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Empire
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Revue faire, regarder le graphisme n.50 : Un site : Palais de la maçonnerie typographique
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 17 Février 2025
- 9791095991465
À travers quatre échanges épistolaires, Thierry Chancogne et Richard Niessen abordent les principes et le enjeux du Palais de la maçonnerie typographique, projet initié en 2014 par le graphiste néerlandais comme une architecture imaginaire entièrement consacrée à la variété, à l'abondance, aux digressions et à la poésie des expressions graphiques.
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Revue faire, regarder le graphisme n.49 : Lawrence Weiner
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 17 Février 2025
- 9791095991458
Les graphistes ont toujours été fascinés par la manière dont Lawrence Weiner fait usage du design graphique. «Ce qui rend le travail de Weiner si séduisant aux yeux des graphistes, c'est sa méthode résolument assumée d'exposer des mots sans aucun besoin d'explications.*» Ce texte réalise néanmoins une analyse comparative de différentes voix évoquant l'usage que fait Weiner du graphisme et de la typographie.
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Revue faire, regarder le graphisme n.35-37 : an eye : the artists' gaze on the modern world from 1911 to 1938
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 28 Mars 2022
- 9791095991403
Les numéros 35 à 37 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 35 - Un oeil?: le regard des artistes sur le monde moderne 1911-1938.
Auteure?: Sonia de Puineuf.
Dans la production graphique des artistes modernes apparaît de façon récurrente l'image de l'oeil. Celui-ci est souvent traité comme motif autonome, détaché du reste du visage, de surcroît combiné aux inscriptions et signes typographiques. Ces oeuvres sont alors à comprendre comme une mise en scène (ou mise en pages) du regard.
De l'affiche pour l'Exposition internationale de l'Hygiène à Dresde dessinée par le Munichois Franz von Stuck (1911) à la couverture du livre Écriture et photographie dans la publicité photo-montée par le Tchèque Zdenek Rossmann (1938), en passant par l'iconoclaste L'oeil cacodylate de Francis Picabia (1921) qui est une peinture sans peinture, ce riche corpus témoigne d'une évolution notable de sensibilité au sein de l'avant-garde et d'un questionnement sur la justesse de la vision de l'artiste confronté aux évolutions technologiques du monde moderne.
Nº 36 - La photographie suspendue?: Herbert Bayer.
Auteur?: Remi Parcollet.
La tendance consistant à spatialiser la photo-graphie, et plus spécifiquement la photographie documentaire, s'affirme clairement en 1951 à travers les expositions?: The New Landscape de György Kepes au Massachusetts Institute of Technology, Architettura, misura dell'uomo (IXe Triennale de Milan) d'Ernesto N. Rogers, Vittorio Gregotti et Giotto Stoppino, et en 1953 Parallel of Life and Art à l'Institute of Contem-porary Art (ICA) de Londres. Les documentations de ces trois «?displays?» jouent un rôle essentiel sur l'évolution des modes de monstration de la photographie. Elles viennent, comme celles des expositions du MoMA mises en espace par Herbert Bayer, Road to Victory et Airway to Peace, alimenter la réflexion qui se développe magistralement dans l'ouvrage Display de George Nelson, publié en 1956.
Bayer conçoit l'exposition moderne à partir des principes de la New Vision, selon lui elle ne doit pas tenir le spectateur à distance mais l'accompagner et l'englober. En 1961, il compile ses idées sur la conception des expositions dans un article, Aspect du design des expositions et des musées, et prend pour référence l'exposition de l'Obmokhou à Moscou en 1921, où il observe à travers sa documentation visuelle «?qu'une élimination radicale de l'inessentiel a eu lieu?» résultant d'une recherche de la légèreté et de l'apesanteur avec un minimum d'utilisation de matière. Il considère alors qu'il faut?: «?éliminer tous les éléments, structurels et autres, susceptibles de nuire ou d'interférer avec les images elles-mêmes. La solution ultime de ce train de pensée serait l'affichage créé sans aucun effort matériel ou support visible, placé en l'air??[...]?».
Nº 37 - Un polygraphe?: George Nelson.
Auteure?: Catherine Geel.
George Nelson (1908-1986), designer fonctionnaliste américain aux créations lisses, mais aux manifestations, textuelles et visuelles complexes est un cas particulier du modernisme américain, ce que suggèrent les titres de ses productions?: A Problem of Design: How to Kill People (1960), Requiem (1960) ou Elegy in the Junk Yard (1961) indiquent. Pourquoi malgré une production écrite considérable, Nelson n'est-il pas identifié comme critique ou écrivain??
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Revue faire, regarder le graphisme
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 1 Février 2018
- 9791095991052
Les numéros 5 à 8 de la revue de design graphique. Le recueil regroupe des études sur les sujets suivants : un post Instagram du studio Experimental Jetset pour le centre culturel amstellodamois Paradiso ; une suite de gestes, de Harun Farocki à L'Architecture Aujourd'hui ; l'ouvrage Parallel Encyclopedia de Batia Suter ; la résidence de Charles Mazé & Coline Sunier à la Villa Médicis.
N° 05 : Un post Instagram?: P/Pa/Para/Paradiso par jetset_experimental (1 Juillet 2017). Auteure?: Manon Bruet.
Le 1er juillet 2017, alors que je m'apprête à commencer des recherches sur l'usage des réseaux sociaux par les designers graphiques, le studio néerlandais Experimental Jetset poste sur Instagram un diaporama de 7 images. Titré « P/Pa/Para/Paradiso », celui-ci présente, dans son ensemble et en détails, l'affichage de leurs nouveaux posters pour le centre de musique et de culture amstellodamois Paradiso. Outre la filiation formelle évidente avec le poster Blow up qu'ils réalisent en 2007 pour le Design Museum de Londres, ce diaporama ne donne que peu de clés de lecture pour ce qui semble être une nouvelle facette de la communication de ce lieu, à laquelle Experimental Jetset travaille depuis 1996.
Avec aujourd'hui plus de 1500 likes et des dizaines de commentaires, ce post constitue le point de départ de mon article. L'occasion d'enquêter donc, de revenir sur cette collaboration qui a pris durant plus de 20 ans diverses formes (flyers, programmes, posters), et ainsi sur la pratique singulière et radicale d'Experimental Jetset. Mais l'occasion aussi de porter un regard plus théorique sur la manière dont est montré et regardé le graphisme sur les différentes plateformes, qui font aujourd'hui partie intégrante de l'enseignement et de l'évolution de la discipline.
N° 06 : Une suite de gestes?: Invisible Touch. De Farocki à L'Architecture Aujourd'hui, quelques notes sur le manuel des choses. Auteure?: Catherine Guiral.
N° 07 : Un livre?: Parallel Encyclopedia, Batia Suter. Auteur?: Jérôme Dupeyrat.
Depuis la fin des années 1990, Batia Suter collectionne des livres - de seconde main pour la plupart - qu'elle acquière en raison de leur iconographie, de sorte à constituer une banque d'images qui est localisée dans les rayons de sa bibliothèque. L'ensemble est devenu le matériau de base d'une oeuvre qui consiste à présenter ces images selon une logique de montage visuel, en leur attribuant de nouvelles modalités d'apparition et donc de nouvelles possibilités d'interprétation.
