes suit l'originale, établie collégialement par Rilke, Jean Paulhan et Baladine Spiro-Klossowska (Éditions de la NRF, 1926).
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«Le projet de ce livre était de se rapprocher un peu de l'enfance. Car il n'est pas d'art qui n'éprouve la nostalgie de ce jardin perdu, qui ne veuille s'enrichir de ses parfums et de ses ombres et recueillir l'écho de ses murmures. Deux petites histoires ne constituent que le prétexte.Le théâtre en est Prague, cette ville pleine de ruelles obscures et de cours pleines de mystère. Les jours y sont rêveurs et tristes et agissent peu. Leur voix est pleine de nostalgie slave; ils vivent la piété native de leur sentiment vierge. Et le prétexte a conduit à un sujet nouveau:l'histoire de l'enfance d'un peuple. Quelques mots racontent en passant le destin d'un peuple qui ne peut donner de l'espace à son enfance à côté d'un peuple frère grave, plus âgé, adulte. Et c'est dans ces propos, qui me sont venus presque par hasard, que me paraît maintenant résider le meilleur de mon livre. Car c'est de là que vient toute sa chaleur; et c'est précisément là où il paraît être tendancieux qu'il est large, humain, plein de savoir.» Rainer Maria Rilke.
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Correspondance à trois
Boris Pasternak, Marina Tsvétaïéva
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 29 Mai 2003
- 9782070768134
Pendant quelques mois, trois des plus grands poètes de leur temps échangent un courrier d'une passion extrême. Pasternak est cloué à Moscou par la révolution (il est le docteur Jivago), Tsvétaïeva en France par l'émigration et Rilke en Suisse où il meurt lentement. Seuls Pasternak et Tsvétaïeva se connaissent bien. Rilke n'a jamais rencontré Tsvétaïeva et connaît à peine Pasternak : le lien réel de leur triangle est l'admiration réciproque. L'isolement, l'absence de tout contact et de toute connaissance concrète favorisent l'exaltation, l'idéalisation, le sublime... mais aussi les drames de susceptibilité, de jalousie, les remords et les ruptures. La passion amoureuse est indéniablement mêlée à la fougue poétique.
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« Dans la vie, on n'éveille jamais assez souvent le sentiment du commencement en soi, et nul besoin pour cela d'un grand changement extérieur, car nous modifions le monde depuis notre coeur même, et si celui-ci veut bien être neuf et incommensurable, celui-là se présente alors comme au jour de sa création : infini. Si nous devions nous rencontrer un jour et pourquoi cela ne se réaliserait-il pas, vous réclamez que je vous raconte l'histoire d'un commencement nouveau qui se produisit durant une période de mon enfance des plus difficiles et en quelque sorte tout à fait désespérée. Que cela demeure une promesse entre nous. » Cette émouvante correspondance avec la jeune Anita Forrer est une découverte majeure qui comblera tous les amoureux de l'oeuvre de Rainer Maria Rilke. Rendu pour la première fois accessible en langue française, cet échange épistolaire, qui peut se lire comme le prolongement des Lettres à un jeune poète, ouvrit à Anita Forrer des espaces spirituels insoupçonnés et donna un sens nouveau à son existence. Rilke fut son guide et son confident, comme il l'avait été quinze ans plus tôt pour Franz Xaver Kappus. Les lectrices et lecteurs d'aujourd'hui puiseront à leur tour dans ce texte inédit de lumineuses leçons de vie.