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Cette nouvelle traduction du grec ancien des quatre Évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean) entend faire redécouvrir ces textes comme des oeuvres littéraires originales, au sein de la littérature antique juive et grécoromaine. Une littérature forgée et inventée à partir des pratiques orales d'enseignement et de discussion de la Torah (la Bible hébraïque) pendant toute la période dite du Second Temple, du vie siècle avant notre ère au Ier siècle.Une triple conviction est à l'origine de cette traduction : 1) Les Évangiles appartiennent à la culture religieuse et littéraire du judaïsme antique. 2) Rédigés dans la langue grecque de l'époque, ce sont des traductions de paroles, de discours, de citations de l'araméen et de l'hébreu de l'époque. 3) Ces textes sont des performances littéraires pour témoigner de l'enseignement d'un jeune rabbi du Ier siècle en Judée et en Galilée.Le mot «évangile» est ainsi traduit et compris comme performance : réaliser par l'écrit «l'annonce heureuse».Il s'agit de revisiter le vocabulaire traditionnel religieux, en revenant à la littéralité du grec ancien.Enfin, on découvre une autre représentation de Jésus et de sa parole. Jésus cherche moins à culpabiliser qu'à libérer, il ne fonde pas de nouvelle religion mais cherche à faire abonder, multiplier, la parole de la Torah, en direction de toutes les classes sociales. Ces textes, écrits et composés en temps de crise, dialoguent avec notre époque.F. B.
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Si saisissant de mouvements, si éclatant d'images, si envoûtant de sonorités arabes que soit le Coran, il reste toujours un langage clair. C'est pourquoi, bien qu'il soit intraduisible, on peut en tenter des traductions. Elles disent au moins le sens de l'étonnante prédication de Mahomet (570-632). Depuis des siècles il n'y avait plus de ces grandes révélations qui réveillent l'humanité et après Mahomet il n'y en aura plus. «Dieu seul est Dieu.»
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De toute l'oeuvre de Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme est sans doute l'ouvrage le plus cité et le plus commenté. Est-ce pour autant que ce «classique» de la sociologie est lu et travaillé pour ce qu'il est, soit une contribution fondamentale à l'analyse de la genèse du capitalisme moderne ?En proposant au lecteur francophone une édition scientifique de cette étude, qui rassemble, en outre, une série de textes jusque-là inédits en français et propres à en expliciter le sens - les «Anticritiques», dans lesquelles Weber répond longuement aux objections qui lui avaient été faites, mais aussi la première version de l'étude sur les sectes protestantes américaines - et cela dans une traduction qui se veut scrupuleusement attentive à la richesse et à la subtilité de l'analyse wébérienne, Jean-Pierre Grossein donne la possibilité d'une lecture nouvelle de ce grand texte, lequel peut encore nous aider à approcher les questions les plus vitales qui travaillent nos sociétés contemporaines. Un appareil critique important et une présentation à la fois historique et analytique font de cette édition l'indispensable outil de travail pour accéder à une oeuvre aujourd'hui «canonique».
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La bible ; ancien testament Tome 1
Anonyme
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 25 Octobre 1956
- 9782070100071
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes. Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française. Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs
originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels. L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires. Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime. Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956. -
La Bible ; ancien testament Tome 2
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 1 Septembre 1959
- 9782070100088
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes. Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française. Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs
originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels. L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires. Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime. Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956. -
La legende doree
Jacques de voragine
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Mars 2004
- 9782070114177
La Légende dorée fut l'ouvrage le plus lu et le plus diffusé au Moyen Âge, juste après la Bible (on en connaît 1000 exemplaires manuscrits conservés, contre 150 exemplaires seulement pour le fameux Livre du Graal). L'ouvrage doit d'ailleurs son titre actuel à son succès, les tranches dorées étant précisément réservées aux livres les plus importants de l'époque. Découpée en 178 chapitres, cette «légende des saints» (son titre originel) constitue en fait une encyclopédie de la vie chrétienne - le terme «légende» devant être compris comme «ce qui doit être lu» (par les prédicateurs, dans les écoles ou pendant les repas dans les monastères). Néanmoins, le merveilleux s'y fait très présent, selon la tradition des apocryphes chrétiens, friands de fantastique et de miraculeux. Outre les vies des saints (le sanctoral), l'ouvrage s'attache à expliciter le sens des grandes fêtes chrétiennes (le temporal). Cette édition de la Pléiade constitue la première traduction intégrale en français, à partir d'un manuscrit latin authentique et complet. Elle est illustrée de plus de 150 bois gravés tirés d'éditions des XV? et XVI? siècles, et complétée par un index des noms et un index des notions.
