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Prix
nicolás arispe
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« Chacun essaie d'entrer sans succès, comme dans un rêve, dans son propre fleuve. » Celui de Juan José Saer, qui occupe toute son oeuvre, et ce livre plus particulièrement, est le Río de la Plata. Le Fleuve sans rives, seul texte de commande que Saer ait accepté d'un éditeur, n'est ni un roman, ni un essai historique, ni un récit de voyage. Mise en abyme de la création et quête impossible de l'identité, ce texte « hybride sans genre défini » comme il le présente lui-même, est à mi-chemin entre le Méditerranée de Braudel et le Danube de Claudio Magris. Il est à l'image du sous-titre du livre, amputé lors de sa première édition (Julliard, 1991) et que nous souhaitions rétablir : un Traité imaginaire.
À travers quatre chapitres (« Été », « Automne », « Hiver », « Printemps »), Saer cherche à retrouver, entre ses souvenirs personnels et l'érudition qui le caractérise, entre son exigence narrative qui fait son génie et le discours scientifique, ce qu'est et ce que fut la région du Río de la Plata, son histoire, sa culture, sa civilisation. Saer, exilé en France depuis 1968, revient sur ses terres et en dresse un portrait qui ne manque pas d'être satirique, spirituel, onirique. De la création de Buenos Aires et de la grande découverte de l'altérité à partir du XVIe siècle jusqu'à la dictature argentine, l'exil et le paysage postindustriel contemporains, deux figures sont ici célébrées : le Río de la Plata et la littérature comme rapport au monde.
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Huang Liu est un jeune renard décidé à apprendre la sagesse intérieure et comprendre les secrets de l'univers. Parti méditer au coeur de la forêt et dans la plus profonde solitude, loin de la demeure de son maître, les saisons passèrent. Un jour, il pensa avoir atteint l'illumination. Il s'en alla retrouver le maître. Tout au long de son voyage, Huang Liu aurait pu profiter de paysages merveilleux et de mille aventures qui se présentaient à lui. Mais Huang Liu était bien pressé d'annoncer la nouvelle au maître... Mais le maître avait une dernière leçon pour son disciple ...
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Le Livre réinterprète sept épisodes de l'Ancien Testament : la création du monde par Dieu, le sacrifice d'Abraham, la venue de l'Ange vengeur, les doutes de Job, les lamentations de Jérémie, la prophétie d'Ezéchiel et la punition de Jonas. Ces récits bibliques sont ici désaxés (spatialement et temporellement) et figurés par des animaux. Dans la Création, Dieu est représenté en ingénieur d'une centrale nucléaire. Ezéchiel se réincarne dans un être au croisement d'un minotaure et d'un cadre d'affaires. Le sacrifice d'Abraham se rejoue au sein d'une communauté d'ours blancs au pôle Nord, près de l'épave d'un chalutier pris dans les glaces. Jonas s'est métamorphosé en un loup à bord d'un navire de la Renaissance, etc. Le mélange des symboles ou leur inversion, les références à notre monde contemporain, l'usage des figures mi-homme mi-bête... l'originalité des codes utilisés par Arispe, alliée à un dessin virtuose, réussit à remettre en lumière ce que nous pensions connaître, à nous refaire découvrir de façon sensible, au-delà des croyances, les dimensions poétiques et universelles de l'Ancien Testament.
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Dans ce double album, deux des conteurs les plus reconnus d'Amérique latine, Alberto Laiseca et Alberto Chimal, se saisissent avec délicatesse du thème du sacrifice qu'une mère est prête à faire pour s'opposer à un événement tragique et irréversible : la mort d'un enfant. En illustrant et réunissant les deux histoires par un effet de miroir exceptionnel au coeur de l'ouvrage, l'artiste argentin Nicolás Arispe offre une lecture qui va au-delà des mots. Ses illustrations en noir et blanc, symboliques et terribles, sont à la croisée d'Edward Gorey et de José Guadalupe Posada, du baroque et du paganisme, de la Première Guerre mondiale et des danses macabres médiévales.
Dans La Mère et la Mort, l'Argentin Alberto Laiseca s'inspire d'un conte de Hans Andersen et nous raconte l'abnégation d'une mère prête à traverser les paysages les plus hostiles et à sacrifier sa chair pour retrouver son petit.
Dans Le Départ, le Mexicain Alberto Chimal dépeint le long et douloureux deuil d'une mère qui perd son enfant lors d'un tremblement de terre.
Les deux récits, à mi-chemin entre la tragédie classique et la tradition orale, nous confrontent à nos peurs les plus profondes et à la question du deuil le plus douloureux qui soit, qui s'exorcise ici par la littérature et l'art.
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Le livre
La Ursonate (littéralement : sonate primitive) est un chef-d'ouvre de poésie sonore et typographique conçu par l'artiste Kurt Schwitters (1887-1948) et le graphiste Jan Tschichold (1902-1974). Nicolas Arispe s'en est librement inspiré pour créer Rakete Rinnzekete, un flip book dada.
Le livre est structuré à la manière d'un flip book. Au fil d'extraits du texte de Kurt Schwitters - entièrement fait d'onomatopées - une tablée de personnages fantastiques que l'on croirait sortis d'un tableau flamand ou d'un livre de Lewis Carroll assiste à l'entrée en scène d'un drôle d'oiseau. Sous les yeux d'un enfant, l'oiseau va devenir magicien...
L' auteur
Nicolas Arispe est un jeune dessinateur argentin. Rakete Rinnzekete est son premier livre publié en France. -
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