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Jean-Jacques Goldman n'est pas seulement un grand nom de la chanson. Il est aussi un enfant d'immigrés juifs devenu la personnalité préférée des Français, un artiste engagé après la mort des utopies, un artisan au coeur des industries culturelles, un homme en rupture avec les codes virils. Le succès n'a affecté ni sa droiture ni son humilité.
Pour exister, Goldman a dû composer avec les règles de son temps, mais il a fini par composer lui-même l'air du temps, les chansons que les filles écoutaient dans leur chambre, les tubes sur lesquels tous les jeunes dansaient, les hymnes des générations qui se pressaient à ses concerts.
Et puis, au sommet de la gloire, l'hyperstar a choisi de se retirer. Dans la folie des réseaux sociaux, son invisibilité le rend étrangement visible. À force d'absence, et parce qu'il n'a jamais été aussi présent, Goldman est devenu un mythe.
Ce livre retrace le parcours d'un artiste exceptionnel, tout en racontant nos années Goldman. -
Le journal de Clémentine : Ma vie face au cancer
Clémentine Vergnaud
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 4 Octobre 2024
- 9782021575590
Un livre magnifique, un témoignage poignant, qu'on relit sans cesse pour ne pas le lâcher. Un livre porté par la sincérité, l'élan de vie et la volonté de combatte, jusqu'au bout.
À la belle saison de l'été, en juin 2022, Clémentine Vergnaud, jeune journaliste de franceinfo, apprend tout à coup qu'elle est atteinte d'une forme de cancer rare et agressive. Commence alors une lutte, avec ses doutes, ses espoirs, ses effondrements, la solitude dans l'univers hospitalier, les aides, les complicités, les incompréhensions, les impatiences, les souffrances lourdes. Elle décide de partager sa traversée de la maladie dans un podcast. Avec cette phrase qui revient comme une litanie : « Je m'appelle Clémentine, j'ai 30 ans et je me bats contre un cancer. »
Après une brève période d'espoir l'été suivant, grâce à un nouveau traitement expérimental, la maladie repart, et Clémentine décède en décembre 2023, la veille de Noël. Ses mots si justes, sa façon si envoûtante et tellement singulière de raconter son expérience, s'éteignent avec son dernier souffle.
Son compagnon devenu son mari pendant la maladie prend alors le relais pour raconter la fin. -
" Les projecteurs éclairent des rues vides, des alignement de bâtisses de briques sombres.
Vides ? Mais qui est donc ce petit bonhomme qui sprinte comme un dératé dans la lueur de glace qui illumine le Lager comme pour une fête ? Ça va être la tienne de fête, crétin ! Je cours, je cours, je cours. J'attends la rafale qui va partir d'un des miradors. Personne ne peut y couper. Chaque poste de surveillance tient sous son feu tin axe dont on ne peut pas sortir. Reste la solution de me balancer sur les barbelés électrifiés.
Je découvre réellement la peur.
Pas une angoisse, pas l'imaginaire en mouvement. Le réel. Je suis le " 1000 " d'une cible pour tous les mitrailleurs SS. Seule question, quel mirador va tirer le premier ?
C'est à ce moment précis que j'ai cessé de faire partie du monde " normal " pour revêtir ma nouvelle peau : celle du déporté. "
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Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza
Nathalie Castagne
- Le Seuil
- 3 Mai 2024
- 9782021563788
Romancière, Goliarda Sapienza (1924-1996) a eu une vie qui s'apparente à un roman. Sa traductrice nous propose, à travers le portrait passionné d'une femme hors du commun qui a traversé le XXe siècle, la genèse d'une oeuvre vibrante de ferveur et une aventure éditoriale très singulière. Elle nous raconte les vies (militante, actrice, délinquante, prisonnière, enfin romancière), les morts (la prison, les tentatives de suicide, l'obscurité) et les renaissances (la passion de l'écriture et le triomphe posthume) de cette personnalité qui va devenir une icône littéraire et féministe. Enfant de famille recomposée et révolutionnaire, Goliarda Sapienza a grandi dans le bain de l'engagement socialiste, de la fréquentation des déshérités. Elle est tôt passée d'une Sicile dont l'empreinte la marque définitivement à Rome où elle devient comédienne de théâtre et actrice de cinéma. Elle vit et collabore avec le cinéaste et responsable du Parti communiste italien, Francesco Maselli. Mais sa grande affaire sera son oeuvre, commencée avec des poèmes et des textes autobiographiques. Après plusieurs publications et des carnets intimes, c'est dans son grand roman, L'Art de la joie, et dans son héroïne, Modesta, qu'elle met l'essentiel de sa vie et de ses aspirations, jusqu'à sa mort, solitaire, malgré le soutien sans faille de son second compagnon Angelo Pellegrino, de vingt ans son cadet. Ce chef-d'oeuvre fut partout refusé en Italie. Ce que réparera la traduction posthume en français qui obtient un succès phénoménal jamais démenti jusqu'à ce jour, permettant une réhabilitation spectaculaire de Goliarda Sapienza dans son pays et sa notoriété mondiale.
