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«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs.»
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«Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.» Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour. Ce roman a reçu dix prix littéraires parmi lesquels le prix du Roman des étudiants France Culture -Télérama 2014, le Grand Prix RTL- Lire 2014, le prix des lecteurs L'Express - BFMTV 2014 et le prix Relay des Voyageurs 2014 avec Europe1.
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«Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du
Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné.» -
" les petits cons de la corniche.
La bande. on ne sait les nommer autrement. leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison. " le temps d'un été, quelques adolescents désoeuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche kennedy. derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe.
Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer. apre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, le fil d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges.
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«J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, Mustang, et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un je, au plus proche.»(M. de K.)
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Le monde à portée de main s'attache à la technique du trompe-l'oeil, en privilégiant le destin d'un personnage, Paula Karst, et son itinéraire d'apprentissage. Nous la découvrons au sortir de l'adolescence, alors qu'elle intègre en 2007 le fameux Institut supérieur de peinture, rue du Métal, à Bruxelles.
Là-bas, elle va découvrir toutes les façons de reproduire des textures minérales, végétales, animales, et nouer une relation troublante avec son colocataire, Jonas - énigmatique jeune homme à casquette qui s'avère déjà un peintre en décor surdoué -, ainsi qu'une forte amitié avec une autre étudiante, Kate - grande gigue écossaise aussi débrouillarde qu'impulsive.
Ensemble, ils forment un trio indéfectible qui nous initie aux mystères de la maille de chêne, aux veinules d'or du marbre noir Portor et aux écailles imbriquées d'une carapace de tortue.
Une fois diplômée, Paula commence à exercer son métier à Paris, à Moscou, et surtout en Italie, en particulier au coeur de la « Fabbrica dei sogni » : Cinecittà. Elle va y déployer son savoir-voir notamment pour le décor du film Habemus Papam, avant de tomber sous le charme d'un « faussaire » aguerri, le Charlatan, qui lui fait découvrir les splendeurs et décrépitudes des studios romains. Au final, sept années épuisantes et ensorcelantes.
Au terme de ces expériences, Paula reçoit en janvier 2015 une proposition de rêve, via Jonas qui a décliné l'offre : être embauchée dans le vaste projet de reconstitution de la grotte de Lascaux. La voilà qui migre en Dordogne, s'imprègne de l'archéologie des images rupestres pour participer au « fac-similé ultime », Lascaux IV. Les origines du monde sont « à portée de [sa] main ». Maintenant, elle se sent fin prête à peindre, comme aux premiers jours de l'humanité.
Ce roman d'apprentissage esthétique et existentiel s'intéresse autant au parcours d'une jeune femme en devenir qu'aux enjeux majeurs d'un artisanat du faux, culminant dans la réplique à l'identique des oeuvres pariétales de nos lointains ancêtres. En consacrant sa fiction à un mode mineur, sinon méprisé, de la peinture, Maylis de Kerangal nous donne aussi la clef du matérialisme enchanté qui habite son écriture.
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Peu après la naissance de sa fille, « le Père » se voit rattrapé par des souvenirs d'attouchements subis dans l'enfance. Pour conjurer sa peur de la répétition, il ambitionne de cartographier le «Grand Continent des Violences Sexuelles». Cette traversée périlleuse, entre farce et cauchemar, durera six ans. Dans un Danemark imaginaire, Constantin Alexandrakis sonde d'une façon iconoclaste un ressenti masculin face aux « abus de position dominante », sans se laisser réduire à un point de vue victimaire. Avoir le courage d'aller dans ce sens-là, du côté où il n'y a pas d'éclairage, du côté où on n'a pas trop envie de vous accompagner, qui peut l'avoir ? Qui peut l'avoir sinon les inconscients, les fous, les poètes, les braves. Puisqu'il s'agit de cela, braver, affronter les démons. Ceux du dehors et ceux du dedans. Neige Sinno
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J'ai voulu raconter l'amour tel qu'il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même. Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l'un de l'autre. C'est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n'est pas sûr. F. B.