Parallel Encyclopedia est à ce jour le travail le plus conséquent de l'artiste. Mené depuis 2004, il a pris la forme de plusieurs installations et de deux ouvrages imposants édités par Roma publications en 2007 et en 2016. Chaque version du projet se caractérise par l'association de centaines d'images hétéroclites (historiques, artistiques, scientifiques, techniques) regroupées en fonction de liens typologiques et formels. D'un dispositif à l'autre, les modalités de présentation de ces images extraites de livres se renouvèlent?: séquençage et sérialité des pages reliées?; constellations ou, au contraire, séquences linéaires d'images reproduites et exposées aux cimaises?; constellations ou séquences linéaires de pages de livres ouverts et déposés sur des supports plans. Bien que les images exposées soient les mêmes, ces diverses possibilités d'exposition en déterminent des lectures différentielles.
Au-delà de la fascination qu'un tel projet peut engendrer, ce texte tentera d'en saisir toute la complexité. Pour ce faire, le travail de Batia Suter sera resitué au sein d'une histoire des pratiques iconographiques qui traverse différents champs d'activités et de connaissance. On s'attachera par ailleurs à la trajectoire des images réunies dans Parallel Encyclopedia et aux effets des processus de remédiation auxquels elles sont livrées. Enfin, il s'agira de dessiner une figure de l'artiste en « éditrice » et d'étudier à la fois la fonction du design graphique dans son travail et la place que l'on peut attribuer à ce dernier dans le champ du design graphique, auquel Batia Suter n'appartient pas directement, mais qui traverse ses productions et auquel elle s'est confrontée concrètement dans le cadre de sa collaboration avec le graphiste Roger Willems pour la conception des deux volumes de l'encyclopédie qui, de fait, est aujourd'hui une référence tant pour de nombreux artistes que pour de tout aussi nombreux designers graphiques.
N° 08 : Une résidence?: Charles Mazé & Coline Sunier à la Villa Médicis. Auteur?: Thierry Chancogne Relevés typo-topographiques.
Alors qu'elle était encore étudiante à l'Ésad Valence, Coline Sunier avait, avec Grégory Ambos, frappé la première de couverture du livret associé au programme de Zak Kyes, « Forms of inquiry », d'une série de fleurons prélevés dans le patrimoine graphique plus ou moins héraldique des emblèmes très locaux.
Lorsqu'elle fonde son studio avec Charles Mazé, le duo poursuit ce travail de collection qui est à la fois une des étymologies de la lecture et une des caractéristiques de l'esthétique conceptuelle de la liste des années 1970. D'abord dans la refonte de l'identité de l'ésad réalisée en 2012-2013.
Ensuite, dans le travail de résidence à la Villa Médicis Come vanno le cose? consacré aux relevés, sur les murs de Rome de 1512 graffiti dessinant en creux le portrait d'un mystérieux survivant peut-être fantasmé des Brigades Rouges. Enfin dans le travail d'identité développé depuis peu pour le Centre d'art contemporain de Brétigny.
La collection des signes de pouvoir et des traces de résistance profondément inscrits dans les matières toujours politiques des lieux s'accompagne souvent d'un effort de traduction typographique qui rappelle aussi le travail de typisation des écritures personnelles de Fernand Baudin réalisé pour le catalogue du prix éponyme 2012.
#05: An Instagram post: P/Pa/Para/Paradiso by jetset_experimental (July 1 2017). Author: Manon Bruet.
On July 1st, 2017, just as I was about to begin research into the use of social networks by Graphic Designers, the Dutch studio Experimental Jetset posted a slideshow showing their new productions for the Paradiso center for music and culture in Amsterdam on their Instagram account. Seeing the soberly captioned «P/Pa/Para/Paradiso», I was curious about this post, as it was quite different to the other posts that found their way into my news feed. Though it was very generous in terms of images, it provided very little information or keys to how to read what seemed to be a new aspect of the center's communications, a project on which Experimental Jetset had been collaborating with them since 1996.
This post, that has since received over 1,500 likes and dozens of comments, is where my article begins.
#06: A series of gestures: Invisible Touch, from Farocki to L'Architecture Aujourd'hui, some notes on the handling of things. Author: Catherine Guiral.
#07: A book: Parallel Encyclopedia, Batia Suter. Author: Jérôme Dupeyrat.
Since the end of the 1990s, Batia Suter has been collecting books-second hand for the most part-that she acquires for their iconography, in such a way as to build up an image database that sits on the shelves of her personal library. All of this has become the basic material for an artwork that consists of presenting the images according to a logic of visual editing, providing them with new modalities of appearance and thus new possibilities of interpretation.
Parallel Encyclopedia is, at the time of writing, the artist's most significant work. Ongoing since 2004, it has taken the form of a number of installations and two imposing publications from Roma Publications published in 2007 and 2016. Each version of the project is characterized by the association of hundreds of heteroclite images (historical, artistic, scientific, and technical), grouped according to typological and formal links. From one system to another, the conditions of presentation of these images taken from books are renewed: the sequencing and seriality of bound pages; constellations or, on the contrary, linear sequences of images reproduced and exhibited on wall panels; constellations or linear sequences of book pages opened and placed on flat mounts. Though the exhibited images are the same, these various exhibition possibilities determine differential readings.
Beyond the fascination that such a project can generate, this text will attempt to seize all of its complexity. To do this, Batia Suter's work will be re-situated within the context of a history of iconographic practices that run through different fields of activities and knowledge. We will also focus on the trajectory of the images gathered in Parallel Encyclopedia and the effects of the process of remediation to which they are subjected. Ultimately, it will be a question of drawing a figure of the artist as an «editor» and of studying both the function of Graphic Design in the artist's work and the place that we can attribute to the artist in the field of Graphic Design, a field to which Batia Suter doesn't directly belong, but one that runs through her productions, and to which she was confronted in a concrete fashion in the context of her collaboration with the Graphic Designer Roger Willems in the design of the two volumes of the encyclopedia that, in fact, is today a reference for many artists, as much as it is for a large number of Graphic Designers.
#08: A residency: Charles Mazé & Coline Sunier at the Villa Médicis. Author: Thierry Chancogne.
Typo-topographic records.
While still a student in the Ésad Valence, Coline Sunier, along with Grégory Ambos, created a striking front cover for the booklet associated with the Zak Kyes programme, «Forms of Inquiry», using a series of jewels sampled from the more or less heraldic graphic patrimony of highly local emblems.
When she founded her studio with Charles Mazé, the duo continued the work of collection, which is at the same time one of the etymologies of reading, and one of the characteristics of the conceptual aesthetic of the list that emerged in the 1970s-first, in the re-casting of the Ésad Valence's identity in 2012-2013; then in the work created during a residency at the Villa Médicis, Come vanno le cose?, dedicated to records of 1,512 graffiti found on the walls of Rome illustrating the portrait of a mysterious survivor, perhaps imagined, of the Red Brigades; and more recently in the identity developed for the Centre d'art contemporain in Brittany.
The collection of signs of power and the traces of resistance profoundly inscribed in the always political matter of the spaces is often accompanied by an attempt at typographic translation bringing to mind the work of typification in the personal writings of Fernand Baudin, created for the catalogue of the eponymous prize in 2012.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »
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Revue faire, regarder le graphisme : Criez dehors : International Library of Fashion Research
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 19 Mai 2025
- 9791095991496
Un voyage visuel à travers une large collection d'ephemera de mode conservés à l'International Library of Fashion Research à Oslo, le fonds le plus important au monde sur les publications et recherches spécialisées sur la mode. Aude Fellay y aborde les enjeux de la recherche dans le domaine face aux nécessités contemporaines.