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- Papa, je voudrais faire une enquête sur les maos, qui faudrait-il interviewer à ton avis ?
Il a grimacé.
-On ne parle plus jamais du maoïsme en France, et toi, qui en étais une des têtes pensantes, tu es devenu silencieux. J'aimerais demander à ceux qui militaient avec toi alors, ce qu'ils pensent de ton silence.
Haussement d'épaule.
-Tu sais papa, moi, quand tu t'es arrêté de parler, j'avais quinze ans. À quinze ans, on a beaucoup de souvenirs. Arrête de penser que parce que tu parais vivre sans mémoire, c'est pareil pour tout le monde !
Il me regarde, il a les larmes aux yeux.
- C'est notre secret ma petite fille.
- C'est quoi notre secret ?
- Que tu saches tout ça, et que moi je ne parle plus.
Je suis la fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement prochinois en France et auteur de L'Etabli. Mon père est une des figures les plus marquantes des années 1968. Malheureusement, il en est aussi l'une des figures les plus marquées.
En chemin pour retrouver les anciens compagnons de mon père, j'ai découvert leurs enfants. À travers leurs souvenirs, c'est ma propre enfance qui a ressurgi : tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents révolutionnaires.
VL
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Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France
Pierre Goldman
- Le Seuil
- 1 Octobre 1975
- 9782020042475
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Ivan Illich ; l'homme qui a libéré l'avenir
Jean-Michel Djian
- Le Seuil
- 3 Septembre 2020
- 9782021432022
Nul doute que, en nos temps troublés, les idées d'Ivan Illich vont prendre un nouveau relief. Il y eut deux avertissements solennels en 1970 pour dévoiler cette course folle entraînant l'humanité vers le pire : le rapport Meadows sur la dégradation extérieure de la planète, et celui d'Ivan Illich dénonçant la dégradation intérieure de notre civilisation.
J'avais, moi-même, dans les années 70, été frappé par sa manière toute nouvelle de transgresser les idées reçues sur l'école, l'hôpital, les transports, pour mieux nous prévenir de leurs contre-effets, lesquels me sont apparus de plus en plus avérés. Alors que la société industrielle et consumériste avait trouvé son rythme, il fallait en effet quelque audace pour prévenir des effets pervers de la croissance et du pillage de la planète. On se souviendra aussi qu'on lui doit d'avoir prôné le mot « convivialité », si peu usité à l'époque. Ce n'est donc que justice d'exhumer son oeuvre et son destin en consacrant à Ivan Illich ce récit biographique inédit.
J'en suis d'autant plus heureux que l'occasion m'avait été donnée de permettre à mon ami Jean-Michel Djian, à l'époque rédacteur en chef du Monde de l'Éducation, de rencontrer l'auteur d'Une société sans école, en 1999, à Cuernavaca. Ensemble, nous avions, cette année-là et pour longtemps, créé le prix Le Monde de la recherche universitaire pour justement sortir des sentiers battus de la pensée et primer des thèses dépassant les clôtures disciplinaires.
Nous devons, en effet, comprendre une fois pour toutes qu'il nous faut relier les savoirs et la connaissance pour penser une nouvelle voie, mais aussi abandonner le mythe de l'homme maître de son destin et de la nature pour, ensemble, l'explorer.
Edgar Morin
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Geneviève de gaulle Anthonioz, déportée à Ravensbrück, écrit, plus de cinquante ans après, le récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp, exclue parmi les exclues.Pourquoi écrire aujourd'hui seulement ? Cette traversée de la nuit est-elle à l'origine des choix de sa vie future, cette attention portée à ceux qui sont victimes d'exclusion ? A ces questions l'auteur ne répond pas. C'est la simplicité même du récit et la stupéfiante fraîcheur d'une mémoire inguérissable qui témoignent. De cette expérience intérieure nul ne peut sortit indemne.
