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visniec
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Anton Tchekhov, malade, se rendant au chevet de ses propres créatures... tel est le chemin que nous propose Matéi Visniec pour nous replonger dans l'univers de ce grand auteur qu'il respecte et admire. Une occasion de (re)découvrir ces personnages, tous plus surprenants les uns que les autres, qui ont traversé les siècles sans prendre une ride. Sans doute parce qu'au-delà de leur ancrage dans la réalité, le temps et l'espace d'un monde révolu, ils portaient toute l'universalité et la puissance des petits et grands drames de l'humanité.
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Une nuit, sur une place publique dans une ville de province. Une foire itinérante - comme il en existe tant - se déploie peu à peu dans la routine des gestes mille fois répétés... Le lendemain matin tout est en ordre pour la visité du nouvel inspecteur chargé par la région de la sécurité des installations foraines. Rien d'extraordinaire jusque-là. Mais cette belle quiétude n'est qu'une façade. D'étranges phénomènes vont jeter le trouble dans la communauté et laisser pantois le brave inspecteur : disparitions dans la Maison des Horreurs, gomme géante qui efface tout sur son passage, réapparition d'un homme après trente ans d'absence... et femme-cible qui doit être aimée avant l'aube par ses dix amants. Arrivera-t-il à remettre de l'ordre dans cette pagaille.
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Aujourd'hui, dans le monde globalisé, nous sommes tous des migrants... Mais avons-nous la sagesse de comprendre notre nouvelle identité ? Avons-nous l'intelligence d'imaginer un nouveau modèle de société pour que la vie devienne vivable pour tous ? Et surtout, trouverons-nous les moyens d'imposer la paix globale et un état de droit universel pour que les migrations ne poussent pas à des nouvelles violences et à un repli inhumain sur soi ?
Matéi Visniec use de son humour et de son expérience - lui qui a fui le régime de Ceausescu, lui qui a vu, par son travail de journaliste, l'histoire se répéter - pour montrer, raconter, ce que sont les « migrants ». Ces hommes, ces femmes, ces enfants, ils ne viennent pas que d'un pays, d'un continent. Ils n'ont pas qu'une seule couleur de peau, qu'une religion. Qu'ils fuient la guerre, la famine, les dérèglements climatiques, ils ne sont pas que des instruments politiques...
Toujours avec subtilité, toujours avec intelligence et avec l'humour qui est son arme privilégiée pour aborder les sujets graves, l'auteur nous parle avec le coeur de notre humanité qu'il ne faut pas perdre.
Malheureusement, ce texte est encore et toujours d'actualité. Mais ces oeuvres sont d'autant plus nécessaires dans ce contexte qu'elles ont la force de sensibiliser les gens, et de parler pour ceux qu'on n'entend pas. -
A travers toutes ses oeuvres , qu'il s'agisse de théâtre, de roman ou de poésie, Matei Visniec poursuit une réflexion sur le langage. Cette réflexion était particulièrement poussée dans Le Cabaret des mots où les mots, justement, étaient mis en scène. Elle est aussi riche dans les poèmes du recueil J'ai rêvé que j'étais fait de signes. Ici encore les mots se livrent, se disent et, ce faisant, disent beaucoup sur ce que nous sommes, nous qui ne pouvons nous passer du langage, des mots, pour vivre et devenir. Tout est signe J'ai rêvé que j'étais fait de signes j'étais sorti dans la rue et les passants m'arrachaient points de suspension, points d'interrogation et de nombreuses lettres étranges mais les mains qui se tendaient vers moi ne me diminuaient pas les signes repoussaient immédiatement prenez, servez-vous, ne pensez pas aux conséquences possibles prenez de moi tout ce qui vous paraît intéressant et mystérieux hiéroglyphes et formes géométriques griffonnages et abréviations écorchures et blessures traces de sang et hurlements tous signes engendrant l'alphabet d'une langue que j'apprends pendant que je vous nourris avec ses signes
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Lysistrata, d'Aristophane, comédie pétillante sur la guerre de Péloponnèse, a traversé les siècles avec un succès jamais démenti. Il y a plus de deux millénaires, cette courageuse athénienne proposait aux femmes de la Grèce de faire la grève du sexe pour obliger les hommes à ne plus s'entretuer. Lysistrata, mon amour projette cet épisode antique dans le tumulte des guerres contemporaines, mais aussi dans le contexte d'incitations multiples à la violence entre les sexes et entre les peuples. Voilà que les Européens, fascinés par l'industrie du divertissement, se souviennent, devant la tentative d'annexion de l'Ukraine par la Russie, que la liberté doit parfois être défendue les armes à la main. Matéi Visniec lance alors, avec l'humour et l'ironie qu'on lui connaît, une sorte de signal d'alarme à Lysistrata, qui n'ira pas non plus sans controverse.