Je m'approche de l'homme derrière l'écran de verre. Il ne me regarde pas. Je lui remets mon passeport. «?Pourquoi êtes-vous en Norvège???» me demande-t-il en feuilletant les pages. «?Pour travailler?», je lui réponds simplement. «?Quel genre de travail???» «?La recherche?», je rétorque de manière évasive, m'en délectant (un privilège, c'est certain). Il exige des précisions?: «?Quel genre de recherche???» Je crache enfin le morceau : «?Fashion research?». Il répète le F-word alors que ses yeux rencontrent enfin les miens. Norvège et mode. Mode et recherche. Je n'arrive pas à savoir quels mots l'ont troublé. Tous peut-être.
La??mode??avec??un??grand??M,??c'est??Paris.??La??recherche, c'est la science. Quel est l'intérêt d'étudier quelque chose d'aussi frivole?? Peut-on vraiment penser par la mode?? Oui, monsieur, ma subjectivité en dépend. Et c'est comme ça que je paie mon loyer. En l'occurrence ici, il s'agit d'écrire quelque chose à propos de l'International Library of Fashion Research pour les pages en papier glacé que vous, lecteurices, tenez entre vos mains. La bibliothèque conserve des objets imprimés relatifs à l'industrie de la mode, dont des invitations à des défilés, du courrier interne, des lookbooks, une série de magazines de mode et une modeste sélection d'écrits universitaires. D'où l'intérêt de la Revue Faire pour la bibliothèque et ma visite de deux jours à Oslo.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie au numéro ou sous la forme de recueils de plusieurs numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. » -
Revue faire, regarder le graphisme n.22 : artists posters
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 15 Mai 2020
- 9791095991212
François Havegeer et Sacha Léopold (Syndicat) proposent à Aurélien Mole, Jérôme Dupeyrat, Mathias Augustyniak (M/M Paris) et Thierry Chancogne d'apporter leurs regards sur les posters d'art, les posters d'artistes, les affiches faites par des artistes, les affiches faites avec des artistes, les affiches faites pour des artistes, et les graphistes qui y participent parfois (numéro spécial de la revue critique consacrée au graphisme).
Acte 1.
À Sérignan, Aurélien photographie l'exposition du MRAC Sérigan, avant de re-prendre son train.
Acte 2.
Thierry et Jérôme rencontrent l'exposition « Honey, I rearranged the collection » présentée au MRAC Sérignan, ils en discutent par la suite au bord de l'eau.
Acte 3.
Thierry et Jérôme animés par leur discussion, analysent des affiches d'artistes ou de graphistes qui les ont marqués, parmi lesquels Christophe Lemaitre, Sturtevant, Richard Hamilton.
Acte 4.
Mathias, dans son chalet, après que son avion ait atterri lit et relit la discussion de Thierry et Jérôme.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de trois ou quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »
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Revue faire, regarder le graphisme : coffert vol.12 : n.42 à n.45
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 24 Février 2023
- 9791095991427
Les numéros 42 à 45 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº?42 - 12 ou 13 choses que je sais d'elle : F.R.DAVID.
Auteur·rice·s?: Victoire Le Bars et Benjamin Thorel.
On connaît la chanson?: les mots ne viennent pas facilement. Alors, comment aborder F.R.DAVID, revue dont c'est la devise?? Ce numéro de Faire propose une exploration non exhaustive, à quatre mains, des vingt F.R.DAVID parus entre 2007 et aujourd'hui. Regroupant à chaque parutionun ensemble d'écrits, d'images, de documents d'auteur·e·s et de périodes différentes, F.R.DAVID est au coeur de la pratique de Will Holder, son éditeur. Attentif aux moindres inflexions du langage, il y développe une approche singulière du livre, où la relation aux lecteur·rice·s est essentielle à l'acte même de publier.
Nº?43?- Un caractère : L'«?écriture typographiée?».
Auteur : Thierry Chancogne.
En 1920, Francis Thibaudeau dédie son manuel de typographie moderne La Lettre d'imprimerie composé en multiples variantes de typographies remuantes d'Auriol - au moins l'éclairée ou «?contour?» Auriol-champlevé, la stencil Auriol labeur, l'étroite Française Légère, la grasse Robur Noire - au lettreur et typographe début de siècle en tant qu'«?innovateur de l'écriture typographiée?». Et il faut remarquer que peut-être le plus répandu de ces alphabets, l'Auriol labeur, est une lettre qui défend aussi bien la dynamique picturale de ses composants visiblement brossés d'un geste auguste que la technicité plus ou moins industrielle des tenons de cette lettre stencil-pochoir. On peut en tous cas être à juste titre frappé par cet oxymore de la dite «?écriture typographiée?». Comment l'écriture et sa dynamique contingente, située, personnelle, travaille-t-elle l'effort de généralisation industrielle et normative de la typographie?? Un type, un idéal abstrait, un contrat orthographique peut-il agir le mouvement historique et l'inscription sans cesse particulière et renouvelée des alphabets?? Que devient la cursivité lorsqu'elle est en quelque sorte «?récupérée?» par la forme relativement définitive, du moins pérenne, des fontes??
Nº?44 - Une énigme : la communication visuelle des neurosciences.
Auteur : James Langdon.
Les neurosciences sont une science visuelle. Notre compréhension de la biologie du cerveau trouve son origine dans les premières images de neurones et de dendrites produites par Santiago Ramón y Cajal et Camillo Golgi à la fin du XIXe siècle. Au cours des dernières décennies, les neurosciences ont adopté l'imagerie numérique. Nous avons été témoins d'images dynamiques de cerveaux vivants produites par résonance magnétique et des représentations complexes de «?connectomique neuronale?» qui promettent à terme de révéler le «?schéma de câblage?» du cerveau humain. De telles images ne sont pas simplement la documentation d'un travail scientifique, elles sont elles-mêmes des sources primaires de recherche. Les images sont la science.
Pourtant, l'interaction des neurosciences avec la culture visuelle dominante tend vers la simplification et l'amateurisme. La communication scientifique semble considérer le design graphique et la direction artistique avec scepticisme, préférant contextualiser les images techniques avec un collage de dessins animés, de mèmes Internet et de photographies génériques de haute technologie. En revanche, l'industrie émergente de la neurotechnologie adopte le langage visuel de la «?grande technologie?» d'entreprise. Le projet Neuralink de l'entrepreneur milliardaire Elon Musk présente sa technologie expérimentale d'implant neuronal comme s'il s'agissait d'un appareil commercial innocent.
Inévitablement, les neurosciences offriront bientôt des opportunités d'augmenter technolo-giquement le cerveau humain, ce qui pourrait renforcer davantage les inégalités et la stratification dans notre société. Ce texte n'est pas un appel à une collaboration interdisciplinaire plus amicale entre le design graphique et les neurosciences, mais une évaluation critique du vocabulaire visuel d'un domaine du point de vue d'un autre.
Nº?45 - Fabrique de la redondance (4 gabarits de mise en page).
Auteur : Stuart Bertolotti-Bailey.