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La Bible ; écrits intertestamentaires
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Avril 1987
- 9782070111169
Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction
d'Édouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971. Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Écrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les «pseudépigraphes» - parfois appelés «apocryphes» - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à
l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement. Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les «pseudépigraphes» - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes
éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie. L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble
de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage. Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique ? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Église. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la «Bible de l'humaniste». Il reste que ces Écrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent. -
écrits apocryphes chrétiens Tome 2
Collectif
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Septembre 2005
- 9782070113880
Les textes recueillis dans ces deux volumes sont des apocryphes, ce qui signifie qu'en dépit d'un contenu comparable à celui des Écritures ils n'appartiennent pas au canon. En effet, soit ils s'écartent de la doctrine officielle de l'Église en véhiculant des idées hétérodoxes, soit ils font trop appel au merveilleux, aspect dont l'Église s'est toujours méfiée. Mais rappelons que le canon des Écritures n'a pas été fixé tout de suite, son histoire court jusqu'à la quatrième session du Concile de Trente (1546). Ajoutons aussi qu'il y a toujours désaccord en la matière entre l'Église catholique et les Églises protestantes pour certains livres.Les textes réunis dans le premier tome relèvent de l'Antiquité chrétienne et recoupent différents genres bibliques : évangiles (auquel il convient d'adjoindre des écrits relatant la vie et la dormition de Marie, mère de Jésus), épîtres, Actes des apôtres, apocalypses (sur les derniers temps et l'au-delà). Ces pièces sont précieuses. Elles permettent une connaissance plus approfondie des premiers temps de l'Église et la compréhension de traditions - dans le domaine de la piété, de la liturgie ou de l'art - dont nous n'avons pas trace dans les textes canoniques. Les textes réunis dans le second tome sont, dans leur majorité, plus tardifs. Ce volume accorde, d'autre part, une place plus grande que le premier à des livres qui circulèrent dans des aires religieuses et linguistiques autres que le monde byzantin et l'Occident latin ; les traditions copte, arabe, éthiopienne, arménienne y sont bien représentées. Pour la plupart, ces écrits n'avaient encore jamais été publiés en langue française. Les écrits chrétiens que l'on dit « apocryphes » n'ont cessé d'être diffusés, récrits, adaptés. Ils furent le terreau de l'imaginaire chrétien, et une source d'inspiration pour les sculpteurs, les peintres, les écrivains, les musiciens et les cinéastes : le Bunuel de La Voie lactée se souvient des Actes de Jean. C'est que, face au discours régnant, institutionnel, ces textes ouvrent un espace à l'imagination. Ils se développent en quelque sorte dans les interstices des livres canoniques. Ils comblent des vides, inscrivent une parole dans les silences, donnent une voix aux personnages muets, un nom et un visage à ceux qui n'étaient que des ombres. Comme toute littérature, ils rusent avec le discours clos.
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L'homme Moïse et la religion monothéiste : trois essais
Sigmund Freud, Cornelius Heim
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 3 Mars 1986
- 9782070706204
Voici sans doute le plus étrange et le plus freudien des écrits de Freud. Composé par strates successives en trois essais, il garde tout au long des traces de sa fabrication insolite. Étrange aussi par son audacieuse hypothèse de départ - «Si Moïse était un Égyptien ?» -, il est bien loin de s'y réduire. À travers l'histoire de l'homme Moïse, c'est en effet la formation d'une religion, celle de l'identité juive (et de l'antisémitisme), enfin le passage de la sensorialité à la vie de l'esprit qui font ici l'objet de l'enquête, avec, en arrière-plan, la question du père mort qui, tout comme la figure de Moïse, n'a cessé de hanter Freud. «Roman historique» au dire de son auteur, Bildungsroman ou roman secret - l'homme Moïse, c'est aussi l'homme Freud -, ce livre appelle autre chose qu'une interprétation : une lecture.
