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PUF
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison. Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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Byung-Chul Han dévoile dans ce court texte un changement de paradigme, le passage d'une société disciplinaire, où les contraintes sur l'individu se multiplient, à une société de la performance, où la contrainte sur l'individu ne vient plus de l'ordre social mais de l'individu lui-même. L'excès de travail et de performance est l'indice d'une exploitation du soi par lui-même, une auto-exploitation. La liberté individuelle devient contrainte pour maximiser le résultat de nos actions et de nos activités. À rebours de l'accélération, de la précipitation, de l'hyperactivité, de la dispersion qui semblent caractériser notre époque, le philosophe nous montre comment de la fatigue peuvent naître la sérénité, l'attention, la guérison ?
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Marx contre les gafam : Le travail aliéné à l'heure du numérique
Stéphanie Roza
- PUF
- Questions républicaines
- 11 Septembre 2024
- 9782130829669
Le capitalisme a beaucoup changé depuis l'époque de Marx. En quoi ses concepts peuvent-ils encore être utiles à celles et ceux qui se placent dans la perspective de l'émancipation ? Cet ouvrage s'appuie sur les apports d'un siècle et demi de travaux et de débats au sein du marxisme, et particulièrement sur ceux de penseurs humanistes comme Georg Lukács, pour décrypter les tendances de fond de la société contemporaine. Il s'appuie sur l'hypothèse d'une essence humaine universelle : elle ne cesse d'évoluer dans le temps grâce aux efforts fournis par les individus dans l'activité de travail, qui peu à peu humanise le monde tout en accroissant la richesse et la puissance des sociétés. Mais ces progrès ont une face sombre : c'est pourquoi l'analyse s'efforce aussi de mettre à jour les nouvelles formes d'aliénation, en particulier celles engendrées par les plateformes numériques, qui se sont invitées dans notre rapport au travail, aux autres et à nous-mêmes. Le pari de ce livre est le suivant : seule une lecture lucide du monde dans lequel nous vivons peut fournir une base sérieuse à une théorie de la libération adaptée à notre temps.
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De la division du travail social ; les règles de la méthode sociologique ; les formes élémentaires de la vie religieuse ; le suicide
Emile Durkheim
- PUF
- Quadrige Grands Classiques
- 25 Septembre 2024
- 9782130869511
L'ambition des Grands classiques est de réunir en un volume l'essentiel de l'oeuvre d'un auteur dans une charte élégante et dans un format facilement manipulable. De la division du travail social (1893) o Les règles de la méthode sociologique (1895) Le suicide (1997) o Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912) L'ordre chronologique des oeuvres a été privilégié pour préserver la cohérence de l'ensemble et mettre en lumière l'évolution de la pensée de l'auteur.
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Le grand renversement de l'Etat social
Sacha Lévy-Bruhl
- PUF
- Hors collection
- 5 Mars 2025
- 9782130871972
L'idée que nous serions entrés dans une période de dislocation générale de l'État social - ou État-providence - sature le débat public français. On lui oppose le plus souvent que les dépenses sociales atteignent au contraire des niveaux inédits. De tels débats restent cependant stériles tant qu'ils ne s'appuient pas sur une véritable définition de l'État social et de ce qu'il a représenté au sein de la société française. C'est l'objet de cet ouvrage, qui l'analyse depuis sa naissance jusqu'à ses évolutions les plus récentes, à travers un cadre théorique emprunté à la sociologie durkheimienne et enrichi d'une approche comparative avec le welfare state américain. L'État social apparaît alors comme une institution qui assume d'abord une fonction de diffusion d'une conception de l'individu dans laquelle ce dernier ne peut être tenu pour responsable de sa situation socio-économique. C'est pourtant ce principe fondateur qu'il a progressivement cessé de porter dans les dernières décennies, allant jusqu'à intégrer au coeur de ses protections des formes de responsabilisation morale inédites. Ce grand renversement plonge la société française dans des déséquilibres majeurs, qui façonnent en grande partie la période politique contemporaine.
