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Djamil est le fils unique de Hajji, riche propriétaire musulman, père de nombreuses filles. En plus de ses études au collège, le jeune homme parfait son éducation artistique auprès de son grand-père musicien violoniste et caresse le rêve de devenir danseur. Durant une fête de noces, il fait la connaissance de Nadji, dont il tombe follement amoureux.
Longtemps après, Djamil se livre sur tout ce qui lui est arrivé depuis son enfance jusqu'au moment où il quittera l'Iran pour suivre le chemin de l'exil. Ce roman bouleversant, inédit en Iran et publié en persan au Royaume-Uni, constitue pour les Iraniens une redoutable et terrible provocation. La langue du romancier, claire et nerveuse, sans chercher l'érotisme à tout prix, aborde sans pudeur particulière et même un certain réalisme, l'amour entre deux hommes. Ce qui ne va pas sans une vraie audace qui donne à ce roman une force émotionnelle incomparable.
Les Garçons de l'amour, paru en 2011 à Londres en persan, est traduit pour la première fois en français.
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En Corée du Sud, dans les années soixante, Chun, jeune idéaliste mal à l'aise dans la société, et un copain de lycée abandonnent les cours pour vivre dans une grotte puis faire une virée à travers leur pays. De retour à Séoul, ils se retrouvent avec leurs amis au café Mozart. Chun et la jeune Mia entament une relation amoureuse qui les entraîne vers l'île de Cheju. Mais Chun, arrêté pour avoir manifesté, rencontre un trimardeur, « Lieutenant », avec qui il part travailler sur des chantiers et en mer.
L'Étoile du chien qui attend son repas est un tumultueux périple initiatique à plusieurs voix, largement autobiographique, qui se termine par le départ de Chun pour le Viêt Nam et une guerre qui n'est pas la sienne. Un subtil portrait de la jeunesse coréenne, semblable par bien des aspects à celles de tous les pays, de toutes les époques. Et une méditation sur le sens à donner à sa vie au lieu de suivre des chemins tout tracés par les aînés.
Né en 1943 en Mandchourie, Hwang Sok-yong traverse l'histoire contemporaine de la Corée. Sa lutte contre la dictature et sa volonté de faire un pas vers la Corée du Nord le mènent en exil puis en prison. Il est l'auteur de La Route de Sampo, L'Invité, Shim Chong, fille vendue, Le Vieux Jardin ou Princesse Bari, traduits en de nombreuses langues et adaptés au cinéma.
Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot
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À Shanghai, un homme en prison raconte à son avocat comment il a été tenté de tuer une employée de banque à l'occasion de l'ouverture de son coffre-fort. Une jeune prostituée abandonnée par sa mère se fait offrir une couverture par un client. Une jeune fleuriste se laisse courtiser par un Français avant de lui avouer qu'elle est déjà mariée. Une femme élégante se laisse séduire par un homme au cours d'un voyage en train avant de retrouver... son mari.
LIU Na'ou, non sans ironie, offre un éventail d'aventures libertines, parfois cruelles, dans une ville, le Shanghai des années 1930, où règnent à la fois misère et opulence, volupté et débauche. La modernité de ses thèmes fascine tant ils émanent d'une mégapole cosmopolite qui ressemble à beaucoup de grandes villes d'aujourd'hui. Quant aux relations entre hommes et femmes, la femme y joue un rôle dominant au grand dam d'hommes le plus souvent dupes ou victimes de leurs charmes.
Service de presse sur demande ! -
Une femme iranienne, mère de deux enfants, vit aux côtés d'un mari qui ne la comprend pas. Cette femme se montre intransigeante face à un homme insensible qui veut migrer au Canada pour son travail. Elle affronte son quotidien de femme qui n'a pas le choix, lassée de sa vie de famille et ne rêvant que d'indépendance et de liberté. On apprend à la connaître par ses réflexions et le regard d'autrui. Sa vie part en morceaux, en brefs chapitres. C'est une forte personnalité, ayant une vision très claire de la société où elle évolue. Il y a chez elle quelque chose de rude, de violent, d'impatient. N'en pouvant plus de supporter la petite bourgeoisie contrainte et besogneuse du sud de Téhéran, moins policée que celle du nord, mais aussi plus libre de ton et de manières.
