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C'est à Antoine Galland, mort en 1715 dans sa soixante-neuvième année, que l'on doit les savoureuses pages intitulées " De l'origine et du progrès du café ". Cet opuscule, écrit sous forme de lettre, nous apparaît comme une petite synthèse scientifique, toute pétrie d'histoire naturelle, de botanique, de philologie et d'étymologie, de leçons de choses, de sociologie et d'ethnologie mais aussi et surtout de critique. Cinq années plus tard il commencera à livrer la traduction de contes persans, " Les Mille et Une Nuits ", ultérieurement diffusés à travers tout le monde occidental avec la notoriété que l'on sait !
Au delà des éléments factuels ou informatifs, la modernité de ce texte sur le café réside dans son arôme dominant : le débat " faut-il légaliser ? ". Un débat de tous les temps, ici entre les docteurs mahométans au sujet de la consommation de café. Singulièrement ce débat a encore cours aujourd'hui à propos de maints autres sujets.
Antoine Galland, qui a été éduqué par des ecclésiastiques, a tout le recul critique, du fait de sa formation, pour faire l'apologie du Café contre certains docteurs mahométans qui avaient prétendu que l'usage devait en être défendu aux musulmans. L'humour et la pertinence dont il fait preuve sur les positions dogmatiques n'échapperont à personne, à une époque ou l'opposition entre Jésuites et Jansénistes - Antoine Galland était de sensibilité janséniste - est vive.
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En appendice à une nouvelle édition de la Physiologie du goût de Brillat-Savarin (Paris, Charpentier 1839) figurait le Traité des excitants modernes, essai d'Honoré de Balzac qu'il présentait modestement comme : "une manière de dessert, après un livre aimé, fêté par le public comme un de ces repas dont on dit : il y a noces et festins." Le romancier consacre une étude à cinq substances récentes à son époque : l'eau-de-vie ou alcool, le sucre, le thé, le café et enfin le tabac.
Il donne parfois des recettes et analyse les effets de ces substances sur l'organisme. Il décrit la situation économique d'un produit, la raison de son essor, et livre sa critique. Cette série d'études rappelle Les Paradis artificiels de Baudelaire, chronique sur les effets du haschich et de l'opium, accompagnée de recettes et d'informations historiques.
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L'internet de la haine - racistes, antisemites, neonazis, integristes, islamistes, terroristes et ho
Knobel Marc
- Berg International
- 27 Avril 2012
- 9782917191521
Découvrez L'internet de la haine - Racistes, antisémites, néonazis, intégristes, islamistes, terroristes et homophobes à l'assaut du web, le livre de Marc Knobel. Dans une démarche d?information et de sensibilisation, la Commission nationale consultative des droits de l?Homme (CNCDH) publie annuellement, depuis 1990, un rapport sur la lutte contre le racisme, l?antisémitisme et la xénophobie remis au Premier ministre.
Avec ce rapport, la France dispose d?un précieux outil d?analyse permettant d?une part la prise de conscience des mutations de notre société et, d?autre part, des évolutions de l?action publique.
Depuis l?année 2000, La CNCDH a confié à l?historien Marc Knobel le soin de présenter une étude annuelle sur le développement des appels à la haine et à l?exclusion sur Internet. Les rapports de Marc Knobel analysent l?impact des sites faisant l?apologie du terrorisme, du négationnisme, du néonazisme, de l?homophobie et des radicalismes religieux, dont certains vont jusqu?à appeler à la guerre « sainte » sur le Net. Le ton est grave et les descriptions minutieuses.
Les études de ce spécialiste montrent qu?une haine dépassant l?entendement est instillée régulièrement à travers ce média.
La permissivité dans ce domaine se nourrit de la lassitude et de la défection de ceux qui, dans le monde politique ou associatif par exemple, auraient pu réagir pour tenter de changer le cours des choses. Aussi, au nom de la liberté d?expression, la diffusion de nombreux contenus illicites sur Internet est, si l?on peut dire, passée dans les moeurs. Beaucoup s?en indignent mais, en ce début de XXIe siècle, cela a fini par faire partie du paysage de la Toile.