Dramaturge face à la dictature, Matéi Visniec dénonce dans ses pièces la machine totalitaire, puis choisit l'exil en France en 1987. Ses pièces sont aujourd'hui jouées sur quatre continents, du Piccolo Teatro de Milan au Théâtre Maxime-Gorky de Berlin, en passant par Avignon, Limoges, Paris, Téhéran et Hollywood. Une trentaine de ses pièces ont été éditées en français. -
Lettres d'amour à une princesse chinoise
Matéi Visniec
- Actes Sud-Papiers
- 1 Septembre 2012
- 9782330009502
Sept pièces hétéroclites réunies autour de l'amour et de ses correspondances, de la société, de l'engagement politique, de l'art et, pour finir, de la mort.
Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins ouvre la composition par les monologues de Gérard, écrivain. Il nous raconte les épisodes de son histoire d'amour avec Madame, de leur rencontre à la dégradation de leurs rapports emmêlés dans un érotisme fétichiste. C'est seul qu'il réalise enfin que son inspiration était en elle.
A l'occasion d'un mariage impérial chinois, à travers cette fois-ci, un échange épistolaire à deux voix, Lettres d'amour à une princesse chinoise raconte deux sociétés qui se disputent l'habillage floral des festivités. Elles vont alors confronter violemment leurs positions, l'une se revendiquant de la tradition pure, l'autre proposant des innovations par la manipulation de la nature. Mais finalement elles fusionnent pour assurer ensemble la prestation.
Viennent ensuite Le Voyageur dans la pluie et Les Yeux de la falaise, sortes de contes mélancoliques à plusieurs voix qui évoquent les confrontations d'une petite fille, d'abord avec la question de la mort à travers sa rencontre avec un vagabond, puis avec l'art et sa transmission au cours d'un rendez-vous avec un sculpteur solitaire.
Cette forme d'émotion qui est l'acquisition temporaire d'une paire de chaussures fait revenir l'érotisme présent dans la première pièce avec le monologue d'un marchand de chaussures. Il propose à une acheteuse imaginaire de louer des modèles uniques portés par des célébrités. On ne vend pas, on échange le port provisoire d'une paire de chaussures contre un sacrifice sensuel, chaque paire ayant son prix. La cliente muette semble se plier à la règle et accepte d'entrer, nue, dans la première cabine, où le vendeur va la rejoindre.
La mort fait son retour dans les deux dernières pièces. Une baignoire révolutionnaire s'ouvre sur un chant rebelle ; deux hommes et une femme sont dans une baignoire et mettent en scène la vanité des révolutions. Repas avec la mort termine cet ensemble théâtral en compagnie de cinq enfants et d'un choeur d'ombres qui croisent leur perception de la mort, tout en caressant l'espoir qu'elle trépasse elle-même un jour.
Matéi Visniec revient avec un ensemble de courtes pièces aux allures de recueil de nouvelles. Il nous livre un patchwork de tableaux aux procédés divers. Monologues, scènes, choralité et mêlées épistolaires entourent les êtres de cette partition tant engagée que poétique.
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Une guerre oubliée quelque part en Europe... Un journaliste français qui découvre une communauté frustrée de ne pas avoir eu la chance de participer, "comme les autres ", au grand festin de la société de consommation et du frisson médiatique. Des rats qui proposent à l'humanité un pacte métaphysique pour l'aider à sortir de son plus grand dilemme : comment continuer à vivre l'abondance sans finir engloutie par ses propres déchets...
La Mémoire des serpillères est une pièce sur l'hypnose médiatique. Elle n'en reste pas moins une comédie. Pour faire du rire une résistance.
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Quand des papillons carnivores envahissent la ville, mais ne dévorent que les personnes faisant des mouvements brusques, on est bien obligé, tout d'un coup, de prendre son temps. Le ver dans la pomme se pose bien des questions sur le monde à l'extérieur de son fruit. Un interrogatoire intense avec pour enjeu de la ficelle.
Autant de scènes curieuses qui nous font réfléchir avec bienveillance.
Toujours avec cette écriture qui touche à l'absurde qui le caractérise si bien, Matéi Visniec pose un miroir déformant devant le monde et joue avec malice de nos repères. On pourrait y voir des saynètes à l'humour grinçant, poétiques, parfois graves, parfois loufoques, mais c'est avec beaucoup de subtilité que l'auteur, en sous-texte, nous parle de nous, de nos émotions, de notre société, de nos excès.