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«À l´aube du second jour, quand les buildings de Coca montent, soudain perpendiculaires à la surface du fleuve, c´est un autre homme qui sort des bois, c´est un homme hors de lui, c´est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d´acier, irise les nappes d´hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent la surface du fleuve, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte.» Ce livre part d´une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d´un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d´une dizaine d´hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, «à l´américaine», qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
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Zoé est une enfant poursuivie par un oncle insistant. Elle cherche à fuir. Elle sait qu'il faut ruser, dévier, qu'elle ne peut avancer en droite ligne. Personne ne marche droit. Sauf peut-être les funambules qui n'ont d'autre choix que de vaincre leur vertige en visant la mire de leur câble. Entre le récit de Zoé et les paroles de funambules sur leur métier, un lien se tisse que l'autrice emprunte à son tour, parce qu'en écrivant, elle avance elle aussi sur un fil, prête à basculer dans le vide. Ce texte hybride, tantôt récit, tantôt essai, parfois making-of, devra, malgré ou grâce à ses mille dérives, aller au bout du chemin et toucher sa cible, racontant par quels moyens Zoé réussit à se libérer de l'emprise.
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«Dans le noir, la monstre fait même peur aux loups enragés sous mon lit sauf que je ne peux pas m'enfuir de ma peau. Je veux que quelqu'un la tue mais personne ne la voit. Je veux qu'elle meure mais je ne sais pas comment elle s'appelle. Je cherche son nom partout.» La folie qui parcourt ce roman électrise par sa brutale justesse et la sauvagerie poétique de son regard sur le monde.
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«Un ouvrier algérien, M. Mohamed Diab, 40 ans, a été tué d'une rafale de pistolet-mitrailleur le 29 novembre 1972, au cours d'une bagarre avec des gardiens de la paix, dans le commissariat de la caserne de Noailles, à Versailles (Yvelines).» Agence de presse Libération Bulletin n°61 - décembre 1972 Fin novembre 1972, nous habitons en famille à Versailles ; j'ai quatre ans et demi. Jusqu'à l'automne 2022, je n'avais jamais entendu parler de cette affaire. Interroger ce silence, c'est mettre à jour «mon racisme» et son histoire.
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«Le visage de Jérémie était si insaisissable qu'on l'aurait dit en permanence nimbé d'une brume ou d'un brouillard : je tentais parfois de photographier cet homme sur le vif, mû par une forme d'urgence à garder des traces, des preuves. Le résultat était toujours décevant, quand il n'était pas un échec en bonne et due forme - le visage n'était pas complètement flou, mais quelque chose de sa physionomie échappait, il y avait sur ses joues, ses lèvres (sans parler des yeux), comme un tremblement léger qui empêchait qu'on reconnaisse tout à fait Jérémie, et quand je croyais le prendre en photo, je ne prenais en réalité que le tremblé de son absence.» En se remémorant les moments vécus avec un ancien amant, le narrateur tente de percer le mystère de Jérémie. Qui était cet homme qu'il ne connaissait pas vraiment, et qu'il a aimé, peut-être ?
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Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse.
Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.
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Chroniques d'une station-service donne la parole à un pompiste, un certain Beauvoire, dont le patronyme aux résonnances littéraires ne change a priori rien à sa fonction routinière : gérer via les écrans de contrôle les allées et venues des automobilistes, tenir la caisse ou le bar.
Sa station-service, située à Pantin en banlieue limitrophe de Paris, pourrait devenir l'épicentre d'un drame social ou d'un braquage avec force adrénaline, mais l'auteur a préféré en faire le poste d'observation idéal du contemporain à travers les yeux d'un être moins quelconque qu'il n'y paraît.
D'un tempérament contemplatif, l'employé-narrateur scrute et commente l'apparente inertie du quotidien (« non-agir » et « non-être »). En « vigie sociétale », il traque jour après nuit des bribes de transcendance ou de poésie involontaire dans les discours et les attitudes des clients, tel un « zombie mélancolique » épiant depuis sa « capsule » un univers qui lui serait étranger.