De fait, la CNCDH doit rappeler et renouveler chaque année la recommandation de créer un observatoire du racisme, de l?antisémitisme de la xénophobie et du rejet de l?autre sur Internet, avec une plate-forme spécifique de signalement.
Ce livre reproduit intégralement les rapports établis par Marc Knobel, historien, chercheur au Crif, à l?intention de la Commission nationale consultative des droits de l?Homme, jusqu?à l?année 2011.
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Né en Russie en 1910, Léon Poliakov émigre en France à l'âge de dix ans.
Après avoir combattu pendant la " drôle de guerre ", il est fait prisonnier et s'évade. Il entre alors dans la Résistance puis participe à la fondation du Centre de documentation juive contemporaine, dont le but est de rassembler les preuves de la persécution nazie. A la Libération, il est sollicité par le gouvernement d'Edgar Faure pour étayer la plaidoirie française au procès de Nuremberg. Léon Poliakov s'engage dans le métier d'historien à partir d'une question singulière : " Pourquoi a-t-on voulu me tuer ? ".
Dès lors, il consacrera sa vie et son oeuvre à l'étude du racisme et de l'antisémitisme, cet envers longtemps impensé de l'histoire européenne. Ses recherches le conduisent à s'interroger sur les origines de la haine qui a rendu possible le génocide. Son premier livre destiné au grand public, Bréviaire de la haine. Le IIIe Reich et les Juifs, publié en 1951 et préfacé par François Mauriac, constitue un travail novateur.
C'est la première étude d'ensemble sur la " Solution finale " en France. Sur les traces du crime réunit les articles les plus significatifs de cet historien pionnier dont la réflexion pluridisciplinaire porte aussi bien sur l'histoire des systèmes politiques que sur celle des religions, des mentalités et des idéologies.
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Jeux de mots, mots qui se jouent des maux avec humour.
Les textes qui composent se recueil, entre amusement, agacement parfois, ont une fraîcheur que leur écriture met au niveau de la poésie véritable, atemporelle.
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La trahison - de l'adultere au crime politique.
Javeau/Schehr
- Berg International
- 6 Novembre 2010
- 9782917191323
Etudier la trahison permet de comprendre certains aspects de notre histoire et de notre vie quotidienne. Comme l'illustrent les diverses contributions à cet ouvrage, analyser la trahison nous permet d'interroger les rapports entre les individus et les ensembles dont ils sont membres. C'est là un moyen de questionner l'appartenance à un groupe et l'engagement, quelles que soient les époques ou les situations considérées. Cela nous renseigne aussi sur les formes élémentaires du politique et l'imaginaire qu'il charrie, hier comme aujourd'hui. Mais étudier et analyser la trahison permet également de comprendre comment les groupes sociaux réagissent aux situations potentiellement dissonantes et de saisir comment ils tentent de s'en prémunir afin de se maintenir et de perdurer. Enfin, la trahison est un bon révélateur des conventions et des normes qui régissent au quotidien nos rapports sociaux et en constituent l'invisible soubassement : parler de trahison, c'est aussi évoquer la confiance, la fidélité et la loyauté. En croisant les regards sur la trahison, en analysant les perspectives sur ses différentes expressions et représentations, mais aussi en jouant sur les situations et les façons de les considérer, cet ouvrage entend combler le déficit de connaissance qui prévaut actuellement sur cette thématique et les figures qui l'incarnent.
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Les mutilations sexuelles feminines
Carbonne Natacha
- Berg International
- 2 Novembre 2011
- 9782917191460
L'auteur de cet ouvrage étudie le phénomène des mutilations sexuelles féminines à travers les âges et les peuples qui les pratiquent de nos jours.
Elle décrit les différentes méthodes utilisées (excision et infibulation entre autres) et leurs conséquences. Une des principales fonctions de ces mutilations est de « créer des femmes ». La socialisation féminine et la construction de l'identité de genre sont donc au coeur de sa recherche. Cette obligation de socialisation s'appuierait sur une misogynie universelle (le sexe féminin serait impur et indéfini) et la domination masculine qui l'accompagne.
