Le Regard
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1ère biographie consacrée à cet artiste Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Né en 1945, son enfance se déroula au milieu d'un champ de ruines. C'est dans le cadre de ses études en droit constitutionnel qu'il prit connaissance des vagissements du IIIe Reich. Cette révélation mortifère confortera, dès lors, sa liberté de penser et il n'aura de cesse de questionner ce qui a pu contaminer, dévoyer la kultur allemande.
Ses recherches formelles seront dans un premier temps déterminées par la grande fracture du XXe siècle, l'infamie de l'holocauste, puis par un travail sur la spiritualité juive, la kabbale. S'ensuivra une production labyrinthique, guidée par la littérature, la poésie, la philosophie, l'histoire, l'étude des mythes, le destin des femmes, mais également le cosmos, le paysage...
Kiefer n'en est pas moins un bâtisseur, un père de famille, un époux, un ami, un être au désespoir joyeux, dont la vie davantage que chez tout autre est intimement liée à son art, à son désir de s'inscrire dans le monde, de faire oeuvre, et dont l'aboutissement passera par une Fondation, afin de la pérenniser.
Compte tenu des méandres de l'oeuvre, cette biographie n'emprunte pas les codes de la chronologie, mais s'arrête sur tel ou tel événement tout en suivant les différentes étapes, thématiques, afférant au parcours artistique de l'artiste. -
Martine Doytier : Autoportrait
Alain Amiel, Brigite Bardelot
- Le Regard
- Monographies
- 1 Février 2024
- 9782958283117
Martine Doytier est une artiste trop tôt disparue.. Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait.
Martine Doytier Une vie d'artiste, 1947 - 1984. Ce livre accompagne la rétrospective que la ville de Nice consacre à Martine Doytier, une artiste trop tôt disparue et qui laisse une oeuvre peinte impressionnante par de nombreux aspects.
Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait.
Ce livre, largement illustré et comportant plusieurs textes essentiels pour la connaissance de cette oeuvre, retrace l'histoire de cette artiste hors norme et souvent jugée inclassable.
L'exposition, dont le commissaire est Marc Sanchez, se tiendra à L'Artistique à Nice, à compter du mois de février 2024.
La couverture du livre reproduit la grande peinture intitulée " Autoportrait " que Martine Doytier a réalisé patiemment entre 1979 et 1984 et qui est demeurée inachevée. La partie de l'image en couleurs présente l'artiste au travail, son bracelet d'ivoire au bras, et se représentant entourée de ses proches : des personnalités telles que Claude Fournet le Directeur des Musées de Nice de l'époque, Arman entouré de ses oeuvres, son fils Brice en tenue de judoka, le petit monde des gardiens et des conservateurs de musées niçois, un dîner d'artistes à la Villa Masséna ou deux de ses animaux fétiches : sa grande chienne Urane et son cochon d'Inde Bété. Pour cette couverture, les autres parties du tableau sont recouvertes par la couleur grise que Martine Doytier utilisait comme couleur préparatoire pour ses toiles. -
Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Auteur de l'unique monographie existante consacré à Cy Twombly, Richard Leeman, nous livre un passionnant essai : Cy Twombly et la critique américaine. Une histoire. 1951-1995.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, après la première exposition de l'artiste en 1951, celui-ci dû attendre 1994, afin que le MoMA lui consacre sa première rétrospective.
Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Richard Leeman est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Bordeaux Montaigne.
Il a publié Cy Twombly : peindre, dessiner, écrire (Le Regard, 2004) et dirigé plusieurs ouvrages (Le Demi-siècle de Pierre Restany, Ed. des Cendres ; INHA, 2009 ; Michel Ragon, critique d'art et d'architecture [avec Hélène Jannière], Presses universitaires de Rennes, 2013). Ses recherches actuelles portent sur le discours et les représentations historiques du XXe siècle (Le Critique, l'art et l'histoire : de Michel Ragon à Jean Clair, Presses universitaires de Rennes, 2010), sur des questions théoriques relatives à l'interprétation, ainsi que sur l'art actuel. Il anime depuis 2013 le Séminaire sur l'art d'aujourd'hui , lieu de rencontres et de recherches sur l'art contemporain.