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« ... J'attrape la corde lisse, je lâche le trapèze. Je ne sais pas que c'est la dernière fois que je risque ma vie, là-haut, à quinze mètres de hauteur, sans sécurité. J'enroule ma jambe autour de la corde, je commence à glisser...
Dans quelques semaines, je rencontrerai un homme.
Je glisse le long de la corde, un extatique sourire aux lèvres...
Nous vivrons, travaillerons ensemble, il me convaincra de faire des enfants.
Je glisse encore le long de la corde, je touche le sol, je salue...
La somnambule a atterri.
Il était grand temps que je descende sur terre. »
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Les inséparables ; Simone Veil et ses soeurs
Dominique Missika
- Le Seuil
- 4 Octobre 2018
- 9782021400540
Elles sont trois soeurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais.
Pour les soeurs Jacob, le retour est tragique. À la Libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants ? Milou et Simone ne rencontrent qu'indifférence, incompréhension et gêne, alors elles se taisent. Mais, peu à peu, la vie reprend ses droits. Les jeunes femmes semblent heureuses quand, en 1952, Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les deux seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables.
Dans ce récit poignant, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob, toutes trois si belles et si vaillantes, et raconte ce qui a souvent été tu : la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre. À partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, l'auteure, qui a été proche de Simone Veil devenue une icône républicaine, et de Denise Vernay, combattante inlassable de la mémoire de la Résistance et de la déportation, dévoile ici un pan intime et méconnu de l'histoire de ces soeurs admirables.
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L'ombre d'une photographe, Gerda Taro
François Maspero
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 9 Mars 2006
- 9782020858175
Gerda Taro a longtemps été la grande oubliée du photo reportage. Dans les milieux de la photo et
dans ceux liés aux recherches sur la Guerre d'Espagne, elle est surtout connue comme la
compagne de Robert Capa, morte écrasée par un char sur le front de Brunete alors qu'elle n'avait
que vingt-sept ans. C'est la première femme photo-reporter tuée au combat. Ses photos pour les
journaux français de l'époque : Regards, Vu et Ce Soir, sont signées pour la plupart Capa et Taro.
Après sa mort, elles portent le copyright Robert Capa. Pendant une cinquantaine d'années, elles
restent oubliées dans les archives du fonds Capa et de l'International Center of Photography de
New York, dirigé par le jeune frère de Capa, Cornell Capa. Ce n'est qu'au milieu des années quatrevingt
dix que le travail de recherche d'une allemande, Irme Schaber, les tire de l'oubli en même
temps que leur auteur, Gerda Taro.
Figure emblématique du courage, de la liberté, de la beauté, il n'est pas étonnant que sa
personnalité ait séduit François Maspero qui lui rend ici un magnifique hommage où se mêlent
données biographiques et essai sur les milieux intellectuels, politiques et artistiques des années
trente. Le livre aboutit en fait à une réflexion sur le rôle du photo-reportage dans le changement de
l'information. En effet, ce que souligne Maspero à travers les figures ô combien séduisantes de
Gerda Taro et de Robert Capa, c'est que l'utilisation du Leica et du Rolleiflex et de la
télétransmission a permis de saisir l'actualité sur le vif.
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Voici le récit d'une vie brûlante, écrit à la hâte dans sa cellule par une jeune femme de vingt-neuf ans qui se doute qu'elle va mourir : « Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c'est parce que je m'attends de toute manière à être fusillée. » Elle le sera en effet, en juin 1931, au « camp à destination spéciale » des îles Solovki, quelques mois après son mari le poète Alexandre Iaroslavski.
« Étudiante pleine de rêves », ainsi qu'elle se définit elle-même, Evguénia, vite dégoûtée par la dictature des bolchéviks, se convainc que le monde des voyous forme la seule classe vraiment révolutionnaire. Elle décide de vivre dans la rue et de devenir une voleuse, à la fois par conviction politique et aussi par un goût du risque qu'elle confesse. Loin de l'imagerie héroïque de la « construction du socialisme », c'est le Moscou et le Léningrad des marginaux, enfants des rues, ivrognes, prostituées, vagabonds, qu'elle nous fait découvrir dans une langue sans fioritures.