Dès lors, la phrase de Simone de Beauvoir « On ne naît pas femme, on le devient » révèle ici toute sa portée : la nature ne suffit pas, il faut la recréer et lui donner un sens, ce qui permet l'intégration au groupe pour notamment.
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Hier on ne parlait que de la mort de Dieu.
Aujourd'hui c'est, paraît-il, le retour du religieux avec une force déjà capable d'inquiéter et la crainte de la résurgence d'un vieux conflit : l'hostilité aux idéaux modernes qui ont produit la démocratie. Cette inquiétude est dans l'air, largement répandue. Seule peut y répondre la solution laïque. Contrairement à des idées entretenues, la laïcité n'est pas une simple neutralité de l'Etat et de l'école, mais leur engagement à assurer et à garantir l'exercice de toutes nos libertés.
Elle ne se résume pas non plus à l'idée de séparation d'avec le religieux, qui couperait court à toute relation. Elle résout, avec élégance, le problème d'une société divisée de croyances et de convictions en la fondant sur les grandes libertés reconnues aux hommes qui la composent. Elle ne résout pas, et n'y prétend pas, les problèmes de société nés et à naître de l'emploi qu'ils font de leur liberté et de la manière dont ils en usent.
Il n'y a pas d'en deçà de la laïcité. L'au-delà de notre laïcité, c'est, en son sein, l'attention et la réflexion que les hommes donneront à la découverte étonnée de tout ce dont ils sont capables.
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L'antisémitisme fut largement répandu chez les socialistes français du XIXe siècle.
Les écrits du célèbre utopiste Fourier abondent en remarques désobligeantes ou diffamatoires contre les Juifs, qui incarnent selon lui l'usure et le commerce. Quant à Proudhon, dont la judéophobie viscérale influencera nombre d'auteurs socialistes, il déclare que " le Juif est par tempérament antiproducteur... c'est un entremetteur, toujours frauduleux et parasite... ". De nombreux socialistes anticléricaux, marqués par le darwinisme social, reprochent aux Juifs d'avoir enfanté le christianisme.
Le blanquiste Gustave Tridon, résolument raciste, estime ainsi que " Jésus est un juif, un Sémite ; les Sémites sont une race inférieure, un ensemble de peuples superstitieux qui ont imaginé des religions barbares, sanguinaires, oppressives. " Avant l'affaire Dreyfus, quelques socialistes commencent à réfléchir et à douter de la validité de l'antisémitisme, mais la plupart ne se ressaisissent véritablement qu'à partir de la fin du XIXe siècle, au moment où la judéophobie bascule à droite.
Cette petite anthologie, qui restitue dans leur contexte les écrits des propagandistes antijuifs s'inscrivant à gauche, bouscule les idées reçues en démontrant que les grands ancêtres du socialisme ont largement contribué à la naissance de l'antisémitisme moderne.
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Pie xii - le pape du silence toujours a l'affiche
Desmur Ferdinand
- Berg International
- 7 Mai 2002
- 9782911289446
La pièce le vicaire de rolf hochhuth (1963), que le cinéaste costa-gavras a reprise sous le titre amen, dénonce le silence de pie xii devant les atrocités commises par les nazis à l'encontre des juifs.
Face à une polémique grandissante, le saint-siège a choisi de rendre accessible une partie de ses archives. mais la sélection opérée, lacunaire et orientée, se réduit à la diffusion de quelques documents diplomatiques. les relations entre l'eglise et le monde juif en ont été altérées. après les réactions passionnelles, le temps de la réflexion s'impose. ferdinand desmurs a orienté ses recherches dans une double direction.
Dégager d'abord le sens exact, et souvent dévoyé, du vicaire. aborder ensuite l'étude du silence de pie xii dans une approche critique. ce qui n'est pas consultable au vatican se trouve quelquefois ailleurs. ferdinand desmurs a travaillé entre autres sur les archives allemandes de la période. pie xii a été tenu informé des crimes perpétrés par l'allemagne nazie. par rejet du communisme, et dans un souci de bienveillance tactique à l'égard du iiie reich, il a choisi de se taire, comme se sont tues les grandes puissances.