Chacun suit l'oiseau de ses rêves. La vie commune est-elle possible quand ces rêves ne peuvent se rejoindre dans la réalité ?
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Après la guerre contre l'Irak, Ozra et son mari Issah vivent à Téhéran dans une chambre sans confort. Ils partagent leur intimité avec Mariam, leur petite fille née handicapée suite à la chute de sa mère enceinte fuyant sous les bombes.
Au fil de quatre monologues, où alternent celui de l'homme et de la femme, le couple revit la tragédie qui a eu raison de leur union conjugale. Au récit de leur présent se mêlent les souvenirs de leur jeunesse et de leurs expériences, parfois érotiques, d'avant le mariage. De plus, la promiscuité leur est funeste parmi les habitants de leur résidence universitaire réquisitionnée par l'État pour les réfugiés. C'est cependant l'occasion de rencontres, certaines allant à l'encontre de la morale en Iran...
Après Les Garçons de l'amour, Ghazi Rabihavi signe un roman sombre, qui donne à voir un Iran en décomposition, une société d'oubliés de l'histoire. -
En 2024, dans une Serbie devenue un État totalitaire, Bojan Radic, jeune professeur d'anglais au chômage, est contacté par Velibor Stretenovic, chef du Service national de la Sécurité, pour enseigner l'anglais à ses enfants, langue pourtant interdite de l'Occident ennemi. D'abord sur ses gardes, Bojan se rapproche de Stretenovic et commence à voir d'un meilleur jour la politique du Gouvernement de l'Unité populaire dont la devise est : UNITÉ FOI LIBERTÉ. Mais quand Bojan perd la confiance de Stretenovic, suite à sa rencontre avec Vesna, jeune femme séropositive, c'est le début d'une descente aux enfers.
Sur les traces du 1984 de Georges Orwell, L'Égout donne une vision étourdissante d'un sombre avenir.
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Dalibor rejoint à Istanbul Merve, une jeune Turque qu'il a rencontrée à Belgrade. Très vite surgissent la froideur de la jeune fille, l'immaturité de Dalibor et le refus parental d'une union entre une musulmane et un chrétien. À ces difficultés s'ajoutent pour Dalibor celles de trouver un logement, un emploi et d'autres fréquentations. Il rencontre Evlyn, une Canadienne plus âgée que lui dont il s'éprend, et des musiciens avec qui il forme un groupe.
Entre ces deux aventures amoureuses Dalibor découvre Istanbul, mégalopole à cheval sur le Bosphore, un pied en Europe, l'autre en Asie, ses sites touristiques ou pas. Mais Istanbul est une ville où l'atmosphère s'alourdit, où les manifestations se multiplient, où à tout instant peut survenir un attentat, voire un coup d'État militaire.
La Mosaïque d'Istanbul préserve un équilibre judicieux et prenant entre la découverte d'Istanbul, sa vie authentique et des histoires d'amours malheureuses qui confinent parfois à la folie. -
Pianiste de talent reconvertie dans le journalisme, avec une vie de couple qui bat de l'aile, Olga part en reportage à Toulon.
Elle doit y recueillir le témoignage d'une vieille femme russe pensionnaire depuis longtemps d'un sanatorium.
Maria Koltchak, qu'on a dit folle, affirme être une ancienne détenue du goulag stalinien et désire se confier avant de mourir. Au fil des entretiens, on assiste à une tragédie familiale sur fond d'histoire de l'URSS. Aidée par le directeur de l'hôpital, Olga tente de renouer chacun des fils d'un récit palpitant marqué par la trahison et l'espoir. Elle remonte avec Maria dans les profondeurs de ses souvenirs, notamment celui de la recherche de sa fille disparue. À travers ses yeux, la jeune femme découvre Moscou, la Sibérie, elle retourne là où tout a commencé, lors d'un dernier printemps à Paris...
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Mystérieusement disparu, le journal intime de Changki refait surface le jour où ce dernier est appelé à l'hôpital au chevet de son cousin. Lui est devenu écrivain, l'autre pas, au prix, chacun, de cruelles déconvenues. Entre un petit frère autiste et des parents absents, une jeune femme est prise comme dans un étau. Expulsé de son foyer conjugal par son beau-père, Seon-ho se réfugie chez une ancienne amante elle-même en exil.
Les personnages de Lee Seung-U vivent tous des situations à la fois rocambolesques et tragiques. À la limite de l'absurde. Acculés à la dépossession de leurs biens et à l'exil, ils se trouvent mis à mal par des cascades de mauvais coups. Famille, couple, individu même ne s'en remettent pas.
Face à un licenciement, une rupture, une disparition, à toutes les misères humaines, il n'y aurait de salut, alors, que dans l'acte d'écrire. Cette tentative de compréhension de la trajectoire de toute vie nous dit pourquoi notre présent est parfois si éloigné de notre point de départ ou de la vie rêvée.
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Albert Dunkel ; écrivain de génie, tueur en série
Michael Siefener
- Serge Safran
- 7 Février 2013
- 9791090175082
Albert Dunkel, écrivain allemand contemporain (1958-1988), aurait pu défrayer la chronique par ses livres et. ses meurtres ! Michael Siefener, son compatriote, confrère et parent, lui consacre une biographie.
L'originalité de ce roman, car c'en est un, réside dans tout ce qui caractérise une véritable biographie : étapes de la vie de l'auteur, témoignages, extraits de ses oeuvres, inédits, recensions dans la presse, entretiens, travaux universitaires, etc.
Par-delà la forme, très ludique, ce qui impressionne le plus est le sentiment d'absolue solitude et de profond désespoir du personnage. Marqué par une enfance malheureuse et une adolescence tourmentée, Dunkel, étudiant, rencontre Dagmar, jeune fille qu'il séduit contre toute attente et qui l'aide à publier son premier roman, futur best-seller sulfureux.
La vie restituée de cet écrivain maudit, tout comme l'évocation de ses romans - fictifs -, tiennent le lecteur en haleine jusqu'au bout du récit et le plongent dans un cruel univers mental impressionnant de vérité.
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Sous un banal prétexte, un homme revient dans l'appartement qu'il a partagé avec une jeune veuve rencontrée au cours d'un voyage d'affaires au Mexique. Mal marié, la trentaine bien avancée, d'une situation honorable quoique menacée, il part à la recherche de souvenirs que sa mauvaise conscience a relégués dans le marais de sa mémoire.
Soucieux de respectabilité, conscient de son âge, il s'interroge sur ses sentiments : pourquoi, lui, ne peut-il être heureux comme ces jeunes Mexicains qui s'embrassent et s'enlacent si librement sur la plage ? Pourquoi ce paradis lui est-il refusé ?
Roman profondément lyrique, où les thèmes de l'amour, du bonheur et de la mort sont magnifiés par l'évocation de la mythologie maya et l'image sublimée de la clarté de la lune sur la mer. L'eau, matrice et menace, est partout présente. Aux Caraïbes comme dans la baignoire qui trône dans la chambre de la jeune femme.
Roman d'une étonnante modernité, beau et mélancolique.
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Pour faire une surprise à son épouse, le docteur Kilibarda, rasé de près, coiffé avec soin, fait appel aux services d'une couturière qui doit travailler sans modèle, sa mystérieuse femme étant toujours absente pour raisons professionnelles. Quand elle la rencontre enfin, elle apprend que son mari est mort trois ans plus tôt !
Tiodor Rosic nous offre un univers où tout bascule. Dix-neuf mondes au bord de la rupture dont on ne ressort pas indemne. Au sein de présences imperceptibles et inexplicables, tous les personnages sont confrontés à une réalité aussi cruelle que poétique, où le surnaturel s'introduit de façon insidieuse dans leur quotidien. Un recueil fantastique au double sens du terme et empreint d'une angoisse jubilatoire.
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Un homme dont le couple vient de voler en éclats, essaie de recoller les morceaux. Son monologue, théâtralisé, est une méditation sur la vie, le fait de vieillir, les rapports entre les individus. Et plus particulièrement ceux entre l'homme et la femme dans une société où non seulement la mort, mais aussi l'amour sont à crédit Où l'homme, perpétuellement sur la défensive, essaie de comprendre et de faire comprendre un point de vue selon lequel tous les hommes ne sont pas des violeurs potentiels et toutes les femmes des victimes. Loin d'être un pamphlet antiféministe, ce cri du coeur est une réflexion sur l'abandon, sur les rapports modernes régis par le souci de rentabilité, y compris au niveau affectif... L'auteur, habitué à nager à contrecourant, manie avec virtuosité l'art d'être polémique sans jamais devenir agressif ni tomber dans les lieux communs. Il risque cependant de faire grincer des dents à beaucoup de monde !
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En Corée, les agences matrimoniales spécialisées dans les voyages de rencontre en Chine offrent un spectacle de cirque à leurs clients. Inho, handicapé de la voix, mise sur un de ces voyages pour se trouver une épouse. Yunho, son frère, lui sert à la fois de voix et d'arbitre. Elle s'appellera Haehwa et les suivra dans la banlieue de Séoul.
Mais Haehwa, douce jeune femme mystérieuse, est hantée par un premier amour de jeunesse, même si elle semble s'épanouir auprès de sa belle-mère et de son « voyageur », mari ainsi désigné par celles qui épousent un Coréen.
La belle-mère s'éteint avec le lilas des Indes, Yunho fuit son frère mais aussi Haehwa si violemment désirée. En exil, il devient un ttaitong, petit trafiquant en mer entre la Chine et la Corée.
Dans ce roman à la fois tendre et cruel, où alternent les voix de Yunho et de Haehwa, tous les personnages souffrent de solitude. Soit d'impossibles histoires d'amour, un dur apprentissage de la passion, la jalousie, la douleur et la mort.
De la Chine à la Corée, de la maison du mari à la rue, les pérégrinations de Haehwa évoquent celles d'une artiste de cirque maintenue par une corde et vertigineusement descendue d'« en haut ». Sans doute que la vie n'est qu'un spectacle de cirque, au dur et doux parfum de nostalgie.
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Abusée par son patron, Larissa pense avoir contracté une maladie. La syphilis ? Paniquée, elle se rend à l'hôpital où sévit le docteur Borzov. Un vrai cauchemar ! Après cette visite, son état empirant, elle revient à l'hôpital où on lui conseille une guérisseuse... Lida, elle, rencontre un homme qui lui laisse son oreille dans la main. Elle cherche à s'en débarrasser mais, curieusement, elle s'y attache jusqu'à ce que l'inconnu en colère vienne la récupérer...
Splendeur de l'écriture, audace narrative constante, richesse de l'invention métaphorique, justesse assassine des notations dressent ici en huit tableautins un saisissant panorama de la Russie contemporaine. On y retrouve les personnages et univers récurrents déjà à l'oeuvre dans Les Ongles, son premier roman. Évocations picaresques et souvent hallucinées du monde chaotique né de la dé-soviétisation.
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Ivan Hum, quarantenaire tout juste sorti de prison, retourne dans sa ville natale, à la recherche de la tombe de sa mère. Mais trente-cinq ans après sa disparition, il ne reste plus ni trace de la tombe, ni de sa maison d'enfance.
S'installant chez Marilina, qui héberge déjà des ouvriers travaillant dans le voisinage, il se lance dans une enquête sur son passé et celui de quelques habitants. Dans cette ville inhospitalière vivant sous la menace des crues et peuplée de personnages excentriques, voire fous, son enquête le mène aux frontières du réel, entre spiritisme et religion, passion et folie.
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C'est à la sortie d'une librairie que le célèbre écrivain Ye rencontre une de ces anciennes connaissances, Han Feijun. Ce jeune homme, jadis riche et dandy, ne ressemble plus à celui qu'il avait connu.