Dans le design graphique, les gabarits sont dédiés au confort et au rendement. Leur double objectif est d'accélérer le travail en économisant la prise de décision, tout en garantissant une cohérence de la production par la restriction des paramètres de choix. Mais les gabarits peuvent aussi être utilisés dans des perspectives moins réductrices et plus entreprenantes. Cet essai retrace le développement de quatre projets réalisés avec des collaborateurs variés qui proposent, à partir d'un tel état d'esprit, autant de gabarits très spécifiques. Classés ici en tant que «?mal de tête génératif?», «?point de rencontre?», «?terrain de jeu?» et «?gabarit industriel par défaut?», ces quatre formats retracent le passage progressif des médias physiques aux médias numériques au cours de ces deux dernières décennies. -
Revue faire, regarder le graphisme : coffert vol.8 : n.27 à n.30
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 18 Février 2021
- 9791095991182
Les numéros 27 à 30 de la revue critique consacrée au graphisme.
N° 27 - Rhizomes de Londres. Archigram et images mentales de la ville.
Auteure : Sonia de Puineuf.
La revue Archigram (1961-1970) était déjà regardée et analysée de près par les architectes, historiens, théoriciens et critiques de l'architecture en tant que réservoir d'images et d'idées pour la pratique architecturale et urbanistique. La présente étude aborde Archigram sous un autre angle : elle essaye de l'interpréter comme un artefact réussi du design graphique en la confrontant aux réalisations de son époque et des époques inspiratrices qui relèvent du champ du graphisme, tant éditorial qu'environnemental. Elle tend à expliquer l'évolution graphique de la revue en prenant en compte les stimuli graphiques de Londres, la ville où le groupe d'architectes d'Archigram oeuvrait au quotidien. L'étude veut démontrer que cette publication de prime abord déroutante par son hétérogénéité s'apparente à une cartographie exhaustive des bruissements secrets et tendances évidentes de la métropole anglaise où l'utopie futuriste de la ville dynamique prit corps d'une manière particulière. Recensant le potentiel de Londres des mythiques Sixties, la revue Archigram se présente comme une image rhizomique, miroir vivant de l'organisme urbain.
N° 28 - Un format : la conférence.
Auteure : Manon Bruet avec Area of Work.
Dans le champ du design graphique, les espaces de médiatisation du travail sont de plus en plus nombreux.
La conférence, entre autres, permet d'expliciter les pratiques et les méthodologies des designers. Pour certains, elle est l'occasion de dresser l'état des lieux d'une démarche, un inventaire des formes produites. Pour d'autres, au contraire, elle constitue un prétexte à la production de nouvelles formes, parfois plus expérimentales.
N° 29 - Girls : Esthétisation du politique et manipulation du divertissement.
Auteure : Alexandra Midal.
Inventée par John Tiller dans une filature de coton en 1880, l'origine britannique de la danse synchronisée est rapidement oubliée à Berlin où les revues s'imposent comme l'expression de la standardisation et du capitalisme américain. Les fameuses Tiller Girls incarnent la « New Woman » moderne et les spectacles rassemblent plus de 4 millions de spectateurs chaque année. Séduit, Hitler demande à disposer d'une troupe : les Hiller Girls. Face à face, les deux revues sont des répliques que formellement rien ne permet de distinguer, mais qui délivrent des messages opposés.
La danse synchronisée dévoile les formes données au discours politique entre démocratie et fascisme de la République de Weimar à la prise de pouvoir par le NSDAP. Entre pouvoir des formes et formes du pouvoir, face aux destructions des villes, aux décrets bannissant l'usage du Fraktur et la destruction de l'art dégénéré, ces spectacles de danse, sans doute, parce qu'ils sont populaires, montrent que le national socialisme a utilisé des stratégies insidieuses et invisibles, vidant le contenu des formes pour n'en garder que l'apparence, et que cette pratique de l'ombre se révèle au final tout aussi barbare que la destruction et les autodafés.
N° 30 - Donner corps : le specimen typographique chez Lineto.
Auteur: Olivier Lebrun.
Le Specimen chez Lineto joue des formes et des formats pour promouvoir les caractères typographiques de la fonderie : livres, posters, enveloppes, dépliants, caractères transfert, annonces presses, clips vidéos mais aussi structures gonflables et bootlegs de logotypes. Lorsque Reala publie la LL Biff en 2000, le specimen utilise la culture graffiti et ses modes de mise en circulation, proposant une double référence : « Medium is the message », « Style is the message ». La citation chez Lineto est une forme qui permet de diffuser le catalogue typographique en empruntant à divers champs culturels : « Ignorance of your own culture is not considered cool ! ».
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de trois ou quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
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Revue faire, regarder le graphisme : coffert vol.5 : n.16 à n.18
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 4 Décembre 2019
- 9791095991151
Les numéros 16 à 18 (saison 2) de la revue critique consacrée au graphisme.
N° 16 - Une reproduction : Ce que veut El Lissitzky. Auteur : James Langdon Je suis rarement satisfait quand je vois une production graphique imprimée à l'origine dans deux encres reproduite en quadrichromie. Avant l'avènement commercial de l'impression offset, les couleurs élémentaires d'impression - de Gutenberg à Tschichold - étaient le noir et le rouge. Au début du XXe siècle, les graphistes utilisaient le noir et le rouge non pas pour tenter de recréer le spectre de couleurs reconnu par l'oeil humain, mais bien pour donner un impact graphique singulier. Pour faire la distinction. Pour créer du dynamisme. Incarner une idéologie dans la page. En particulier, la combinaison de noir et de rouge sur du papier blanc est devenue synonyme du Suprématisme et du graphisme révolutionnaire russe.
Les procédés de traitement d'image contemporains peuvent permettre des reproductions extraordinaires de cette esthétique historique. Une photo numérique haute résolution d'un livre original imprimé en noir et rouge des années 1920 peut être traitée à l'aide d'un profil de couleur afin de calibrer son apparence à chacune des étapes de travail : la correction des couleurs dans les logiciels, l'épreuvage et l'impression. Cette méthode de travail permet finalement d'obtenir une image belle et précise de cet artefact graphique tel qu'il se présente aujourd'hui, jusqu'aux détails les plus fins de sa patine, de sa décoloration due à l'exposition au soleil et aux nombreuses autres subtilités qui le définissent comme un objet d'archives.
Mais une telle reproduction présente un étrange anachronisme technique. Qu'en est-il des contraintes qui ont à l'origine façonné la conception de ce livre - le lien implicite entre les deux couleurs de son graphisme et l'architecture de la presse à une ou deux couleurs sur laquelle il a été imprimé?? Ne sont-elles pas importantes?? Peuvent-elles être reproduites??
Je compare ici les reproductions imprimées de l'iconique couverture noire et rouge du livre Die Kunstismen (1925), conçu par le russe El Lissitzky. Publiées entre 1967 et 2017, ces images traitent des caractéristiques matérielles de la couleur du livre original de différentes manières, faisant appel à des notions contradictoires de fidélité.
N° 17 - Un acronyme : ACAB. Auteurs : Ariane Bosshard, Jérôme Dupeyrat, Olivier Huz et Julie Martin L'acronyme ACAB, souvent vu dans l'espace urbain sous forme de graffitis ou de stickers, est apparu au Royaume-Uni dans les années 1970 en lien avec la culture punk, et y a été popularisé lors des mouvements sociaux des années 1980. Signifiant « All Cops Are Bastards », il s'est largement répandu dans l'espace public international ces vingt dernières années, dans le sillage de diverses mouvances politiques, de l'altermondialisme aux gilets jaunes en passant par le black bloc et les ZAD, et en faisant également l'objet de diverses variantes telles que « All Capitalists Are Bastards », « All Colors Are Beautiful » ou encore « All Cats Are Beautiful ».
