Editions Rue d'Ulm
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Quitter Berlin : Journal de jeunesse 1913-1923
Gershom Scholem, Johann Chapoutot, Giulio Busi, Sonia Goldblum
- Editions Rue d'Ulm
- 14 Mars 2025
- 9782728808847
Adolescent, Scholem redécouvre ses racines, apprend la langue hébraïque, étudie le Talmud, les mathématiques et la philosophie, fréquente Martin Buber et les milieux Ostjuden, fait la rencontre déterminante de Walter Benjamin et réfléchit sur le sionisme. Écrit dans une langue fiévreuse, particulièrement dense et foisonnante, son journal de jeunesse évoque tour à tour son opposition à la guerre et à l'idéologie de l'assimilation, l'anarchisme, ses relations orageuses avec son père, la figure de son frère Werner, socialiste, ses séjours à Munich, Heidelberg, Iéna et Berne, les prémices de son intérêt pour la mystique juive et de sa vocation d'historien...
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Fixer la valeur monétaire des enfants : du travail des champs à l'industrie Hollywodienne (1800-1930
Viviana A. Zelizer
- Editions Rue d'Ulm
- 4 Octobre 2024
- 9782728808823
En 1896, les parents d'un enfant de 2 ans poursuivirent la Southern Railroad Company of Georgia pour le décès de leur fils dans un accident ferroviaire. Ils plaidèrent en vain que l'enfant leur rendait des services précieux « en allant faire des courses chez les voisins, en surveillant et en amusant son cadet ». En 1979, un enfant âgé de 3 ans mourut d'une dose mortelle de fluorure dans une clinique dentaire publique ; le jury de la Cour suprême de l'État de New York accorda 750 000 dollars aux parents de l'enfant. Que s'est-il passé entre ces deux dates ?
Viviana A. Zelizer montre comment s'est opéré, entre 1870 et 1930, un double mouvement de sacralisation de l'enfance et de monétarisation de l'économie. Dédommagements, assurances-décès, adoption... À travers une série de controverses, ce livre retrace la genèse et les contradictions d'un XXe siècle qui interdit de penser économiquement les affects tout en ne cessant d'en fixer le prix. Devenu un classique aux États-Unis mais inédit en français, il ouvre de précieux horizons pour qui souhaite rompre avec ce modèle économique et moral. -
Tout sujet humain plongé dans un environnement excluant est susceptible, pour se protéger de cette souffrance, de développer un syndrome d'autoexclusion : une sorte de grève de la subjectivité avec soi-même et avec autrui, qui arrête le mouvement du temps dans une forme de disparition du sujet. Le conflit entre les droits de l'homme et les flux abstraits d'argent, de marchandises et d'individus, en attente d'une régulation nouvelle des grands groupes humains, est affirmé comme le déterminant majeur de l'autoexclusion, qui touche non seulement les plus démunis, mais aussi ceux qui semblent avoir « tout pour être heureux » : en effet, la précarité ici définie se différencie radicalement de la pauvreté, qu'elle peut à l'évidence accompagner et produire. La précarité, dans sa forme actuelle, est la misère des pays riches, exportable dans le monde entier.
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La résilence, se reconstruire après un traumatisme
Jacques Lecomte
- Editions Rue d'Ulm
- 24 Février 2023
- 9782728808106
Trois éléments sont essentiels pour la reconstruction psychologique des personnes ayant subi un ou plusieurs traumatismes : le lien, la loi symbolique et le sens.
Un être en souffrance peut créer du sens dans son existence lorsqu'il a la possibilité de s'appuyer sur d'autres êtres qui sont en lien avec lui. Certains, notamment parmi les travailleurs sociaux, sont de véritables « tuteurs de résilience » qui jouent un rôle central dans l'émergence de la résilience d'autres êtres humains. Une métaphore qui rend bien compte de deux aspects importants de leur rôle : ils constituent un repère solide pour autrui tout en le laissant se développer à sa manière. -
Texte fondateur du féminisme américain, cet essai de 1843 est exemplaire du rejet transcendantaliste de toutes les formes d'oppression (notamment celle des noirs), de tradition, de convention, d'institution (telle que le mariage) et de limite à l'accomplissement de chacun. Brouillant les frontières de genre, Fuller insiste sur la nécessité de repenser profondément la structuration traditionnelle de l'organisation sociale en « deux sphères », pour que les femmes puissent réaliser leur propre nature. Elle est animée de l'espoir que les hommes seraient à leur tour libérés et élevés par la libération des femmes. Mêlant idéalisme et activisme, ce texte montre avec force comment la quête d'une identité personnelle et l'urgence de la vie peuvent s'épanouir en une revendication à caractère universel.
