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À Gaza, la poésie se dresse en rempart contre la dégradation de l'humain par l'homme, comme une « arme miraculeuse », selon la formule d'Aimé Césaire. Alors que les bombes pleuvent et que la terreur règne, vingt-six voix gazaouies s'élèvent, crues, effrénées et lucides. Elles crient les horreurs de la guerre, et le silence du reste du monde. Face à une réalité apocalyptique, dans ce lieu où l'espoir a été aboli, le miracle des mots continue néanmoins d'opérer.
Que peut bien vouloir dire être en sécurité
en temps de guerre ?
Cela veut dire avoir honte de ton sourire
d'être au chaud, de tes habits propres
de l'eau disponible, de l'eau potable
de pouvoir prendre un bain
et de te rendre compte que tu es encore vivant !
Ô mon Dieu !
Je ne veux pas être une poétesse en temps de guerre
Hind Joudeh -
Anthologie de la poésie palestinienne d'aujourd'hui
Abdellatif Laâbi
- Points
- Points Poésie
- 4 Mars 2022
- 9782757895009
Un de ces jours.
J'arracherai la porte.
Et me mettrai debout à sa place.
Afin de m'interdire de sortir.
Vers la fosse du monde.
Mazen Maarouf.
Cette anthologie pose un acte fort : réunir les plumes les plus prometteuses de la nouvelle poésie palestinienne, rompre le silence en redonnant une voix à celles et ceux qui vivent aujourd'hui dans la pénombre de l'impasse, presque invisibles, en tout cas inaudibles. S'y révèle un champ poétique entièrement renouvelé, espace sans limites où tout est encore possible : écrire, aimer, rêver, voyager loin, penser librement.
« Jamais auparavant nous n'avions eu, venant de l'aire culturelle à laquelle ces femmes et hommes appartiennent, une poésie s'inscrivant avec autant de naturel dans ce qui se fait de plus pertinent, de plus percutant en matière de poésie contemporaine ».
Abdellatif Laâbi
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Le sable et l'écume et autres poèmes
Khalîl Gibrân
- Points
- Points Poésie
- 5 Juillet 2024
- 9782757897577
« Une perle est un temple bâti par la douleur
autour d'un grain de sable
Quelle nostalgie bâtit nos corps et autour de quels grains ? »
La production poétique de Khalil Gibran (aphorismes de Le Sable et l'écume, poèmes du Livre des processions et de Rires et larmes, dialogue poétique des Dieux de la terre) ici rassemblée entremêle poésie lyrique et paraboles philosophiques ou mystiques. Gibran dispense une parole empreinte de mystère : spectateur attentif de la vie, il interprète le monde et, par ses intuitions profondes, en révèle la beauté et les richesses.
Traduit de l'anglais par Thierry Gillyboeuf et de l'arabe par Elie Dermarker -
* La traduction du Coran faite par le grand orientaliste et drogman d'origine hongroise Albert Félix Ignace de Biberstein Kasimirski (1808-1887), également auteur de ce qui est sans doute le meilleur dictionnaire arabe-français, est une des plus lisibles en français tant sa langue est accessible. Les notes elles-mêmes, sans érudition insurmontable, sont éclairantes et pédagogiques.M.
A. Amir-Moezzi, en exégète confirmé de ce texte de portée universelle qui reste mal connu, et qui fait l'objet de débats d'interprétation trouvant pour beaucoup leur source dans l'ignorance de l'histoire même de sa mise par écrit, offre une synthèse des différents aspects de celle-ci. Alors que les recherches et débats sur l'histoire de la rédaction du Coran sont restés cantonnés dans les milieux académiques, il présente au public non spécialisé les interrogations, zones d'ombre et énigmes qui la ponctuent, faisant notamment le point sur les découvertes de nouveaux manuscrits et de sources islamiques donnant des informations éclairantes. Il met également en perspective le texte coranique dans le paysage religieux des premiers temps de l'islam, qui a été le théâtre de multiples discussions et polémiques, controverses illustrant une pluralité de points de vue que l'orthodoxie postérieure s'est efforcée d'occulter. * M. A. Amir-Moezzi est directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Sorbonne) et titulaire de la chaire de théologie islamique et d'exégèse coranique classique. Il est l'auteur de très nombreux livres et articles scientifiques portant notamment sur l'islam chiite et a dirigé le Dictionnaire du Coran ("Bouquins", Robert Laffont, 2007).
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Ahmed, huitième fille d'un couple sans héritier mâle, a été élevée comme un garçon. Découvrant peu à peu sa féminité, elle choisit toutefois d'assumer la révolte de son père, de vivre en homme. Elle épouse une fille délaissée, bientôt sa complice dans la vertigineuse descente aux enfers du mensonge social le plus fou.