L'échange se transforme vite en confession, d'abord par la proposition que Han lui fait de lire les carnets intimes qu'il a écrits pendant une période de dépression, puis en conversations à l'hôpital où il est soigné. Là, M. Ye fait la connaissance de sa petite fille, puis, ensuite, de celle qui a bouleversé la vie du jeune homme, Chen Yanzhu. Son histoire ressemble à s'y méprendre à celle de La Dame aux camélias. Si on ne peut dire que la jeune femme est une courtisane, sa notoriété en tant que vedette de la chanson et de la danse en fait l'égérie d'un monde que rejette le père du jeune homme dont le train de vie dépend. Il s'agit donc bien d'une histoire d'amour impossible rongé par la jalousie, sur fond d'incompréhension de la relation entre homme et femme dans les années trente à Shanghai.
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Une jeune fille perchée en haut d'un cerisier, le vol d'un cadavre, une fête religieuse révélant la vie secrète d'un quartier, l'enlèvement et l'exécution à la mitrailleuse d'un homme, les méditations d'un sniper ou les élucubrations d'un gamin qui dans le jeûne du ramadan voit un viatique pour gagner le monde des grands et le coeur d'une belle cousine sont autant d'approches qui font exploser, l'un après l'autre, les principaux tabous de la société iranienne contemporaine.
Adoptant souvent le point de vue d'un enfant, Hafez Khiyavi met au jour, avec un sens du grotesque quasi médiéval, la violence quotidienne d'une société pétrie de normes patriarcales sanctifiées par les figures de l'islam chiite.
Une cerise pour couper le jeûne met en scène un petit nombre de personnages récurrents et truculents, figures familières et attachantes des quartiers de bazar d'une petite ville de province iranienne située quelque part entre le Chaminadour de Jouhandeau et le Macondo de Garcia Marquez.
Une ironie facétieuse, une fête du langage, une jubilation d'écriture entre rires et larmes dominent ces récits du quotidien nourris d'épopée religieuse, d'histoire sainte et de culture persane.
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En Suède, on sait que derrière le membre de l'Académie, qui décerne chaque année le prix Nobel de littérature, se cache un écrivain de premier ordre. Dans la dizaine d'ouvrages publiés jusqu'à présent, son dernier, La Cigarette et le Néant (2009), est assurément le plus intime, le plus personnel.
En observateur aiguisé, esprit fin, essayiste original et profond, Horace Engdahl, par ses aphorismes, maximes, critiques, considérations et apostilles, se place en droite ligne des moralistes et penseurs français qu'il a beaucoup fréquentés et qu'il cite volontiers, de Montaigne à Roland Barthes, sans parler de Diderot, Chamfort ou Cioran.
Souvent de façon insolite, avec humour et élégance, sont ici abordées, en une ligne ou quelques pages, des réflexions sur la vie, la mort, la littérature, la lecture, la critique, les rapports entre individus, les mécanismes sociaux, les problématiques de l'art, l'expérience, la sagesse, la folie... Les références à l'enfance, aux rêves, au temps qui passe, à Pessoa ou Mozart, imprègnent la démarche de poésie et de nostalgie. Émane de l'ensemble une discrète empathie envers la condition humaine, en ce qu'elle an parfois de plus commun, comme la cigarette après l'amour ou l'incontournable tasse de café. Un subtil tableau panoramique de notre époque, en Suède, en Europe et par le vaste monde. Une belle invitation à la méditation avec des moments d'intense bonheur à partager.
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Branimir Rihter enseigne la littérature du XX e siècle aux étudiants indifférents et prétentieux de l'université - privée - des Lumières, étudiants rivés sur leurs Smartphones pendant ses cours, lui qui se passionne pour l'oeuvre du poète Georg Trakl.
Insatisfait par son métier emmuré au propre et figuré par la médiocrité, le conformisme, la veulerie et la corruption des professeurs, de l'administration et des étudiants, mais aussi par son aventure conjugale, et n'ayant qu'un seul ami à qui se confier, il décide de s'immoler par le feu en pensant créer un événement proche de la perfection artistique.
Si on sait quasiment d'entrée de jeu de quelle manière le roman s'achèvera, l'auteur de manière très captivante nous montre, par une construction très habile, le désarroi grandissant puis total de Rihter, son cheminement jusqu'à l'acte final et fatal.
Mais il ne faut pas croire que ce sombre burn-out soit déprimant. Loin de là !
Tant la satire sociale est percutante, les réflexions et sentiments vrais et tant certains passages atteignent le sublime d'une hilarité dévastatrice.
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Bakatov et Gloucester grandissent dans un orphelinat pour enfants handicapés. Le premier a le crâne difforme, le second est bossu. Moqueries, insultes, humiliations sont leur lot quotidien.
On leur permet malgré tout, un jour, d'entrer dans la vie active. Bakatov devient plombier, Gloucester pianiste, il a la bosse de la musique, un vrai Mozart ! Or, Bakatov, depuis son enfance, se laisse pousser les ongles, les ronge et, avec force incantations secrètes, manifeste d'étranges pouvoirs...
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Gwangsu se marie. Il épouse Sonyong qu'il aime éperdument depuis le premier jour de leur rencontre, treize ans plus tôt. Mais le jour de leur mariage, au moment où Sonyong lance son bouquet d'orchidées à Jinu, son meilleur ami, Gwangsu constate que l'une des tiges est brisée.
L'image l'obsède, le hante, il l'interprète comme un signe, symbole douloureux de son échec marital. Confronté à l'attitude étrange de Jinu, romancier verbeux aux allures de philosophe et fin séducteur, qui fut par le passé l'ami de Sonyong, les inquiétudes de Gwangsu augmentent.
Pris de doutes et mû par la colère, il s'interroge : Sonyong, qu'il aime si fort et depuis si longtemps, l'aime-t-elle véritablement ?
Avec subtilité et humour Kim Yeonsu décortique l'amour, dans ce nouveau roman profondément lyrique, proposant une réflexion sur les sentiments, les doutes, la jalousie, leurs origines et leurs mystères...
Traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet.
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Qu'on ne s'y trompe pas. Il s'agit bien là d'un roman. Qui, sous la forme d'une confession impudique, relate la passion incestueuse d'un homme pour trois femmes : sa mère, qui l'initie pendant son adolescence, sa fille, qu'il retrouve à l'âge adulte et sa soeur, dont il a été longtemps séparé.
Ces femmes révèlent tour à tour les différentes facettes du désir masculin qu'elles incarnent. Dans des espaces clos mais offerts au regard, le narrateur, à la fois dramaturge et comédien, donne libre cours à ses fantasmes.
De Bruxelles à la Nouvelle-Orléans, d'une résidence près du lac de Genève à un hôtel particulier parisien, on voyage en transatlantique, en Chevrolet ou en métro. L'auteur nous promène dans un labyrinthe jubilatoire du désir d'où sont absentes les conventions morales. La perversion est même si franche qu'elle en paraît innocente. Style et obsessions, hérités des libertins du XVIIIe, ne sont pas sans rappeler Sade ou Rétif, ni même un certain Anglais décrit dans le château fermé. Comme le dit Lucien d'Azay « Dans ce conte de fées baroque aux motifs cubistes, tantôt cocasse, tantôt inquiétant, mais toujours poétique, les rôles s'inversent comme dans les relations sadomasochistes, si ce n'est qu'il s'agit de rapports parentaux dont le ressort sexuel remonte à l'enfance.
On l'aura compris, cette trilogie incestueuse est en réalité une quête de soi. »
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Une fillette de neuf ans quitte la campagne pour une ville portuaire détruite par la guerre, un « quartier chinois ». Parmi les maisons croulantes, les gosses pouilleux voleurs de charbon ou les « putes à Yankee », elle affronte la vie, passe du statut de l'enfance à celui de femme.
Yôngjo, lui, est un môme rêveur, trop rêveur au goût de ses parents. Il assiste aux préparatifs des festivités municipales, à la mort du vieux coq de la famille. Soudain éclate le feu d'artifice qui fascine la foule anonyme.
Dans « la cour de l'enfance », une fillette de six ans est ébranlée par l'absence du père. Tout est figé dans l'attente de son retour de la guerre. La mère, serveuse, ne rentre pas tous les soirs, ou ivre, le frère se réfugie dans la violence, la grand-mère tente de garder des lambeaux de son élégance d'ancienne courtisane, un bébé contre toute attente survit...
La sensibilité d'Oh Jung-hi s'exprime toujours de façon subtile et pudique, et dote ses personnages d'une grâce qui fait glisser sur eux le malheur ambiant.