Benjamin H.D. Buchloh nait à Dusseldorf en 1945. Historien d'art allemand, il est spécialisé dans l'art européen et américain de l'après-guerre. Il est professeur d'art moderne à l'université Columbia et à Harvard. -
Peindre en Normandie : Alain Tapie
Alain Tapié
- Le Regard
- Photographies
- 13 Octobre 2022
- 9782841054206
Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux et réunit de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus autour de la représentation de la Normandie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Honfleur, Le Havre et plus tard Rouen, ces noms symbolisent des moments d'intense création et d'échanges autour de grandes innovations qui nourrissent la peinture de paysage dans cette région marquée par l'influence de l'aquarelle anglaise, lieu d'un dialogue expressif entre physique de la nature et physique de la peinture.
De Monet à Jongkind, de Lebourg à Delattre, de Marquet à Dufy, ce sont autant de rencontres qui pendant plus d'un siècle ont conféré à la Normandie l'image emblématique d'une peinture dépouillée de toute velléité littéraire.
Le tire de la collection dit assez bien qu'elle représente un chemin de traverse dans ce phénoménal territoire qu'est la Normandie des rivages et des campagnes, à la fin du XIXe siècle. Inscrits dans la continuité du naturalisme romantique et de la fonction méditative du paysage, les tableaux recueillis s'attachent à faire valoir la part méconnue, réservée, parfois secrète, des influences du pays sur la peinture, moins spectaculaire et mondaine que celle des sites achalandés. De Corot à Boudin se révèle l'impressionnisme gris et de Signac à Louvrier, le colorisme nacré.
Ce cabinet de peinture réunit exceptionnellement l'ensemble des oeuvres de la collection selon un parcours associant physique et topographie et qui, partant des rencontres de la ferme Saint-Siméon, s'attarde sur les bords de mer et la notion de villégiature pour se poursuivre le long de la Seine et se conclure sur le pays intérieur, dans la pleine terre normande. -
En 1929 naquit l'Union des Artistes Modernes qui élevèrent les arts décoratifs au rang d'un art à part entière. Ce livre retrace, l'histoire de ce mouvement. La seconde partie propose 70 biographies illustrées des principaux membres de l'U.A.M : Herbst, Fouquet, Templier, Sonia Delaunay, Jourdain, Mallet Stevens, Puiforcat, Chareau, Cassandre, Pierrand, Prouvé, etc...
Dès la fin des années 20, un grand nombre de créateurs - meubliers, architectes, joailliers, orfèvres, graphistes, peintres, designers, - se regroupèrent en une association dont les principes furent clairement énoncés. En effet, en but aux critiques, de tous ceux qui redoutaient leur modernité qui aujourd'hui encore décide de notre environnement, face à l'incohérence des salons officiels, la décision fut prise de former un groupe composé d'artistes créateurs en sympathie de tendance et d'esprit, non pas chapelle ou cénacle, mais individualités fortes et parmi les meilleurs de notre temps, pratiquant le jeu d'équipe .
Ainsi naquit, en 1929, l'Union des Artistes Modernes qui, de 1930 à 1937, élevèrent les arts décoratifs au rang d'un art à part entière.
Après la guerre, René Herbst regroupa les membres dispersés de cette association, de nouvelles conceptions guidèrent alors leurs créations exposées au Salon des Arts Ménagers sous le titre Formes Utiles .
Ce livre richement iconographié retrace, pour la première fois l'histoire de ce mouvement, en particulier à travers les expositions auxquelles ils ont participé. La seconde partie de cet ouvrage propose 70 biographies illustrées des principaux membres de l'U.A.M., dont le simple énumération suffit à démontrer sont importance : René Herbst, Gérard Sandoz, Jean Fouquet, Raymond Templier, Hélène Henry, Sonia Delaunay, Francis Jourdain, Bob Mallet Stevens, Jean Puiforcat, Pierre Chareau, Cassandre, Gustave Miklos, Charlotte Pierrand, Jean Prouvé, Louis Sognot, Charlotte Alix, Joseph Casky, etc...
En annexe, seront reproduits de nombreux documents d'époque : descriptifs des expositions, compte-rendu de séances, correspondances, etc... -
A la fin du XIXe siècle, le descendant de l'illustre lignée du Comte de Toulouse, choisit délibérément la marge. L'artiste réside sur la Butte Montmartre, alors le repaire anarchisant de la première avant-garde parisienne. Outre les bohèmes en tous genres, s'y côtoient, au cirque, dans les cabarets et les cafés-concerts interlopes, au Chat Noir, au Moulin Rouge, peintres, écrivains, musiciens, chanteuses et danseuses dont nombre d'entre eux - et surtout nombre d'entre elles - devinrent légendaires.