Le constat est sans appel : le vicaire du christ, se comportant comme un chef d'etat, a privilégié les options politiques de l'eglise au détriment de la morale chrétienne.
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L'indifference a la haine - racisme et antisemitisme.
Knobel Marc
- Berg International
- 5 Novembre 2015
- 9782370200655
Dès le mois de mai 2014, l'actualité se fit de plus en plus pressante, pour ne pas dire plus oppressante encore, lorsqu'il fut question de terrorisme, d'antisémitisme, de racisme et d'extrémisme. Des mouvements djihadistes déferlaient, les barbares semaient la haine, la désolation et la mort.
Des centaines de djihadistes français et européens se trouvent actuellement en Syrie. Qu'adviendra-t-il lorsqu'ils reviendront ? Nous savons ce qu'il en a coûté aux journalistes de Charlie hebdo, à des policiers et à des juifs assassinés par des islamistes. On sait également ce qu'il advint à Copenhague, à Tunis, à Garissa, au Kenya, lorsque la folie meurtrière s'est abattue sur des civils. Les condamnations ont-elles été suffisantes ? Dans une cinquantaine de pays, surtout au Proche et Moyen-Orient (Irak, Syrie, Pakistan, Yémen), mais aussi en Libye, qu'ils soient catholiques, protestants, coptes ou de toute autre confession, les chrétiens sont discriminés, pourchassés, emprisonnés, torturés, assassinés. Et les réfugiés ? Victimes de guerres civiles, de massacres, de viols, ils fuient. Et nous, ne devrions-nous pas avoir honte de nous taire ? D'ignorer le plus souvent ? D'être indifférents ? Comme le disait Martin Luther King : "Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons".
Et puis, il y a l'antisémitisme et le racisme, d'autres cancers qui sévissent ici ou là. Les juifs de France en savent quelque chose. L'antisémitisme est porté par différents hommes de main, quelques provocateurs, illuminés et haineux, en quête de respectabilité et de beaucoup de publicité.
Enfin, l'Internet offre à cette propagande répugnante un moyen considérable de s'exprimer en toute impunité. Aujourd'hui, la diffusion de la haine à une échelle internationale s'effectue essentiellement par ce vecteur. Les textes publiés par Marc Knobel témoignent de cette horreur. Ils sont aussi un cri contre l'oubli, la haine et l'indifférence.
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Haine et violences antisemites - une retrospective : 2000-2013. menace sur la republique.
Knobel Marc
- Berg International
- 19 Janvier 2013
- 9782917191729
La France n'est pas un pays raciste ou antisémite. Il n'y existe plus d'antisémitisme institutionnalisé comme cela fut le cas dans les années 40. Il faut donc éviter de dresser des comparaisons obscènes avec l'Occupation et la Shoah, mais on ne peut que constater que les violences, allant jusqu'à l'assassinat, et les menaces contre les juifs et leurs institutions, ont considérablement augmenté depuis l'année 2000.
Marc Knobel explique pourquoi les choses se sont envenimées à ce point, quelquefois dans l'indifférence des politiques et des médias. Il ne convient pas de faire de l'angélisme et d'ignorer la réalité. L'hostilité à l'endroit des juifs s'est largement développée chez les jeunes qui vivent dans des quartiers dits sensibles et qui, souvent discriminés ou victimisés, sont en quête d'identité et s'identifient aux Palestiniens.
Ils glissent très vite de l'antisionisme à l'antisémitisme, d'Israël à Juifs. Le conflit israélo-palestinien joue donc ici un rôle majeur. Notons que ce conflit sert aussi d'alibi à l'expression de l'antisémitisme dans des milieux plus privilégiés culturellement et socialement. De plus, les islamistes font des banlieues défavorisées le lieu préféré de diffusion de leurs idées. Dans les prêches ou à travers Internet, ils présentent une vision d'un Islam qui serait assiégé, menacé par les Américains, les Européens et les juifs.