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Le tunnel aux pigeons ; histoires de ma vie
John Le carré
- Le Seuil
- Cadre Vert
- 6 Octobre 2016
- 9782021322989
« Du monde secret que j'ai connu jadis, j'ai essayé de faire un théâtre pour les autres mondes que nous habitons. D'abord vient l'imaginaire, puis la quête du réel. Et ensuite retour à l'imaginaire, et au bureau devant lequel je suis assis à cet instant. » John le Carré.
Depuis ses années de service dans le renseignement britannique pendant la Guerre froide jusqu'à une carrière d'écrivain qui l'emmena du Cambodge en guerre à Beyrouth après l'invasion israélienne de 1982, en passant par la Russie avant et après la chute du mur de Berlin, John le Carré s'est toujours placé au coeur de notre histoire contemporaine. Dans ce livre de mémoires inédits, il relate d'une plume aussi incisive que drolatique et avec la subtilité morale qui caractérise ses romans les événements dont il fut le témoin. Qu'il décrive le perroquet d'un hôtel de Beyrouth imitant à la perfection le crépitement des mitraillettes ou les premières notes de la Cinquième de Beethoven, sa découverte des charniers du génocide rwandais, son réveillon du Nouvel An 1982 avec Yasser Arafat, la sagesse du génial physicien Andreï Sakharov, sa rencontre avec deux anciens chefs du KGB ou avec l'humanitaire française qui lui inspira l'héroïne de La Constance du jardinier, son regard est souvent caustique, toujours pénétrant.
Mais surtout John le Carré nous dévoile son parcours d'écrivain sur plus de six décennies et sa quête infatigable de l'étincelle humaine qui a insufflé tant de vie et de coeur à ses personnages de fiction.
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L'itinéraire de frantz fanon, né antillais, mort algérien, et son témoignage de psychiatre, d'écrivain, de penseur politiquement engagé reviennent éclairer les désordres et les violences d'aujourd'hui.
Fanon est mort à 36 ans, à un âge où souvent une vie d'homme ne fait que commencer. mais toutes ses mises en garde aux pays colonisés en voie d'indépendance se sont révélées prophétiques. de même, ses réflexions sur la folie, le racisme, et sur un universalisme confisqué par les puissants, à peine audibles en son temps, ne cessent de nous atteindre et de nous concerner. l'auteur des " damnés de la terre " a produit une oeuvre " irrecevable ".
Son propre parcours ne l'était pas moins et la manière dont il s'interrogeait sur " la culture dite d'origine ", sur le regard de l'autre et sur la honte n'a pas toujours été reconnue. particulièrement qualifiée pour dresser ce portrait biographique et intellectuel, alice cherki a bien connu frantz fanon, travaillé à ses côtés, en algérie et en tunisie, dans son service psychiatrique, et partagé son engagement politique durant la guerre d'algérie.
Elle nous apporte son témoignage distancié sur un fanon éveilleur de consciences, généreux sans concessions, habité par le sentiment tragique de la vie et par un espoir obstiné en l'homme. alice cherki. née à alger d'une famille juive, elle a participé activement à la lutte pour l'indépendance. psychiatre et psychanalyste, elle est coauteur de deux ouvrages, " retour à lacan ? " (fayard, 1981) et " les juifs d'algérie " (éditions du scribe, 1987).
Elle a publié plusieurs articles portant sur les enjeux psychiques des silences de l'histoire.
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Georges Bernanos fut, de 1926 où il fit se lever le Soleil de Satan sur la France des années folles à l'ultime Dialogue des Carmélites en 1948, un romancier de la sainteté et de l'enfance autant qu'un écrivain de combat. De L'Action françaiseà L'Intransigeant, il emboucha la presse comme une trompette de l'Apocalypse, et ses innombrables articles se confrontèrent sans répit à la ploutocratie démocratique et à la bien-pensance bourgeoise. Son engagement, mené seul au nom du Christ pauvre et de la vocation religieuse de la France de Jeanne d'Arc et de Péguy, le conduisit du tableau d'honneur des Camelots du roi aux rangs de la France libre. Véritable lanceur d'alertes politiques, il donna aussi l'assaut à l'Europe fasciste comme aux États-empires de la guerre froide et à leurs contingents d'hommes-machines. Monarchiste et catholique, nourri de Drumont et de Balzac, de Bloy et d'Hello, celui qui déclarait en 1935 : « le bon Dieu ne m'a pas mis une plume entre les mains pour rigoler », a vécu sans filet ni garde-fou, dans la main de Dieu. Père d'une famille chimérique, accompagné d'une élite d'amis fervents, il mena, entre la Picardie, Majorque, la Provence et le Brésil, une vie d'errance et d'écriture, de clameurs et d'espérance. C'est cette vie que nous entreprenons de raconter.