Caustique, volontiers bouffon, auto-dérisoire, affligé d'une disgrâce qui le rend sinon impotent du moins handicapé, Henri de Toulouse-Lautrec est fasciné par l'audace gestuelle et la liberté de moeurs de celles qui se livrent corps et âme à la scène.
Ses oeuvres phares, où se conjuguent le dessin et la peinture, consacrent les noces transgressives de l'art populaire, (les caricatures, les illustrations pour la presse, les estampes, les affiches), et l'art pictural le plus novateur.
L'auteur relate, de sa naissance à sa mort, la biographie intérieure - quelquefois à la 1èrepersonne du singulier - et extérieure de HTL qui symbolise « le peintre du Paris de la nuit et des petites femmes de Pigalle ».
Décédé à 37 ans, suite à l'excès de l'alcool, il s'affirme comme l'un des précurseurs révolutionnaires de la peinture moderne.
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Dès le ixe siècle l'héroïne juive judith fut en europe l'un des sujets les plus prisés par les beaux-arts et la littérature ; elle lui demeura jusqu'au début du xxe siècle.
Son histoire fut souvent reprise dans toutes les langues du vieux continent et représentée un peu partout sous forme de mystère, de théâtre de rue et d'opéra. peintres, sculpteurs et graveurs, s'inspirant volontiers d'épisodes du liber judith, en ont tiré une importante tradition visuelle de la culture occidentale qui a produit des chefs-d'oeuvre d'une surprenante diversité. judith symbolisait une force politique et morale que les idéologies dominantes réinterprétèrent sans cesse, politiquement, certes, mais aussi sexuellement.
Bien que certaines oeuvres, comme celles d'artemisia gentileschi, aient donné lieu à maintes exégèses, le présent ouvrage est le premier à aborder une étude comparée des différentes judith à travers les cultures et les âges.
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Que dire de Rembrandt l'énigmatique dont au sait qu'il fût célèbre à 35 ans puis s'est comme suicidé socialement au bénéfice de la singularité de sa « manière véridique » reconnue ultérieurement par la postérité ?
L'auteur retrace la vie intérieure et extérieure de l'artiste, de sa naissance à Leyde en 1606 à sa mort à Amsterdam en 1669. Il décrit l'essor de l'économie de marché, l'émancipation d'une ville-monde qui, politiquement tolérante à la diversité religieuse, donna naissance à l'individu et au siècle d'or hollandais. Il montre les liens qui unissent les moments-clefs de sa biographie (ses amours, ses deuils, ses fortunes et ses infortunes) et l'originalité de ses oeuvres (dessins, gravures, peintures) incarnant pour toujours la nature duelle de l'être humain.
Pour Rembrandt, dépeindre la vulnérabilité de n'importe quel être, y compris la sienne - d'où ses nombreux autoportraits -, transcrire les sensations, les émotions, la pensée en actes et le désir d'intemporalité qui nous hantent, c'est paradoxalement révéler ce qui y perdure ; c'est dégager le noyau dur de l'humain.
C'est être le premier peintre à vouloir restituer l'humanité en tant que telle.
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Graveur à la technique éblouissante, et à l'oeuvre déjà très riche, Erik Desmazières jouit d'une réputation d'exception dans un cercle d'amateurs exigeants un peu partout à travers le monde. Chacune de ses eaux-fortes est épuisée à peine éditée. Il a été exposé dans les plus grands musées d'Europe et d'Amérique. Il a aussi illustré plusieurs grandes oeuvres littéraires, du Tremblement de terre du Chili de Kleist à La bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges. En 2009, il a exécuté, à la demande des Presses de Serendip, à Paris, une suite de gravures autour d'un court traité de Sir Thomas Browne, Musaeum Clausum. Les planches, projets et variantes exécutés pour l'occasion, et qui auraient pu finir dans le secret des cabinets d'amateurs, sont au coeur du présent ouvrage ; on les a associées aux gravures, gouaches et dessins accumulés depuis des années par Desmazières autour du thème de la curiosité, des vanités et des collections de merveilles. Elles sont complétées de gravures et dessins inédits, spécialement conçus pour ce livre Patrick Mauriès, situe dans un premier temps la démarche de Desmazières dans le contexte de la création contemporaine ; il s'attarde ensuite sur l'étrange aura dont brille, depuis Charles Lamb et Lytton Strachey jusqu'à Borges et WG Sebald, l'oeuvre secrète de Browne et de ceux, amateurs et curieux, qui l'entourèrent ; il s'interroge enfin sur la soudaine et persistante résurgence du thème de la vanité et de la curiosité, longtemps réservés aux seuls spécialistes, au coeur de la culture actuelle .
