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Carnets Nord
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Un corps flotte dans une piscine au vingt-huitième étage d'un immeuble viennois : déchiqueté et unijambiste. Une minuscule prothèse auditive gît au fond du bassin. Aucune piste sérieuse en vue. L'homme aurait été tué par un requin, ce qui ressemble plutôt à une mauvaise plaisanterie. Richard Lukastik, de la police de Vienne, prend les choses en mains. A 47 ans, l'inspecteur passe pour antipathique mais irréprochable, retors et fou. Il se déplace en Ford Mustang or mat, n'écrase jamais ses cigarettes, dîne chaque soir d'une soupe chez ses parents, n'utilise pas de gants au sens propre comme au figuré, admire le philosophe Ludwig Wittgenstein dont il a toujours un livre en poche qu'il ouvre à l'occasion à n'importe quelle page pour trouver un sens à sa journée. L'enquête est à l'image de celui qui la mène : mordante et dubitative.
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Anna Gemini est tueuse à gages. Elle mène une vie tranquille à Vienne avec son fils handicapé, jusqu'au jour où elle se voit confier une mission spéciale. Chargée de tuer le sulfureux Apostolo Janota, elle est poursuivie par Markus Cheng, détective privé qui enquête sur la mort d'un ambassadeur norvégien.
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Une nuit, le jeune Theo, 10 ans, découvre devant la fenêtre de sa chambre un store de couleur verte, surgi d'on ne sait où. À sa surface, apparaissent un paysage sous-marin et un groupe d'« hommes aux jumelles » qui semblent l'épier. À la fois effrayé et irrésistiblement attiré par le store, Theo finit par pénétrer dans son monde, une sorte d'univers parallèle verdâtre où les hommes aux jumelles infligent de drôles de supplices. Comme cette petite fille attachée à une machine qui l'oblige à courir sans relâche... Après moult péripéties et plusieurs incursions dans ce monde parallèle, Theo parvient à se débarrasser du store, puis oublie toute cette histoire qui, le temps passant, se confond avec une rêverie enfantine.
On retrouve le héros plus tard, en 2046. Devenu astrophysicien, il fait partie de l'équipage d'un vaisseau spatial en route pour Mars. Après quelques semaines de navigation, le store vert réapparaît, suspendu à une fenêtre du vaisseau. Theo décide de s'aventurer à nouveau dans le monde vert. Il comprend alors qu'il n'en reviendra pas.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Dans une troisième partie, un second narrateur vient surprendre le lecteur et remettre toute l'histoire en perspective...
Un récit débordant à mi-chemin entre la littérature d'évasion, le roman d'aventures et celui d'apprentissage.
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Sixten Braun a l'allure d'un homme d'affaires à qui tout réussit :
Sillonnant l'Asie comme commercial pour le compte d'une firme européenne spécialisée dans les nouvelles technologies, il est fiancé à une jeune femme de la bourgeoisie colonaise qui l'attend sagement au pays. Mais derrière ce complet veston se cache un homme qui rêve de devenir maître nageur plutôt que manager, et qui n'éprouve que de l'indifférence envers cette fiancée bien sous tous rapports.
En l'espace de seulement quelques jours, sa vie est bouleversée par deux accidents incroyables dont il réchappe de peu: primo, l'explosion d'une baleine dans une rue de Tainan, qui lui fait rencontrer le grand amour (sous les traits d'une neurologue allemande), secundo le crash de son avion en mer de Chine, qui le renvoie illico vers sa mère patrie et un mariage sans amour, loin de la doctoresse de Taïwan.
Mais parfois, le destin n'a pas dit son dernier mot et voici qu'il apparaît de nouveau dans la vie de Sixten, quelque huit ans plus tard, sous la forme du jeune Simon, son fils présumé avec Lana (la neurologue, décédée entretemps d'une tumeur au cerveau). Un garçon de 8 ans hors du commun qui grimpe comme un chamois, dessine comme de Vinci, ne parle qu'une langue inconnue de tous. et qui rappelle à Sixten un certain « mondologue », ainsi qu'il appelait ce voisin qui fut son grand-père d'adoption et qui, telle une encyclopédie vivante, lui fit découvrir tant de choses sur l'univers. C'est pour Sixten le début d'une nouvelle aventure pour trouver sa place de père. Une quête peuplée de belles rencontres et de réconciliation avec ses propres fantômes.
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A 46 ans, Horacio vit modestement dans un village colombien avec sa femme, ses sept enfants, et non loin de ses frères. Entre les belles-surs, les filles, les cousines, la gente féminine règne sur sa maison. Les réunions de famille sont nombreuses, gaies, tendues, bruyantes. Mais l'amour circule. Horacio a quelques passions : les antiquités, dont il est censé faire le commerce pour vivre, mais qu'il entasse dans son hangar. Ses deux vaches, ainsi que les veaux qu'elles portent. La cigarette, qui accompagne ses journées. Une Volkswagen qu'il est parvenu à s'acheter sans savoir qu'elle était volée, et qu'il bichonne. Les courses de chevaux. Sa femme. Mais Horacio a surtout une obsession : la mort, qui diffuse une tension, une pesanteur sur le moindre évènement du quotidien. Incapable de gérer ses émotions, il bascule sans cesse d'un extrême à l'autre. La joie de vivre et l'angoisse de mourir se côtoient sans cesse, épuisant son coeur qui finit par lâcher. L'histoire d'Horacio est celle d'un homme trop sensible pour supporter la vie. C'est un livre qui aborde de façon originale un sujet risqué mais crucial : comment vivre, comment supporter la joie, la beauté, l'amour, la souffrance, quand on sait que la mort nous attend ? Horacio est un personnage qui marque le lecteur car il est comme le paroxysme d'une peur intime que nous connaissons tous.
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Prends mes mains dans les tiennes
Attilio Stajano, Tiziana Stevanato
- Carnets Nord
- 2 Octobre 2014
- 9782355361487
« Accompagner un patient c'est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas. Parfois l'accompagnement n'est pas chose facile et c'est là que se mesure notre vision de la dignité de la personne humaine. Le défi est de reconnaître et d'attester par notre comportement la dignité inaliénable de la personne qui est en face de nous, même dans sa plus grande déchéance. » L'expérience de la maladie en phase terminale constitue un défi lourd de sens pour la société contemporaine : c'est à cette aune que celle-ci peut et doit mesurer sa capacité à accueillir, soutenir et aider les personnes, même quand leur vie n'offre plus de perspectives.
Mais que se passe-t-il dans ces chambres où les personnes atteintes d'une maladie en phase terminale passent les derniers jours ou les dernières semaines de leur existence? Quelles histoires se tissent, quels dialogues naissent, quels sentimentsmûrissent ?
Attilio Stajano est volontaire dans l'unité de soins palliatifs d'un hôpital de Bruxelles. A travers les gens qu'il rencontre au sein de cette unité, mais aussi à travers sa propre expérience de la fin de vie (il a accompagné jusqu'au bout son père, et sa femme), il nous donne à voir des vécus et des sensibilités très différentes, qui ont pourtant tous un trait commun : à la fin, quand les gestes et les mots se font rares, il ne reste que l'amour.
Se mettre à l'écoute, patiente et sensible, de ceux qui vont nous quitter peut nous en apprendre beaucoup sur le sens profond de la vie et de la mort.
Surtout, cela nous apprend à vivre mieux, jusqu'à la fin.
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La fabrique de la famine ; les paysans face à la mondialisation
Walden Bello
- Carnets Nord
- 4 Octobre 2012
- 9782355360640
Depuis plusieurs décennies, les instances internationales répandent le mythe que la sécurité alimentaire est apportée par l'ouverture des frontières et la mondialisation des marchés. Comment expliquer alors les émeutes qui font rage dès 2008 dans une trentaine de pays, justement nommées "émeutes de la faim" ? Ce sont bien ces théories néolibérales, et ceux qui les imposent (en tête, la Banque mondiale et l'OMC) que Walden Bello dénonce. En effet, le système post-Bretton Woods fait des gagnants et des perdants sur l'échiquier mondial et crée des situations économiques absurdes : le Mexique et les Philippines sont tous deux devenus dépendants des importations pour leur denrée de base alors qu'eux-mêmes sont des greniers à grain pour les pays du Nord. Les pays africains, pour la plupart, n'ont pas résisté au passage au libre-échange, tandis que la Chine, loin d'être la menace qu'on craint, s'est vu obligée d'accélérer son industrialisation pour répondre à la demande internationale, marginalisant et ruinant les populations rurales. Comme le montre Walden Bello, les conséquences sont partout dramatiques : affaiblissement de l'Etat, désertification des campagnes, destruction de la biodiversité locale... Son idéal ? L'autosuffisance, par le biais d'un retour à une agriculture paysanne locale. Un tel système, où le travailleur de la terre serait revalorisé, au contraire du capital et de l'agro-industrie, favoriserait le bien-être social et le développement économique des pays du Sud.
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Georg Stransky dîne tranquillement avec femme et enfant quand un étrange projectile perturbe ce moment de paix : une pomme, lancée par la fenêtre.
Farce d'adolescent ? À première vue, mais au matin, Georg a disparu. Une mise en scène loin de surprendre Lilli Steinbeck, spécialiste des questions d'enlèvements, qui découvre que Stransky est le huitième à se volatiliser après avoir croqué la pomme. Cette inspectrice rousse et séduisante, dotée d'un nez difforme et d'un grand flair, célibataire et couche-tôt, se lance à la recherche de Stransky. Accompagnée d'un détective obèse rencontré à Athènes et d'un tueur à gages finlandais, Lilli Steinbeck va mettre les pieds dans une machination internationale.
Un jeu d'échecs mortel où les dix pions sont des hommes. Si Lilli, élément perturbateur - onzième pion -, parvient à ramener le disparu dans son Allemagne natale, la partie sera terminée.
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J, écrivain, bohême, gauchiste, réfractaire, décide de fuir Medellin pour s'installer avec Elena dans une maison face à la mer, sur la côte sauvage du nord de la Colombie.
En quête d'une autre vie - la vraie, le retour à la nature -, avec en tête un vague projet : exploiter le domaine et quitter la société bourgeoise. Mais si la vie en ville manquait de souffle, celle de la campagne se révèle hostile, les relations humaines sont tendues, les amis s'éloignent, la mer et la pluie oppressent. De petits drames en défaites, J perd pied, Elena aussi. Rien ne se déroulera comme prévu.
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Willibald Adrian Metzger, restaurateur de meubles anciens, n'a pas vraiment le profil du héros. Il ne boit pas de café, s'évanouit quand il sent de la fumée de cigarette, n'a ni voiture ni téléphone portable et a un faible pour les femmes plus âgées. Moqué pour son nom de famille (le "charcutier") et pour sa timidité, il traverse la vie pour ainsi dire enfermé dans son atelier avec sa bouteille de rouge.
Pourtant lorsqu'en traversant un parc enneigé, il tombe sur le cadavre d'un homme éborgné, le pacifique Willibald n'a d'autre choix que de se mettre à enquêter, d'autant que la victime ne lui est pas inconnue : Felix Dobermann, son bourreau du temps de la cour de récré. Mais le cadavre disparaît comme par enchantement, la police devient suspicieuse, et les indices apparaissent mystérieusement autour de Metzger...
Willibald "le charcutier" va devoir mettre les mains dans le cambouis et retourner sur les bancs de l'école pour élucider ce meurtre, et, en passant, retrouver son premier béguin, Danjela, une Croate experte en crochetage de serrures, concierge de profession, flanquée de son chien Edgar et dotée d'un accent à couper au couteau. Avec ce premier opus sur les tribulations de Metzger, Thomas Raab nous plonge dans l'Autriche profonde et nous présente un héros incroyablement attachant : bourru, solitaire, vieux jeu, collectionnant ses souvenirs dans des boîtes à chaussures et citant à tout bout de champ les maximes de ses parents disparus.
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Terminus Allemagne est le roman d'un retour au pays. Mars 1948, l'ancien juge Richard Kornitzer débarque sur le quai de la gare de Lindau, sur les bords du lac de Constance, pour retrouver sa femme. Ils ne se sont pas vus depuis dix ans. D'origine juive, Richard Kornitzer a été mis à l'écart de la société dès 1934, perdant d'abord son emploi, puis ses privilèges de citoyen, à mesure que les lois raciales progressaient dans le pays. Sa femme Claire, aryenne, est également inquiétée, ruinée, mise au ban, tous comme leurs enfants Georg (7 ans) et Selma (4 ans). Dans la folie nazie qui se prépare, la famille Kornitzer se déchire: les enfants sont envoyés pour leur protection en Angleterre avec l'aide d'une association de quakers, Richard est « obligé de fuir de son plein gré» à Cuba, pendant que Claire reste au pays. Après dix ans d'absence et d'incertitude sur le sort des autres membres de la famille, Richard ne peut s'attarder sur la joie des retrouvailles car il doit maintenant reconstruire parmi les ruines (au sens littéral comme psychologique). Terminus Allemagne est l'histoire de ce combat pour rebâtir des ponts: ponts intimes avec sa femme, ponts affectifs avec ses enfants, ponts avec son pays, qu'il ne reconnaît plus et qui ne lui concède pas d'avoir vécu la guerre de loin.
Au-delà du destin de Richard Kornitzer, Ursula Krechel dresse un portrait dur et humain à la fois d'un pays dévasté par les bombardements, coincé entre l'espoir et la peur, qui cherche à rebâtir son honneur, sa justice et son économie. Elle nous montre que cette « fin de guerre » n'est pas une fin mais un nouveau départ pour l'Allemagne, plein de questionnements. Comment vivre encore ensemble après s'être déchiré ? Comment rebâtir la confiance d'un peuple en une justice indépendante ? Comment assainir la politique sans tomber dans les mêmes excès que l'ancien régime?
Basé sur une histoire vraie et alimenté de nombreuses archives, ce roman nous fait découvrir des zones d'ombre de cette époque :
L'escalade des lois « raciales », la difficulté pour les persécutés d'être accueillis à l'étranger, le destin de célèbres émigrés ou héros de la reconstruction d'après-guerre ...