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L'invention du fact-checking : enquête sur la clinique des rumeurs, Boston, 1942-1943
Pascal Froissart
- PUF
- Hors collection
- 16 Octobre 2024
- 9782130847298
L'histoire commence à Boston, en pleine guerre, avec une poignée de personnages inattendus : un professeur de l'université Harvard, un de ses étudiants, des journalistes... Bille en tête, ils se lancent dans la lutte contre les rumeurs de guerre et créent une rubrique hebdomadaire de fact-checking dans le quotidien The Boston Herald. Chaque semaine à partir du 1er mars 1942, une demi-douzaine de rumeurs sont décortiquées et démenties, à grand renfort de noms ronflants et d'images rassurantes. Une armée de mouchards est discrètement mise en place pour remonter les récits litigieux, les moyens de l'État du Massachusetts sont mobilisés, et soudain la notoriété de la chronique intitulée The Rumor Clinic prend de l'ampleur. Celle-ci fait les honneurs des actualités filmées, de la radio, et de la presse en général. Pourtant, quelques mois plus tard, en 1943, la rubrique disparait brutalement et il ne reste bientôt plus que les spécialistes des rumeurs pour s'en souvenir. Il faut alors se pencher sur les archives des services secrets américains pour comprendre ce que la fin de la Rumor Clinic leur doit. On ne touche pas sans risque à la question du démenti médiatique, source première de diffusion de ce que l'on veut cacher... Pascal Froissart retrace ainsi une histoire inédite, qui nous plonge dans les débuts d'une pratique devenue courante aujourd'hui : le fact-checking, posant ainsi la question de la vérité journalistique.
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La colère des quartiers populaires : Enquête socio-historique à Roubaix
Julien Talpin
- PUF
- Lien social (le)
- 6 Novembre 2024
- 9782130856863
La colère a fini par éclater. À l'été 2023, à la suite de la mort de Nahel Merzouk, la France a connu des révoltes aussi violentes qu'éphémères. Comprendre les racines du soulèvement requiert de se plonger dans le quotidien des quartiers populaires. À partir d'une enquête ethnographique de dix ans dans la ville de Roubaix, ce livre saisit la texture de sentiments d'injustice davantage orientés vers l'État que contre le capitalisme. Il suit au long court la trajectoire de militants qui tentent de briser la résignation et de susciter la participation. Ces artisans de l'égalité sont pourtant souvent disqualifiés et leurs luttes, réprimées. La démobilisation populaire apparaît alors comme une production politique, où les difficultés de la gauche à appréhender la nouvelle sociologie des classes populaires sont décisives.
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Féministes des champs : du retour à la terre à l'écologie queer
Constance Rimlinger
- PUF
- Hors collection
- 28 Février 2024
- 9782130854272
Depuis les années 1970, le phénomène de retour à la terre a contribué à une revitalisation politique de certaines campagnes, en interrogeant le rapport à l'agriculture et à l'alimentation, mais aussi la possibilité de vivre autrement : en communauté, en vivant de peu, en repensant le couple, la famille ou encore le rapport au travail. Si l'image des communes hippies est entrée dans la culture populaire, d'autres initiatives restent encore méconnues : les utopies concrètes portées par des personnes queer, des femmes lesbiennes séparatistes, des féministes qui cherchent à lier au quotidien reconnexion à la nature et émancipation par rapport aux normes de genre et de sexualité. Fruit de plusieurs années d'enquête sur ces vies en marge de la société dominante, qui disent tant des défis et impasses auxquels cette dernière est confrontée, cet ouvrage permet d'analyser des manières de vivre la décroissance, en repensant la notion de communauté et le rapport au milieu de vie. Il souligne le renouvellement de l'imaginaire politique qui s'opère, et la multiplicité des cultures écoféministes.
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Le syndicalisme français reste souvent associé à l'image des grèves. Ces dernières décennies, leur fréquence a pourtant beaucoup reculé. La reproduction de cette « culture syndicale » dans les espaces du prolétariat contemporain, celui des secteurs du commerce (livraison) et des services (propreté), reste particulièrement contrainte. À partir d'une enquête menée auprès d'une structure territoriale de la CGT, cet ouvrage analyse le travail syndical d'organisation et d'apprentissage de la grève dans ces univers professionnels peu habitués à en connaître. Il éclaire la force des obstacles à la diffusion de cette pratique syndicale, les conditions de leur dénouement et les tensions auxquelles se heurte l'acculturation des militants à la grève au sein même de cette organisation syndicale. À rebours des visions fantasmées ou idéalisées du rapport des syndicalistes français à la grève, ce terrain d'enquête permet de mieux comprendre comment se reconfigurent les possibilités et les modalités de recours à la grève sous l'effet des transformations du capitalisme français et des structures sociales du syndicalisme français. Il fait aussi rejaillir les contradictions politiques du syndicalisme « contestataire » français dans sa capacité à organiser la résistance des salariés les plus dominés.
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Le scandale de la séduction : d'Oedipe à #MeToo
Isabelle Alfandary
- PUF
- Hors collection
- 23 Octobre 2024
- 9782130873082
La séduction est à double tranchant : elle peut s'avérer la plus douce ou la plus redoutable des expériences. Elle est indispensable et potentiellement menaçante. Aux premières heures de la psychanalyse, Freud écoute des femmes qui se remémorent des scènes d'abus sexuels. Il en conclut que la séduction est une cause majeure de traumatisme psychique avant de se raviser et de ramener ces « souvenirs » à des fantasmes. Malgré cette volte-face initiale, la séduction ne cesse d'opérer un retour en psychanalyse, et de hanter son histoire. La séduction est porteuse d'un scandale, celui du sexuel, et plus particulièrement de la sexualité infantile qui vient rebattre les cartes du normal et du pathologique, de l'innocence et de la perversion. Isabelle Alfandary tente d'éclairer ce scandale, en prenant en compte les débats les plus récents autour de la sexualité, de la vie érotique et amoureuse, de leurs éventuels impasses et débordements traumatiques.
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À travers le monde, les villes sont le théâtre d'une explosion des inégalités et des processus d'exclusion : gentrification, éviction des populations précaires, envol des valeurs immobilières, ghettoïsation des populations à la fois les plus riches et les plus pauvres. Elles sont aussi impliquées dans des politiques de plus en plus agressives visant à attirer les capitaux et les populations censés être au coeur de la nouvelle économie. Pour de nombreux observateurs, ces bouleversements s'expliquent par l'imposition depuis les années 1980 d'un nouvel ordre idéologique, politique et économique : le néolibéralisme. L'objectif de cet ouvrage est à la fois de présenter leurs travaux, de donner des illustrations de leurs principales thèses mais aussi d'ouvrir un dialogue critique avec ces théories de la ville néolibérale.
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ATD quart monde, une histoire transnationale : La lutte contre la pauvreté, d'un bidonville à l'Onu
Axelle Brodiez-Dolino
- PUF
- Hors collection
- 22 Janvier 2025
- 9782130854685
Que peuvent les associations de solidarité, souvent présentées comme des bonnes consciences citoyennes, des pis-aller, des sous-traitantes de l'impuissance publique ? Certaines sont pourtant très puissantes : elles sont un levier fondamental d'innovations, de sensibilisation et d'avancées sociales, et notre protection sociale serait sans elles peu de chose. Cet ouvrage le démontre en suivant l'histoire d'ATD Quart Monde, créée en 1957 par scission d'Emmaüs dans un bidonville de la région parisienne et devenue internationale par des approches et des méthodes innovantes. Elle a joué un rôle clé dans l'édification de nombre de droits actuels, depuis le RMI/RSA jusqu'au logement opposable. Au niveau onusien, on lui doit la Journée mondiale de lutte contre la misère et l'approche de la grande pauvreté comme violation des droits de l'Homme.
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Cet ouvrage a pour ambition de donner une portée clinique et politique à l'aphorisme « Céder n'est pas consentir ». Il démontre la profondeur de cette distinction, en s'appuyant sur la psychanalyse, la philosophie et la littérature. Le consentement porte toujours en lui une énigme, car consentir, c'est dire « oui », sans savoir, sur fond d'un pacte de confiance avec l'autre. Ce fondement énigmatique du consentement, qui peut aussi comporter une ambiguïté, ne doit pas être confondu avec le forçage. Cet essai pose donc la nécessité éthique d'affirmer une frontière entre « consentir » et « céder » en distinguant l'énigme du consentement comme expérience subjective, de l'expérience du traumatisme sexuel et psychique. Examinant les différents degrés du « se laisser faire », depuis l'expérience de la passion amoureuse jusqu'à celle d'un « se forcer soi-même à faire ce qu'on ne désire pas », Clotilde Leguil montre comment la frontière peut devenir trouble. Traumatisme de guerre, traumatisme intime, comment revenir de ce qui s'est produit ? Comment à nouveau consentir à dire ? S'inscrivant dans l'actualité du mouvement metoo, des collages anti-féminicides, et de la parution du récit événement de Vanessa Springora, cet essai, clinique et politique, fait valoir la nécessité de retrouve une langue à soi, pour pouvoir dire « je » à nouveau.
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À l'époque moderne, la confiance a souvent été considérée comme une attitude infantile, tandis que la méfiance bénéficiait d'un crédit de maturité d'esprit, car soi-disant plus rationnelle. Ce que tente de montrer cet ouvrage est que la confiance n'est pas une faiblesse excusable, mais une forme d'intelligence dans la vie sociale. Aujourd'hui, on s'inquiète beaucoup du déclin de la confiance, et certains s'alarment du développement d'une « culture de la suspicion », dont le complotisme est l'une des manifestations. Le diagnostic est souvent fondé sur les sondages d'opinion. Mais ceux-ci sont de piètres outils pour saisir l'état réel de la confiance. Si « crise de la confiance » il y a, il s'agit plutôt d'une crise de la « déférence », en partie liée à l'individualisme expressif moderne. Quant à la « culture de la suspicion », si son développement ne fait pas de doute, il est à rapporter aux transformations qu'ont subies la sphère de la communication sociale et la gestion de la res publica dans les formes récentes du libéralisme.
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Les humanités attaquées : discours militants et sciences de la culture
Jean Szlamowicz
- PUF
- Hors collection
- 16 Octobre 2024
- 9782130868361
Loin de l'examen des données qui constitue traditionnellement la démarche du chercheur, certains acteurs de la recherche universitaire entendent aujourd'hui procéder à une réfection de la culture, sommant les sciences humaines de « déconstruire », de « décoloniser » ou de « démasculiniser » leurs analyses. Mais en célébrant en conséquence des « rationalités alternatives », on introduit la militance dans les sciences de la culture en cédant à une anthropologie naïve, voire en participant à un climat de dénonciation fondé sur des orthodoxies excluantes. Ce volume réunit des chercheurs éminents afin de tracer les contours méthdologiques, épistémologiques et éthiques qui séparent ou articulent militantisme et recherche, intervention sociale et savoirs fondamentaux. Polémiques, falsifications, interférences militantes sont examinées dans cette perspective avec des outils intellectuels rigoureux. Le propos est bien de cartographier les fondements disciplinaires qui permettent de construire des argumentations, des démonstrations et des données objectivables, afin de distinguer entre fait et valeur, neutralité et point de vue.
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Tout créateur devrait se poser la question de savoir comment ne pas être complice, volontairement ou involontairement, des systèmes des pouvoirs. Pour cela, il est nécessaire de substituer une éthique des oeuvres à une valeur inconditionnelle de la culture. Dans Penser dans un monde mauvais, Geoffroy de Lagasnerie proposait de placer au coeur des sciences sociales et de la philosophie la production de « savoirs oppositionnels » : comment transposer ces analyses au champ de l'art ? Dès qu'on le confronte au monde et à l'action, que l'on refuse l'autonomisation de la sphère esthétique, il est difficile de ne pas devenir sceptique sur la valeur de l'art : peut-on définir un « art oppositionnel » ? Sur quelles valeurs reposerait-il ? Contre quelles valeurs s'affirmerait-il ? Quelles relations entretiendrait alors l'artiste avec les institutions du monde culturel ?
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Fragilisé mais loin d'avoir disparu, le service public est aujourd'hui «?empêché?». Plusieurs mécanismes l'entravent, le gênent, font obstacle à sa conduite et produisent confusion et insatisfaction chez les usagers, perte du sens de leur mission et souffrance au travail pour les agents, sentiment d'abandon et fatalisme chez les citoyens. D'une entreprise ou d'une administration à l'autre (au sein de La Poste, de la SNCF, d'EDF, d'hôpitaux et d'autres services publics), les mêmes processus sont à l'oeuvre?: la libéralisation européenne favorise la concurrence, la marchandisation et la financiarisation fixent des objectifs de rentabilité, les privatisations bouleversent le statut des organisations qui produisent l'intérêt général. Cet ouvrage se penche sur les effets de ces processus sur les usagers comme sur les travailleurs. Mais même si le principal effet de ces politiques est d'entraîner une désingularisation du service public, il n'empêche qu'il continue, malgré tout, de fonctionner. Un ouvrage qui fait dialoguer plusieurs disciplines?: sociologie, histoire et droit, par une spécialiste reconnue de la sociologie de l'action publique et du travail.
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Les k-dramas, ces séries qui font du bien
Vincenzo Cicchelli, Sylvie Octobre
- PUF
- Hors collection
- 6 Novembre 2024
- 9782130856504
Qu'est-ce qui fait que nous aimons tant les K-dramas ? Au-delà de leur grande qualité esthétique, ces séries télé, à la différence de leurs homologues américaines, réenchantent le lien social et nous offrent des récits dans lesquels l'amitié, l'amour, les liens familiaux et professionnels permettent de s'épanouir, de faire face aux inégalités et aux discriminations et de surmonter les épreuves. En accompagnant le lecteur dans la découverte des scénarios de K-dramas célèbres, les auteurs révèlent les trames d'un lien social désirable, où l'émancipation de l'individu n'est pas contradictoire avec le bonheur collectif.
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Dans ce cours prononcé en 1904-1905, créé quinze ans plus tôt, et édité par Maurice Halbwachs et Marcel Mauss en 1938, Émile Durkheim décrypte l'histoire de l'enseignement secondaire en France depuis ses origines. Cette édition critique inédite va dans le sens de la clarification et de l'homogénéisation de l'oeuvre de Durkheim, entre ses cours, conférences, articles, notices, contributions diverses, ouvrages, préfaces, thématiques, etc., trop souvent faussement éparpillés ou cloisonnés. Il existe bel et bien une véritable sociologie de l'éducation de Durkheim, par ses orientations et ses délimitations, elle-même en lien direct avec une sociologie générale. La portée de ce texte de « sociologie pédagogique » (Halbwachs) est moins pédagogique, historique, ou politique, que scientifique.
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Quel est l'héritage de Pierre Bourdieu aujourd'hui ? Quel apport son oeuvre fournit-elle à l'élaboration contemporaine de nouvelles théories et de nouvelles politiques ? La pensée de l'auteur de La distinction continue à servir de point d'ancrage à ceux qui entendent fournir des instruments de réflexion et de critique de la réalité.Chacun à leur manière, Annie Ernaux, Didier Eribon, Arlette Farge, Frédéric Lordon, Geoffroy de Lagasnerie, Frédéric Lebaron et Édouard Louis montrent à quel point Pierre Bourdieu constitue une source inépuisable pour aborder des sujets aussi divers et actuels que la domination et la reproduction sociale, les rapports de classe, les théories de la reconnaissance et de la justice, l'amour et l'amitié, les luttes et les mouvements sociaux, la politique et la démocratie, etc. Ces textes s'efforcent de mettre au jour ce que Pierre Bourdieu a rendu pensable et visible bien au-delà de la sociologie, c'est-à-dire dans tous les espaces de la création : la littérature, l'art, l'histoire ou encore la philosophie.Faire vivre Bourdieu, ce n'est pas seulement faire vivre une doctrine. C'est avant tout réactiver une attitude : l'insoumission.
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Penser la population : de Platon à nos jours
Yves Charbit
- PUF
- Hors collection
- 9 Octobre 2024
- 9782130863090
Depuis Platon, philosophes, penseurs politiques, juristes, économistes et plus récemment démographes ont discuté sans discontinuer de la population. Débats et querelles ont été vifs particulièrement depuis la fin du XVIIIe siècle et le sont encore de nos jours. Dans cette synthèse magistrale, qui associe interdisciplinarité, contextualisation et vigilance épistémologique, l'auteur dessine les quatre grandes étapes qui ont marqué l'histoire des idées sur la population. Les fondements classiques sont mis en lumière dans les chapitres consacrés à Platon, Jean Bodin, au courant mercantiliste français, à Quesnay et aux physiocrates. Sont ensuite abordés les débats qui ont animé le XIXe siècle dont les principaux protagonistes sont Malthus, Proudhon, Marx et les économistes français libéraux. Tous cherchaient à résoudre un vaste et urgent problème : réduire la pauvreté créée par la révolution industrielle. Au début du XXe siècle, l'ère de la démographie commence avec l'élaboration de la théorie de la transition démographique et plus tard de ses avatars, dont la théorie de la modernisation. Ce livre en dresse un bilan critique. L'ouverture aux autres sciences s'est d'ailleurs imposée durant la seconde moitié du XXe siècle, comme l'atteste la constitution de sous-disciplines indépendantes de la transition démographique (démographies historique, sociologique, économique, politique et anthropologique). La conclusion générale est réflexive : de Platon à aujourd'hui, quels sont les enjeux épistémologiques sous-jacents à la pensée sur la population ?
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La société très secrète des marcheurs solitaires
Rémy Oudghiri
- PUF
- Hors collection
- 23 Mars 2022
- 9782130833383
Au détour d'une conversation, l'auteur prend conscience un beau jour qu'il appartient à une communauté invisible : celle des gens qui marchent seuls, au hasard. Depuis l'adolescence, il s'adonne à cet art qui compte de prestigieux représentants : Rousseau, Baudelaire ou André Breton. Son métier de sociologue l'incite à entreprendre une enquête à la rencontre de ces marcheurs du hasard. Il découvre alors tout un monde, aux personnalités hautes en couleur : la flâneuse, le promeneur du dimanche, la mystique, le romantique, le fugitif, etc. Des liens se tissent, créant un réseau de correspondances d'où ressort une grande impression d'unité. La dernière partie du livre se concentre sur la personnalité de l'Errante, une inconnue rencontrée aux Puces de Saint-Ouen qui développe une approche sensorielle de la marche solitaire. Elle encourage Rémy Oudghiri à retourner sur les traces de ses premières errances à Casablanca. Un voyage qui se révèle décisif pour comprendre l'essence de la marche solitaire et le lien profond qui relie les membres de cette société très secrète.
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Une religion parmi d'autres : Le catholicisme en prison et à l'hôpital
Céline Béraud
- PUF
- Hors collection
- 12 Février 2025
- 9782130876175
À partir de quatre enquêtes ethnographiques menées entre 2011 et 2023 sur la religion en prison et à l'hôpital, l'ouvrage analyse ce que l'institutionnalisation de la pluralité religieuse fait au catholicisme. Ce processus tend à le déplacer du côté du lot commun, en le dépouillant de certains des attributs qui furent les siens lorsqu'il était majoritaire, ce qui le fragilise et le contraint à des évolutions majeures et rapides. Au-delà du seul catholicisme, c'est d'ailleurs l'ensemble de la scène religieuse et la laïcité elle-même, qui se trouvent reconfigurés. Mais le catholicisme n'en devient pas pour autant une minorité comme les autres et ne peut pas l'être, du fait du puissant marquage institutionnel qui a été le sien et qui continue, pour un temps encore (il s'agit bien d'une situation de transition), à produire des effets d'hystérésis. La prison et l'hôpital, et en leur sein les aumôneries, apparaissent comme des laboratoires de ce qui n'a pas vraiment retenu l'attention de la recherche et demeure largement impensé par l'action publique.
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Pourquoi les mythes du complot paraissent-ils envahir l'esprit de nos contemporains ? Pourquoi le traitement de la politique tend à se « peopoliser » ? Pourquoi se méfie-t-on de plus en plus des hommes de sciences ? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu être interviewé dans les journaux de 20 h ?Comment d'une façon générale, des faits imaginaires, inventés ou parfois franchement mensongers arrivent-ils à se diffuser dans l'espace public, à nous faire croire tout et n'importe quoi, à infléchir les décisions des politiques, bref à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N'était-il pas raisonnable d'espérer qu'avec la libre circulation de l'information et l'augmentation généralisée du niveau d'étude, les sociétés démocratiques allaient tendre vers une forme de sagesse collective ? Ce livre propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre à toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes.