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« Les sciences humaines n'ont pas conscience des caractères physiques et biologiques des phénomènes humains. Les sciences naturelles n'ont pas conscience de leur inscription dans une culture, une société, une histoire. Les sciences n'ont pas conscience de leur rôle dans la société. Les sciences n'ont pas conscience des principes occultes qui commandent leurs élucidations. Les sciences n'ont pas conscience qu'il leur manque une conscience.
Mais de partout naît le besoin d'une science avec conscience. Il est temps de prendre conscience de la complexité de toute réalité - physique, biologique, humaine, sociale, politique - et de la réalité de la complexité. Il est temps de prendre conscience qu'une science privée de réflexion et qu'une philosophie purement spéculative sont insuffisantes. Conscience sans science et science sans conscience sont mutilées et mutilantes ».
E. M.
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Manifeste pour un retour à la terre
Philippe Desbrosses, Edgar Morin, Olivier De Schutter
- Dangles
- 7 Juin 2012
- 9782703309499
La planète a perdu en trente ans un tiers de ses terres arables. Ce désastre préfigure des tragédies sanitaires et sociales pour l'ensemble des peuples qui n'auront pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol. Partout, de l'Ukraine à la Californie, de l'Alaska au Sahel ou du Mexique à la Chine, la terre disparaît avec ses derniers paysans. Pourtant, seul le milieu rural permettra renaissance économique durable dans une perspective de protection de l'environnement, de préservation des ressources, d'économie d'énergie, de qualité des produits et services, de sécurité, d'innovation, de développement soutenable et, plus généralement, de qualité de vie. Il est urgent de sortir de l'impasse de l'agriculture pétrochimique. Réinventons le métier de paysan, organisons la « révolution verte » de l'agro-écologie. Il est urgent que la Terre redevienne notre « patrie commune ».
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Intellectuel touche à tout, mais approfondissant tout, au fait des avancées dans tous les domaines de la pensée et soucieux de les confronter, de les faire interagir, Edgar Morin est le relieur des savoirs épars des spécialistes. Dans Itinérance, Marie-Christine Navarro l'amène à nous dire son enfance, ses relations avec sa mère, ses engagements et ses enthousiasmes.
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" Mes détracteurs, confie Edgar Morin, dédaignent la lecture de mes écrits et m'attribuent les idées les plus simplistes - les seules qu'ils puissent concevoir.
Au lecteur de décider si je suis vulgarisateur ou penseur. " On verra comment, au long de cet entretien, Edgar Morin revendique la condition de touche-à-tout, mais un touche-à-tout avide d'approfondir chaque discipline qu'il aborde, se tenant informé des avancées dans tous les domaines de la pensée, et dont le souci de " reliance " fait sans cesse appel aux idées de nombreux chercheurs.
Dans Itinérance, Edgar Morin fait montre d'une curiosité d'adolescent qui, alliée à une vaste culture, lui permet de relier entre eux les savoirs épars des spécialistes.
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L'écologie est une donnée fondamentale de la pensée humaniste d'Edgar Morin. Précurseur dans les années 1970 avec un texte intitulé L'an I de l'ère écologique, le philosophe n'a cessé depuis de réfléchir, ajuster, chercher à convaincre d'une nécessaire « écologisation » de la politique française.
Pour Edgar Morin, l'écologie politique ne doit pas se cantonner à la défense des animaux ou aux effets du réchauffement climatique, mais faire un tout concernant l'avenir de l'individu, de la société et de l'espèce humaine : l'Homme a besoin de la Terre qui a besoin de l'Homme. Face au développement techno-scientifico-économique qui dégrade la biosphère et nous menace, il s'agit désormais de transformer nos vies et nos modes d'organisation. Tel devra être la nature de notre futur.
Éclaireur des questions écologiques, il est aujourd'hui une figure proche d'un Nicolas Hulot. Après les orientations de la COP 21 et devant les défis que ne va pas manquer d'exalter une campagne présidentielle qui s'annonce intense, ce recueil d'articles et de textes peut se lire comme une introduction à une politique écologiste de l'Homme. Edgar Morin nous rappelle que notre pire ennemi c'est nous-mêmes, et propose un peu d'espérance et d'utopie concrète dans ce monde incertain.
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Enfants du ciel : Entre vide, lumière, matière
Michel Cassé, Edgar Morin
- Odile Jacob
- 1 Mai 2003
- 9782738112927
L'un est un philosophe internationalement reconnu, en quête des révolutions de la connaissance. L'autre est un astrophysicien réputé, à la pointe des recherches sur les premiers matins du monde. Ensemble, ils nous entraînent aux confins de l'univers et de l'homme. Qu'est-ce que l'univers ? En quoi est-il le nôtre, non seulement parce que nous y résidons, mais aussi parce qu'il nous a produits ? Partant à la redécouverte de la cosmologie, dans un exercice éblouissant où la circulation des cultures et des savoirs n'a d'égale que la rigueur scientifique du propos, Michel Cassé et Edgar Morin convoquent tour à tour les mythes anciens, les poètes, les philosophes et, bien sûr, les savants, pour rendre compte des révolutions de la physique moderne sur le vide, la matière et le temps. Exemple même d'une rencontre vraie et intime entre la science et la philosophie, ce livre de gai savoir, toujours profond et toujours jubilatoire, nous restitue notre condition d'enfants du ciel. Michel Cassé est astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique et chercheur à l'Institut d'astrophysique de Paris. Il est l'auteur d'ouvrages remarqués, dont Du Vide et de la création. Edgar Morin est directeur de recherches émérite au CNRS, penseur et homme de convictions. Il est l'auteur de La Méthode, une oeuvre essentielle pour le débat contemporain.