F. A.
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La vie exceptionnelle d'une femme exceptionnelle.x Textes rassemblés et présentés par Tzvetan Todorov. Décédée en avril 2008 à l'âge de cent ans, Germaine Tillion a connu un destin exceptionnel. Ethnologue et historienne, elle fut aussi l'une des premières résistantes en France, avant d'être déportée à Ravensbrück. Au moment de la guerre d'Algérie, elle se bat pour empêcher l'horreur dans un pays qu'elle connaît fort bien pour en avoir fait son terrain de recherches. Si Germaine Tillion a ponctuellement raconté des épisodes de son existence dans les divers livres qu'elle a écrits, le lecteur ne disposait jusqu'à présent d'aucun récit continu de sa vie. Voilà un vide qui est désormais comblé avec le présent volume. Composé aux deux tiers de textes inédits issus des archives récemment classées, l'ouvrage est mis en scène par Tzvetan Todorov : six séquences (Les débuts, Ethnologue en Algérie, Résistance et prison, Déportation, Après le camp, La guerre d'Algérie) se succèdent, précédées chaque fois d'une brève présentation. Au-delà du récit d'une vie qui frappe par son intensité, ce livre apporte aussi la démonstration des talents d'écrivain de Germaine Tillion
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"Je me suis levé ce matin en pensant que la journée allait être bonne. Je crois que je me coucherai ce soir en me disant que je suis le plus heureux des hommes. Comment ne pas frissonner un peu à cette idée ?
Je suis riche, incommensurablement riche de ce qui manque à presque tout le monde : le temps".
Ce journal est celui d'un âge d'or.
Choisir de vivre à la campagne loin des milieux littéraires et parisiens.
Regarder par la fenêtre pousser les fleurs de son jardin, au rythme des saisons.
Prendre le temps de vivre sa vie, d'admirer sa compagne, d'aimer son enfant.
Écrire en pensant qu'on sera, un jour peut-être, reconnu.
Philippe Delerm n'a tenu son journal qu'une seule année de sa vie. Il avait 37 ans. Bien longtemps avant l'ouragan du succès de La Première Gorgée de bière. "Je n'ai sans doute jamais été plus heureux que cette année-là."
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C'est en 1980 que Norbert Elias songe à faire son Mozart, et c'est l'éditeur de ses oeuvres, Michael Schröter, qui assure aujourd'hui la publication posthume de cet inédit. Contre les musicologues qui ont momifié Mozart, Elias s'efforce de comprendre qui fut cet artiste génial, né dans une société qui ne connaissait pas encore la notion romantique de « génie ».
Les tensions qui déchirent l'existence quotidienne de Mozart, les rapports complexes avec son père, ses relations érotiques et ses tourments sont approchés avec autant de rigueur que de tendresse. Elias analyse également les comportements de ce « clown », son besoin irrépressible de choquer la noblesse de cour en faisant des gestes déplacés, en proférant des mots obscènes. Ces grossièretés scatologiques trouvent ici une explication à la fois psychologique et sociologique lorsque l'auteur décrit les relations tendues qui lient entre eux dominants et dominés, maîtres de la cour et serviteurs. A ce propos, Elias écrit : « Comme beaucoup d'individus occupant une position marginale, Mozart souffrait des humiliations que lui infligeaient les nobles de la cour, et il s'en irritait. Mais ces réactions d'aversion à l'égard de la couche sociale supérieure allaient de pair avec des sentiments intensément positifs : c'est précisément de ces mêmes gens qu'il voulait être reconnu, par eux qu'il voulait être considéré et traité commun un individu de valeur égale à cause de sa création musicale. » En refermant le Mozart d'Elias, on a le sentiment d'avoir découvert un regard aussi lucide que généreux sur la vie des hommes en société.