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Cy Twombly ; sous le signe d'Apollon et de Dyonisos
Dominique Baqué
- Le Regard
- 3 Novembre 2016
- 9782841053520
Figure majeure quoique totalement singulière de l'art américain, Cy Twombly est ce peintre qui a choisi le dessaisissement et l'exil en terre marocaine puis italienne, contre la prédominance de l'expressionnisme à la Pollock, mais aussi et surtout contre la critique et la culture américaines.
Féru de littérature gréco-latine, de poésie et de mythes, Twombly est un artiste raffiné et hédoniste, dont l'ouvre est traversée par de multiples références à Platon, Virgile et Ovide, mais aussi à ces mythes fondateurs que sont Orphée, Narcisse, Léda et le cygne, la naissance de Vénus, mais encore à la poésie romantique de Keats et à celle de Rilke.
Des toiles blanches aux sombres " tourbillons ", des " gribouillis " à l'expansion chromatique des dernières peintures, sans oublier la sculpture et la photographie qui accompagnent son parcours, Twombly a incarné une oeuvre à la fois épurée et sensuelle, placée sous le double signe grec et nietzschéen d'Apollon et de Dionysos.
L'érotisme irrigue un corpus qui chante l'existence et la chair , depuis les trois " Fuck " adressés rageusement à la critique américaine et les représentations phalliques qui scandent toiles et dessins jusqu'à l'épanouissement poignant des roses - les ultimes peintures. -
Le peintre d'icônes Domenikos Theotokopoulos, né en Crète en l'an 1541, émigre à Venise et à Rome durant la décennie 1567-1576, puis s'établit à Tolède où il va vivre la seconde moitié de son existence et y décéder en 1614. De par sa trajectoire, celui qui est désormais connu sous l'appellation hybride d'El Greco (espagnole par l'article et italienne par le surnom) synthétise, à sa manière novatrice, l'esthétique du christianisme méditerranéen - la peinture byzantine, le maniérisme italien, la Contre-Réforme du siècle d'or espagnol. Lettré, passionné d'architecture et de beaux-arts, de philosophie et de théologie, ce contemporain de Shakespeare et de Cervantès a encore la « vraie foi ». Ami de prélats humanistes, spiritualiste avant l'heure, hanté par le cauchemar des guerres de religions, il sublime ses errances et ses doutes en unissant le corps, la sensation, l'émotion et l'esprit au sein de ses oeuvres singulières, qu'il veut non seulement « efficaces » mais « véridiques ». Ayant sombré dans l'oubli pendant plus de deux siècles, El Greco sera redécouvert vers la fin du XIXe siècle avant d'être considéré comme l'un des peintres précurseurs de notre modernité. Son message expressif de vie et de survie - à la fois charnel et mystique - demeure d'actualité.
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Kiefer s'attaque a la matière
Coleno/Veyrunes
- Le Regard
- L'atelier Regard
- 5 Novembre 2002
- 9782841051465
Pénétrer quelques heures durant l'univers d'un créateur, lui poser mille questions, l'observer, s'essayer à sa pratique, n'est-ce pas là la meilleure manière d'aborder une oeuvre, de la comprendre, d'en apprécier pleinement la singularité ? Des enfants vont à la rencontre d'un artiste, d'un architecte, d'un couturier ou d'un designer.
Récit vivant et illustré de cette aventure, ce livre prend la forme d'un reportage commenté par un texte simple et informatif, -agrémenté des réflexions les plus drôles, les plus inattendues ou les plus éclairantes des protagonistes. Les arts visuels et leurs techniques se dévoilent au fil de cette collection en un panorama de la création contemporaine.
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La création picturale de l'artiste américain Cy Twombly représente, depuis un demi-siècle, une sorte d'énigme que vient renforcer le statut mythique de l'artiste. L'ouvrage s'attache à produire une interprétation de cette oeuvre immense et complexe par une étude attentive des tableaux, qui suit une progression à la fois thématique et chronologique, depuis les années cinquante aux oeuvres les plus récentes. Cette enquête montre que les signes rencontrés dans la peinture de Twombly - pictogrammes, nombres, mots, couleurs -, constituant à première vue un tout multiforme et hétéroclite, s'ordonnent en fait en un véritable langage dont la forme souvent archaïque se mélange sur la toile aux fragments allusifs d'une vaste culture. Du gribouillis au dessin ou au mot, l'oeuvre de Twombly articule profondément le langage et la mémoire au désir, en ce lieu où peindre, dessiner, écrire sont une même chose Plan de l'ouvrage 1 - Le primitif, le rituel, le fétiche Entre 1950 et 1953, Twombly partage l'intérêt des expressionnistes abstraits, des « myth makers » de l'École de New York et des poètes du Black Mountain College pour le « primitif », le « primordial » ; Cette conception d'une peinture à la fois brutale et « efficace » se manifeste chez lui par des surfaces érodées et des motifs archaïques. 2 - Le Gribouillis Le travail sur l'archaïsme passe aussi par une régression de l'artiste en un point où son expression se réduit au gribouillis, trace minimale d'une activité psychique débarrassée du savoir-faire et même de toute référence à un langage plastique ou verbal. Ce type d'exploration, comme l'ont aussi montré Paul Klee ou Henri Michaux, confronte l'artiste à des états où ce qu'il y a à dire ne trouve pas nécessairement de formulation 3 - Détruire la peinture Les fonds blancs indistincts sur lesquels se déploie une activité graphique parfois embryonnaire mettent en cause la distinction entre peinture ou dessin ainsi que les conceptions académiques de la forme. 4 - Une mythographie du désir Le dessin se libérant du gribouillis initial, l'artiste élabore un langage dominé par une pictographie érotique. La signification de ces signes ne se limite cependant pas à leur seule figuration anecdotique : elle est traversée par la figure d'Eros et donc par la question du désir. 5- Les mots dans la peinture Le sens des mots qui investissent les tableaux de Twombly réside le plus souvent dans l'allusion ou la citation. Titres, noms propres, citations de poèmes forment un système référentiel complexe fondé sur l'intrication de paradigmes mythologiques, historiques, artistiques, littéraires. Ces « mots dans la peinture » tissent donc de manière inextricable l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste. 6- Un symbolisme romantique La compulsivité « dionysiaque » qui domine la part « expressionniste » de son dessin - du gribouillis au pictogramme - a pour pendant le goût plus « apollinien » de Twombly pour le classicisme et sa référence constante au symbolisme. Le blanc qui caractérise son oeuvre doit en effet aux préoccupations atmosphériques liées à son installation en Italie et au symbolisme de Mallarmé ; de loin en loin, tout l'espace de la représentation est investi par ces diverses références littéraires et picturales. 7- Déraisons baroques Autre manifestation de la rivalité entre la pulsion et la raison, l'« éternel conflit du dessin et de la couleur », selon le mot de Matisse, traverse également la peinture de Twombly. Entre analogie et symbole, la couleur de la chair, du sang et autres fluides manifeste violemment, dans une série d'oeuvres, le retour d'Eros. 8- La part du nombre Les chiffres, notations mathématiques et figures géométriques n'appartiennent ni au langage verbal ni à la pictographie. Ils interviennent chez Twombly à plusieurs titres : l'énumération indique un ordre de lecture et contribue dans certains cas à la formation d'un récit ; les nombres signalent par ailleurs une velléité rationnelle contrastant avec le désordre de leur apparition dans le champ pictural. 9- Une théorie de tourbillons Les « tourbillons » désignent les tracés cycloïdes d'une série d'oeuvres sur fond gris. On a souvent comparé ces oeuvres à des « tableaux noirs » (blackboards) du fait qu'elles évoquent des exercices d'écriture cursive ; au-delà de cette ressemblance, ces lignes sont une autre mise en forme de ce que disaient aussi les gribouillis : que toute expression se confronte à l'inexprimable. 10- L'humaniste et la névrose Les « grey grounds » sont aussi l'occasion pour Twombly de poursuivre ses « Analytiques ». Nombres, mesures, croquis, études qui formaient la part compulsivement rationnelle des oeuvres du début des années 1960, sont reconvertis dans des travaux plus programmatiques où se laisse apercevoir le modèle humaniste. 11- Le ficus, le lotus et les derviches tourneurs Le lotus appartient au thème des fleurs et des métamorphose mais d'Egypte en Sésostris, et de roue en soufisme, il nous invite à suivre le fil des associations et des symboles que tisse l'artiste d'une oeuvre à l'autre. 12- Métamorphoses Les fleurs sont omniprésentes dans l'oeuvre de Twombly. L'Empire de Flore est celui des métamorphoses de Narcisse, Hyacinthe ou Adonis ; en suivant cette tradition pastorale de Théocrite à Shelley, on comprend que la tache rouge est un autre signe du désir, mais d'un désir plus mélancolique lié à la perte de l'être aimé. 13- Mélancolie Les saisons, auxquelles Twombly consacre une série d'oeuvres, participent des associations mises en place par la fleur et sa métamorphose. La figure du bateau qui y domine se lit néanmoins, du fait de références poétiques, comme un signe romantique de déréliction et ces « saisons humaines » (Keats) sont intimement liées au rythme propre de l'artiste. 14- L'instance de la lettre L'apparition de la lettre et du mot dans la peinture de Twombly se place d'emblée sous le signe du jeu, du calembour, de l'anagramme, bref de ce qui, dans le langage, exhibe l'inconscient. Dans ces jeux résident d'ultimes significations qui éclairent, en retour, l'ensemble de son oeuvre.
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Les insoumis de l'art moderne, la jeune peinture, paris, 1948-1958
Pierre Basset
- Un Certain Regard
- 1 Juin 2009
- 9782953149807
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ANSELM KIEFER au Grand Palais Catalogue de l'exposition Sternenfall - Chute d'Etoiles, in situ, photographié par Jacques Boulay et Marc Domage.
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La collection Vivre L'art s'adresse à un public en quête d'informations précises, rigoureuses et synthétiques sur l'art de notre siècle.
A travers une série d'ouvrages simplement formulés mais érudits, abondamment iconographiés, traitant des grands mouvements et de leur berceaux historiques, le XXe siècle et ses avant-gardes se dévoile, non dans l'opacité d'une réflexion théorique ou subjective mais dans la clarté des événements, des rencontres, des oeuvres.
Une même organisation structure chaque titre : d'abord est brossé un tableau de l'époque, l'histoire du mouvement est ensuite clairement exposée puis complétée par une série d'annexes (biographies, chronologie, bibliographie.
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anselm kiefer est né en 1945 à donaueschingen.
il travaille à buchen (allemagne), puis à barjac (france) à partir de 1993. monumenta 2007, chute d'étoile, grand palais, paris.
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L'art n'évolue pas ; l'univers immobile de Gino De Dominicis
Gabriele Guercio
- Le Regard
- 6 Octobre 2016
- 9782841053506
Peintre, sculpteur, architecte... Gino de Dominicis, artiste singulier et protéiforme, compte parmi les plus controversés de son époque. Il est difficile à appréhender par la rudesse de ses thèmes - corps, temps, immortalité -, desquels se dégage souvent un parfum de scandale. Personnage ambigu et séducteur, cultivant le mystère, un brun provocateur, De Dominicis, a su faire de sa vie un mythe, dont l'oeuvre s'est elle-même nourrie.
Né à Ancône en Italie en 1947, il expose à l'âge de dix sept ans ses premières oeuvres dans sa ville natale. Son refus formel de voir son travail reproduit dans les catalogues et revues d'art s'exprime dès 1969, année durant laquelle se tient sa première exposition personnelle à Rome et qu'il fait publier sa Lettre sur l'immortalité du corps, manifeste au sein duquel se dessinent les grands thèmes de son oeuvre existante et à venir. Sa légende installée, le plasticien suit la ligne qu'il s'est lui-même tracée, se tenant volontairement à l'écart des mouvements de son temps. Vierge de toute glose explicative, privé de la visibilité que confèrent les catalogues et revues d'art, le travail de De Dominicis se présente au spectateur dans le rapport qu'il entretient avec la temporalité immédiate : rencontre frontale avec l'oeuvre, en tant qu'expérience de l'instant présent.