Cette vision complotiste du monde est d'autant plus grave que de jeunes déshérités entendent et lisent régulièrement leur propagande, s'en nourrissent en pensant y trouver l'explication de leur désarroi dans une société qui n'a pas su les intégrer. ?Les antisémites pensent que les juifs sont protégés, ils imaginent qu'ils sont tous riches et puissants. Les vieux stéréotypes sont là. L'antisémitisme, tout comme toute autre forme de racisme, est inacceptable.
Il est une injure à la République et ses effets peuvent se révéler dramatiquement, car ceux qui utilisent et manient l'antisémitisme s'illustrent par leurs appels incessants à la haine, à la violence et au meurtre.
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Julien Freund, la dynamique des conflits
Gil Delannoi, Pascal Hintermeyer, Philippe Raunoud, Pierre-André Taguieff
- Berg International
- 12 Mars 2011
- 9782917191361
Julien Freund (1921-1993), auteur d'une oeuvre abondante au rayonnement international, s'est fait connaître par sa thèse de philosophie, préparée sous la direction de Raymond Aron et intitulée L'Essence du politique (1965). Il y tient le conflit pour l'une des données fondamentales de la vie sociale et politique. Comme pour d'autres universitaires très influents de leur vivant, la mort de Julien Freund a ouvert une période où la réception de son oeuvre est restée en suspens. C'est à l'université de Strasbourg, qu'il avait suivie en tant qu'étudiant lorsqu'elle s'était repliée à Clermont Ferrand au début de la Seconde Guerre mondiale, qu'un premier colloque a été consacré à son oeuvre les 11 et 12 mars 2010. Ce colloque, résolument transversal, a réuni des philosophes, sociologues, politistes, anthropologues, juristes, linguistes, autour de la manière dont Julien Freund a renouvelé les recherches sur le conflit dans les sciences sociales contemporaines. Le présent ouvrage est le prolongement de ces perspectives croisées et de cette réflexion commune.
À partir de ses connaissances et de ses réflexions sur l'histoire, Julien Freund s'est beaucoup interrogé sur l'instabilité des sociétés contemporaines et notamment sur les multiples conflits qui les traversent et les opposent, donnant lieu à d'incessantes résurgences. Cette permanence des risques délétères que comportent les conflits le conduit à s'intéresser à toutes les ressources permettant de les stabiliser, de les désamorcer et d'en tirer parti. Cela le conduit à réaffirmer l'importance du politique et de sa vocation à assurer la sauvegarde collective. En même temps, Freund élabore une conception d'ensemble des processus conflictuels envisagés comme un continuum. À la suite de Georg Simmel, il relève les conditions propices à l'actualisation des potentialités socialisatrices des conflits et précise selon quelles modalités les conflits peuvent être source de transformations et de structurations sociales. Les contributions ici réunies se proposent de montrer la fécondité de l'approche de Julien Freund pour analyser et comprendre les dynamiques conflictuelles contemporaines.
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Rome et les francs-macons - histoire d'un conflit
Rousse-Lacordaire J.
- Berg International
- 1 Novembre 1998
- 9782911289057
Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la Franc-Maçonnerie spéculative a près de trois siècles d'existence.
Très vite l'Eglise catholique s'y est intéressée. Ainsi dès 1738, Rome y voyant un danger politique, moral et religieux, a condamné cette institution nouvelle. Depuis lors, condamnations et mises en garde se sont succédé. Encore en 1983, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a tenu à rappeler qu'un catholique ne devait pas appartenir à la Franc-Maçonnerie, mais sans donner avec précision les motifs de ce refus de la double appartenance ; il est simplement dit que " le jugement négatif de l'Eglise sur les associations maçonniques demeure inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Eglise ".
Cette étude historique entend donc découvrir, à travers le vaste corpus des textes de Rome concernant la Franc-Maçonnerie, quelles sont les raisons de cette méfiance du Vatican vieille de plus de deux siècles et demi. Se dessine alors l'histoire d'un conflit profondément enraciné dans l'histoire de notre pays et de ses voisins : développement des Lumières, crises révolutionnaires, contestation des pouvoirs temporels de la papauté, mouvements des nationalités, libéralisme, modernisme, guerre scolaire, laïcisation, etc.