De cette position, il tire une réflexion sur l'espace périurbain avec drôlerie et gravité : l'essence comme drogue en déclin d'une société postmoderne (« un monde totalement junkie dont je serais le principal dealer »). D'où les références amusées, voire détournées, du pompistephilosophe aux écrits de Jean Baudrillard ou à une biographie de Scott Fitzgerald, ainsi que les débats érudits avec son pote Nietzland durant leurs interminables parties de dames.
Sublimant l'art du bref en authentique roman, Alexandre Labruffe nous entraîne dans un dédale fictionnel, une multiplicité d'intrigues minimalistes, où se débat la conscience d'un individu à la fois hors du temps et extra-lucide sur son époque. Tendre et caustique, Chroniques d'une station-service est une tentative d'épuisement d'un non-lieu exemplaire, sinon d'une société en manque - d'essence, de sens. Par petites touches impressionnistes, l'auteur explore le terrain de l'infra-ordinaire, du fiasco, de l'acte manqué, pour en extraire les matières premières d'une imagination déjantée.
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«Il m'a semblé que vieillir n'était ni un naufrage, ni une performance à accomplir, mais le simple, délicat et doux refuge qu'il nous fallait construire. Une cathédrale de brindilles, ouvrage commun d'un "nous" qui nous tienne ensemble, parfaitement inclusif, hommes et femmes, attaché·e·s à cette oeuvre ultime. Ici, pas de bilan, rien d'une vie n'est compté, pas même le temps, et la mélancolie elle-même finit par être suave.» J. S.
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Une famille n'est jamais autant une famille qu'en vacances. En vacances on voit sa peau.Durant leur congé estival à Royan, les Legendre sont très performants:la mère excelle en communication de crise, la petite en piano, et le père en running. Sa montre GPS compte ses pas. Chaque jour davantage de pas. Cette famille de la bourgeoisie parisienne est en croissance.Seul le petit dernier tarde à performer. Tarde à apprendre à lire. Ou refuse d'apprendre. Il fait peut-être de la résistance passive. Sur une plage, il creuse un trou pour l'évasion.
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«Lors de mon transbahutement en Italie, j'ai emporté : soeurs, amis, amant imaginaire, père, mère, et leur cancer dormant, la menace de la mort à tout moment, des cartons de livres, des cahiers vierges, des classeurs bourrés, des traces de vie passée, des notes manuscrites jamais relues, des tas de papiers que je voulais détruire, des boîtes remplies d'images découpées, des tapuscrits dont je ne retiendrais que quelques bribes, avant de tout réduire en confettis et de les voir se disperser sous mes yeux.» Avec Torno subito («je reviens tout de suite»), François Durif télescope souvenirs d'enfance, perte soudaine de ses parents et enquête sur l'histoire du confetti. Au fil des mois, il s'allège de ses archives, selon un geste joueur : trouer du papier à l'emporte-pièce, tel un Sisyphe heureux.
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Le noir est une couleur naît avec les années 60. Une jeune mère s'enfuit en Allemagne avec ses enfants et Bill, son amant noir américain, arraché à un asile psychiatrique genevois. Au terme de leur cavale, l'étrange famille va échouer à Munich, ville a priori hostile à leur mauvais genre. Petit à petit, pour survivre et échapper à l'inertie psychique de son compagnon, la narratrice va, sans souteneur ni tabou, se livrer à la prostitution. Loin du témoignage misérabiliste d'une déchéance, le récit s'éclaire d'une passion parallèle, celle de Grisélidis pour Rodwell, un soldat noir américain rencontré dans un bordel. Cet amour fait basculer le livre qui irradie alors un parfum de marijuana et de réalisme halluciné. On y découvrira l'envers du miracle de la reconstruction de l'Allemagne, celle des boîtes de jazz pour GI's, des petits trafiquants de came et des campements de rescapés tziganes. La force documentaire, l'énergie stylistique et l'anticonformisme de ce destin féminin forment un cocktail détonnant.
