Le croisement des conceptions de Foucault et celles de Lefort sur la modernité s'accompagne, dans cet ouvrage, d'une analyse des différences entre l'image d'une société travaillée par les technologies disciplinaires et celle marquée par l'émergence de la démocratie moderne, comme mutation symbolique profonde. La problématisation des relations entre le pouvoir et le corps, des comportements et des actions des individus, chez Foucault, s'articule autour de l'examen, chez Lefort autour des différences des formes de sociétés et des principes générateurs des relations que les hommes entretiennent entre eux et avec le monde. Un point de convergence important apparaît toutefois chez les deux penseurs : la question des foyers disséminés de contestation, des résistances et des conditions de la liberté, comme réel enjeu de nos sociétés contemporaines.
Que peut signifier la notion de philosophie dans un pays qui ne possède pas de tradition philosophique, comme c'était le cas en Yougoslavie ? L'auteur tente de répondre à cette question à travers l'analyse des conceptions philosophiques de l'école de Zaghreb. il analyse également le devenir sociopolitique dans la Yougoslavie des années 80 par le biais de l'effritement du système communiste, la constitution des mouvements populistes-nationalistes, le rôle des intellectuels et la production de la haine dans les médias.
Voici un regard sur la construction des identités politiques et culturelles des peuples des Balkans au cours du XXe siècle. Après l'analyse des causes de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie, la crise de la Macédoine et le rôle des intellectuels et des médias dans le "nettoyage ethnique" en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, il aborde les enjeux cruciaux qui permettront d'instaurer paix et stabilité dans la région.
L'ancienne Yougoslavie n'existe plus. Une nouvelle réalité tente de se dégager de la fange. Aider à concevoir cette réalité, c'est ce que s'efforce de faire cet ouvrage en soulignant les interactions qui ont permis les crimes génocidaires des dix dernières années. Reconstruire un avenir est une tâche ardue : la reconnaissance des crimes commis et leur sanction en constituent le préalable évident. Une conception plus sereine de l'identité nationale, ainsi qu'une vision moins étroite des liens possibles entre communautés différentes, permettraient quelques avancées en direction de la justice et du respect des droits de l'homme.