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Rien n'existe autour : tout est à l'intérieur, et à l'intérieur, c'est oubli. Les souvenirs, pour qu'ils soient des souvenirs, il faut les réactiver, et elle n'a pas envie, cela lui coûterait des efforts, et même de la douleur son passé chargé d'images, d'événements, de visages, s'est clos par la condamnation à perpétuité.
Il lui reste tout à découvrir de son présent la perpétuité y suffira-t-elle ?
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Hugues Chavier est ce qu'on appelle un grand patron, un homme qui s'est battu toute sa vie contre le monde entier pour faire triompher ses intérêts et imposer ses vues. Du moins c'est ce qu'il explique au début de ce journal de bord, tenu à la première personne, qui commence le jour où il devient l'héritier de sa concierge polonaise.
Nous le suivons pendant dix-huit jours, depuis son bel appartement parisien jusqu'à Osaka, en passant par la Roumanie et ses jeunes prostituées. Peu à peu se dévoile la personnalité de cet homme mystérieux, qui ne craint pas d'afficher ouvertement son mépris pour une bonne partie de l'humanité, notamment ses employés, mais encore sa femme et ses enfants. Qui est-il vraiment ? D'où vient-il ? Que veut-il oe
Loup solitaire pourtant toujours entouré, méfiant des hommes, fier de sa réussite, entièrement tourné vers l'action et le moment présent, boulimique d'entreprises à racheter, Hugues Chavier, patron Titan, ne serait-il pas, tout simplement, fou ? Ou alors génial ? Pourquoi la mort rôde-t-elle autour de lui depuis toujours ? Pourquoi ses enfants ne sont-ils pas vraiment ses enfants ? Enfin, qui est ce M. Wilson qui vient le hanter jour et nuit comme un fantôme surgi du passé oe
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Diane, la quarantaine, est un peu mythomane. Depuis quinze ans, elle lit des biographies pour le compte d'une maison d'édition. Sa tête est pleine des histoires des autres, qu'elle raconte à ses amis comme si c'étaient les siennes. Un soir, alors qu'elle traverse le pont Royal, un violent orage éclate. Diane est foudroyée, mais sans blessure apparente.Au matin, Diane est devenue muette. Entre roman de moeurs et conte cruel, Sylvie Taussig entraîne son héroïne, en quête de sa voix perdue, dans un étrange périple à travers la France et l'Europe de l'Est, qui la conduira au bord d'elle-même, et au bout de la civilisation.
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Le projet se fonde sur une hypothèse que j'ai émise il y a quelques années et sur laquelle je suis revenue ensuite plus systématiquement, à savoir l'évhémérisme informulé de Gassendi et son attachement à la notion de redivivus qui me semble caractériser les relectures de l'Antiquité par la Renaissance tardive. À cette époque, la question de la religion des Anciens et l'examen de l'origine de la religion qui parcourt toute la tradition chrétienne sont réactivés par les différents courants du machiavélisme politique et la théorie de l'imposture, ainsi que par les philosophes hermétistes que Gassendi réfute à travers Fludd. C'est alors que je commençai à réfléchir vraiment sur un thème qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans mes travaux, celui de la « vertu des païens », que Gassendi a traité en premier lieu en revendiquant que l'on sauvât Épicure autant qu'Aristote et Platon. Dans la mesure où il reconnaît dans l'homme une prénotion de Dieu, qu'il pose comme une pierre d'attente, Épicure est, parmi les philosophes grecs, le plus éligible à la vertu des païens, puisqu'il exclut toute superstition d'une part et, d'autre part, proscrit également la divinisation de l'homme, à la différence du stoïcisme qui rêve un homme impassible, n'appréhendant pas la mort, etc.
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Je voudrais, prétention vaine, dépouiller mon récit des mots, qu'il ne reste que des morceaux de verre auxquels on se blesse les pieds, de façon à briser l'idolâtrie des mots et à chérir chaque fracture qui resterait ici fracture. Creuser pour entendre de profundis, oui, tout au fond, tous les cris qui s'en exhalent depuis la fondation du monde, avec leur réversibilité en chant de grâces.
Il y avait le bruit régulier de la machine respirante, et j'attendais la visite de mon nourricier, bercée du bonheur de l'attente qui se prolonge quand on est sûr qu'elle ne sera pas déçue. Parfois on me lavait. Et parfois il est venu me voir. Lui qui m'avait opérée, quasi tuée, quasi sauvée. Mon corps n'était plus entre ses mains. Pourtant, inerte, il s'animait quand il venait dans mes parages. Quelque chose de moi était resté entre ses mains.
Prose intense, phrase limpide, recherche d'un absolu toujours différé, Ma tête de l'autre est une confession. C'est le récit d'une conversion. Une véritable expérience intérieure.
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Dans une rue de Paris, non loin de l'appartement de Claude-Hélène et de Térence, un couple d'apparence ordinaire, des travaux de rénovation mettent au jour un mur aveugle et noir. Claude- Hélène le connaît par coeur : c'est elle qui l'a conçu, il y a quinze ans, quand elle a inventé le concept de micro-intervention urbaine. Elle avait voulu se faire artiste pour regagner l'amour de Mikhaïl, son Russe, qui voulait la quitter. Mais Mikhaïl était parti quand même, le projet avait été refusé, puis le mur était tombé dans l'oubli. Depuis, elle a changé de vie, et d'amour. Alors pourquoi refait-il surface maintenant, son mur des lamentations ?
Ailleurs dans la ville, une série de délits artistiques semble avoir fleuri, comme une étrange épidémie. Des carrés de mosaïques se multiplient : un pou dans le mur d'un café, une cerise tout en haut du Sacré-Coeur. Bientôt, la police mène l'enquête : est-ce de l'art ou du vandalisme ? un geste politique, à l'heure où la mairie de Paris bascule dans l'opposition ?