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"Et son chewing-gum avait un goût de fantôme." Avec Cold case, Alexandre Labruffe nage dans les eaux troubles de la généalogie de sa compagne sud-coréenne, Minkyung, dont l'oncle est mort, selon la légende, congelé à Toronto, une nuit d'hiver des années 70, en s'échappant d'un hôpital psychiatrique. Dans quelles circonstances exactes l'oncle est-il décédé ? Que fuyait-il au Canada en compagnie de ses frères ? En quoi cet exil résonne-t-il avec la tragique histoire de la Corée ? Se muant en détective foutraque, à Séoul, en Mandchourie et au Canada, le narrateur, accompagné de Minkyung, qui prendra le relais de l'enquête, traque ce spectre glacé par tous les moyens, drôles ou désespérés, et même surnaturels.
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«Une seconde passe. A priori, rien n'explose, ou c'est imperceptible, infra-sonore.» De retour dans la forêt des Landes suite à l'incarcération de son frère aîné, rattrapé par ses souvenirs d'enfance, harcelé par les SMS & SOS du détenu, bouleversé par l'agonie du père, cerné par les huissiers, Alexandre Labruffe oscille entre stupeur et parano, non-dits et délires. Via cette généalogie du désordre, ponctuée de moments burlesques ou de phases paniques, il brise le miroir, parle à ses fantômes.
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«Tu te trompes souvent. Tu remplaces très par grave dans une phrase au registre soutenu et tu dis bien à toi à tes voisins de palier. À la place de récépissé tu comprends laissez-pisser, et tu confonds radié et irradié ainsi que sentier et sentinelle. Tu es littérale et hésitante, alors que dans ton pays tes blagues avaient de l'allure. Parfois tu fais exprès, c'est la seule manière que tu as trouvée d'être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d'égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi.» Les destins parallèles d'une étudiante et d'une prostituée bulgares, débarquées à Lyon en 2001. Entre tribulations burlesques et peinture sociale mordante, un roman d'exilées à la conquête de leur liberté.
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«Ce texte, tu l'as écrit pour raconter en minuscule, au plus près de ce que tu as vécu et compris, le processus d'émancipation des femmes sur trois générations, dans une famille française ordinaire, et pour évoquer toujours en minuscule le lien complexe entre les filles et leur mère, un lien qui te semble aussi solide, clair et doux que liquide, sombre et violent et où la grand-mère, qui est aussi la mère de la mère, desserre parfois les noeuds, adoucissant le vertige du face-à-face.»
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Dans le fumoir d'un pavillon de l'hôpital Sainte-Anne, tr ois hommes et trois femmes se confrontent à leur passé secrètement lourd d'abjections quotidiennes et de compromissions.
Orchestrée par le fantôme du Docteur Lenoir, une étrange partie de Cluedo tiendra lieu de procès, laissant au fil des tours chacun se démasquer.
Tous ont commis un crime : celui d'avoir cédé, de s'être adapté, de s'être fait les serviles serviteurs d'un système, d'avoir plié le genou devant les valeurs dominantes.
Pour ces six personnages en quête de coeur, les pathologies ne sont que des refuges, ultime échappatoire après une trop tardive prise de conscience. Attachants dans leur aveuglement, ils n'en restent pas moins coupables. Représentatifs à l'extrême des travers de la société contemporaine ; victimes, ces personnages ne le sont certainement pas.
Je ne vous rendrai pas ce qui fut dévoré. Je ne vous rendrai rien, ni mémoire, ni hommage, ni monnaie de la pièce. Je ne suis pas là pour ça. Même s'il est évident que je vous ai menti. J'ai dit à mon entrée : je ne suis pas là pour vous juger. Je suis bien là pour écouter, accoucher peut-être, constater, accompagner vos sales aveux. Je ne suis pas là pour vous juger, je persiste mais j'ajoute : nuance. Lorsque j'ai dit juger je ne songeais pas verdict, je pensais à la peine, il y en a assez, assez tellement de peine qu'on dirait du chagrin.