Observer les inscriptions ACAB (ou 1312, en version chiffrée) permet de traverser de multiples terrains politiques, mais aussi plusieurs cultures visuelles (anar, punk, hip-hop, LOL) parmi lesquelles migre cet acronyme. C'est au cours de cette circulation scripturale, graphique et visuelle qu'il devient à la fois un signe de reconnaissance et un énoncé polysémique.
N° 18 - Une visite d'atelier : le studio d'Ines Cox. Auteures : Manon Bruet et Julia Andréone Trois femmes entrent dans un bar. La première vit dans un grand appartement à Anvers, en Belgique. La seconde est une graphiste indépendante qui a fondé son propre studio. La troisième est un avatar - vous la connaissez peut-être - qui a un intérêt certain pour les procédés créatifs, les interfaces et leurs vocabulaires. Ensemble, elles mangent des pistaches, commandent des vodkas et ne sont pas sûres de pouvoir se lever pour donner cours le lendemain à la Royal Academy of Fine Arts. Mais ensemble, elles forment surtout la troublante personnalité multiple d'Ines Cox, graphiste belge que Julia Andréone et Manon Bruet sont allées rencontrer dans son atelier en juin 2019. L'occasion de mener un récit à trois voix et de dessiner les contours d'un parcours, d'une pratique et d'un personnage.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de trois ou quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »
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Revue faire, regarder le graphisme : coffert vol.7 : n.23 à n.26
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 21 Octobre 2020
- 9791095991175
Les numéros 23 à 26 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 23 - Un portrait?: Le maître satisfait de son propre travail.
Auteur : Ziga Testen.
Dans cet article, Ziga Testen, graphiste et universitaire basé à Melbourne, se concentre sur une seule image : un portrait photographique d'une figure historique bien connue, le concepteur et typographe Jan Tschichold. Par là Ziga Testen fouille les ruines d'une histoire du design alors que la confiance dans cette institution et ses méta-récits s'est érodée. Testen questionne ce qui a pu être considéré comme la forme canonique de l'histoire du design graphique, comment et dans quelles perspectives on a écrit à son sujet. En particulier, il s'intéresse à la façon dont cette photographie a été utilisée et quelles histoires en ont été racontées.
Nº 24 - Une identité de théâtre?: Le Schauspielhaus par Cornel Windlin.
Auteurs?: Étienne Hervy et Thierry Chancogne.
Conçue par Cornel Windlin (et/avec Gregor Huber), la communication du Schauspielhaus de Zürich.
Pour les saisons 2009/10 et 2010/11 apparaît simultanément à l'arrêt de la collaboration de designers avec le théâtre?: le Grand Prix de la biennale de Brno en 2010, le 1er prix du concours international et une exposition à Chaumont l'année suivante en même temps qu'un Swiss Federal Design Award, une brève apparition dans les revues et sites spécialisés et puis rien. Une fois encore, Cornel Windlin est redevenu rare, laissant un travail qui s'impose dans un silence lourd par son amplitude et sa complétude. Par la masse protéiforme de l'imagerie médiatique qu'il réactive.
Séries d'affiches de saison, affiches de spectacle, programmes annuels et mensuels, livrets dédiés à chaque pièce, invitations, flyers, matériel graphique de la programmation jeune public... tout est là, composé dans une graisse tunée spécifiquement de l'Unica77 numérisé avec l'équipe originelle de ses concepteurs par la fonderie Lineto (Windlin aussi), tout fait bloc dans cet aveuglement propre aux jours d'éclipse où se détache le disque noir choisi comme identifiant par Windlin pour le Schauspielhaus. Dix années plus tard, il s'agira d'en proposer une réception méticuleusement ordonnée, renseignée par Cornel Widlin et mise en perspective cavalière par l'analyse de Thierry Chancogne.
Nº 25 - La photographie à l'Exposition, Jonathan Monk.
Auteur?: Remi Parcollet.
Les photographies d'oeuvres en situation d'exposition ou d'atelier élargis à la taille du mur deviennent une composante essentielle et de plus en plus systématique de la muséographie contemporaine. Le conservateur institutionnel accompagné de son scénographe, tout comme le curateur indépendant, l'exploitent autant pour re-contextualiser les oeuvres que pour les qualités esthétiques d'une image documentaire devenue immersive et réflexive.
Le rapport, évidemment plus riche, des artistes à ces images singulières, révèle, de différentes manières, les enjeux actuels de l'acte d'exposer.
Pour construire une forme de rétrospective de son travail Jonathan Monk a ainsi débuté en 2016 une série d'expositions intitulée Exhibit Model, consistant à recouvrir les murs de l'espace d'exposition par des photographies d'archives documentant ses propres oeuvres des vingt dernières années dans différents contextes. Marie J. Jean conçoit ces vues d'exposition mises en espace comme réalité augmentée?: «?Cette manière de reconsidérer l'exposition, c'est-à-dire d'exposer l'oeuvre avec son contexte d'apparition, nous rappelle que l'oeuvre d'art ‹?est un lieu?›, ‹?institue un lieu?›, est ‹?un avoir lieu?›.?» Mais pour Jonathan Monk, qui utilise souvent les oeuvres d'autres artistes, n'est-ce pas simplement une manière de s'approprier son propre travail??
Nº 26 - Une technique d'impression?: l'impression à la demande.
Auteure?: Manon Bruet.
En 2008, le graphiste anglais James Goggin mène un workshop de deux jours avec les étudiant·e·s en design à la Hochschule Darmstadt, en Allemagne. L'objet qui en résulte prend tour à tour les allures d'un album photos, d'un spécimen typographique et d'un nuancier. Sur la couverture, la phrase «?Dear Lulu, Please try and print these line, colour, pattern, format, texture and typography tests for us?» constitue une adresse claire à la plateforme d'impression en ligne que ce livre se propose d'éprouver.
Dix ans plus tard, l'offre s'est diversifiée et le succès de telles plateformes est indéniable - le phénomène s'est d'ailleurs étendu bien au-delà du champ de l'édition. Alors que certains déplorent une concurrence déloyale faite aux imprimeurs, d'autres, professionnels ou amateurs, y voient une liberté inouïe de pouvoir imprimer et diffuser à faible coût des objets plutôt bien finis.
Au sein de ces systèmes de production, les possibilités sont multiples mais restent limitées, et cela pose évidemment la question de la standardisation possible des formes et des formats. Néanmoins, avec le Print On Demand, il semble que l'enjeu ne réside plus tellement dans la matérialité d'un objet (le choix d'un format, d'un papier ou d'un façonnage particulier) mais plutôt dans l'existence même de cet objet, en dehors des circuits de production et de diffusion habituels. -
Le classeur de la norme graphique de la NASA est un étrange fantôme. Cet outil visuel inédit dessiné et alimenté par Richard Danne et Bruce Blackburn à partir de 1975 fut délaissé en 1992 par l'agence aérospatiale américaine. Il ré-apparait ces dernières années sur internet où il est publié sur quelques blogs intéressés par les sujets du graphisme. Il fut mis en ligne par la NASA sous format PDF avant d'être ré-édité dans une version bibliophilique augmentée par Jesse Reed and Hamish Smyth en 2015.