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Dans le Maroc des années 1940, Mohamed assiste terrorisé au meurtre de son frère par son propre père. Fuyant le « monstre », il erre dans les bas-fonds de Tanger, côtoie la famine et la délinquance. De ces nuits à la belle étoile, il gardera le goût du sexe et l'amertume de la prison. La vérité crue et l'audace littéraire de Mohamed Choukri ont fait de cette autobiographie une oeuvre culte.
« Un texte nu. Dans la vérité du vécu, dans la simplicité des premières émotions. ».
Tahar Ben Jelloun -
Dans le Maroc des années 1940, Mohamed assiste terrorisé au meurtre de son frère par son propre père. Fuyant le "monstre", il erre dans les bas-fonds de Tanger, côtoie la famine et la délinquance. De ces nuits à la belle étoile, il gardera le goût du sexe et l'amertume de la prison. La vérité crue et l'audace littéraire de Mohamed Choukri ont fait de cette autobiographie une oeuvre culte.
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Un éclairage puissant sur le conflit israélo-palestinien.
L'un des seuls reporters arabes à travailler pour la presse israélienne a été relégué au rang de pigiste occasionnel. Découragé, il décide de retourner vivre avec sa famille dans son village natal. Mais un matin, l'armée israélienne encercle les maisons. Tous pensent que cette mesure est provisoire. Pourtant la situation perdure, le chaos s'installe : l'eau et l'électricité sont coupées, la pénurie alimentaire menace. Et surtout, aucune information ne filtre sur les événements. -
"Omar avait fini par confondre Dar-Sbitar avec une prison. Mais qu'avait-il besoin d'aller chercher si loin ? La liberté n'était-elle pas dans chacun de ses actes ? Il refusait de recevoir de la main des voisins l'aumône d'un morceau de pain, il était libre. Il chantait s'il voulait, insultait telle femme qu'il détestait, il était libre. Il acceptait de porter le pain au four pour telle autre et il était libre."
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Trois parties dans cette éducation sexuelle et intellectuelle d'un adolescent marocain.
L'enfance, chaleureuse et chargée de sensualité au sein de sa famille. Le père a sa chambre, le
grand frère la sienne. L'auteur dort avec sa mère et la troupe de ses soeurs (ils sont 13 enfants).
Tout le monde suit de près les rituels amoureux des parents : étreintes suivies de déchaînements
de jalousie.
Il a 13 ans quand son grand frère qu'il admire - il lui prête des livres - l'emmène en vacances à
Tanger. Il le voit nu et tombe amoureux. Choc violent. D'autant que le grand frère s'entiche d'une
fille... affres du désir, de la jalousie, du sentiment d'une différence qui le bouleverse.
A 20 ans, il atterrit à Genève. Brillant étudiant, il vient y finir ses études. Au Maroc, il est devenu
l'amant d'un professeur suisse. Mais il l'a quitté. Cet homme l'étouffait sous son amour. Il espérait
trouver en Europe la liberté. Mais seul, loin des siens, dans la grande ville, beaucoup le considèrent
comme une « petite pute marocaine ».
Le livre est à la fois cru et délicat, naïf et malin. Un itinéraire d'équilibriste où le ton balance entre
humour et déchirement.
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Dans les montagnes apparemment paisibles de la région de Tlemcen, l'incendie fait des ravages, dans les gourbis agricoles et dans le coeur des hommes. En vacances dans sa famille, le petit Omar, effaré, assiste à cet embrasement. Les fellahs s'insurgent, se révoltent et décrètent la grève pour protester contre leur condition misérable. Pour les colons, ils deviennent des « incendiaires » tout désignés. Les arrestations commencent...Né en Algérie, Mohammed Dib (1920-2003) a été instituteur, puis journaliste avant de se consacrer à sa carrière littéraire. Il a obtenu le Grand Prix de la Francophonie (1994). Ses ouvrages, dont La Grande Maison, Le Métier à tisser, Un été africain, sont disponibles en Points.« L'audace de Mohammed Dib, c'est d'avoir entrepris comme si tout était résolu, l'aventure du roman national de l'Algérie. »Louis Aragon
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Affamé et malmené, le jeune Omar fait l'apprentissage de la vie dans un atelier de tisserands en Algérie. Faute de jouir d'une liberté absolue et de la lumière du soleil, il écoute les interminables discussions de ses collègues, toujours à l'affût de la moindre amélioration. Comme les siens, Omar souffre de sa condition misérable, mais peut-on vraiment lui interdire d'espérer ?Né en Algérie (1920-2003), Mohammed Dib a été instituteur, puis journaliste, avant de se consacrer à l'écriture de poèmes et de romans. Son également disponibles en Points : Cours sur la rive sauvage, La Grande Maisons, L'Incendie, Le Maître de chasse et Un été africain.« Cet homme d'un pays qui n'a rien à voir avec les arbres de ma fenêtre parle avec les mots de Villon et de Péguy ».Louis Aragon« Mohammed Dib n'élève pas la voix. Sa révolte n'en est pas moins profonde, sa sensibilité à l'humiliation et à la misère humaine demeurent constantes. »Le Monde
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Prostituée, initiatrice, sorcière, Messaouda est un personnage de légende. Elle fait l'unanimité des désirs, et chacun la vénère comme une sainte. Dans un monde hanté par ses terreurs, elle incarne la liberté et la vie. Après sa mort, Driss répudiera son épouse, abandonnera ses enfants, s'en ira à la recherche de sexes pubères ou incrédules. Il ne tardera pas à trouver des matrices ouvertes à ses obsessions. Quant à son fils - le narrateur -, il apprendra l'atroce vérité sur la médiocrité de son père qui fut mêlé aux événements sanglants de la colonisation.
L'extraordinaire violence de ce récit jaillit des souvenirs, des rêves et des fantasmes d'un jeune Maghrébin. Messaouda dit l'angoisse terrible d'une solitude, parmi d'autres solitudes. C'est le roman d'un peuple oublié, tapi à l'ombre d'une histoire silencieuse.
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Al-fârâbï inaugure l'école de logique à bagdad au xe siècle et, avec elle, un universel composite où s'harmonisent les sources grecques de la philosophie, l'exégèse du coran et la poésie arabe.
Il approprie des cultures plurielles en vue de former al-adîb, l'honnête homme ou l'âme cosmopolite. lire le livre de lu religion en même temps que le compendium des lois de pluton et les petits traités sur l'art des poètes donne une idée de ce programme intellectuel. il y va d'exigences pratiques et de stratégies discursives: avec la "loi divine" (al-saria) et son acception platonicienne, c'est la dynamique du droit qui nous est présentée.
Avec la "sagesse" (al-hikma), c'est une philosophie argumentative et contextualisée que l'on découvre. un glossaire thématique et terminologique ainsi qu'un dossier historique accompagnent ce travail de lecture des textes où la langue philosophique arabe d'al-fàrâbi peut à chaque moment être comparée à sa traduction française.
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Voyageur à la malette ; le vieux quartier
Naguib Mahfouz
- Points
- Signatures
- 15 Mars 2012
- 9782757828588
La ville du Caire est la source d'inspiration favorite du grand écrivain égyptien Naguib Mahfouz.
En quelques pages à peine, chacune de ces huit nouvelles fait vivre sous nos yeux le charme de ses cafés enfumés, le passage inexorable du temps, la transformation irréversible des petites ruelles d'autrefois en routes vrombissantes et encombrées...
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Les enfants de la rue, déjà acteurs principaux de Messaouda, forment le second roman de Serhane. Mais après l'indépendance, les maux du Maroc se sont accentués. Le chômage, la répression policière, la corruption des administrations ne font qu'aggraver les inégalités. Deux amis, le narrateur et Rahou, décident de s'exiler : l'un va en France, l'autre part avec sa mère répudiée. Lorsque, plus tard, le narrateur revient à Azrou, la ville n'a pas changé, et elle n'est, finalement, que le reflet d'une société qui a perdu sa dignité. Violent réquisitoire contre la corruption, interrogation inquiète sur le bouleversement des valeurs, roman de moeurs et de satire sociale, Les Enfants des rues étroites est aussi et surtout l'histoire d'une amitié qui défie la faute et dépasse le pardon.
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«Mon âge est de 21 hivers, je porte un jean 501, un pull bleu, sur mon poignet droit une gourmette en argent avec le prénom d'Hamel, mon défunt petit frangin, j'habite au 12e étage d'une des tours de la cité, je suis au chômage. J'aime bien la vie en général, mais j'aime pas le rap de variétés, qui me parle de bouger de là et qui me dit de me balancer les bras en l'air parce que ma vie est funkie. Je suis un requin assassin grâce à la morsure de mon phrasé. Je me planque avec mon pote Grézi qui a commis une bêtise à la sortie d 'une école...» R.D.
«Où sont nos repères, qui sont nos modèles, de toute une jeunesse vous avec brûlé les ailes, brisé les rêves, tari la sève de l'espérance...» Suprême NTM
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«N'ayant jamais réussi à conclure mon péché de chair, je ne devrais pas avoir à craindre d'être léché par les flammes de l'enfer. Dans les toilettes à l'abri des regards, isolé, enfermé à double tour, mon père assis sur la cuvette se mettra à pleurer. Si ses sanglots avaient eu les propriétés du formol, j'aurais pu être conservé dans leur bain et me la couler douce... Je ferai le topo à ma langue de vipère dans l'espoir qu'elle ne dérape, ne fourche en ma défaveur. Si elle venait à se mettre en conduite automatique, elle m'enverrait pour un millénaire au purgatoire...
Dans ma chambre froide, l'idée de servir de charbon ardent au 666 me ferait presque un remue-ménage dans mes entrailles. Maman aurait sans doute aimé me conserver dans un iceberg loin de l'appétit féroce des vers qui apprécieront ma tendre viande.»
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Iven Zohar est perdu. Radia, sa femme, l'attire et le fuit, dans un monde de lumières et d'ombres, peuplé de créatures menaçantes. Iven Zohar erre malgré lui dans ce monde inconnu, dont les métamorphoses sont aussi inquiétantes que le nouveau visage de son épouse. Radia n'est plus vraiment Radia. Une lueur de cruauté semble éclairer parfois son regard bienveillant. Mais comment lui résister ?Né en Algérie, Mohammed Dib (1920-2003) est le premier écrivain maghrébin à recevoir, en 1994, le Grand Prix de la Francophonie. Il est notamment l'auteur de La Grande Maison, Le Métier à tisser et Un été africain, disponibles en Points.« Mohammed Dib est l'un des écrivains qui ont su, à partir de leur identité nationale, s'élever vers une certaine idée de l'universalité. »Louis Aragon
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En pleine nuit, dans son modeste logement du Caire, le jeune Ahmad ibn Abdallah entend une voix venue de nulle part. Elle lui intime l'ordre de se mettre en marche pour suivre la course du soleil. Tour à tour caravanier, hôte d'une oasis ignorée des cartes, prince d'un incroyable empire, Ahmad achève son périple au bord de l'Océan où son jumeau d'Occident, Jamâl, recueille ses confidences...
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Voici trois ans que l'Algérie a conquis son indépendance. Le préfet Waëd, idéaliste déterminé, entreprend de forger l'Algérie de ses rêves : un pays où règnent l'Ordre et le Progrès. Les fellahs et les maquisards, menés par le charismatique Madjar, nourrissent, eux, des rêves de partage et de fraternité. Au nom de la paix, Waëd va réprimer ces « agitateurs », dans une lutte démente et fratricide.Né en Algérie en 1920, Mohammed Dib a été instituteur puis journaliste avant de se consacrer à l'écriture de poèmes et de romans. Sont également disponibles en Points La Grande Maison, L'Incendie et Un été africain. Il est décédé en 2003.« Le romancier nous tient grâce à son écriture qui allie la légende, l'apologue et le roman d'action. »La Croix
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Courtisane d'une beauté inouïe, Rhodopis a un coeur de pierre. Lorsque son regard croise celui du jeune pharaon Mérenrê II, elle est parcourue d'un étrange frisson. Que lui arrive-t-il. ? Cette passion dévorante détourne peu à peu le roi de ses devoirs et remet en cause le fragile équilibre politique du régime. Une fabuleuse histoire aux airs de conte des Mille et une nuits.
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Ghâleb, qui est venu s'installer en Oregon pour échapper au climat délétère de Riyad, observe ce gros rongeur dont la morphologie et le comportement lui rappellent étrangement l'entourage qu'il a quitté. Devant cette madeleine de Proust à quatre pattes - et du genre empoisonné -, il laisse refluer ses souvenirs de famille, revient sur ses déboires et ses échecs, un long retour sur soi qui l'amènera à une conclusion capitale : jamais il ne sera un castor.
Né d'un premier mariage malheureux, Ghâleb a toujours été un étranger parmi les siens. Quant à la relation tumultueuse, clandestine, et plus ou moins toxique qu'il entretient avec Ghâda, qu'il n'a pu épouser pour des raisons d'incompatibilité sociale entre familles, elle ne lui procure plus rien. Perdu dans cette ville américaine, Ghâleb est un homme seul, en crise, mais résolu à prendre un nouveau départ. Ne sachant trop comment procéder, il participe à des ateliers de développement personnel, tente une thérapie par la pêche, confie ses peines à la rivière Willamette, se noie régulièrement dans l'alcool et, pour peupler la vacuité de son quotidien à Portland, se livre à toutes sortes de réflexions et d'expériences fantaisistes, comme ces lettres saugrenues qu'il écrit au comique Conan O'Brien.
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Dans le quartier de La Mecque, où toutes les femmes sont voilées, une inconnue est retrouvée nue, le visage défoncé. Pour l'identifier, l'inspecteur Nasser plonge dans la vie de deux jeunes femmes portées disparues. L'une d'elles entretenait une correspondance passionnée avec un Allemand, ce qui scandalise et obsède Nasser. Mais ce n'est qu'un des signes des bouleversements de ce lieu saint : l'enquête révèle de profondes crises politiques et religieuses, et la corruption d'une ville tiraillée entre traditions et modernité.