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Roms en (bidon)villes ; quelle place pour les migrants précaires aujourd'hui ?
Martin Olivera
- Editions Rue d'Ulm
- 21 Octobre 2011
- 9782728837632
En France comme dans d'autres pays d'Europe occidentale, les bidonvilles du XXIe siècle semblent indissociables de la « communauté rom », perçue à la fois comme culturellement exotique et socialement marginale. Mais qui sont en réalité les habitants de ces baraques construites dans les interstices urbains ? A-t-on affaire à des « nomades insaisissables » ou à des migrants économiques comme tant d'autres ? Quels sont leur quotidien et les difficultés auxquelles ils sont confrontés ?
Répondre à ces questions invite dans le même temps à interroger les causes de ce phénomène. Et celles-ci n'ont que peu à voir avec une quelconque appartenance ethnique mais renvoient à des réalités sociales, politiques et économiques qui concernent l'ensemble des habitants de la Ville contemporaine et, au-delà, toute l'Europe d'aujourd'hui. -
Emile Durkheim, le social, objet de science ; du moral au politique?
Jean-claude Chamboredon
- Editions Rue d'Ulm
- 19 Mai 2017
- 9782728826803
Dans ce grand article paru en 1984, Jean-Claude Chamboredon livre la meilleure synthèse des débats qui se sont fait jour sur les liens entre la vie et l'oeuvre d'Émile Durkheim. Il permet de comprendre comment la sociologie française fut la science républicaine par excellence - c'est-à-dire aussi ce que doit la France à une tradition intellectuelle juive sécularisée.
Préface de Dominique Schnapper -
En finir avec les ghettos urbains ?
Miren Lafourcade, Florian Mayneris
- Editions Rue d'Ulm
- 18 Novembre 2017
- 9782728826834
Malgré les multiples politiques conduites depuis près de trente ans pour venir en aide aux habitants des ghettos urbains que sont devenues certaines banlieues françaises, la situation y demeure extrêmement difficile. Pauvreté, chômage, échec scolaire, faible accès aux soins, violence : comment enrayer la spirale négative dans laquelle sont entraînés les quartiers dits « prioritaires » ?
Les évaluations dont nous disposons concordent pour montrer que plusieurs « politiques zonées » emblématiques n'ont pas obtenu les résultats escomptés, en particulier les zones franches urbaines (ZFU), basées sur des allègements de charges et d'impôts offerts par les pouvoirs publics aux entreprises localisées dans les quartiers « prioritaires ». L'évaluation de dispositifs similaires mis en oeuvre aux États-Unis ou au Royaume-Uni conforte cette conclusion. La surreprésentation de populations fragiles amplifie les handicaps sociaux dont souffrent les habitants de ces quartiers, rendant ces politiques souvent inopérantes.
Cette situation appelle des politiques plus radicales, combinant mixité sociale, mixité scolaire et accompagnement individualisé : discrimination positive sur le marché du travail, « emplois francs », pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas la part de logements sociaux prévue par la loi ou encore dispositifs de busing inspirés des États-Unis. Autant de politiques qui pourraient utilement venir compléter la boîte à outils du gouvernement. -
Troubles psychiques en milieu scolaire : que fait l'école ?
Pauline Blum, Jean-Marc Goudet, Florence Weber
- Editions Rue d'Ulm
- 9 Septembre 2022
- 9782728807680
Quel rôle joue l'école dans la prise en charge des troubles psychiques des élèves, de la maternelle à l'Université ? Et dans la genèse même de ces troubles ? Pour répondre à ces deux questions, une équipe de chercheurs en sciences sociales a conduit l'analyse ethnographique approfondie de plusieurs trajectoires d'élèves aux prises avec des troubles psychiques dans différents contextes. Au-delà de la persistance des inégalités sociales inscrites au coeur même du système scolaire français, ils montrent comment les politiques scolaires en France depuis 2000 ont aggravé des formes de pression scolaire d'un côté, de relégation sociale de l'autre, entraînant leur lot de malheurs individuels pour les élèves et leurs familles, mais aussi pour les professionnels investis dans leur métier d'enseignant, d'éducateur ou de soignant. Ce faisant, ils proposent des pistes pour repenser le rôle de notre école dans la transmission des connaissances et des métiers.
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Une génération sacrifiée ? jeunes des classes populaires dans la France désindustrialisé
Stéphane Beaud, Gérard Mauger
- Editions Rue d'Ulm
- 17 Février 2017
- 9782728829187
La massification scolaire, la désindustrialisation, les transformations du paysage politique et culturel ont provoqué une crise de reproduction de longue durée des classes populaires, dont les « jeunes des cités » constituent le point focal. Sans les exclure ni se réduire à leur cas, les enquêtes rassemblées dans ce livre analysent les inadaptations et les tentatives d'ajustement, les engagements et les désengagements, les espoirs et les déboires, les quêtes de compensation et les conversions, mais aussi les formes de reproduction au sein des nouvelles générations de jeunes des classes populaires. La menace du chômage, la précarité et le chantage à la docilité qu'elle permet, l'emprise des valeurs consuméristes, ont d'autant plus détérioré leurs capacités de mobilisation que beaucoup se vivent comme « de passage ». Faut-il en conclure qu'à la culture de rébellion de la « génération ouvriérisée » des années 1970 s'opposerait aujourd'hui « l'individualisme négatif » d'une « génération désouvriérisée » ?
La postface de Florence Weber revient sur le tabou du déclassement qui enferme depuis quinze ans les perdants de la mondialisation dans la colère, le retrait et la honte. La croissance des inégalités territoriales s'est aggravée en France depuis la crise économique de 2008, tandis que la course au diplôme sans création d'emplois qualifiés, notamment dans le secteur de la culture, minait la confiance dans l'école, jusque chez les jeunes des classes moyennes sans patrimoine. -
Jeunesse et classes sociales
Jean-claude Chamboredon
- Editions Rue d'Ulm
- 12 Février 2015
- 9782728839780
Jean-Claude Chamboredon a marqué le renouveau de la sociologie française dans les années 1960 aux côtés de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron, coauteurs avec lui du Métier de sociologue. Le présent ouvrage rassemble des articles, parus entre 1966 et 1991, qui ont fait date. Il montre la profondeur et l'actualité de son oeuvre sur des thèmes toujours brûlants : la culture adolescente, la vie en HLM, la délinquance, l'école maternelle. Penser avec Chamboredon aujourd'hui, c'est montrer le poids social de l'âge, la relégation des banlieues, les inégalités des citoyens devant la justice, les effets pervers du pédagogisme, ou encore le rôle de l'école maternelle et de la prime éducation dans la reproduction des disparités culturelles entre les classes sociales.
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Un modèle social à la dérive : famille, travail, logement en France
Christian Baudelot
- Editions Rue d'Ulm
- 4 Février 2022
- 9782728807628
Famille, travail, logement : ces trois domaines de la vie sociale sont centraux dans la production des inégalités et des formes de marginalisation institutionnalisées dans, par, mais aussi en dehors de notre système de protection sociale. La dérive néolibérale du modèle pensé en 1945 a contribué, depuis le milieu des années 1970, à laisser de côté des pans entiers de la population et le moment électoral de 2022 sera sans nul doute décisif pour l'avenir de notre modèle social.
À travers ces cinq conférences publiées il y a une dizaine d'années avec l'Association Emmaüs, et rapidement indisponibles en librairie, on voit les profondes métamorphoses intervenues dans notre pays dans l'univers de la famille (Singly), du travail (Baudelot, Weber), des migrations (Étiemble) ou du logement (Bouillon). Comme le montre Nicolas Duvoux dans sa préface, il est urgent de concevoir et de mettre effectivement en place un plan de relance capable de refonder un système social devenu totalement obsolète par rapport aux réalités de la France contemporaine. -
Illusions et souffrances ; les migrants chinois à Paris
Simeng Wang
- Editions Rue d'Ulm
- 19 Septembre 2017
- 9782728826872
Étudier la migration à partir de la question de la souffrance ouvre des perspectives sur les conditions d'existence paradoxales de l'émigré et de l'immigré, sur les liens sociaux établis entre individus et sociétés, entre l'objectivité et la subjectivité, entre le réel et l'imaginaire. Qui sont les Chinois à Paris ? Comment leurs trajectoires migratoires entrent-elles dans l'histoire de la société française ? Quels liens économiques, culturels, politiques et affectifs établissent-ils avec leur pays de résidence ainsi qu'avec leur pays d'origine ? Située à la fois dans les contextes généraux de l'accueil des étrangers en France et de la mutation de la société chinoise depuis une quarantaine d'années, l'enquête ethnographique révèle, derrière les représentations sociales des Chinois, souvent figées et simplistes, les mobilités sociales multiples et les conditions de vie extrêmement hétérogènes d'une immigration non postcoloniale, faites de bonheurs comme de douleurs, de joie comme de chagrin, de dits comme de non-dits, et d'espoir comme de désespoir.
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Penser la parenté aujourd'hui ; la force du quotidien
Florence Weber
- Editions Rue d'Ulm
- 21 Octobre 2013
- 9782728839258
Peut-on penser ensemble l'actualité politique de la filiation et l'actualité sociale de la prise en charge des personnes dépendantes ? Tel est le pari de ce livre. Il est construit sur l'analyse ethnographique de cas où la transmission du nom, la consanguinité et le partage du quotidien se trouvent dissociés. À travers des histoires familiales saisissantes situées dans leur contexte historique, tout au long du XXe siècle européen, l'anthropologie de la parenté « nouvelle vague » dépasse les oppositions de principe pour montrer l'imbrication des normes, des pratiques et des sentiments. Elle invite à lire au prisme de la reproduction sociale les nouvelles technologies de la reproduction biologique, disponibles à l'échelle mondiale, et leur encadrement juridique à l'échelle nationale, mais aussi les obligations morales envers les personnes dépendantes, qui pèsent inégalement sur les familles et sur les individus. Elle permet de découvrir les faiblesses de la parenté quotidienne lorsqu'elle ne s'appuie ni sur les représentations génétiques de la filiation, ni sur la reconnaissance juridique - mais aussi de souligner sa force, capable de faire évoluer nos mentalités et, partant, les lois qui nous gouvernent.
Cet ouvrage est construit autour des cinq chapitres qui formaient le coeur du livre paru en 2005 sous le titre Le Sang, le nom, le quotidien. Une sociologie de la parenté pratique aux éditions Aux lieux d'être. L'introduction, le chapitre 6 et la conclusion reviennent sur les transformations intervenues depuis 2005 et enrichissent la réflexion grâce aux résultats de nouvelles recherches. -
Ce traité en forme de dialogue dans la tradition du Décaméron se déroule sur deux journées et met en scène sept femmes, toutes issues de l'aristocratie vénitienne, mais d'âge et de statut civil variés.
Une fois répartis les rôles entre « accusation » et « défense » du sexe masculin, le procès intenté aux hommes est moins sommaire qu'on ne le pourrait croire. Le militantisme apparent du traité est miné par l'ambivalence des positions féminines et par la curiosité des devisantes, qui les induit à toutes sortes de digressions. Le fil du dialogue est entrelacé de textes poétiques et de récits divers, tandis que la querelle des femmes est enracinée dans un contexte socio-historique qui confère à l'ouvrage valeur de document sur la société vénitienne de l'époque. -
De la précarité sociale à l'auto-exclusion
Jean Furtos
- Editions Rue d'Ulm
- 6 Octobre 2009
- 9782728837540
Tout sujet humain plongé dans un environnement excluant est susceptible, pour se protéger de cette souffrance, de développer un syndrome d'auto-exclusion : une sorte de grève de la subjectivité avec soi-même et avec autrui, qui arrête le mouvement du temps dans une forme de disparition du sujet. Le conflit entre les droits de l'homme et les flux abstraits d'argent, de marchandises et d'individus, en attente d'une régulation nouvelle des grands groupes humains, est affirmé comme le déterminant majeur de l'auto-exclusion, qui touche non seulement les plus démunis, mais aussi ceux qui semblent avoir « tout pour être heureux » : en effet, la précarité ici définie se différencie radicalement de la pauvreté, qu'elle peut à l'évidence accompagner et produire. La précarité, dans sa forme actuelle, est la misère des pays riches, exportable dans le monde entier.
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Maurice Halbwachs, sociologue retrouvé
Marie Jaisson, Christian Baudelot
- Editions Rue d'Ulm
- 21 Février 2007
- 9782728837755
Consacré à Maurice Halbwachs (1877-1945), l'un des représentants majeurs de l'école durkheimienne de sociologie,
ce volume interroge son oeuvre à partir de questions posées à la sociologie par la société d'aujourd'hui : suicide, précarité et pauvreté,
logement, intégration urbaine, théorie de la connaissance sociologique, appréhension et mesure des « faits de population »,
ou encore variations de la proportion des sexes à la naissance.
En confrontant les analyses d'hier avec les problèmes actuels, les auteurs soulignent l'extraordinaire fécondité de ses travaux :
loin de relever d'une théorie générale des faits sociaux, les outils qu'il nous lègue sont des manières de connaître et d'analyser,
sur la base des faits, la réalité sociale de notre temps. -
« En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille : il n'y
a plus de famille aujourd'hui, il n'y a que des individus », écrivait Balzac dans Mémoires de deux jeunes mariées.
Avec la Révolution française, la famille entre en crise : on passe d'une société holiste (du grec holos : entier)
à une société individualiste. La cellule de base n'est plus la famille mais l'individu.
Alors que les sociétés holistes sont structurées par un lien de filiation, les sociétés
individualistes offrent la possibilité de choisir sa propre définition de soi.
François de Singly montre ici comment c'est la logique de l'amour qui prime dans la famille d'aujourd'hui,
et donc le lien électif plutôt que le lien hérité. Mais la crise vient précisément du lien électif,
par définition plus instable, en politique comme dans la famille. L'auteur insiste donc sur le progrès
que représente l'individualisme (à ne pas confondre avec l'isolement) pour le pouvoir
qu'il représente de dire « non » et donc de dire « je ». -
Travail et classes sociales : la nouvelle donne
Christian Baudelot
- Editions Rue d'Ulm
- 22 Mai 2010
- 9782728836697
Le travail n'est plus ce qu'il était, les classes sociales non plus. Au schéma d'avant-hier, tout entier centré autour de l'affrontement entre la bourgeoisie et le prolétariat, a succédé dans les années 1970 une représentation moins conflictuelle de la structure de classe opposant une vaste classe moyenne, englobant l'immense majorité de la population, à une minorité grandissante d'exclus. Simplificatrice, cette représentation est erronée : elle ne rend pas compte de la réalité d'aujourd'hui où la structure de classe s'est transformée, compliquée et fragmentée en fonction de profondes métamorphoses intervenues dans l'univers du travail. Alors qu'une nouvelle classe est apparue dans notre société - :celle des travailleurs pauvres.
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Des lieux appropries ; économies contemmporaines du Haut-Atlas
Pascal Mulet
- Editions Rue d'Ulm
- 9 Mars 2018
- 9782728827923
Comment les montagnards du Haut-Atlas marocain s'approprient-ils les lieux dont ils vivent ? Comment s'organisent-ils pour tirer le meilleur parti de leurs ressources diversifiées en jouant du proche et du lointain, agropastoralisme et randonnée, migrations urbaines et retours au pays, main-d'oeuvre familiale, sens du commerce et stratégies foncières ?
Après trois années d'une enquête passionnante où il est devenu « le roumi qui parle le chleuh », Pascal Mulet apporte un éclairage singulier sur les inégalités territoriales aujourd'hui, sur les mouvements de population et sur les nouveaux échanges entre ce que l'on persiste à appeler le « centre » et les « périphéries ». Plutôt que les marges d'une économie-monde centrée sur ses capitales, ces montagnes agropastorales permettent d'observer en acte les nouveaux processus de constitution du monde à portée, strate du monde vécu caractérisée par la connaissance et l'accessibilité. -
Nous vivons dans une société de plus en plus vulnérable. Cette fragilité ne vient pas seulement de la concentration des activités, de leur urbanisation ou de l'emploi de technologies de plus en plus complexes et dangereuses, elle est aussi le fruit paradoxal d'une amélioration des performances des systèmes techniques et d'une accoutumance à une sécurité objectivement de plus en plus grande.
Résultat d'une confrontation inédite entre chercheurs et gestionnaires, cet ouvrage sur le thème des risques constitue le premier état de la question publié en français. -
Jacques Lusseyran, entre cécité et lumière
Marion Chottin, C. Roussel, Z. Weygand
- Editions Rue d'Ulm
- 11 Janvier 2019
- 9782728806072
Jacques LUSSEYRAN (1924-1971), écrivain et essayiste aveugle, est aussi une figure méconnue de la Résistance intérieure française durant la Seconde Guerre mondiale. Restées longtemps ignorées dans son propre pays - alors qu'il a poursuivi une carrière de professeur de littérature dans plusieurs grandes universités américaines -, sa vie et son oeuvre suscitent un intérêt grandissant dans la recherche française et internationale. Le succès du livre que lui a consacré Jérôme Garcin, Le Voyant (Gallimard, 2015, Folio, 2016), en est à la fois la cause et la manifestation.
Cet ouvrage propose une vaste exploration de la vision intérieure paradoxale de Lusseyran qui, ayant perdu la vue à l'âge de 8 ans, s'est construit autour de la lumière et des couleurs dont il affirme garder la perception et qu'il magnifie par l'écriture. Les différentes approches historique, littéraire, philosophique, mais également scientifique (neuro-ophtalmologie), permettent ici d'étudier la place qu'il occupa au sein de la Résistance, l'attitude qu'il adopta face à la réalité tragique des camps de concentration (il fut déporté à Buchenwald), et d'interroger les catégories essentielles de son écriture - telle la synesthésie, qui concourt de manière exemplaire à l'élaboration d'un monde intérieur riche et poétique contrastant avec les représentations classiques de l'absence de vue comme privation et déficience.
Le discours de la cécité chez Lusseyran est également confronté à celui d'autres écrivains aveugles contemporains, qui replacent son oeuvre dans un réseau de références allant de l'Antiquité homérique à une écriture du quotidien marquée par une désacralisation de la non-vue en passant par la vision hugolienne de la cécité et de la mystique.
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Keynes, abstraction et expérience sur la théorie générale
Maurice Halbwachs
- Editions Rue d'Ulm
- 13 Janvier 2016
- 9782728828098
À la fin des années 1930, le sociologue français Maurice Halbwachs publie plusieurs textes consacrés à la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936) de l'économiste britannique John Maynard Keynes, l'un des ouvrages phares du XXe siècle. Demeurés jusqu'à présent très confidentiels, ils possèdent une étonnante valeur didactique et permettent d'accéder rapidement au coeur de l'analyse keynésienne. Ils portent aussi un regard critique sur une économie politique trop souvent abstraite. Au final, c'est une remarquable leçon d'interdisciplinarité que nous délivre celui qui fut l'un des proches disciples d'Émile Durkheim et qui est surtout connu pour ses travaux sur la mémoire collective et les classes sociales.
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La peine de mort ; vers l'abolition absolue ?
Marc Crépon, Jean-Louis Halpérin, Stefano Manacorda
- Editions Rue d'Ulm
- 11 Mars 2016
- 9782728828067
Depuis trois décennies, la peine de mort recule incontestablement dans le monde. Le noyau dur des États rétentionnistes procédant à des exécutions se réduit désormais à une trentaine de pays. Pourtant, en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique, il est des États qui paraissent peu affectés par le mouvement international en faveur de l'abolition : des exécutions ont eu lieu en 2015 en Inde et au Japon, tandis qu'elles continuent en Iran, en Irak, en Arabie Saoudite, en Indonésie ou dans certains États des États-Unis.
Cet ouvrage réunit philosophes, juristes et cartographes pour s'interroger sur les progrès et les limites de cette ambition d'une abolition universelle, qui deviendrait absolue, de la peine de mort. De Victor Hugo à Derrida, quels sont les impératifs philosophiques de l'abolition ? Quelle est l'influence des conventions internationales, quels sont les facteurs propices à l'abolition ? Et, approche originale utilisée ici, comment est-il possible de mesurer le phénomène abolitionniste à travers des cartes ?
Sous la direction de Marc Crépon, Jean-Louis Halpérin et Stefano Manacorda
Postface de Robert Badinter
Cartes de Julien Cavero : o carte interactive