Au delà de la fascination pour le sujet « NASA », cet outil présente plusieurs intérêts :
- Une présentation d'identité visuelle exhaustive, de la mise en forme d'un courrier jusqu'aux marquages de la navette spatiale Discovery afin d'appréhender les différentes échelles formelles, politiques et techniques d'usage des signes.
- Un accompagnement des personnels amenés à produire des documents nouveaux en privilégiant un discours précis et à rebours du vocabulaire formel majoritaire des communicants contemporains.
- Un objet dont la matérialité affirme tout à la fois l'intérêt témoigné pour son sujet et l'ambition et le soin qui doivent être manifestés dans la mise en forme de celui-ci. Son format facilite sa manipulation pour garantir une organisation, une compréhension et un usage des consignes et propositions qu'il articule et développe.
La réimpression des pages de la norme originale est réalisée en noir. Ainsi l'ensemble des couleurs PMS se transforment en nuances de gris. La présence d'un nuancier mobile 5 couleurs PMS et l'annotation constante des pages imprimées permettent une retranscription précise de l'articulation des images originales. -
Revue faire, regarder le graphisme n.1 : vol. 1, 2, 3, 4
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 1 Janvier 2018
- 9791095991045
Le recueil des quatre premiers numéros de la revue critique consacrée au design graphique, publiée par les éditions Empire (studio Syndicat). Chaque parution s'intéresse à un objet spécifique, traité par un auteur reconnu : la collection Rouge-gorge aux éditions Cent pages par SpMillot ; la base de données colorlibrary.ch du studio Maximage ; la monographie Recollected Work par Mevis & Van Deursen et les cartons d'invitation de l'artiste Stanley Brouwn.
N° 01 : Une collection - Rouge-gorge aux éditions Cent pages par SpMillot. Auteur : Thierry Chancogne.
« SpMillot, couple à la vie comme au travail, se sont rencontrés dans les années 1980 à l'École des Arts Décoratifs de Paris [...]. SpMillot dessine des posters, des sites internet, des brochures, des logotypes. Mais le couple semble avoir un penchant pour la typographie. Une typographie qui ne doit pas être seulement comprise dans son approche «microscopique», à l'échelle de la lettre. SpMillot ne dessine pas tant les caractères qu'il les adapte systématiquement en changeant ici un glyphe, là une hauteur d'x, qu'il acclimate à un projet précis, à sa propre grammaire. [...] Pour aborder le travail de SpMillot, nous nous intéresserons à ce qui est sans doute un de leurs travaux les plus connus et peut-être les plus représentatifs : la collection Rouge-gorge des éditions Cent pages. » Thierry Chancogne N° 02 : Une plateforme technique - Colorlibrary.ch par Maximage. Auteure : Manon Bruet.
Le projet de recherches Workflow, mené à l'ECAL par Tatiana Rhis, Guy Meldem, et Julien Tavelli et David Keshavjee (Maximage), s'intéresse aux nouvelles technologies de l'objet imprimé. Il consiste en une série d'expériences qui tentent de déjouer les technologies de production aujourd'hui à disposition, provoquer le hasard et les accidents afin d'obtenir des résultats inédits. Un des premiers résultats du programme Workflow est la création d'une série de profils colorimétriques permettant de convertir des images numériques pour l'impression avec une, deux, trois, quatre ou cinq couleurs d'accompagnement, qu'elles soient basiques, pastels, fluos ou métallisées. Revendiquant une solution « novatrice » et « professionnelle » pour le traitement de la couleur, l'ECAL et le programme Workflow lancent en 2016 le site www.colorlibrary.ch, qui propose ces profils à la vente. La plateforme apparaît comme une bibliothèque en ligne présentant une grande variété de profils aux différentes combinaisons colorées.
N° 03 : Une monographie - Recollected Work par Mevis & Van Deursen. Auteur : Étienne Hervy.
En 2006, l'éditeur Artimo confie à Linda van Deursen et Armand Mevis la direction éditoriale et la conception graphique de leur propre monographie : Recollected Works. Associés à Paul Elliman pour les textes, les deux graphistes répondent par une démarche similaire à celle qui est la leur lorsqu'ils accompagnent d'autres artistes ou photographes à travers des livres dont la pertinence a largement contribué à la réputation du studio. Mevis & van Deursen proposent au lecteur de faire l'expérience de leur travail à l'oeuvre plutôt que de le contenter par une restitution de travaux présentés comme oeuvres en soi. Plutôt que la nostalgie d'une organisation plus ou moins formalisée de leurs projets précédents, les deux graphistes regardent leur production passée comme le matériau d'un projet autonome que sera ce livre.
N° 04 : Une communication - Cartons d'invitation de l'artiste Stanley Brouwn. Auteure : Céline Chazalviel.
Derrière les normes mises en place pour la communication relative à ses expositions, l'usage exclusif de minuscules et de l'helvetica, le refus de reproduire des images de son travail, de produire (ou de laisser produire) un commentaire écrit au sujet de ce même travail, d'apparaître dans un contexte de vernissage ou encore de répondre à une interview, l'artiste Stanley Brouwn construit son identité par ellipses. Depuis sa première participation à la Dokumenta 5 (1972), les récits liés à cette attitude tracent les contours d'une posture artistique qui dépasse le cas particulier. L'exemple des cartons d'invitation de ses expositions personnelles en est symptomatique : composés quasiment exclusivement en helvetica, en l'absence de majuscules et, cela, faisant fi de l'identité graphique de la galerie ou de l'institution invitante, ils semblent impossibles à dater, à vingt ans près. Cette maitrise révèle que les choix graphique et typographique représentent un des espaces de la neutralité construite par Brouwn à l'instar d'autres artistes et théoricien(ne)s de sa génération, et celles à suivre.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »
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Réédition fac-similé, accompagnée de sa traduction française, des manuels de charte graphique conçus par Paul Rand pour la redéfinition de l'identité visuelle de la société multinationale de matériel informatique IBM, recherche iconique menée par le graphiste américain entre 1962 et 1987 sous forme d'un classeur à feuillets volants. Leur assemblage permet la mise en perspective des pratiques et usages graphiques à travers leur évolution au fil du temps, et de rentrer au coeur de l'un des plus importants projets de design global du XXe siècle.
En 1956, le designer Eliot Noyes est engagé par le directeur d'IBM à repenser le design de l'entreprise dans son intégralité, des produits à la communication en passant par l'architecture des bâtiments. Le graphiste Paul Rand est invité à définir l'ensemble des documents graphiques de l'entreprise. Commence alors l'un des projets de design graphique les plus mémorables du XXe siècle au sein de l'« IBM Graphic Design Program ».
La série de logotypes IBM créée par Paul Rand a culminé avec une version dessinée en 1972 formée de bandes superposées, qui a rendu les initiales de la compagnie instantanément reconnaissables dans le monde entier. Ce logo à 8 barres est toujours utilisé aujourd'hui.