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Le jardin des fruits (histoires édifiantes et spirituelles)
Saâdi
- Gallimard
- Folio 2 Euros
- 31 Janvier 2013
- 9782070450626
«J'ai achevé ce livre au cours d'une année heureuse, entre deux fêtes, un jour que la température était douce. Dans ce précieux écrin, j'ai amoncelé des bijoux. Cependant, je baisse la tête avec honte, car je sais que la mer recèle à la fois des perles et d'affreux coquillages, et les jardins des arbres puissants près d'arbustes chétifs.» Histoires, sentences, prières : cueillez avec bonheur les Fruits du Jardin de Saâdi.
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Sociologie des religions
Max Weber
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 24 Octobre 1996
- 9782070735600
Ce volume rassemble dix textes écrits par Max Weber entre 1910 et 1920 et qui donnent une vue générale des fondements théoriques de sa sociologie des religions.
La réunion de ces textes de synthèse, empruntés pour l'essentiel aux deux grandes entreprises que mène Weber au cours des années 1910 - le travail d'élaboration des catégories sociologiques d'Économie et société et les études comparatives sur L'Éthique économique des religions mondiales -, a été conçue pour faciliter l'entrée dans une des pensées-source de la philosophie et des sciences sociales contemporaines. Traduits avec scrupule par Jean-Pierre Grossein, présentés dans l'ordre chronologique, ils permettent à la fois de se faire une idée précise du développement de la réflexion wébérienne dans le sillage de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme et de prendre la mesure de sa portée systématique.
L'ouvrage n'a d'autre ambition, en un mot, que de fournir un instrument de travail commode et fiable, à l'heure où l'interrogation sur le religieux retrouve sa vigueur et où la pensée de Max Weber révèle toute son actualité.
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Jérusalem ou pouvoir religieux et judaïsme
Moses Mendelssohn
- Gallimard
- Tel
- 15 Février 2007
- 9782070783373
Juif refusant à la fois le prosélytisme et l'abandon de ses propres convictions religieuses, Moses Mendelssohn ouvre, dans Jérusalem, la voie aujourd'hui sans retour du dialogue d'idées entre Occident et judaïsme. «L'oeuvre de Mendelssohn est actuelle et anime le judaïsme d'aujourd'hui. En effet, elle inaugure une époque nouvelle dans l'histoire juive. Elle témoigne d'un judaïsme se voulant en symbiose avec le monde humain non juif par-delà l'universalisme mystique de l'être-pour-les-autres, qui lui a toujours été familier», écrit Emmanuel Levinas dans sa préface à cette édition.
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Le Vrai Classique du vide parfait
Lie-tseu
- Gallimard
- Connaissance De L'orient
- 25 Octobre 1989
- 9782070717873
Le Vrai Classique du vide parfait est un des textes les plus importants du taoïsme. De Lie-tseu on sait peu de choses, encore que Tchouang-tseu le considère comme une personne et non un mythe. Il naquit vraisemblablement vers 450 avant l'ère chrétienne ; on ne sait rien de sa mort. Il subsistait, paraît-il, grâce aux dons de ses disciples.D'après la diversité des thèmes que l'on trouve en cet ouvrage, on peut induire qu'il s'agit d'une chrestomatie édifiante, moins évidemment taoïste toutefois dans son esprit que le Tchouang-tseu. Le taoïsme dont il s'agit là paraît plus populaire, moins hostile à Confucius, mais aussi étonnamment chargé de récits de magie. Rien de surprenant car le taoïsme contient toutes sortes de composantes, dont la sorcellerie la plus naïve et la métaphysique la plus raffinée. Par sa complexité, son caractère combatif, ce grand texte taoïste témoigne de l'effervescence intellectuelle dans la Chine d'il y a deux mille cinq cents ans.
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Hymnes speculatifs du veda
Anonyme
- Gallimard
- Connaissance De L'orient ; Serie Indienne
- 23 Octobre 1985
- 9782070705535
La terre et ses rivières, le souffle et la parole, le temps et la mort, Agni et Soma (le feu et la liqueur du sacrifice), l'irruption dans le corps des facultés sensibles, l'émerveillement de l'homme devant sa propre pensée, tels sont quelques uns des sujets qui passent dans les poèmes védiques. Ces hymnes spéculatifs accompagnaient les sacrifices et soutenaient la prière. La puissance et la simplicité de ces images, la gravité des sujets auront-elles un peu de cette vertu magicienne qu'on reconnaissait aux hymnes de l'Atharvaveda ? Nous aideront-elles à nous guérir du monostique, et du poème éclaté? Espérons. Avec non moins d'émerveillement que les auteurs de ces textes, voyons en tout cas les idées spéculatives tenter de se dégager des spéculations magiciennes, sans toujours y parvenir; cela se passait voilà trente ou quarante siècles.
Le poète alors se voulait «faiseur d'éloges» et comptait bien, déjà, participer à maintenir l'ordre de son monde. Peu différent du Claudel des Grandes Odes et du Saint-John Perse des Éloges (si deux voix aujourd'hui retiennent un peu ou beaucoup de l'inflexion védique, ce sont les leurs). Mais qui jamais a chanté, qui jamais chantera mieux que cet homme védique les beautés de la terre? Mieux que Yami et Yama en leur dialogue amoureux, qui jamais dira l'inquiétude des deux premiers adolescents, frère et soeur, chargés de perpétuer l'espèce tout en condamnant la future notion d'inceste? Et ces grenouilles, qui sont un peu des brâhmanes, ébauchent-elles, ou non, le sourire du sceptique?
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Zakhor ; histoire juive et mémoire juive
Yosef hayim Yerushalmi
- Gallimard
- Tel
- 1 Février 1991
- 9782070721979
Zakhor, en hébreu, «souviens-toi !». Cette injonction récurrente dans la Bible suffit à justifier la réputation du peuple juif d'être par excellence le peuple du souvenir, élu par un Dieu qui s'est historiquement révélé à lui comme «le Dieu de ses pères». Mais alors, pourquoi l'histoire, récit des événements réellement advenus, ne joua-t-elle pour ainsi aucun rôle dans le judaïsme ? Pourquoi les historiens ne furent-ils jamais les premiers dépositaires de la mémoire collective juive du passé, pourtant essentielle à travers les âges ? Ce grand livre, par la vaste culture comparatiste de son auteur, s'adresse à celles et à ceux - Juifs ou non - qui s'interrogent sur l'histoire et la mémoire nationale ou collective, sur l'ambiguïté de leurs rapports. Une société de modernité ne réserve pas nécessairement à l'histoire la place essentielle qu'on lui croyait acquise . La mémoire a d'autres canaux. Telle est l'une des conclusions de ce remarquable essai d'intelligence de l'histoire.
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Midrash Rabba sur Ruth ; Midrash Rabba sur Esther
Anonyme
- Gallimard
- Tel
- 17 Septembre 2009
- 9782070120376
Dans le judaïsme, il y a la Loi et le commentaire interprétatif de celle-ci.
Toute une littérature rabbinique s'est développée au fil des siècles, notamment au Moyen Âge. Elle permet d'adapter la Loi aux circonstances historiques et à la préservation des prescriptions.
Ces deux rouleaux sont l'exemple parfait de la littérature rabbinique : au centre, des extraits du Pentateuque, et tout autour (intellectuellement et typographiquement), les commentaires, selon des lectures analogiques, métaphoriques, littérales, où la chronologie n'existe plus au regard de l'Éternité.
À la Sorbonne et à l'EPHE, dans les cours d'hébreu et de philosophie du judaïsme, ces deux petits traités, célébrissimes exemples de la logique d'interprétation des textes sacrés par le commentaire rabbinique, sont très lus.
Nous reprenons ici la version établie par Maurice Mergui.
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Le rêveur méthodique ; Francesco Zorzi, un franciscain kabbaliste à Venise
Verena Von der heyden-rynsch
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 17 Janvier 2019
- 9782072742453
On pourrait se croire dans une pièce de Shakespeare, Le franciscain de Venise. On y croiserait aux aurores de la Renaissance le roi d'Angleterre Henry VIII qui sollicite par l'envoi auprès du pape d'une délégation le droit de divorcer d'avec sa première femme, Catherine d'Aragon, les légats du pape accompagnés de théologiens, et non plus un juif mais le judaïsme sous la forme de son texte quintessentiel, la Kabbale.
Petit à petit sortirait de l'ombre le personnage-titre, Francesco Zorzi (1466-1540) ou Francesco Giorgio Veneto, moine franciscain italien, théologien de renom, philosophe de haut vol et kabbaliste par passion. Parlant le latin, le grec et l'hébreu, familier des Saintes Écritures autant que des écrits néoplatoniciens et pythagoriciens, il se passionna pour les écrits rabbiniques au point de posséder l'une des plus impressionnantes bibliothèques de textes hébraïques.