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Dupa in plein les poches : deux hommes se chamaillent au-dessus d'un puits oú un chien est tombé.
Ils veulent savoir qui a fait ça, pourquoi et comment le sauver. paralysés par l'indécision, la nuit tombe, ils se couchent près du puits. il se met à pleuvoir du pain blanc. le dernier godot : beckett et son dernier spectateur se retrouvent tous les deux à la rue le jour oú les acteurs de la pièce refusent de jouer et ferment le théâtre. le dernier spectateur s'avère être godot lui-même, furieux contre cet auteur qui l'a privé à jamais de toute réplique.
L'araignée dans la plaie : le christ et deux voyous croupissent sur leurs croix respectives. les deux voyous voudraient bien croire, pour ne pas mourir, mais le christ ne fait rien, pas un seul miracle. le deuxième tilleul à gauche : un homme et une femme se livrent à un manège de gestes à distance tous les jours depuis des années, chacun croyant être le maître, le marionnettiste de l'autre.
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Du paillasson considéré du point de vue des hérissons
Matéi Visniec
- L'Oeil Du Prince
- 27 Août 2020
- 9782351051894
Recueil de modules théâtraux, Du paillasson considéré du point de vue des hérissons pourrait avoir comme sous-titre « Scènes de la folie et de la tendresse dans le monde d'aujourd'hui et depuis toujours. » On y trouve une suite de tableaux, de situations dramatiques, de miroirs humains brisés où l'auteur a laissé aux metteurs en scène la liberté de choisir les « modules » qui leur parlent le plus. Certaines de ces micro-pièces sont une exploration de ce que l'auteur appelle « théâtre vague » : un instrument capable de sonder nos imprécisions existentielles, nos égarements par rapport à ce que devrait être l'homme, et qui en fin de compte lui apparaît plutôt comme un homme vague dans un monde vague dont l'avenir est vague...
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Le spectateur condamné à mort et autres textes
Matéi Visniec
- Espace D'Un Instant
- 1 Mars 2013
- 9782915037807
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Le Cabaret Dada est une pièce hommage au fondateur du Dadaïsme, Tristan Tzara. Écrit pour le centenaire du mouvement Dada, ce texte absurde et irrévérencieux refait vivre les soirées déjantées du Cabaret Voltaire à Zürich en 1916 autour de personnages plus vrai, et donc plus fous, que nature : Tzara lui-même, Marcel Janco, Hugo Ball, Jean Arp... Lénine. En contrepoint, et pour justifier l'entreprise de sapeur du vieux monde des poètes, d'autres personnages apparaissent, sinistres et grotesques : Staline, des généraux, des patriotes... Car hors du Cabaret, c'est la guerre, c'est l'horreur, la monté des totalitarisme et l'abdication de la pensée. Tant de maux que dénonçait Dada, autant de mots porteurs de violence que dénonce aujourd'hui Matéi Visniec.
Une lecture du Cabaret Dada est déjà programmée au Festival d'Avignon en juillet 2017. La pièce sera aussi montée à Paris en automne 2017.
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Dans cettepièce, certainement l'une des plus sombres écrites par Matei Visniec, Hécube, reine tragique dépeinte par Euripide, mère meurtrie, symbole de la douleur infinie, interpelle encore.
Parce que le monde n'a pas vraiment beaucoup changé : les hécubes se sont, en effet, multipliées et, par une sorte de malédiction historique, exactement dans les régions où autrefois avait lieu la guerre de Troie, le sang continue à couler, les mères enfantent sans cesse des guerriers.
Matéi Visniec n'actualise rien. Mais il pousse Hécube à apostropher les dieux. Quand elle frappe à la porte de l'Olympe pour poser cette question simple mais essentielle : « pourquoi ? », furieux, irrité par son insistance, Zeus s'indigne: « comment une mortelle a-t-elle pu avoir la force de venir jusqu'ici pour nous interpeller ? » L'un des dieux répond: « lors de la création du monde, cette règle fut inscrite dans ses fondations : lorsque le poids de la douleur d'une mère devient plus lourd que le poids du monde, elle a le droit de demander des comptes. » Pourquoi Hécube, souvent jouée, jamais publiée jusqu'à aujourd'hui, est le cinquième livre de Matei Visniec aux Éditions Non Lieu.
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Accusé sous d'obscurs prétextes pour une obscure affaire, Kosef J. est enfermé depuis des années et des années dans un pénitencier souterrain aux mystérieuses ramifications. Il se révèle être un prisonnier patient, discipliné et consciencieux, Or, un matin, on annonce sa libération à Kosef J. Libération qu'il ne désire pas. Libéré sans explication, en attendant une réunion (reportée sine die) avec le directeur, Monsieur K. découvre avec stupeur le monde extérieur.