Ainsi, le regard que l'Eglise porte sur la Franc-Maçonnerie est aussi un regard qu'elle porte sur le monde et son histoire et sur elle-même. La succession des griefs de l'Eglise contre la Maçonnerie, leurs continuités et leurs ruptures, leur évolution et leur transformation, sont étroitement tributaires de la vision catholique du monde défendue à telle ou telle époque : légitimité du secret, droit naturel et éthique sociale, rapports du spirituel et du temporel, sacralisation des pouvoirs, sacramentalité des rapports sociaux, rôle de Satan, théologie de l'histoire, théologie des religions...
L'intérêt de ce livre déborde largement le domaine des études maçonniques ou ecclésiologiques pour s'étendre au mouvement de l'histoire de l'Europe moderne et contemporaine, de ses idées, de ses affrontements... Connaître les rapports de l'Eglise et de la Franc-Maçonnerie, c'est donc mieux comprendre notre histoire ancienne et récente.
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Conversations inepuisables pour soirees entre amis
Maccioni
- Berg International
- 2 Février 2017
- 9782370201089
Un peuple peut-il se libérer sans violence ? En quoi les musées sont-ils frustrants ? Y a-t-il des valeurs universelles ? Quelle est l'urgence de la poésie ? Le rôle des entreprises est-il de créer des emplois ?...
Dans une société en quête de sens mais qui laisse de moins en moins de temps (de place) au raisonnement, les débats d'idées ont tendance à s'appauvrir, à se tarir, que ce soit dans la sphère publique ou privée.
L'urgence de l'action l'emporte de plus en plus sur le temps de la réflexion. C'est bien là que se situe l'essentiel de l'origine de la perte de sens pour certains membres de notre société.
On peut ne pas être économiste, philosophe, politicien ou poète et émettre des idées sur ces disciplines. D'autres peuvent en avoir une perception différente. C'est précisément dans cette démarche que s'inscrit cet essai qui nous propose, sous une forme synthétique mais volontairement "ouverte", quelques réflexions de fond, quelquefois délibérément provocantes, sur une variété de sujets passés ou d'actualité.
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L'antisemitisme de plume - 1940 - 1944. etudes et documents.
Taguieff/Kauffmann
- Berg International
- 27 Mars 1999
- 9782911289163
L'étude de l'engagement d'écrivains, de journalistes et d'universitaires dans la propagande antijuive entre 1940 et 1944, au service du régime de Vichy, mais surtout dans l'orbite de la collaboration idéologique active, constitue l'objet de ce livre.
Depuis la fin du XIXe siècle, l'antisémitisme français s'est constitué en un genre politico-littéraire, avec son stock de stéréotypes, son code culturel et sa langue de métier. Le caractère répétitif de la littérature antijuive n'a pas empêché cette dernière de s'accommoder à la situation d'exception que constitue la période de l'Occupation, en mettant l'accent soit sur la dénonciation du " complot judéomaçonnique ", soit sur celle du " complot judéobolchevique ", souvent associée à celle du " complot judéocapitaliste ".
Car l'imaginaire conspirationniste colore toute la production journalistico-littéraire orientée vers l'action antijuive. L'antisémitisme de plume, poussé à son paroxysme par une minorité de propagandistes acquis à la cause nazie, n'avait jamais fait l'objet d'une recherche approfondie. Outre les études historiques, thématiques et biographiques qu'il comporte, cet ouvrage rend enfin accessibles des documents jusqu'alors réservés aux chercheurs.
Il restitue dans leur contexte ces écrits qui, à côté des mesures d'exclusion, ont participé à la mise en condition psychologique de la population. Dénonçant, depuis Paris, l'" attentisme " du régime de Vichy en matière de lutte contre les Juifs, leurs auteurs s'appliquent en même temps à revendiquer l'antériorité et la paternité d'une tradition antisémite française qui, depuis Drumont, n'aurait rien à envier aux nazis.