Il entretint une correspondance avec Pic de la Mirandole, un des fondateurs de la Kabbale chrétienne, lu de près Marsile Ficin et disputa les doctrines de Nicolas de Cues. Fasciné par l'architecture et la possibilité, exposée dans son grand livre Harmonia Mundi, de concevoir un bâtiment à l'image du corps humain tel que pensé par la Kabbale, il collabora avec l'architecte Jacopo Sansovino à la conception de l'église de San Francesco della Vigna.
À travers cette figure énigmatique, Verena von der Heyden-Rynsch nous restitue tout l'univers de l'humanisme renaissant.
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Parallèlement à son activité scientifique, Newton a developpé tout au long de sa vie une réflexion théologique. De cette immense recherche, seuls les passages à teneur religieuse des Principia et de l'Optique sont accessibles en français. Les textes réunis ici - dont certains sont inédits ou difficilement accessibles en anglais - devraient contribuer à faire mieux apprécier l'ampleur des préoccupations religieuses de Newton. Tandis que la reconstitution de la religion primitive et une haine viscérale de l'Église de Rome le rapprochent des déistes anglais de son temps, le sentiment d'imminence eschatologique qui transparaît dans ses interprétations des prophéties bibliques en fait aussi le contemporain des sectes millénaristes dont l'essor accompagne le mouvement révolutionnaire du milieu du dix-septième siècle. Cependant, l'attitude érudite et rationaliste, voire intellectualiste, qui caractérise bon nombre des travaux théologiques de Newton manifeste un rejet croissant des lectures inspirées de l'Écriture. Enfin, la contestation de l'un des principaux articles de foi de l'Église anglicane, à savoir l'égalité de substance des trois personnes de la Trinité, range définitivement Newton, aux côtés de Milton et probablement de Locke, parmi les grands hérétiques anglais de son siècle.
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L'identité culturelle de l'Islam
G. e. Von grunebaum, Roger Stuveras
- Gallimard
- Tel
- 12 Janvier 1990
- 9782070718184
Aujourd'hui l'Islam s'interroge. La conscience nostalgique de la communauté traditionnelle, l'Umma, les idéaux de l'unité arabe escortent l'occidentalisation de leurs manifestations compensatoires. L'Islam tente de cantonner ses emprunts au plan matériel, mais ceux-ci débordent inévitablement sur les institutions et les attitudes. Cela même qu'il adopte ou qu'il doit subir, l'Islam en vient tôt ou tard à l'infléchir dans le sens de sa lutte millénaire contre l'Occident. C'est le problème de l'acculturation qui est ainsi posé et que von Grunebaum analyse en se fondant principalement sur les expressions littéraires de l'Orient contemporain. Il en arrive à la conclusion que l'identité ancienne subit une restructuration dont les contours restent encore indéfinis et les tendances contradictoires. Mais, par-delà ce cas particulier, se trouve posée la question : qu'est-ce qu'une identité collective ?
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Réveille-toi ; la vie du Bouddha
Jack Kerouac
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 8 Novembre 2013
- 9782070124862
Au milieu des années 1950, Jack Kerouac, éduqué dans la religion catholique, découvre avec fascination le bouddhisme. Ce nouveau centre d'intérêt aura un impact important sur sa conception de la spiritualité et influencera l'écriture de certains de ses livres comme Mexico City Blues ou Les clochards célestes. Réveille-toi nous présente la vie de Siddhartha Gautama racontée par Kerouac. Ce jeune prince abandonna sa riche famille et son environnement confortable afin de consacrer sa vie à la recherche de l'illumination. Présentant une grande variété de scènes canoniques, Réveille-toi offre au lecteur une nouvelle version de la vie de Bouddha tout en reprenant de manière concise les principaux enseignements du bouddhisme. Ce texte, que préface un bouddhiste lettré, Robert A. F. Thurman, explique l'engagement de Kerouac envers le bouddhisme et l'influence de celui-ci sur la vie et l'oeuvre de l'écrivain.
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Quelque chose d'immensément loin de notre présent est apparu il y a plus de trois mille ans dans l'Inde du Nord : le Veda, un «savoir» qui englobait tout en lui, depuis les grains de sable jusqu'aux confins de l'univers. Cette distance transparaît dans la manière de vivre chaque geste, chaque parole, chaque entreprise. Les hommes védiques accordaient une attention adamantine à l'esprit qui les soutenait et qui ne pouvait être disjoint de l'«ardeur» à partir de laquelle, pensaient-ils, le monde s'était développé. L'instant prenait sens dans sa relation avec un invisible qui débordait de présences divines. Ce fut une expérimentation de la pensée si extrême qu'elle aurait pu disparaître sans laisser aucune trace de son passage sur la «terre où erre en liberté l'antilope noire» (c'est ainsi que l'on définissait le lieu de la loi). Et pourtant cette pensée - un enchevêtrement d'hymnes énigmatiques, d'actes rituels, d'histoires de dieux et de fulgurations métaphysiques - a l'indubitable capacité d'éclairer d'une lumière rasante, distincte de toute autre, les événements élémentaires qui appartiennent à l'expérience de tout un chacun, aujourd'hui et partout, à commencer par le simple fait d'être conscient. Elle entre ainsi en collision avec nombre de ce que l'on considère désormais comme des certitudes acquises. Ce livre raconte comment, à travers les «cent chemins» auxquels fait allusion le titre d'une oeuvre démesurée et capitale du Veda, le Satapatha Brahma?a, on peut retrouver ce qui sous nos yeux en passant par ce qui est le plus loin de nous.
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Chrétiens sans église ; la conscience religieuse et le lien confessionnel au XVII siècle
Leszek Kolakowski
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 28 Septembre 1987
- 9782070711994
En interprète matérialiste de l'histoire qui tient les phénomènes religieux pour irréductibles, L. Kolakowski - révoqué de sa chaire de philosophie à Varsovie en 1968 - évoque le conflit de la conscience et du rite, du sentiment et de l'institution à travers l'histoire religieuse du XVII? siècle. Il s'appuie sur de nombreux cas tels que Mme Guyon, Bérulle, Molinos, etc. dont l'histoire offre une variante spécifique de plusieurs thèmes majeurs qui, de Luther à Jaspers, n'ont pas cessé d'habiter nos sociétés politiques. Cette étude éclaire d'un jour nouveau les conflits actuels entre la conscience et l'organisation.
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«C'est dans le Delta que les couchers de soleil étaient le plus rouges. Le soleil descendait, rose épanouie de guingois sur sa tige, et l'occident formait une ligne laiteuse, blanche comme l'écume de la mer. Le ciel, le champ, la piste et le bayou, et tout ce qui avait été dans l'ombre ou baigné de lumière, tout prenait maintenant une couleur uniforme. La tête entre les mains, accoudée au cadre tiède de la fenêtre, devant les champs interminables embrasés comme des charbons ardents, Laura éprouvait ce qu'éprouve tout nouvel arrivant dans un pays:un battement sourd et lent dans la poitrine.»
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à la recherche des esprits
Gan Bao
- Gallimard
- Connaissance De L'orient
- 18 Novembre 1992
- 9782070727674
À l'aube du quatrième siècle vécut un homme que son destin avait maintes fois mis en présence de l'étrange outre-tombe. Son frère quitta ce monde pour y revenir chargé de souvenirs célestes ; l'amante de son père vint à sortir vivante du tombeau... Qui sont ceux qu'en Chine aussi l'on nomme «revenants» ? Des démons, de purs esprits, des bêtes métamorphosées ? Au soir couchant, au matin parfois, «un peu avant l'aurore et les glaives du jour, quand la rosée de mer enduit les marbres et les bronzes», ils apparaissent et nous parlent. Écoutons donc ces revenants qui hantent les prés sous la lune, les chambres vides, nos songes les plus noirs et nos plus beaux livres. Ils nous ouvrent un monde que nous ne faisons que soupçonner, qui est au fond si semblable au nôtre : c'en est, en quelque sorte, le miroir. «Dans la solitude fervente de minuit», ils désolent notre sommeil. Les chambres closes n'arrêtent pas ceux qui se jouent des murs. Ces deux mondes s'interpénètrent et s'influencent ; tout acte commis d'un côté du miroir se répercute au-delà. C'est le sentiment de l'étrangeté qui marque la présence du surnaturel. Tout l'art de l'observateur subtil consiste à repérer les sens de ces manifestations dérangeantes. C'est à cet apprentissage, à cette quête, que nous invite Gan Bao dans sa fascinante Recherche des esprits, ici traduite pour la première fois en une langue d'Occident.