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Martin Luther King ; une biographie intellectuelle et politique
Sylvie Laurent
- Le Seuil
- 5 Mars 2015
- 9782021166217
Peu de figures universellement célébrées sont aussi mal connues que Martin Luther King Jr. La lutte dont le pasteur baptiste prit la tête en faveur des droits civiques et de l'égalité des Noirs est remémorée comme un appel à la fraternité et à la réconciliation nationale que l'Amérique sut entendre. Entre hagiographie et mythification historique, ce récit édifiant a considérablement aseptisé la force révolutionnaire de sa pensée et la brutalité de l'oppression à laquelle elle se heurtait. Qui se souvient qu'à peine un an après avoir reçu le prix Nobel de la paix, King déclara que son rêve était devenu un cauchemar en raison de l'enracinement du système d'exploitation capitaliste ?
La fin de la ségrégation institutionnelle en 1964 n'était à ses yeux qu'une étape. Mais l'ultime phase de son combat, qui culmina avec la « campagne contre la pauvreté » et que son assassinat en 1968 laissa inachevée, fut quasiment effacée de la mémoire des États-Unis et avec elle le sens profond de son engagement. Théoricien de la justice sociale, par-delà race et classe, Martin Luther King opéra une extraordinaire synthèse entre christianisme, liturgie noire, non-violence, désobéissance civile et marxisme.
C'est ce penseur avant-gardiste et radical à la postérité édulcorée que cet ouvrage entend faire redécouvrir en l'inscrivant dans une tradition de dissidence américaine méconnue.
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L'incroyable récit de vie de Barbara Chase-Riboud, célèbre artiste et autrice américaine, sur plus de trois décennies à travers les lettres intimes et détaillées adressées à sa mère entre 1957 et 1991.
À peine âgée de 18 ans, Barbara quitte le giron familial et débarque à Paris, s'en va à Rome, revient en France, puis c'est Londres, de nouveau Paris où elle rencontre Marc Riboud le célèbre photographe. Les dés sont lancés, ils ne s'arrêteront plus de rouler au fil des rencontres, des créations, des succès, des honneurs, des amours, des défis. Commence alors une vie de voyages (Afrique, Chine, Mongolie, Union soviétique, Europe), de rencontres (Joséphine Baker, Pierre Cardin, Mao Tsé-toung), de fréquentation d'artistes (de Cartier-Bresson à Calder en passant par Salvador Dalí). Les portes du grand monde s'ouvrent, elle y brille mais n'oublie pas les exclus, les brimés, ceux dont la couleur est un fatal destin. Elle se bat.
Elle ne tarde pas à mettre à ses pieds le monde de l'art contemporain, et bientôt à conquérir le public littéraire à travers plusieurs best-sellers qui ont réveillé les consciences, dont La Virginienne, succès mondial (dont la première éditrice n'est autre que Jackie Kennedy-Onassis). Ses romans sont des cris, et ses sculptures figurent dans les collections du monde entier, certaines trônent dans l'espace public.
J'ai toujours su est une autobiographie sous forme de lettres, qui retrace une vie trépidante, entre Amérique et France, et à travers la planète. Un formidable récit d'émancipation et d'affirmation de soi, en toutes circonstances.
Née en 1939 à Philadelphie, Barbara Chase-Riboud est romancière, plasticienne et sculptrice. Elle vit à Paris, avec des résidences à New York et Rome. Célébrée, adulée durant une vie de combats, elle revient sur le devant de la scène, avec ce livre et avec des expositions et hommages organisés autour d'elle en 2024. -
derrière la carrière exemplaire d'un diplomate qui, né allemand en 1917, choisira de gaulle et la résistance, sera déporté, participera à tous les grands moments de la vie internationale et finira ambassadeur de france, se cache en stéphane hessel un personnage dont l'originalité, le goût du risque et le respect d'autrui séduisent ceux qui l'approchent et font de cette autobiographie une vraie danse avec le siècle.
non conformiste par hérédité (il est le fils de franz et hélène hessel qui formeront avec henri-pierre roché le célèbre trio de " jules et jim "), il est homme de multiples cultures : l'allemagne de son enfance lui donne le goût de la littérature et de la poésie, la france qu'il choisit jeune homme, l'angleterre de la guerre et les etats-unis de sa vie professionnelle tissent le réseau de ses amitiés et de ses fidélités.
homme de conviction, il évoque avec chaleur le travail collectif, celui qu'il a connu au club jean-moulin comme à l'onu, en algérie comme auprès de pierre mendès france ou de michel rocard. homme de coeur, enfin, il a choisi d'être un médiateur, un de ceux qui, du burundi aux " sans papiers ", tentera toujours, sans illusions et sans découragement, de faire confiance à l'avenir.