Monsieur K. libéré est, en premier lieu, un hommage à Kafka. Ce livre est cependant aussi lié à un moment précis de la vie de l'auteur : sa sortie de Roumanie en 1987 et son arrivée à Paris; l'angoisse saisissante de la liberté. « En arrivant à Paris, déclare Matéi Visniec, j'ai ressenti un choc, le choc de la liberté. J'étais comme quelqu'un qui sortirait de prison et ne saurait pas quoi faire de sa liberté. Je me sentais tout à coup comme le personnage de Kafka, Monsieur K, mais vivant un traumatisme dans le sens inverse, c'est-à-dire, non pas le choc de l'arrestation, mais celui de la libération. » Plongée dans l'univers kafkaïen, mais à rebours, ce roman philosophique à l'humour grinçant, nous questionne sur la nature humaine et son indéfectible attrait pour la servitude volontaire malgré les souffrances qu'elle engendre.
Publié en 2010 en Roumanie (éditions Cartea Romaneasca), Monsieur K. libéré fut nominé pour le Prix national de prose du Journal de IaÞi. Après Syndrome de panique dans la Ville lumière (2012), les éditions Non Lieu poursuivent « l'aventure Visniec » et publient son roman le plus abouti : Monsieur K. libéré.
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Le mot progres dans la bouche de ma mere sonnait terriblement faux
Matéi Visniec
- Lansman
- 1 Juillet 2013
- 9782872829460
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Le marchand de premieres phrases - roman kaleidoscope
Visniec Matei
- Jacqueline Chambon
- 13 Janvier 2016
- 9782330057862
L'homme contemporain, devenu un mutant de la société de consommation, est de plus en plus obsédé par les commencements. Il a faim de tout commencer et recommencer sans cesse. Un certain Guy Courtois en a d'ailleurs fait son gagne-pain et se propose de choisir pour les écrivains en mal d'inspiration - ce qui est le cas de notre héros - la première phrase de leur livre, puisque le plus important est de commencer. Entre les deux hommes s'engage alors une correspondance dans laquelle Guy Courtois révèle dans quelles conditions les plus fameuses "premières phrases" de la littérature mondiale virent le jour.
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Paparazzi ; la femme comme champ de bataille
Matéi Visniec
- Actes Sud-Papiers
- 4 Juin 1999
- 9782742704583
Paparazzi : nous sommes à l'aube de la fin du monde (de la fin d'un monde ?), à l'aube de la "fin de chacun", qu'il ait été gangster, star de ciné, paparazzo, chercheur, fonctionnaire, musicien, clochard, etc.
Les personnages, perdus dans un monde oú la pensée n'existe plus, vont glisser petit à petit, au fil des heures, d'une nuit sans fin vers le chaos d'un jour. peurs, lâchetés, mensonges : paroles vides pour certains, et ceux pour qui la vie prend sens ne sont pas ceux qu'on croit.
La femme comme champ de bataille : face-à-face de deux femmes après le conflit bosniaque. deux vies qui se croisent : le médecin américain et la femme violée essayent de se raconter l'une à l'autre, de trouver après la tragédie guerrière la force de continuer leurs parcours.
Portraits de femmes brisées, meurtries, qui tentent de comprendre, de reconstruire un équilibre.
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De l'enfance à la vieillesse, le temps cruel fait son oeuvre et rabote les rêves les plus fous, tandis que le « destin » ramène sur le droit chemin les brebis manifestant quelques vélléités de se tracer une autre route. Cette pièce suit cinq personnages, deux femmes et trois hommes, de l'école au bistro de quartier, en passant par les indispensables intermèdes du travail et de l'amour. Un carrousel impitoyable qui ne laisse le temps ni de penser, ni de respirer. Tout va si vite... L'enfant bacle ses jeux parce qu'il faut qu'il se (con)forme au plus vite à ceux des adultes ; l'adulte se laisse entraîner dans la spirale de la compétition et perd sa vie à la gagner ; quant aux vieux, il ne leur reste plus qu'à attendre, inlassablement, l'échéance finale... Ecrit il y a plus de vingt ans, ce texte de Matéi Visniec n'a, lui, pas vraiment pris une ride.
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Histoire du communisme racontee aux malades mentaux
Matéi Visniec
- Lansman
- 20 Février 2013
- 9782872829262
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Mais, maman, ils nous racontent au deuxième acte ce qui s'est passé au premier
Matéi Visniec
- Espace D'Un Instant
- 15 Septembre 2004
- 9782915037111