Qui étaient ces propagandistes dont les écrits atteignent un degré de violence parfois insoutenable ? Les héritiers de l'antisémitisme d'Etat défini par l'Action française, tel que Xavier Vallat, se reconnaissent dans la politique antijuive de Vichy en 1940-1941, alors que les antijuifs racistes, se référant à une vision pseudo-scientifique de la " race " ou de l'" ethnie juive ", comme Montandon ou Darquier de Pellepoix, se retrouvent dans le champ du collaborationnisme.
En jouant Céline contre Maurras, Lucien Rebatet institue l'auteur de Bagatelles pour un massacre en refondateur de l'antisémitisme en France. C'est sous la bannière des écrits de Céline que des plumitifs antijuifs tels que Jean Boissel ou Paul Riche agrémentent leur programme raciste de mesures eugénistes. La stérilisation totale est ainsi prônée par certains antisémites de plume pour " résoudre la question juive ", par delà les mesures, " insuffisantes " selon eux, prises par Vichy, voire par les autorités allemandes.
Ce livre constitue une somme sans équivalent sur la question. Il est autant destiné au lecteur en quête d'informations précises sur les acteurs, les auteurs et les textes, qu'au chercheur désireux de poursuivre l'investigation sur l'une ou l'autre des multiples pistes ouvertes.
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Antisionisme - israel/palestine aux miroirs d'occident
Sarfati Georges-Elia
- Berg International
- 10 Octobre 2002
- 9782911289507
Tout nationalisme présente des aspects positifs ou négatifs selon les aléas de son histoire, mais l'idée de nation n'est pas forcément incompatible avec le respect des autres peuples.
Le sionisme serait-il un nationalisme particulièrement néfaste pour le monde dit civilisé ? Ses adversaires l'affirment. Ils se comportent ainsi à la manière de la frange la plus dure de la droite israélienne qui considère le nationalisme palestinien comme criminel par essence. Dans le sillage des théologies chrétienne et musulmane, dont elle adopte la démarche réductrice et systématique, la propagande antisioniste occulte les réalités régionales et isole le sionisme en niant que le judaïsme n'est pas seulement une religion mais aussi une civilisation avec son histoire et sa propre culture.
L'antisionisme constitue la forme historique la plus récente de la judéophobie, comme l'a lucidement reconnu Martin Luther King en 1967: "Qu'est l'antisionisme? C'est le déni au peuple juif d'un droit fondamental que nous réclamons à juste titre pour le peuple d'Afrique et accordons librement à toutes les nations de la terre. C'est de la discrimination envers les Juifs (...) parce qu'ils sont Juifs.
En un mot, c'est de l'antisémitisme. " L'antisionisme s'inscrit dans un discours à la fois accusateur et victimaire, il constitue un prêt-à-penser habile et procède par amalgames (" sionisme=fascisme ", " sionisme=racisme ") visant à diaboliser l'adversaire. Il actualise les griefs les plus archaïques de la judéophobie et fait écho à la thématique du vieil antisémitisme : mythe de la " conspiration juive mondiale ", nature " satanique " du sionisme et du judaïsme, etc.
L'auteur étudie les formes de ce discours dont il met en évidence les fondements idéologiques et les grandes sources doctrinales : national-socialisme, marxisme, panarabisme, islamisme, tiers-mondisme ou plus simplement, pour l'Europe contemporaine, gauchisme manichéen en mal d'adhésion à une cause " juste ".
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Qu'est-ce qu'un « Français » ? Au-delà de détenir la nationalité française existe une croyance, très largement répandue et mythique de l'idendité nationale. Le « vrai » Français, « de souche », serait un « Gaulois» de race blanche dont les traditions, ancrées dans un « terroir », se perdraient dans la nuit des temps. C'est dans le domaine de l'anthropologie, ou dans ses marges, entre 1870 et 1945, que se sont élaborées les théories les plus sophistiquées de l'identité nationale. D'un côté, l'anthropologie physique, cherchant à mesurer et à classer les hommes, n'a pas su éviter de se poser la question de la « pureté» de la « race française ». De l'autre, les études de folklore, visant à recueillir les survivances de traditions paysannes ou artisanales en déclin, ont exclu de fait l'étude des traditions de bon nombre de Français qui n'étaient pas « de souche ». Une conception figée de l'identité nationale atteignit son paroxysme avec l'Occupation et le Régime de Vichy, mais on la trouve jusque chez les anthropologues antiracistes de l'entre-deux-guerres et les folkloristes du Front populaire. L'auteur retrace la genèse du récit mythique qui a imprégné la communauté scientifique française. Par un curieux effet d'inertie, ce mythe, aujourd'hui abandonné par les anthropologues qui ont fait depuis un demi-siècle leur autocritique, est toujours présent dans le sens commun et dans la sphère médiatico-politique. Cette histoire s'adresse donc, au-delà du cercle des spécialistes de l'histoire des sciences sociales, à tous ceux qui s'intéressent aux débats actuels sur les questions « d'identité ».
Régis Meyran est docteur de l'Ehess, et chercheur affilié au Laboratoire d'anthropologie et d'histoire de l'institution de la culture (Lahic/Iiac). Il est l'auteur de nombreux travaux traitant de l'histoire de l'anthropologie et des sciences humaines, dans des revues scientifiques (L'Homme, Gradhiva), mais aussi dans des magazines de vulgarisation (Sciences Humaines, Pour la Science). Il a coordonné : « Usages publics de l'Histoire en France », numéro de la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°85, 2007 ; et (avec Denis-Michel Boëll et Jacqueline Christophe), Du Folklore à l'ethnologie, 1936-1945, Paris, Éditions de la MSH, 2008.
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Un modele d'integration - juifs et israelites en france et en europe, xixe-xxe siecles
Cabanel
- Berg International
- 10 Janvier 2005
- 9782911289682
Les juifs français se sont désignés, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, comme des "israélites". Ce mot aujourd'hui tombé en désuétude renvoie au puissant mouvement d'intégration des juifs dans la société française issue de la Révolution et à leur adhésion passionnée à l'égalité républicaine conçue comme une terre promise. La figure des israélites et le franco-judaïsme ont-ils été une spécificitéoe Des mots et des pratiques équivalents ont existé dans toute l'Europe occidentale, de l'Angleterre à l'Italie, de l'Allemagne à la Hongrie. Ce livre propose de découvrir plusieurs expériences citoyennes qui permettent une véritable approche comparée de ce qu'il convient peut-être d'appeler un modèle juif européen. S'agit-il d'un modèle d'intégration, à la fois paradigmatique et exemplaireoe A tout le moins d'une nouvelle façon pour les minorités religieuses ou nationales de gérer leur destin dans le cadre des constructions démocratiques contemporaines et dans les débats touchant au pluralisme culturel, à l'organisation des cultes et à la vie des communautés au sein de nos sociétés. Au moment où l'on réfléchit à l'épanouissement d'un islam de France ou d'Europe, on peut penser que la page juive de l'histoire de la citoyenneté sur notre continent n'a rien perdu de son actualité et de sa capacité à nourrir la réflexion.
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Juifs et chretiens sous l'islam - face au danger integriste
Ye'Or Bat
- Berg International
- 10 Janvier 2005
- 9782911289705
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L'antimondialisation - aspects meconnus d'une nebuleuse
Jacob Jean
- Berg International
- 28 Juin 2006
- 9782911289897
d'emblée, on situe la lutte contre la mondialisation libérale à l'extrême gauche de l'échiquier politique.
et on peut en effet constater que le combat contre le libéralisme économique débridé rassemble des cohortes de jeunes gauchistes désireux d'en découdre avec une logique mortifère qui s'impose, implacable, et jette de plus en plus d'hommes et de femmes dans la misère. néanmoins, l'extrême gauche n'est pas seule à lutter contre la mondialisation. on oublie qu'ont existé et qu'existent encore des milieux très conservateurs - voire réactionnaires - qui mettent en avant leur souci de la question sociale.
certains d'entre eux ont même pris une part capitale à la constitution d'un réseau international, opposé à la mondialisation libérale, dont les ramifications s'étendent jusqu'en france.