Suspendre le temps afin de mieux lutter contre son écoulement, faire de la création artistique le moyen de contenir son irréversibilité. Telle est la grande affaire de l'oeuvre de Gino De Dominicis, son « univers immobile », décrypté dans cet ouvrage par Gabriele Guercio à partir de la participation de l'artiste à la Biennale de Venise en 1972, avec la performance Deuxième solution d'immortalité : l'univers est immobile. oeuvre qui suscita nombre de polémiques.
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Gérard Deschamps est le plus jeune des Nouveaux Réalistes. Né en 1937, il est d'un an le cadet de Martial Raysse et d'une dizaine d'années celui de Hains, Villeglé, César, Tinguely ou Klein. On se souvient comment, durant l'exposition bilan que la France consacra à ce mouvement en 2007 (Réunion des Musées Nationaux et Centre Georges Pompidou, au Grand Palais), la présence de Deschamps s'imposa avec éclat, à rebours de la discrétion - sinon le silence - que la plupart des chroniqueurs, critiques et historiens de l'art observent à son égard. Ceci s'explique sans doute par la position singulière qu'occupe Deschamps au sein du mouvement, autant que par ses prises de position, souvent polémiques, notamment à l'égard de Pierre Restany. Cette relative absence de la scène officielle a pour principale conséquence, outre le manque d'expositions dans les grandes institutions muséales, le peu d'ouvrages à lui consacrer, hormis quelques modestes - quoi que précieux - catalogues d'exposition. D'où l'importance de cette monographie, ouvrage de synthèse qui replace l'oeuvre de l'un des artistes les plus déterminants du XXe siècle, dans son contexte historique.
Gérard Deschamps insiste fréquemment sur deux points le concernant, lui et son art. Sur le plan général, il se définit comme un peintre qui n'utiliserait pas les tubes de couleur. D'un point de vue historique, il précise sont appartenance au Nouveau Réalisme en y indiquant sa famille, qui est celle des affichistes. À ses yeux, c'est en effet Raymond Hains qui est le théoricien du mouvement, et son principal fourbisseur d'idées. Sa grande proximité avec Hains marque le fond de sa méthode et en fait, bien au-delà des limites dans lesquelles on a voulu circonscrire l'histoire du mouvement, celui qui a le plus revendiqué et mis en oeuvre le strict respect de l'esprit et des procédures du Nouveau Réalisme : un art du regard et du prélèvement.
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Connu jusqu'à présent des seuls amateurs, le mouvement néo-romantique fut pourtant soutenu dès son apparition, en 1926, par des auteurs aussi considérables que Gertrude Stein, Jean Cocteau, Julien Green ou René Crevel. Regroupant une poignée de jeunes artistes, il ouvrait une nouvelle voie face aux diktats de l'abstraction et du cubisme qui dominaient alors le monde de l'art.
Connu jusqu'à présent des seuls amateurs, le mouvement néo-romantique fut pourtant soutenu dès son apparition, en 1926, par des auteurs aussi considérables que Gertrude Stein, Jean Cocteau, Julien Green ou René Crevel.
Regroupant une poignée de jeunes artistes, dont le plus connu est aujourd'hui Christian Bérard, il ouvrait une nouvelle voie face aux diktats de l'abstraction et du cubisme qui dominaient alors le monde de l'art.
Assimilé par certains à une variante du surréalisme ou à un secteur de l'art fantastique, il illustrait cependant une vision esthétique totalement singulière : art de l'exil et de la mélancolie, mais aussi du jeu avec les apparences et l'illusion, il répond à des préoccupations qui nous sont désormais proches.
C'est à découvrir la cohérence et la richesse de ce mouvement qu'invite le présent ouvrage : publié à l'occasion de la première exposition consacrée aux néo-romantiques par le musée Marmottan Monet à Paris, il rassemble plus d'une centaine d'oeuvres, jamais reproduites pour la plupart, ainsi qu'un choix de textes inédits ou introuvables, constituant un apport considérable à notre connaissance de ces artistes qui, pour n'avoir jamais voulu se plier à une théorie ni aux ordres d'un chef, disparurent dans les marges de l'histoire de l'art moderne.