Entre les années 60 et les années 80 un ensemble conséquent de règles et usages graphiques a été répertorié et régulièrement mis à jour dans un classeur organisé par sections. On y retrouve les instructions de reproduction du logotype, les règles graphiques et typographiques, les dessins de documents internes et externes, les usages signalétiques, les utilisations architecturales. Ce document permet une manipulation des signes graphiques de l'entreprise en cohérence et en discussion efficace avec les autres corps de métier.
Ce classeur est aujourd'hui un objet iconique, rare et peu documenté, il nous parait nécessaire de le rendre accessible et diffusable, aux graphistes, étudiants et intéressés par cette aventure d'entreprise emblématique. Compte tenu des nombreuses mises à jour des normes graphiques, les différents classeurs de norme IBM que nous avons consultés sont souvent différents dans leurs contenus. Ce sont les documents successifs de ce classeur et leurs évolutions qui sont édités et reproduits afin d'offrir la vue la plus large sur le travail accompli pendant plus de 20 ans. Cette entreprise a été réalisée de concert avec les archivistes d'IBM, New-York et la Bibliothèque Kandinsky du Centre Georges Pompidou, Paris.
Le projet s'est fait en accord avec les ayants droit de Paul Rand et l'entreprise IBM.
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Revue faire, regarder le graphisme n.10/11/12
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 1 Avril 2018
- 9791095991090
Les numéros 10 à 12 de la revue de design graphique, autour de Robert Brownjohn, Klaus Scherübel, Julia Born, Simon Starling et Poster of Girl, Revue Emmanuelle.
N° 10 : Une ligne?: Robert Brownjohn. Auteur?: Étienne Hervy, Natasha Leluc.
La figure de Robert Brownjohn oscille entre New York et Londres, elle tangue entre les années 1950 et les années 1960, elle jongle encore, dans la profusion de sa production, entre les jeux typographiques et les essais photographiques, les identités sur entête de lettres et les installations publicitaires, le packaging en forme de projet refusé et le générique devenu archétype du film d'espionnage. Vascillant sans cesse entre la vie et les idées, la trajectoire de l'élève prodige de Moholy-Nagy devenu le designer prodigue du swinging London est une ligne qui n'en finit pas de finir. Qu'il ait trop brillé ou trop brûlé, ce génie ingérable effarouche les yeux de l'histoire qui préfère regarder ailleurs pour ne pas effaroucher les enfants sages. Alors qu'importe l'histoire pourvu qu'à la fin ce soit signé Love B.J.
Ce 10e numéro de la Revue Faire contient contient des aquarelles originales des travaux de Robert Brownjohn par Natasha Leluc.
N° 11 : Une exposition imprimée?: vol.19 de Klaus Scherübel et Title of the Show de Julia Born, THEREHERETHENTHERE de Simon Starling. Auteur?: Jérôme Dupeyrat.
Il s'agira à travers ce texte d'observer et d'analyser comment la pratique de certains artistes et designers graphiques se construit dans une relation de réciprocité entre la pratique de l'édition et celle de l'exposition, spécifiquement selon deux modalités?:
- L'exposition conçue comme un processus éditorial, selon un déplacement vers l'espace d'exposition de logiques d'écritures et de mise en forme ayant leur origine dans l'espace du livre.
- Le catalogue d'exposition considéré comme espace et comme mode d'amplification du travail artistique et curatorial, au-delà des stricts enjeux documentaires et critiques habituellement dévolus à ce type de publications.
Le texte se développera à partir de cas concrets, et portera plus particulièrement sur Julia Born en regardant Jérôme Saint-Loubert Bié, Klaus Scherübel, Yann Sérandour et Simon Starling, tout en inscrivant l'analyse de leur travail dans une histoire étendue, allant du phénomène du «livre galerie» au XVIIe siècle jusqu'à l'oeuvre de Marcel Broodthaers.
N° 12 : Une revue?: Poster of Girl, Revue Emmanuelle. Auteure?: Catherine Guiral.
Au premier mitan du XVIIe siècle, le médecin français Théophraste Renaudot lance un périodique, La Gazette. Y apparaissent les premières «?publicités?». Le sens initial donné à ce terme est celui de rendre public et Renaudot, personnage aux activités multiples, s'emploie alors à appliquer son adage: «?car tout ainsi que l'ignorance oste le désir, estant impossible de souhaitter ce qu'on ne cognoist pas, de mesme la cognoissance des choses nous en ameine l'envie.?» Ces relations syllogiques et paradoxales entre stimulation du désir, masque de l'ignorance et envie amèneront à explorer les tensions existant entre public, publicité et érotisme. En s'appuyant sur l'apparition des magazines dits «?porno?», en particulier le magazine Emmanuelle (lancé par les éditions Opta - Office de Publicité Technique et Artistique - en 1974), Poster of Girl déshabillera la «?masculinité héroïque?», pour employer l'expression de la philosophe Beatriz Preciado, tout en explorant ce que pouvait être un «?magazine de plaisir?» (sous-titre à Emmanuelle) à la lumière confrontante des techniques contemporaines de rhabillement.
Déplier Emmanuelle c'est donc ouvrir des lignes de fuite qui d'une révolution de l'imprimé à une révolution culturelle, dévoilent les formes habiles, mercantiles ou critiques dont se drape eros.
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Revue faire, regarder le graphisme : coffert vol.9 : n.31 à n.34
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 13 Octobre 2021
- 9791095991199
Les numéros 31 à 34 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 31 - Une édition?: The Serving Library. Entretien avec Stuart Bertolotti-Bailey par James Langdon.
Le magazine lancé Dot Dot Dot s'est toujours mis à dos certaines factions de la communauté des graphistes. Bien qu'il soit sans aucun doute simplement un magazine dédié au graphisme, Dot Dot Dot a toujours défendu l'idée que le graphisme était lui-même *dédié à* - ou du moins inséparable de - tout contenu qu'il pouvait être amené à exprimer. Avec cette affirmation ingénue, il est devenu, sans nécessairement essayer, un magazine dédié aux sujets potentiels du design graphique. Un magazine potentiellement dédié à tout et n'importe quoi, donc ! Le dernier numéro de Dot Dot Dot a été publié en 2010. La publication qui lui succède, Bulletins of The Serving Library, a continué à élargir son champ éditorial.
Au cours de ces vingt années de publication, ses éditeurs ont amassé une collection considérable de près de cent objets apparus au fil des magazines. Les contenus de cette collection sont de nature variée, tant en termes de format que de projet?: ils vont d'images de commande pour des articles à des oeuvres d'art relevant d'historicités particulières, de positions et de praticiens d'importance. À l'automne 2020, cette collection a déménagé dans une annexe de l'artist run space 019 à Gand, dans la perspective d'y être installée à long terme comme un espace propice à l'enseignement, riche de connexions qui mènent au coeur et aux marges de l'histoire et de la pratique récentes du design graphique.
Nº 32 - Un graphiste illustrateur?: Bráulio Amado. Auteure?: Manon Bruet.
Écrire à propos d'une personne que l'on n'a jamais rencontrée, c'est en quelque sorte mener une enquête. Le travail préparatoire consiste à collecter des mots (les siens, ceux d'autres), des images, parfois??des??sons,??qui??sont??autant??d'indices??permettant de se projeter, de formuler des hypothèses. En somme, c'est tenter de comprendre et de reconstituer au fil du temps une personnalité, une pratique, et finalement un territoire. Mon enquête sur Bráulio Amado commence en janvier dernier, par l'acquisition de son ouvrage 2018 sur le site de l'éditeur portugais Stolen Books. Elle se poursuit ensuite sur plusieurs mois, durant lesquels je me trouve tour à tour transportée dans les sous-sols de clubs, dans??les??scènes??musicales??lisboètes??ou??new-yorkaises, puis au sein des colonnes d'un hebdomadaire américain consacré à l'économie, pour terminer au coeur d'une certaine relation entre l'historique affichiste et le très actuel graphiste-illustrateur.
Nº 33 - Formes ligneuses et tentaculaires?: Plantes mangeuses d'hommes et invasions décoratives. Auteur?: Camille Pageard.
Au cours du XIXe siècle, un nouveau genre littéraire parcourt l'Angleterre. Le roman gothique s'empare de thématiques qui alimenteront l'imaginaire des productions culturelles modernes occidentales. Des esprits malfaisants, des corps abjects, des émotions exacerbées et une nature déréglée deviennent les protagonistes de représentations extra-rationnelles. Au sein de ce nouveau courant se développe un sous-genre où une végétation hostile tue et dévore les hommes à coup de lianes et de racines tentaculaires, de parfums empoisonnés et de gueules épineuses. Le goût littéraire pour l'horreur conduit à un nouveau «?plaisir de l'oeil?» déployé par les illustrateurs sur les planches et les couvertures des livres. L'invasion des images au XIXe siècle est ainsi aussi celle de l'envahissement par une nature hybride moins pacifiée et régentée que ne le laisse entendre l'histoire de l'ornement.
Nº 34 - Un prix?: Qu'est-ce qu'un plus beau livre?? Auteur?: Thierry Chancogne.
C'est au siècle des Lumières que l'esthétique s'autonomise, que le Beau se détache du Bien et de l'Utile comme accès libre au sens, à la vérité. Et l'on peut se demander si, à partir de la révolution industrielle, le design du dessin à dessein n'a pas dans une certaine mesure repris le flambeau des techniques appliquées de l'Ancien Régime de l'art de faire et de la beauté. Qu'en est-il dès lors du qualificatif de «?beau?» appliqué à la typographie comprise comme art de la mise en forme des livres depuis 1943 et la mise en place du «?Prix des plus beaux livres suisses?» sous l'impulsion du fameux Jan Tschichold??
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Ardeurs et mystères ; Saint-Geniès interviewé par Stephanie Le Bail
Francis de Lassus saint-geniès
- France-Empire
- 15 Janvier 2014
- 9782704812424
Dans ce livre d'entretiens avec Stéphanie Le Bail, romancière et biographe, Saint-Geniès retrace sa vie d'artiste, évoque son rapport aux critiques et lève le voile sur ses inspirations, la quête qu'il poursuit à travers son oeuvre. Parfois troublantes, ses créations recèlent des influences antiques. Sur ces toiles figuratives s'exaltent des passions et des êtres en devenir. Au gré de ces métamorphoses, Saint-Geniès attache un soin particulier à ne pas déflorer le secret des corps.
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Une biographie thématique pour comprendre, au-delà de l'artiste, le génie du maître.
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Revue faire, regarder le graphisme : coffert n.19 à n.21
Collectif
- Empire
- Revue Faire, Regarder Le Graphisme
- 12 Mai 2020
- 9791095991168
Les numéros 19 à 21 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 19 - Une histoire : des graphistes éditeurs.
Auteur : Thierry Chancogne.
Dès 1275, on statue dans le Royaume de France sur les droits des stationarii (copistes) et des librarii (libraires) (Friedrich Karl von Savigny (auteur et éditeur), Histoire du droit romain au Moyen-Âge, Tome III, Charles Hingray, Paris, 1839 (1815), p.?415) fraîchement émancipés du joug de l'Église.
C'est qu'il s'agit, avant même l'invention de l'imprimerie, de régler la circulation des écrits et la définition de ceux qui sont en charge de leur inscription et de leur diffusion.
C'est que, bien avant la figure moderne du typographe repérée par Robin Kinross au XVIIe avec The Doctrine of Handy-Works: Applied to the Art of Printing de Joseph Moxon (Robin Kinross, La typographie moderne : Un essai d'histoire critique, B 42, Paris, 2012 (1992) p. 11-12), les graphistes, les copistes et les typographes comme Geoffroy Tory ou Henri Estienne l'Ancien ont aussi été libraires et éditeurs en réfléchissant leur pratique et les contenus qu'ils amenaient sur la place publique.
Or il semble qu'il soit temps de refaire le point sur cette ancienne tradition, alors que de plus en plus de graphistes et de graphic designers fondent leur maison d'édition pour défendre leur ligne éditoriale dans les deux sens que prend ce mot en anglais : à la fois dans le sens de l'editing et du choix et de l'ordonnancement des matières graphiques, mais aussi au sens du publishing, soit une certaine éthique de la diffusion et de la publicité des contenus.
Nº 20 - L'or blanc et l'espace d'un signe : Roger, Charlotte, Pierre et les Arcs Auteure : Catherine Guiral.
Connu comme « l'homme aux cent millions de couvertures » et acteur majeur dans l'histoire du design graphique français durant les Trente Glorieuses, Pierre Faucheux a aussi pratiqué une riche activité d'agenceur d'espaces. À la fin des années 1960 il est invité par Charlotte Perriand à participer à l'aventure de la station de sports d'hiver des Arcs. « Construction d'un imaginaire » pensée par l'ingénieur Roger Godino, les Arcs, station savoyarde d'un autre genre, s'incarneront dans un signe particulier qui raconte le double intérêt que Faucheux eut pour l'espace et ses transformations.
Nº 21 - Un original : Les Plus beaux livres suisses 2004-2006.
Auteurs : James Langdon, Adrian Samson et Laurent Benner.
Le concours des Plus beaux livres suisses a été organisé presque sans interruption par l'Office Fédéral de la Culture depuis 1943. Un prix de la conception du livre avec une telle histoire, inscrit dans une telle culture nationale de la typographie, qui offre des perspectives significatives sur le graphisme éditorial, les valeurs culturelles de ses commanditaires et les discours critiques qui l'accompagnent.
Chaque année, un catalogue généreux réalisé par un des graphistes lauréats des années précédentes vient documenter les livres primés. La dimension auto-réflexive inhérente à ce genre de catalogue - livre de livres, graphisme de graphisme - propose un cadre aussi stimulant que risqué aux concepteurs de livres. Un regard rétrospectif sur les deux dernières décennies.
De catalogues donne à voir une divergence évidente des pratiques graphiques. Après un ou une série d'ouvrages - souvent les graphistes sont mandatés sur deux ou trois catalogues - d'une sophistication toute conceptuelle suit une simple documentation visuelle. Après une proposition sobre et finement ouvragée, vient quelque chose de fastueux ou d'expérimental.
Les catalogues 2004-2006 ont été conçus par Laurent Benner, un designer suisse travaillant à Londres, et dessinés en collaboration avec le designer anglais Jonathan Hares. La proposition de Laurent pour le catalogue 2004 était audacieuse. Il a contacté les imprimeurs de chacun des vingt livres primés de cette année et leur a demandé de réimprimer une section de leur livre. Toutes les sections réimprimées ont ensuite été reliées en Suisse, avec quelques pages supplémentaires au début et à la fin, pour constituer le catalogue.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de trois ou quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »