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En attendant le vote des bêtes sauvages
Ahmadou Kourouma
- Le Seuil
- Cadre Rouge
- 26 Août 1998
- 9782020331425
En attendant le vote des bêtes sauvages, le président koyaga est un maître chasseur .
Et un dictateur de la pire espèce. au cours d'une cérémonie purificatoire en six veillées, un griot des chasseurs et son répondeur lui racontent sa propre vie, toute sa vie, sans omettre les parts d'ombre et de sang. koyaga est né dans la tribu des hommes nus. il a fait la guerre d'indochine. puis il a pris la tête de la république du golfe en usant de la sorcellerie et de l'assassinat. accompagné de son âme damnée méclédio, qui a vu en lui son homme de destin, il a parcouru l'afrique de la guerre froide, prenant des leçons auprès de ses collègues en despotisme.
On n'aura guère de peine à reconnaître au passaage houphouët-boigny. sékou touré, bokassa, mobutu. pour ne parler que des non-vivants. de retour chez lui, grâce aux pouvoirs merveilleux que lui confèrent la météorite de sa maman et le coran de son marabout, il triomphe de tous ses ennemis, déjoue tous les complots. jusqu'au jour de la dernière conjuration oú s'étant fait passer pour mort, il perd la trace de la maman et du marabout.
Avec un humour ravageur et une singulière puissance d'évocation, le récit mêle hommes et bêtes sauvages dans une lutte féroce, allie le conte à la chronique historique et renverse nombre d'idées reçues sur les relations étroites qu'entretiennent la magie et la politique mondiale.
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Quel sera le sort de Fama, authentique prince malinké, aux temps de l'indépendance et du parti unique ? L'ancien et le nouveau s'affrontent en un duel tout à la fois tragique et dérisoire tandis que passe l'histoire, avec son cortège de joies et de souffrances.
Au-delà de la fable politique, Ahmadou Kourouma restitue comme nul autre toute la profondeur de la vie africaine, mêlant le quotidien et le mythe dans une langue réinventée au plus près de la condition humaine. Dès sa parution en 1970, ce livre s'est imposé comme un des grands classiques de la littéraure africaine.
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Chaïdana et les siens sont le jouet d'une violence sans fin : le Guide Providentiel fait régner sur le peuple de Katamalanasie sa dictature absurde et sanglante. Dans ce pays maudit, les vivants ont à peine le droit de vivre et les morts refusent de mourir. Les guerres, les croyances et les amours se succèdent, déroulant la fable visionnaire d'un monde bien réel.
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J'ai longtemps laissé croire que ma mère était encore en vie. Je m'évertue désormais à rétablir la vérité dans l'espoir de me départir de ce mensonge qui ne m'aura permis jusqu'alors que d'atermoyer le deuil.
Après vingt-trois ans d'absence, Alain Mabanckou retourne à Pointe-Noire, ville portuaire du Congo. Entre-temps, sa mère est morte, en 1995. Puis son père adoptif, peu d'années après. Le fils unique ne s'est rendu aux obsèques ni de l'un, ni de l'autre.
Entre le surnaturel et l'enchantement, l'auteur nous ouvre sa petite valise fondamentale, celle des années de l'enfance et de l'adolescence dans ses lieux d'origine.
Au moment de repartir, il se rend compte qu'il n'est pas allé au cimetière. Sans doute était-ce inutile. Car c'est ce livre qui tient lieu, aussi, de tombeau. Et de résurrection.
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Citoyen exemplaire, Dadou est directeur d'une école de Kinshasa. Une terrible accusation l'aspire dans une tornade dévastatrice : sa femme et ses enfants sont tués, sa vie saccagée. Il réussit à s'échapper des lugubres geôles zaïroises et s'enfuit de l'autre côté de la rivière. Vidé de son âme, il découvre une succession de mondes désolés, rongés par la même corruption que son propre pays, les mêmes dérives politiques et guerrières.
Sony Labou Tansi est né en 1947 au Congo où il a vécu jusqu'à sa mort en 1995. Romancier, poète et dramaturge, il est l'auteur d'une douzaine de pièces de théâtre et de six romans, dont La Vie et demie et Les Sept Solitudes de Lorsa Lopez, disponibles en Points.
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Tous les soirs au Tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d'Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays réunie là dans l'espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer.
Lucien, tout juste débarqué de l'Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s'accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve sans s'en rendre compte coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d'une fille aux seins-grosses-tomates. Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, n'en déplaise au ridicule Général dissident, il n'y a qu'une chose qui compte : régner sur le Tram 83 et s'attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute.
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Désobéissant à Samory, empereur de tout le pays mandingue, le roi de Soba, Djigui Keïta, n'a pas rasé sa ville à l'arrivée des troupes coloniales - sûr que la magie des ancêtres, la protection d'Allah et la muraille édifiée à la hâte suffiraient à repousser les «Nazaréens». Ceux-ci prennent donc Soba sans coup férir. Mais tandis que les griots chantent la gloire de Djigui Keïta et de ses cent vingt années de règne, le roi déchu s'enfonce dans une collaboration de plus en plus meurtrière avec l'occupant.Sous l'épopée tragique et dérisoire d'un peuple livré à la colonisation, perce la satire des Etats africains modernes livrés à leurs démons, et un réquisitoire aussi drôle que violent contre ces conformismes qui mènent parfois aux pires compromissions.
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« En français de Gamboma, un yankee est une racaille, un homme sans scrupule, qui peut commettre un meurtre sans se soucier. ». Ce Yankee, c'est Benjamin très jeune milicien plus ou moins régularisé en sous-officier. Au cours de la guerre civile qui ravage le pays en ces années 1990, il a beaucoup subi, beaucoup tué, beaucoup violé. Tout cela n'empêche pas le narrateur - bon élève à l'école et bon fils d'une mère qu'il admire - d'être fasciné par son nouvel ami. En compagnie du Yankee, on est quelqu'un à Gamboma. Et le Yankee entend bien que chacun se plie à ses caprices.
La déambulation des deux amis fait découvrir le langage, les usages et la gentillesse de Gamboma avec tous ces garçons très occupés de tourner autour des filles ... et réciproquement. Le charme de la narration, la bonté du regard, n'empêchent pas cette souriante chronique d'être un réquisitoire contre les enfances massacrées, l'intrusion de l'arbitraire et la destruction du lien social. Le Yankee de Gamboma n'est pas si loin de Candide.
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Les Récits de l'Institution.
C'est au bord d'un gouffre insondable que le fondateur a choisi de construire le siège de l'Institution. Il s'agit d'un empire industriel sans précédent en Egypte et peut-être même dans le reste du monde. Survivant à tous les régimes politiques, l'Institution est un véritable Etat dans l'Etat, avec ses lois et ses rituels, ses prébendes et ses luttes d'influence, ses rumeurs et ses complots. Nombreux sont les ambitieux qui rêvent de s'installer au douzième étage, dans le vénérable fauteuil laissé vacant après la mort du fondateur.
Tous les coups semblent permis, au mépris de la morale... Pourtant, du fond de l'abîme, remontent parfois les fantômes d'un passé lointain, bien décidés à se venger. Usant à la fois de la tradition du conte oriental et des formes narratives propres à ces feuilletons télévisés américains dont sont friands les Cairotes, Gamal Ghitany trace des portraits d'un réalisme saisissant et dresse le tableau grinçant d'une société entièrement vouée, en dépit des discours sociaux ou religieux, aux démons de l'économie.
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Fils dun ministre déchu, un jeune Africain senfuit de chez lui, une ébauche de pays momentanément appelé Guien attendant confirmation. Le hasard le mène devant la consigne n°319 dune drôle de gare, dans une grande cité de la douce France. Comme bon nombre de métropoles européennes, Loug est une capitale africaine. Mais avec ces deux fleuves, sa presquîle de Perrache à la dérive, nest-elle pas le microcosme par excellence, ce monde en réduction doù lAfrique serait exclue, doù lAfrique sexclurait delle-même, réduite à ses rêves dauthenticité, de progrès, daffrontement et de réconciliation ? Étudiant en physiologie, livreur dappareils ménagers, militant don se sait trop quelle cause exotique, notre jeune intellectuel se voit chargé dalphabétiser les travailleurs immigrés. Ironie du savoir, Oncle Momo, Galant-Métro, Seyni Mboup et Cie nont pas besoin de ses leçons. Revers pédagogique, cest le militant scolaire qui se retrouve à rude école. Et nous voici conviés à une grande farce qui noublie pas le souvenir de Rabelais ni celui de Guignol : la farce de la politique, de lamour, des destins croisés, de la littérature
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"Voici la vraie histoire de mon ex-colonel Martillimi Lopez, fils de Maman Nationale, commandant de sa hernie, la vraie histoire telle que se la racontent les gens de chez moi avec leur salive et leur goût du mythe, feu Lopez qui maintenant endort sa hernie historique au musée national pour l'éternité des éternités."Un jour, tous les ministres de ce président-dictateur africain, imités par les chefs de l'armée et les hauts fonctionnaires, l'un après l'autre, viennent lui donner leur démission "parce que, disent-ils, ce pays, nous devons le laisser aux enfants de nos enfants, mais pas dans cet état honteux".Il en faut plus pour émouvoir un Lopez de qui toute la philosophie s'inspire du bas-ventre "mon emblème la braguette" et dont la "hernie", symbole par excellence de majesté, est un mythe autrement polyvalent que la "chandelle verte" du père Ubu.L'auteur de La vie et demie dénonce de nouveau l'arbitraire et la bêtise qui régentent certains Etats africains. La satire ne s'embarasse d'aucune précaution. Sony Labou Tansi joue le jeu de massacre avec une totale et verveuse férocité.Sony Labou Tansi est né en 1947 au Congo où il a vécu jusqu'à sa mort en 1995. Romancier, poète et dramaturge, il est l'auteur d'une douzaine de pièces de théâtre et de six romans, dont La Vie et demie et Les Sept Solitudes de Lorsa Lopez.